Bonjour tout le monde !
Ma fiction Retour à la case départ n'est pas terminée, mais comme elle touche à sa fin, je n'ai pas pu m'empêcher d'écrire de nouveau sur Negan *-*
Je m'inspire des courts chapitres sur Here's Negan, tout en apportant les ajouts ou modifications que j'avais déjà mentionné dans mes précédentes fic.
Cette histoire ne sera pas très longue, entre cinq et dix chapitres - je ne sais pas encore - et se concentrera sur le passé de Negan. J'espère que vous apprécierez, tout comme j'apprécie écrire sur ce *putain de personnage* ;) Celles et ceux qui m'ont déjà lu ont une petite idée de la direction dans laquelle ira Negan, notamment verbalement parlant - quoi que physiquement aussi - c'est pourquoi elle sera M. Forcément, son franc parlé et sa personnalité font que.
Bonne lecture ! :)
Comme tous les matins, le réveil sonna et il fut le premier à se lever. Negan se redressa sans broncher, déliant la fatigue matinale d'un geste, en frottant ses paupières encore lourdes. Puis, il posa un premier pied au sol, le parquet déjà tiède accompagna ses pas jusqu'à la cuisine. En passant la porte, l'homme se tourna en baillant, constatant d'un regard embrumé, mais toutefois pétillant, celle qui côtoyait ses nuits. Lucille. Ses cheveux bruns ébouriffés venaient s'échouer sur le moelleux de l'oreiller. Il resta quelques secondes à la contempler, appuyé contre le mur. La femme restait immobile, encore endormie. Comme elle était belle. Alors que ses yeux parcouraient son corps, le visage de Negan se crispa soudainement et il soupira de lassitude en balançant sa tête sur les côtés. Il ne devait pas se voiler la face à la vue des charmes qu'elle exposait. Depuis plusieurs mois maintenant, ils ne s'adressaient que rarement la parole, Lucille reprochant à son mari ses propos déplacés à longueur de journée. Mais il était ainsi et n'allait pas changer, même pour sa propre épouse. L'homme quitta la pièce pour trouver la cuisine, ses pieds nus continuant à frôler le sol pour trouver désormais un carrelage froid qui le fit grimacer. Là, il attrapa d'une main habile une tasse, afin de préparer son habituel café, témoignant d'une routine déjà bien installée. Puis, comme tous les matins, il se prépara rapidement. Le temps de patienter que le bien si précieux soit prêt et fumant, il se doucha. Malgré l'atmosphère électrique qui s'était emparée de leur foyer, comme tous les matins, Negan faisait attention à ne pas réveiller sa femme. Cependant, au fond de lui, sa nature le tentait à l'ignorer pour n'écouter que ses envies et besoins. Or, il la respectait beaucoup trop pour oser briser les codes installés. Il l'avait choisi, elle l'avait accepté. Il aimait suivre les règles, et plus particulièrement lorsqu'elles lui donnaient l'avantage. Mais Lucille était sa femme et même si son tempérament impulsif le poussait parfois à penser des choses qu'il pourrait regretter par la suite, elle avait su choisir les mots justes. Elle avait su calmer ses nerfs et dompter son caractère agressif. Néanmoins combien de temps cela pourrait-il durer ?
Alors qu'il fermait le robinet délicatement pour attraper une serviette et l'enrouler autour de son corps humide, Negan attrapa son rasoir pour paraître le plus lisse possible. Les weekends, il n'était pas le genre de personne à prendre soin de lui. Toutefois, dès qu'il fallait se montrer en public, il se voulait impeccable. Avec lenteur et précision, les lames parcoururent ses joues rugueuses. Le parfum qu'il vaporisa au niveau de sa nuque et de son torse fut la dernière touche de soin apportée. Tout en posant ses paumes contre le lavabo, il se mordit la lèvre, tourmenté, puis en vint à se questionner quant à l'avenir qu'il souhaitait réellement. Professionnellement, tout se déroulait pour le mieux, hormis quelques convocations suite aux plaintes de parents concernant son langage déplacé envers les élèves, ou des désaccords agités dans la salle des professeurs, il n'avait pas à se plaindre. Néanmoins, ce qui venait perturber ses pensées restait son retour à la maison, chaque soir. Chaque soir, il voyait Lucille, la mine fermée s'occuper à cuisiner ou l'attendre de pied ferme, devant la télévision. Depuis peu, elle s'était montrée méfiante, et la distance qui les séparaient était obstruée par une jalousie naissante. Et elle avait raison. Au début de leur relation, combien de fois avait-elle trouvé un papier froissé dans sa poche sur lequel était inscrit un numéro de téléphone. Mais c'était ainsi, il plaisait aux femmes et elle l'aimait, à elle de n'en vouloir qu'à sa propre personne. Elle avait réussi à l'amadouer, mais combien de temps supporterait-il encore cette ambiance pesante avant de redevenir lui-même ?
