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Le Trésor Écarlate

Chapitre blanc chauve-souris: Un trésor

La nuit était tombée depuis longtemps dans l'ancienne forêt oubliée de Green Hill.

Dans un océan d'étoiles volait gracieusement Rouge, la chauve-souris amateur de trésors.

Et justement, après avoir réuni des informations volées ici et là, elle avait maintenant les coordonnées de ce qui semblait être un trésor fabuleux et unique, issu d'une très ancienne civilisation disparue depuis des milliers d'années.

La belle se posa un instant sur une colline, essayant de se repérer avec les indications inscrites dans ses parchemins dans un alphabet ancien.

En grande experte qu'elle est, elle ne tarda pas à localiser sa destination finale, et fonça sans plus attendre à travers les arbres denses.

Dans cette forêt où s'élevaient des centaines d'arbres centenaires, il n'était pas difficile d'y cacher un temple. Rouge esquissa un sourire en s'en apercevant, devant la ruine à moitié dévastée et dévorée par la végétation.

« Au moins ça prouve que je ne me suis pas déplacée pour rien. »

Se délectant à l'avance de faire main basse sur le trésor inestimable cité dans ses manuscrits, elle entra à l'intérieur de la ruine d'un pas précipité.

Évidemment, aucune lumière n'éclairait les lieux, mais Rouge n'y accordait aucune importance: étant une chauve-souris, elle avait le grand avantage de voir à travers l'obscurité comme en plein jour. Pratique pour ses activités nocturnes.

« Au temps où les ténèbres engloutiront nos âmes, nos cœurs deviendront un dans la lumière.

Notre espoir et plus grand trésor, joyau parmi les joyaux par la grâce de l'Emeraude Mère.

Longue vie au peuple des Échidnés. » Récita Rouge en avançant sur les dalles craquelées.

Souriante, elle vola tranquillement au dessus du gouffre devant elle, formé par les années et la flore.

C'était trop facile. Il n'y avait même pas un seul piège. Ou s'il y en avait, la poussière et la végétation avaient dû dégrader leurs rouages. Quand même... c'en était presque décevant.

« On pourrait s'attendre à mieux du grand et fier peuple des guerriers du chaos », soupira t elle à haute voix.

Mais juste au moment où elle terminait sa phrase tandis qu'elle atterrissait de l'autre côté de l'abîme, la chauve-souris albinos entendit un clic, et aussitôt une pluie de flèches s'abattit sur elle de tous les côtés.

Sauvée par ses bons réflexes et ses ailes noires, Rouge réussi esquiver en sautant, plongeant, et volant jusqu'à finalement être hors de portée, essoufflée et à genoux tandis que les dernières flèches se plantaient au sol à plusieurs mètres d'elle.

« D'accord. Je retire ce que j'ai dit », dit elle à haute voix comme si elle espérait être entendue par le temple, et grimaçant au décor « épineux » par dessus son épaule.

Rouge se remit sur ses gardes alors qu'elle continuait son chemin vers les étages. La prudence devenant son deuxième prénom. Mais finalement cela se révéla inutile lorsqu'elle arriva sans plus d'encombres devant la porte imposante de la dernière salle.

D'un battement d'aile, elle se rapprocha et siffla d'admiration devant les somptueux motifs et inscriptions échidniennes.

Elle y reconnu l'inscription de son parchemin en lettres d'or, entourant un dessin impossible à interpréter clairement à cause de l'usure dû au temps.

Mais elle distinguait clairement une tâche rouge sang, entouré d'un espèce de halo doré...

« Un rubis? », s'étonna Rouge. Même en étant apparemment de taille plus qu'appréciable, elle se sentait un peu déçue. Elle ne comprenait pas pourquoi les Échidnés avaient fait tant de mystère depuis des milliers d'années à propos d'un rubis. Peut être avait il des propriétés rares...

Elle repensa à l'Emeraude Mère, à la formule inscrite. Elle en déduit avec une certaine excitation qu'elle avait peut être affaire à un joyau plus ou moins identique à celui qu'elle convoitait le plus au monde. C'était forcément ça! Tout paraissait soudain si logique...

Avec enthousiasme, elle balaya la porte d'un puissant coup de pied, ou de talon devrais je dire.

Et la demoiselle marcha dessus en avançant dans la pièce sans s'occuper le moins du monde du nuage de poussière qu'elle avait soulevé.

Avec un grand sourire et des yeux brillants, elle vit au milieu de la grande salle décorée de peintures et d'écritures un socle magnifique, soutenant une espèce d'œuf tout en or de la taille de l'Emeraude Mère.

Rouge savait en le voyant que ce qu'elle cherchait se trouvait à l'intérieur, que cet oeuf n'était qu'une sorte de réceptacle, un refuge pour le plus précieux trésor des Échidnés.

Elle s'en rapprocha et effleura doucement de la main la surface brillante, étrangement épargnée par l'emprise du temps.

Aussitôt, un nouveau déclic se fit entendre mais cette fois Rouge était sûre que ce n'était pas le signal d'un nouveau piège: l'œuf allait s'ouvrir de lui même, révélant au grand jour ce qu'il cachait depuis si longtemps. Le mécanisme enclenché, l'œuf sembla s'épeler jusqu'à prendre la forme d'un bourgeon, une lumière vive éclairant les lieux. Rouge attendit que celle ci s'atténue, ses yeux ne supportaient pas les lumières trop fortes.

Quand ce fût fait et qu'il n'y eut plus aucun son, la chauve-souris s'approcha et tendit les bras pour saisir le contenu. Mais elle fût coupée en plein élan lorsqu'elle entendit un faible bâillement parvenir à ses oreilles, puis deux minuscules mains gantées apparaître tour à tour sur le bord.

Son choc grandit encore alors qu'elle restait figée, lorsqu'un petit museau pointu vint se poser sur les mains, surmonté de deux petits yeux d'un bleu profond qui la fixaient intensément, montrant un gros front rouge bordé de longs piquants.

« Ce... C'est une blague?! »