Chapitre 1: un agréable début de vacances ou l'art de s'attirer des ennuis
La cinquième année était enfin finie. Hermione descendit du train et chercha ses parents du regard. Ils n'étaient pas là... ce qui était étonnant compte tenu de leur amour pour la ponctualité. Elle commençait à s'inquiéter quand elle aperçut son père qui arrivait tranquillement. Rapidement, elle se retourna pour dire au revoir à Harry et Ron qui étaient en grande conversation avec Mme Weasley. Elle ne put s'empêcher de s'étonner devant le calme apparent d'Harry. *Il vient de perdre Sirius! Tu devrais prendre exemple sur lui et surmonter ces souvenirs.* . Elle alla donc rejoindre son père qui la regarda avec un air étrange. Peut-être était-ce lié au retour officiel de Voldemort? Elle les avait informés, par lettre, des évènements qui s'étaient déroulés au ministère mais n'avait eu qu'une réponse vague qui lui demandait si elle allait bien et lui annonçait qu'une surprise l'attendait à la maison. Elle ne pouvait donc pas être sûre de leur réaction.
"Bonjour Papa! Où est maman?
-Bonjours ma chérie. Ta mère est trop prise au travail, elle s'excuse, lui expliqua-t-il devant son air surpris. Comment vas tu? Tu sais nous nous sommes inquiétés pour toi après avoir lu ta lettre. Tu ne devrais vraiment pas être mêlée à des évènements aussi dangereux.
-Je ne pouvais pas laisser Harry y aller tout seul, c'est mon meilleur ami. Je connaissais Sirius, alors quand nous avons cru qu'il se faisait torturer et qu'il n'y avait que nous pour le sauver, on ne pouvait pas le laisser sans tenter quelque chose! Tu m'as toujours dit qu'avoir des valeurs c'était bien mais que agir pour les défendre c'était encore mieux. Et bien, j'ai agi.
Ce ton moralisateur ne lui disait rien qui vaille...pourquoi son père se plaignait-il que sa fille ait tenté quelque chose? C'était bien la première fois!
-Si tu veux, ma chérie, mais tu dois me promettre que cela n'arrivera plus.
-Comment peux tu me demander de faire cela? Quelqu'un se faisait peut-être torturer!
-Oui mais je suis comme tous les papas du monde, j'ai peur pour ma petite fille!, lui avoua-t-il dans un sourire. Son père n'insista pas et la mena jusqu'à la voiture.
Quand elle l'aperçut, elle ne pu s'empêcher d'écarquiller les yeux:
-Tu as acheté une Porsche toute neuve!
-Notre situation professionnelle à ta mère et moi a beaucoup évoluée ces derniers mois., expliqua-t-il avec un grand sourire. Je voulais attendre pour te l'annoncer mais voilà : nous sommes devenus les dentistes du premier ministre. Allez monte! On en parlera avec ta mère à la maison.
Le trajet se fit rapidement et sans encombre, dans un silence confortable que ni Hermione ni son père n'avait envie de briser. Encore un peu étonnée, Hermione dévorait des yeux le quartier qu'ils traversaient pour ne pas en perdre un seul détail. Les maisons étaient de vieilles maisons anglaises en brique, de belle taille, avec chacune un imposant jardin que l'on pouvait deviner derrière des haies bien taillées. L'ensemble avait un charme suranné qui plaisait à Hermione mais ils ne s'arrêtèrent pas et son père lui indiqua que leur nouvelle résidence se trouvait un peu plus loin. C'est une maison d'architecte, lui précisa-t-il avec orgueil avant de replonger dans le silence. En effet, le paysage avait évolué pour laisser place à des maisons tout aussi grandes mais bien plus récentes, avec des courbes modernes et un style épuré. Hermione plissa son nez. Ce quartier-ci semblait moins agréable. Les maisons se ressemblaient toutes! Effectivement ils s'arrêtèrent devant une maison assez grande dont le jardin minimaliste et ouvert sur l'extérieur ne cachait aucuns détails. Blanche, les murs lisses et carrés, cette maison semblait un peu figée mais Hermione ne fit pas de remarque :si elle plaisait à ces parents, alors c'était le principal. Sa mère devait les guetter par la fenêtre car elle accourut sitôt Hermione descendue de voiture pour l'entrainer dans une étreinte un peu étouffante dont Hermione n'avait pas l'habitude.
-Oh ma chérie! Nous étions si angoissés après ta dernière lettre! Je veux que tu évites les ennuis à l'avenir!
-Je sais papa me l'a déjà dit. Mais nous ne pouvions pas rester tranquillement à Poudlard alors qu'un des proches de Harry semblait en danger!
-C'est un argument stupide, ma chérie. Vous êtes encore des enfants. En quoi as tu pu aider cet homme?
Hermione se tut. Elle avait comme un goût d'amertume dans la bouche. Ils étaient en partie responsables de ce gâchis, elle ne pouvait pas le nier. Mais elle savait aussi qu'ils n'auraient jamais pu imaginer que leur décision aurait un effet si dramatique et qu'être paralysé devant des choix cruciaux comme ceux-là ne servait à rien. Elle allait maintenant devoir vivre avec cette erreur. Sa mère comprit qu'Hermione ne souhaitait pas répondre, puisqu'elle changea de sujet.
-... Sinon ma chérie, dis moi, comment trouves tu la nouvelle maison? J'espère qu'elle te plait.
-Elle est assez jolie, répondit Hermione sans s'avancer plus. Vous y serez bien.
