Bonjour, bonsoir!

Petite précision sur le contenu de cette fiction:

Contient du Severus Snape/Harry Potter en plus d'être une fiction Fem!Harry et de compter pas mal de grossièreté et des scènes interdites aux mineurs. A l'exception du prologue, l'histoire se passe lors des événements du sixième livre et sera grosso modo raccord avec celui-ci -sauf pour quelques petits détails que je vous laisse découvrir.

Écrite en treize jours -true story de ouf- elle fait seize chapitres plus le prologue et l'épilogue. Il y a beaucoup de scènes de sexe plus ou moins explicites alors couchez vos enfants -ou vos parents. Par ailleurs, en plus d'avoir pondu tout ça en deux semaines et sous l'influence d'une muse verdoyante -tousse, tousse- je suis amoureuse des notes en bas de page, des métaphores qui partent loin et des références obscures. Pour ceux qui n'ont pas encore pris la fuite, restez on va s'marrer -enfin j'espère!

Sur ces mots, bonne lecture.

Prologue : Memoriae

Une main chevrotante dansait au-dessus d'un parchemin à la lueur d'une chandelle, posée entre un encrier et une tasse de thé refroidie. Entre ses doigts se tenait, tremblante, une plume d'aigle d'une qualité que sa propriétaire et sa vue déficiente ne pouvaient apprécier à sa juste valeur. Une voix marmonnait quelques centimètres plus haut de courtes phrases garnies de ce que la bienséance réprimerait d'un air outré.

«'Chié merde, fit la vieille femme penchée si près de son bureau qu'elle semblait bossue. »

Contrariée, elle fit une nouvelle rature d'un geste passablement agressif. Elle s'était si bien appliqué à rayer une bonne partit de son œuvre que cette dernière ressemblait davantage à une partition de musique qu'à un discours.

« Ils vont m'emmerder longtemps avec leurs conneries? Demanda l'ancienne en relevant la tête et en cherchant à s'étirer, ce qu'elle aurait pu faire il y a une quarantaine d'année mais qui a cet instant, ne produit qu'un affreux craquement qui fit fleurir aussitôt un nouveau juron.

-Grand-mère ton langage, soupira une petite voix dans un coin de la pièce.

-Ne me fais pas croire qu'à ton âge tu ne fais pas pareil, répliqua l'ancêtre qui se tourna vers un fauteuil capitonné.»

Une petite silhouette aux cheveux noirs, un grimoire dans une main, l'observait de ces yeux verts si particuliers. Regard que lui rendait, comme un miroir vieillissant, la centenaire assise devant le bureau en chêne. Tous ceux qui avaient un jour vu Amy Potter lors de ces jeunes années l'avaient de suite affirmé, Élise en était le portrait craché. Légèrement plus petite que la moyenne, des yeux en amande, une chevelure indomptable et un caractère intrépide, l'adolescente faisait honneur à son illustre arrière-grand-mère -qu'elle surnommait simplement grand-mère par égard pour cette dernière. La jeune fille était seulement beaucoup plus à l'aise avec sa popularité que ne l'avait jamais son aïeule.

« C'est important que tu fasses un discours pour l'anniversaire de la bataille de Poudlard, répondit la fillette pour changer de sujet.

-Tu parles, on s'ennuie et en plus tout le monde me sollicite pour un rien. Je n'ai pas vaincu un mage noir pour me faire emmerder comme ça, j'ai l'impression que ça fait un siècle que je me coltine cette fichue cérémonie.

-Baah...commença Élise d'un ton blasé, c'est le cas grand-mère. Ça fera cent ans dans trois ans.

-Ne dit pas de sottises voyons, c'était seulement en 1999, répondit la sorcière en relevant les yeux sur son arrière-petite-fille.

-On est en 2096, grand-mère.

Un petit silence s'ensuivit avant qu'Amy n'écarquille les yeux brutalement et ne dise à la manière de ceux qui se rendent compte des années passées :

-Oh c'est vrai, mince ça passe vite hein?»

