Titre : Facteur de chaos
Auteur : Anders Andrew
Rating : K +
Notes : Ici, il s'agit plutôt d'une réflexion un peu maladroite sur l'impression qu'a Izaya à propos de Shizuo. J'aime bien écrire ce genre de chose, même si ce n'est pas très populaire. En même temps, je ne sais pas si ça intéresse qui que ce soit...
De tous les gens d'Ikebukuro, c'est Izaya que Heiwajima Shizuo impressionne le plus. Il n'y a aucun doute là-dessus.
Les morts s'entassent à ses pieds sans qu'il cesse pour autant d'avancer. Cette capacité d'ignorer l'environnement pour se concentrer sur sa propre survie fait de lui un être semi bestial. C'est du moins ce qu'Izaya pense.
Quant à savoir ce qu'il ressent : une haine profonde.
Ce n'est pas qu'il le haïsse vraiment mais c'est juste que leurs deux personnalités sont parfaitement incompatibles. Shizuo est impossible à maîtriser, autant physiquement que mentalement. Quoiqu'il essaye, Izaya ne parvient jamais à le blesser réellement.
Les réponses du blond à ses provocations sont invariablement les mêmes. C'est d'un ennui ! Mais le pire, c'est bien sûr que Shizuo ne se rend même pas compte du pouvoir qu'il a. Il souhaiterait sans doute s'en débarrasser; alors que c'est la seule chose qu'Izaya lui envie. Cette force considérable, au dessus de toute loi, de toute raison. La violence.
Izaya apprécie la violence. Non pas qu'il soit particulièrement violent lui-même - et ce bien qu'il sache se battre au couteau. Ça n'a rien à voir. Simplement, la violence rend les gens si intéressants, lorsqu'ils se battent, qu'ils pleurent, qu'ils désespèrent.
La violence amène le chaos, et fondamentalement, Izaya est attiré par le chaos. Le néant. Il s'agit d'un vide obscur battit en son âme dans laquelle il aime à se plonger; c'est effrayant et fascinant à la fois, ce grand trou, ces ténèbres qui le rongent. Si le monde entier pouvait ressembler à son cœur, peut-être qu'il se sentirait plus à sa place ici bas.
Ou peut-être pas.
Shizuo est un facteur d'activité. Il rend la vie un peu plus palpitante.
Izaya est un grand enfant. Il aime courir seulement quand il est poursuivi. Les pieds de l'ancien barman font un bruit d'enfer sur le macadam, c'est cela qui lui plaît. Entre autres choses.
Les hurlements aussi. L'informateur rêve du jour où il rendra le petit Shizuo si fou que celui-ci ne pourra plus se contrôler et perdra la raison. S'il en possède une, bien sûr.
Les hurlements de Shizuo sont la rage incarnée, et c'est une douce musique à l'oreille du brun. C'est presque mélodieux et raffiné, ça tintinnabule comme de brefs feux d'artifice sous son crâne. Et son cœur bat alors à la chamade, son pouls s'accélère.
L'excitation grimpe.
C'est une excuse. Il déteste cette partie de lui qui est accro à cette sensation, à cette drogue. Lorsque Shizu-chan prononce son nom avec tant de hargne, et qu'il sent la sueur couler. L'appréhension.
Mais c'est tellement agréable qu'inévitablement, il y revient. Ses pas le ramène inexorablement au même endroit…là où Shizuo se trouve.
C'est énervant.