Negan enfila un t-shirt blanc et son jogging trop ample qui lui servait seulement à considérer son titre de professeur de sport. Il ne le mettait pas en valeur, loin de là, et s'il pouvait modifier ce ridicule rituel, il ne s'en serait pas privé. La matinée ne faisait que commencer et il restait de marbre devant le miroir, à fixer son reflet. Il avait toujours eu des facilités dans le domaine sportif, surtout pour les exercices avec une raquette. Tennis, badminton, ping-pong, rien de lui échappait et il demeurait le roi lors de chaque séance durant lesquelles il aimait provoquer ses élèves en duel. La provocation était ce qu'il préférait le plus. Voir les figures décomposées des adolescents voulant se pavaner devant leurs copines, pour se coltiner une défaite monumentale le faisait jubiler. Negan ne se considérait pas comme un véritable professeur, mais plutôt comme un enseignant apprenant les réalités de la vie à des jeunes en âge de comprendre le monde les entourant. Le sport en lui-même, il trouvait cette idée complètement stupide. Obliger des étudiants, notamment les filles, qui râlaient au début des cours, à courir autour d'un terrain de baseball ne les mènerait à rien. Negan en était persuadé, pour réussir, il fallait s'en donner les moyens et chercher à atteindre le succès en agissant. A quoi bon ces jeunes développaient leur maturité à jongler avec une balle, raquette en main. L'homme passa ses doigts dans ses cheveux gominés afin d'aplatir en arrière les quelques mèches hirsutes, puis haussa les épaules. Non, enseigner le sport en lui-même lui permettait davantage de bavarder avec les élèves, ce qui pour lui, était un réel investissement qui avait de l'intérêt. Apprendre la vie à des gosses en les mettant en garde, en les conseillant ou les félicitant, là était pour lui l'apprentissage le plus utile. Cependant, il ne se plaignait jamais de son métier, qui disons le, était assez privilégié. Les pauses café duraient des heures, durant lesquelles il en profitait pour discuter avec Simon, l'homme à tout faire du lycée, ou à dénigrer certains professeurs qu'il trouvait trop prétentieux pour leur statut. Le prof de maths restait un sacré con, tandis que la prof d'histoire-géo restait celle avec qui il aurait rêvé d'être coincé dans un ascenseur. Et il en rêvait toujours. Mais Lucille était sa femme. Malgré l'indifférence de leur relation, instable ces temps-ci, et parfois discrètement réchauffée sur un oreiller, il respectait son engagement. Mais pour combien de temps ?
Negan continuait à fixer son reflet dans le miroir, l'œil amusé par sa mine pourtant joyeuse. Son humour particulier et son vocabulaire relativement riche en sous-entendus lui permettaient de camoufler les déboires de son ménage. Personne n'était au courant, pas même ses amis, et ils ne le seraient jamais. Pour son honneur, ils ne devaient rien savoir. Il était un homme qui se devait de tenir les choses sous contrôle et il remerciait le ciel de pouvoir mentir si facilement. Jouer le jeu, provoquer, inciter, défier et maîtriser, voilà ce qui caractérisait sa personnalité difficilement tenable. Pourtant, Lucille l'avait tenu en laisse, combien de temps resterait-il ce chien docile qui avait su renvoyer une image des plus positives ?