La jeune fille lui renvoya un regard vide de toute émotion, faisant comme si elle n'avait pas entendu cette partie de la conversation. Son arrière-grand-mère n'était pourtant pas aussi sénile qu'elle le laissait parfois percevoir. Elle se rappelait du nom et de la date d'anniversaire de tous ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants et Merlin savaient qu'elle en avait toute une tribu. Elle transplanait encore quotidiennement pour rendait visite à sa famille et ses amis. Globalement, si l'on mettait de côté son incapacité à remonter sur un balai*, elle était bien partie pour tous les enterrer. Pourtant, assez régulièrement, Amy Potter semblait oublier qu'elle n'était plus toute jeune et que sa mémoire non plus. En revanche, elle était encore très perspicace et ne ratait jamais une occasion d'avoir le dernier mot.

«-Raison de plus, il ne reste pas grand monde à avoir connu la guerre et on ne tient pas à s'en rappeler merci bien.

-C'est important de na ne pas oublier pour ne pas refaire les mêmes erreurs tu sais. C'est ce que dit le ministre de la magie et vue qu'on n'a plus eu de guerre depuis, je pense que ça marche, fit tranquillement Élise en posant son livre sur ses genoux.

-Ouais bah ce n'est sûrement pas grâce à lui**, répliqua l'ancienne en saisissant du bout des doigts son parchemin.»

Autre chose que possédait Élise que n'avait jamais eue Amy, son intérêt pour la politique. À quinze ans, la jeune survivante tachait plutôt de faire honneur à son surnom en sauvant ses fesses -après les avoir préalablement mises dans un merdier pas possible. Elle lui fit part de ses pensées après avoir relu à grand renfort de grimace son essai de ce soir.

«-Je pense que c'est important si on veut un avenir pour le monde sorcier, pour pas se retrouver dans une nouvelle situation craignos.

-Le petit Scorpius lui il était bon, si on m'avait dit un jour que je dirais du bien d'un Malefoy, politicien en plus, maugréa la vielle déjà passée un autre sujet.»

La jeune fille haussa les yeux au ciel, son arrière-grand-mère était parfois assez arrêtée sur ses idées et sur la technologie ajouta-t-elle en entendant une légère musique s'élever dans la pièce.

Lentement, comme seuls les personnes âgées savent le faire, Amy sortit un petit miroir de la poche de sa robe, réajusta ses lunettes, en déplia le couvercle, tendit l'artefact musical devant ses yeux, les plissa et enfin, décrocha l'appel une seconde avant que la sonnerie ne prenne fin. Sans doute une conspiration des vieux pour agacer leurs entourages.

«-Oui? C'est toi Mione? Oui, oui je suis en train de me relire là... Quoi? Vendredi? Ouais pas de souci, tu peux passer. Non pas le matin, vient pour l'heure du thé. Oui voilà, on fait comme ça. Allé à plus.

-Tu sais, on a des mobiles bien plus performant maintenant. La techno-magie ça n'explose plus à tout bout de champ comme à ton époque, informa Élise en sortant son propre téléphone, un modèle de portable inspiré des smartphones moldus des années 20.

-Encore heureux, avec tout le fric que j'ai claqué dans la recherche. Je sais bien ma chérie, ajouta-t-elle plus doucement, mais mon vieux portable me convient parfaitement. C'est plus de mon âge toutes ses nouvelles inventions.

-J'pourais t'apprendre à t'en servir, dit la jeune fille avec espoirs.

-Un de ces jours peut-être concéda Amy en souriant. Pour l'instant je vais surtout arranger mon discours avant que Hermione ne me tue.»

Le silence retomba tandis qu'elles retournaient à leurs activités. Le feu ronflait paisiblement dans l'âtre, si bien qu'une douce chaleur s'était répandue dans la pièce. Élise appréciait le moelleux de la moquette sous ses pieds nus, son livre tendu devant elle. Sa grand-mère, toujours penchée sur son bureau, s'appliquait à mettre ses écrits au propre lorsqu'elle demanda d'une petite voix:

«Grand-mère, je peux te demander un truc?

-Tu viens de le faire mais tu peux recommencer, répondit-elle, espiègle.

-Comment t'as rencontré grand papy?

-Tu le sais déjà ma puce, dit-elle sans relever sa plume du parchemin jauni.