-J'espère que toi aussi, tu y seras bien. Nous aimerions que tu sois plus souvent là, lui dit son père gentiment.
-Je ne comprends pas. J'y serais pendant les vacances, comme tous les ans.
-Ce que nous voulions dire, ton père et moi, c'est que nous aimerions que tu reviennes dans le monde moldu. Tu as eu tes diplômes de base à Poudlard, non? Donc tu n'es pas obligée d'y retourner l'année prochaine.
-Mais je veux y retourner. J'adore le monde de la magie! C'est devenu mon monde.
- Ton monde, c'est celui dans lequel tu es née, le notre! Ce n'est pas le monde des sorciers, renfermé sur lui-même, qui t'apportera un travail bien rémunéré et une situation stable. C'est merveilleux que tu ais découvert ton potentiel magique mais il faut grandir. Tu as déjà tant à rattraper.
-Qu'est ce que je devrais rattraper? Demanda d'une voix sèche Hermione.
-Tu dois faire des études valables et obtenir les diplômes qui t'ouvriront les portes d'une belle carrière. Rencontrer des jeunes de ton âge et redécouvrir la vie que peut avoir une adolescente moderne aussi. Le ministre a entendu parler de toi et il veut te connaître. Tu dois tenir ton rang ici, et non être partie la majorité du temps à Poudlard. Je me rappelle quand tu étais petite tu parlais de devenir spécialiste en politique...
-... mais j'ai grandi justement! Le monde magique regorge de métiers intéressants. D'ailleurs je voudrais entrer au ministère...
-Excellente idée! Mais pour cela il faudrait que tu ais tes A levels et que tu t'inscrives à Cambridge.
-Non, pas le ministère moldu. Je parlais du ministère de la magie, rectifia Hermione, cette fois-ci clairement énervée. Ces parents ne l'écoutaient même pas!
-Ne sois pas aussi irréaliste ma chérie. Tu ne peux pas fréquenter des gens étranges toute ta vie, voyons! D'ailleurs si tu as peur de rater ton retour dans le monde réel, nous pouvons te présenter des jeunes de ton âge qui sont tout à fait charmants, pas comme ce rouquin à l'air un peu idiot. Quand je pense que tes soi-disant amis t'entrainent à chaque fois vers le danger...
-Non. Je n'arrêterais pas Poudlard et je n'irais pas à Cambridge! Je ne veux pas me couper du monde magique. Comment osez vous parler ainsi de mes amis? Les considérer comme dangereux? J'ai décidé de prendre des risques parce que cela concerne mon futur en tant que membre de la communauté magique, c'est un engagement murement réfléchi qui n'a rien avoir avec une amitié trop fusionnelle.
-C'est pourtant la vérité, ma chérie, il te faut l'entendre. Chaque année ils t'entrainent dans des péripéties plus dangereuses les unes que les autres! De toute façon, nous sommes tes parents et nous exigeons que tu ais tes A levels, ce n'est pas un sujet de négociation. J'ai déjà payé le professeur qui te donnera des cours de rattrapage pendant l'été. Tu les passeras juste avant la rentrée. Cela te permettra de reprendre un cursus standard au plus vite.
-Vous allez payer pour que j'ai mes A levels? Mais où sont passés mes vrais parents? Ceux qui étaient honnêtes et travailleurs.
-Je t'ordonne de te taire. Peu importe si tu ne veux rien entendre, tu est encore mineure et ce n'est pas une gamine qui va faire la loi à la maison! Nous savons bien mieux que toi ce qui est bon pour toi, notre expérience de vie nous l'a appris!
Elle nageait en plein cauchemar, c'était sûr. Une séquelle du sort de ce sale mangemort! Voilà, tout s'expliquait, elle était à l'infirmerie et elle allait se réveiller! Bon peut-être que non, la scène était trop réaliste, rectifia-t-elle devant l'air indigné de sa mère.
-Ce n'est pas une mère bornée qui va décider de mon avenir!
La gifle partie toute seule et Hermione mit un moment à le comprendre. Son père, si doux, si attentif, venait de la gifler!
-Ne parle pas comme cela à ta mère! Si tu continues au lieu d'étudier par toi-même à la maison, je t'envoie en maison de correction.
- La menace d'une punition maintenant? C'est votre dernier argument? Cela m'est égal : je ne vois qu'une villa en béton qui respire le médicament, je n'ai plus de maison! "
Et sentant son cœur exploser, elle courut jusqu'à ce qu'on lui avait présenté comme sa nouvelle chambre. Une nouvelle chambre pour une nouvelle maison, pour une nouvelle vie. Génial songea-t-elle je nage en plein délire ou l'importance sociale de mes parents leur est monté à la tête? Je ne pourrais jamais supporter cette vie-là dans le monde moldu. En plus je ne connais plus personne dans ce nouveau quartier. Ce n'est pas ma vie, ce n'est même pas mon monde! Rhaa! Dire que je ne peux même pas utiliser la magie pour m'enfuir. Mais comment en est-on arrivé là aussi brusquement?Ron rigolerait bien, tellement la situation est absurde. Ron... pourvu qu'il fasse comme pour Harry quand il avait été enfermé à Privet Drive par son oncle. Pourvu qu'il m'aide à partir quand lui et Harry se rendront compte de sa situation.
Elle avait en effet décidé envoyer une lettre chez l'oncle à Harry en la camouflant sous une demande d'inscription dans une école de la seconde chance. Elle espèrerait qu'ainsi Harry pourrait la lire sans que son oncle s'en inquiète et qu'il avertirait Ron.