Un rictus se dessina sur son visage alors qu'il quittait la pièce pour retrouver la cuisine et s'emparer de la tasse fumante. Rapidement, il but une première gorgée, ne manquant pas de constater que son épouse se levait. Il soupira, cherchant dans ses souvenirs à contraster cette vision pessimiste qui le hantait depuis le début de leur dispute. Il l'avait aimé et l'aimait toujours, seulement sa versatilité l'empêchait de se soumettre à la réalité et il cognait violemment contre ses émotions pour ne pas reculer. Negan s'était toujours occupé soigneusement d'elle et avait été présent à sa manière. Il s'était comporté en époux exemplaire, mais ses politesses avaient des limites. Chasser le naturel, il revient au galop, et pourtant dieu seul sait à quel point il aurait déclenché des guerres pour elle. Elle avait été et restait sa raison de vivre, celle qui l'avait calmé en lui faisant apprécier la vie autrement. L'amour était présent mais ses désirs et ambitions n'avaient de cesse de le faire douter. L'homme luttait contre lui-même mais jamais il ne lâcherait l'affaire. Il ne devait pas se montrer faible et laisser son cœur parler. Son corps oui, ça il le laissait parler dès que cela lui chantait, mais pas son cœur. Les émotions devaient rester cadenassées. La première chose qui lui vint à l'esprit fut leur rencontre sur une terrasse en plein été, alors qu'il buvait une bière. Puis ce fut au tour de leur premier échange, des premiers rires, suivit de la première fois qu'il la vit nue, l'électrisant de toute part. Les images défilèrent dans son esprit, tandis que Lucille avançait, emmitouflée dans une veste cachant une nuisette en soie :
- Bien dormi ? lâcha t-il en continuant à boire son café, remplissant son rôle de mari, comme si de rien n'était.
- Une migraine en plein milieu de la nuit, je me suis levée pour prendre un verre d'eau. Elle attrapa une tasse et se servit le reste de la cafetière, tout en massant sa tempe précédemment douloureuse.
- Une putain de migraine... releva l'homme d'un ton moqueur, bordel ça fait plusieurs fois en peu de temps... j'espère que t'es pas enceinte. Son ricanement ne la fit pas rire et la plaisanterie ne fut pas partagée. Et maintenant, ça va mieux ? se rattrapa t-il innocemment, le regard se voulant attendri. Lucille le dévisagea pour repartir dans la chambre, café à la main.
- Bonne journée Negan, à ce soir, jeta-elle tout de même piquée, en fermant la porte.
Car elle l'aimait. Elle l'aimait de tout son cœur, comme au premier jour, mais restait impuissante face à la situation. Lorsqu'elle avançait, il reculait. Lorsqu'il avançait, elle reculait. Seuls les événements du temps parviendraient à déterminer le futur de leur union. Tout en terminant la dernière goutte, il l'ignora. En bon égoïste qu'il était, prêt à tout pour satisfaire son ego en priorité, il ne répondit pas, elle n'aurait pas le plaisir de le voir plier en premier. L'homme se leva d'un bond, attrapa les clefs de sa voiture et partit en direction du garage. La journée allait être longue, mais il pourrait extérioriser son mal sur ses collègues ou sur les imbécillités que balançaient certains élèves. Negan riait de la situation des autres, et armé de Simon à ses côtés, il devenait redoutable, ce qui amenait parfois à quelques mécontentements au sein du lycée. Mais il s'en fichait, il n'était pas enseignant pour plaire, mais par intérêt. Non, l'homme n'allait pas rester vendeur de voitures ad vitam æternam. Il tourna la clef puis sifflota comme à son habitude, le lecteur CD se mettant en marche et la musique venant murmurer à son oreille. Cette journée serait différente de celle d'hier, et il continuerait sur cette voie jusqu'à ce que les choses l'empêchent d'avancer. Mais aujourd'hui, Negan était le prof de sport charismatique qui se faisait remarquer lors de chaque entrée. Lucille ou pas, il était intouchable.
Les personnages ne m'appartiennent pas, et seuls certains ajouts ou modifications sont de moi. Le reste de l'histoire centrée sur Negan ne m'appartient pas.