-Oui mais tu ne m'as jamais raconté comment ça s'était passé. Est-ce que tu savais que ça serait lui?

-Aaah, alors c'est ça? J'en mettrais ma baguette au feu qu'il y a un garçon qui te plaît, sourit-elle.

-C'est pas la question, répondit Élise en fronçant les sourcils.

-Bien sûr que non voyons, à l'époque je ne savais pas, dit-elle après lui avoir lancé un regard malicieux.

-T'as fréquenté d'autres garçon avant lui? Enchaîna l'adolescente, aussi curieuse que l'avait été Amy à son âge.

-Évidemment, j'étais jeune mais bon, avec Voldemort à mes trousses, c'était assez compliqué pour moi.

-Tu veux bien me raconter?

-Une autre fois. Là je suis fatigué et ta mère va bientôt passer te chercher, expliqua-t-elle en refermant son encrier.

Comme pour lui répondre, le bruit caractéristique d'une personne venant d'apparaître sur le pas de la porte résonna dans les couloirs de la maison. Une seconde plus tard, un elfe de maison*** transplana devant elles pour leur annoncer l'évidence suivante d'un ton qui aurait donné un arrêt cardiaque à n'importe quel sorcier il y a un siècle de cela:

«Y à Léonce qui vient d'arriver patronne.

-Merci Tinky, tu peux nous préparer du thé s'il te plaît?

-Bah c'est-à-dire que là j'allais prendre ma pose, dit la petite créature d'un air ennuyé, mais j'la prendrais plus tard y a pas de problème, ajouta-t-il un peu contrarié tout de même.

-Merci, répondit Amy en se levant avec prudence de son siège.»

Lorsque le jeune elfe -qui était très moderne dans le genre droit des siens- eut disparu, Élise s'engagea vers l'entrée en grimaçant. Son arrière-grand-mère ne lui parlait jamais du passé, c'était toujours ses parents, grand-parent et ses livres d'histoire qui lui apprenaient les événements. Amy l'avait vécu, plusieurs sujets aux examens des BUSES portaient sur ce qu'elle avait accompli, personne n'était mieux placé qu'elle pour en parler. Pourtant, lorsqu'elle pouvait l'éviter, la vieille femme ne mentionnait jamais ni la guerre ni ses années à Poudlard, filtrant ses dernières avec prudence.

Ce qu'ils savaient sur ces temps anciens, ils l'avaient appris en écoutant aux portes cette génération de la guerre pendent les réunions de famille. Lorsqu'ils se retrouvaient à des dates apparemment choisis au hasard, juste pour être tous ensemble disaient-ils alors qu'une fois les plats terminés, ils s'enfermaient pour porter un toast à ceux qui ne pouvaient plus boire avec eux.

Avec le temps, ils étaient toujours moins nombreux à fleurir les tombes des victimes et de plus en plus à les habiter. Encore quelques années et il n'y aurait bientôt plus personne pour se souvenir de ceux que les batailles avaient emportés trop tôt. Ils ne seraient bientôt plus qu'une ligne dans un manuel scolaire.

Amy suivit sa petite fille dans le couloir. Elle sentait sa contrariété et un sourire triste envahie ses lèvres. Élise ne pouvait pas comprendre et elle espérait sincèrement qu'elle n'aurait jamais à le faire.


Une heure plus tard, la porte d'entrée du 12 square Grimmaurd se referma sur deux silhouettes emmitouflées dans leurs capes hivernales. Amy se détourna en souriant, une bonne odeur de rôtie lui parvenait de la cuisine. Elle perçut tout de même avant de se retirer en direction de l'effluve -car malgré sa vue, la survivante avait une ouïe remarquable pour son âge- la voix de sa petite-fille:

«-Dépêche-toi Élise, on doit passer chercher ton frère au Quidditch.

-De toute façon il aura encore perdu son match, répliqua l'adolescente avant de disparaître dans un bruissement bien connu. »

Amy sourit, son arrière petit-fille la replongeait souvent dans les eaux agitées de ses souvenirs de jeunesse. La fillette lui était tellement semblable. Non, se dit-elle après réflexion, elle était tel qu'Amy aurait aimé être. Entourée d'une grande famille et pleine d'une confiance qui rayonnait partout autour d'elle, qui se ressentait jusque dans l'utilisation de sa magie.

Toujours plongé dans ses pensées lorsqu'elle fut attablée devant une assiette fumante, elle repensait aux questions d'Élise. Sacrée gamine, curieuse comme tout. De fil en aiguille, elle en vint à repenser à ses amours de jeunesse. Elle avait effectivement eu quelques aventures, de l'amour d'été à l'amour interdit en passant par le coup de foudre. Un souvenir aigre lui revient alors qu'elle revoyait le visage de Cédric, le premier garçon à lui avoir tapé dans l'œil. Le choc que ça avait été pour elle comme pour Chô Chang, sa petite amie de l'époque.

Il y en avait eu avant qu'elle ne rencontre l'homme de sa vie et ne fonde la tribu Potter tant redouté par le corps enseignant de Poudlard -presque autant que les Weasley qui tenaient pourtant cette réputation bien avant sa famille. Pourtant, aucun d'eux ne l'avaient marqué comme cette relation, si l'on pouvait se permettre d'appeler ainsi cette histoire obscure et improbable.

Alors qu'à son âge vénérable, elle devait bénéficier d'un délai de cinq minutes pour se souvenir d'où elle avait bien pu ranger ses pantoufles -et d'autres menus problèmes qui remplissaient ses journées de retraitée- cette partie de son passé lui paraissait parfois daté de la veille seulement. C'était étrange de constater que son cerveau attachait plus d'importance à des détails vieux d'un siècle plutôt qu'au repas qu'elle avait mangé la veille – cette dernière information n'était pas dépourvu d'intérêt surtout depuis une certaine blague de ses elfes de maison quelque peu farceurs****.

Il lui suffisait parfois de fermer les yeux pour se remémorer son odeur, le mobilier de sa chambre, la texture de ses draps et de sa peau. La gêne et la tension qui régnait avant, l'empressement et la brutalité qui les animaient pendent puis enfin la sensation de bien-être et d'abandon qui la parcourait après. En un instant, tout cela lui revenait, comme imprimé au fer rougi par l'ardeur de leurs ébats.

Même avec toute la bonne volonté du monde, elle ne pouvait se résoudre à appeler cet instant -année corrigea une voix pénible dans sa tête- autre chose qu'un moment d'égarement. Comment expliquer sinon cette bizarrerie? Pourquoi deux êtres si différents s'étaient-ils retrouvés à chercher la jouissance dans le même lit? Personne ne savait, personne n'aurait pu comprendre.

Amy savait parfaitement expliquer la raison de tout cela. Elle en connaissait les motivations, le début, les bons comme les mauvais moments et surtout, la fin de cette sinistre histoire. Pourtant, quoiqu'elle fût à la fois auteur et actrice de cette tragédie, elle n'en connaissait toujours pas la morale.

Cette nuit, lorsqu'elle fut pelotonnée au fond de son lit, le fantôme d'un soupir vint lui caresser la joue et aux portes du sommeil libérateur, un visage familier l'attira à elle.

*Son dernier vole remontait à ses quatre-vingt-six ans où elle c'était fracturée la hanche en tombant. Depuis cela lui manquait beaucoup -voler, passe casser les os évidemment.

**Amy Potter avait contracté le virus du c'était mieux avant en vieillissant et bien sûr elle omettait toujours de se rappeler de la guerre lorsqu'elle parlait du bon vieux temps.

***Qu'Amy employait bien entendu, étant une des premières à avoir milité au côté d'Hermione Granger pour le droit des elfes de maison et étant à présent à l'origine de la loi qui interdisait aux employeurs des elfes de leur infliger une punition tout autre qu'un renvoie -et là encore, seulement en cas de fautes grave si l'on ne voulait par leur payer d'indemnité.

****Winky et Tinky lui avaient une fois préparer pendant une semaine entière le même menu pour ses repas, le temps qu'elle s'en rende compte.


Voilà pour le prologue.

Vous pouvez me laisser un petit commentaire -ou un grand, c'est bien aussi- pour me donner vos avis. Si cela vous a plu, on se retrouve demain pour la suite.