Notes : Bonjour à tous, cette fanfiction est assez particulière à mes yeux et est beaucoup plus sombre je pense que ce que j'écris d'habitude, mais elle me tient vraiment à cœur parce que l'idée trainait dans ma tête depuis un bon bout de temps. Le prochain chapitre le plus vite possible, j'espère que ça vous plaira, n'hésitez pas à commenter !

Je me retrouvais totalement démuni face à ce lit étroit. Je n'osais pas entrer dans la pièce de peur de troubler le paisible sommeil de l'ange brun. Je n'avais aucune idée de pourquoi ou comment mais à l'instant même où j'étais passé devant cette porte tout à fait classique, j'avais ressentis le besoin viscéral de toucher et regarder ce jeune inconnu.

Sa beauté, sa respiration régulière et calme m'impressionnait et me dominait entièrement. J'oubliais toute notion du temps, j'oubliais tout autour de moi.

-Dean. On peut y aller…

Jessica, les larmes aux yeux, les cheveux légèrement en pétard s'accrocha à mon bras, au point de me faire mal. Elle semblait avoir besoin de plus de soin que mon frère.

-Jess ? Tu veux dormir chez nous ce soir ?

Elle acquiesça lentement son visage pâle, sa vois tremblait trop pour qu'elle puisse parler distinctement, je caressais son épaules fraternellement, tout aussi choqué qu'elle.

-Il est vivant, c'est le principal.

Je posais ma main sur le bras musclé de mon frère blessé mais il ne le sentait pas, en fait, il ne sentait plus rien en général. Une larme acide coula jusqu'aux draps granuleux, alors, ne supportant plus la vue de Sam dans un état aussi faible, mes ongles courts s'enfoncèrent dans sa peau douce, marquant son teint bronzé des plusieurs traces rouges sombres.

-Je suis tellement désolé…

-Arrête Dean, ce n'est pas de ta faute, je ne veux pas que tu culpabilise pour ça.

-J'aurais dû être là, j'aurais pu l'empêcher, c'est mon rôle.

-Ça ne sert à rien, ce qui est arrivé est arrivé, tu te serais juste retrouvé dans le lit d'à côté.

Je hochais la tête gravement, je ne voulais pas me disputer avec lui maintenant, pas aujourd'hui, mais je ne pouvais comprendre son point de vue, j'aurais dû le protéger, c'était mon rôle de grand frère et j'avais lamentablement échouée.

-Tu devrais rejoindre Lisa, c'est samedi soir, amène-là au restaurant et passe du temps avec elle d'accord ? Tout le monde s'occupe bien de moi ici, ils sont tous gentils.

-Laisse-moi rester, juste un tout petit peu.

Il accepta mollement, du mieux qu'il pouvait avant de fermer les yeux et, je crois, de s'endormir rapidement.

-Bonne nuit Sammy.

Voilà que je me retrouvais à pleurer, cette vue m'arrachait le cœur, il était si diminué. Sam n'était pas seulement de mon sang, il était ce petit garçon que j'avais pratiquement élevé quand mon père est tombé dans l'alcool et ma mère a quitté la terre. Il était toute ma vie.

-C'est l'heure du diner.

Sammy ouvrit les yeux et je relevais sans lit médical avant de m'éclipser le plus discrètement possible. Je n'avais pas envie de le voir se faire donner à manger comme un enfant en bas âge. Alors j'errais dans les couloirs jusqu'à tomber, deux portes à côté du cadet Winchester, sur le bel inconnu d'il y a deux jours et le détaillais un peu plus.

Son angélique visage rond était brisé d'une plaie sur la joue dont les points de sutures n'avaient pas encore été ôtés. Ses cheveux incroyablement sombres retombaient gracieusement sur son front à la peau lisse. Au milieu de sa mâchoire une fossette craquante divisait en deux son menton verdit. Mon regard se bloqua un long moment sur ses lèvres rosées, dont l'une était horriblement éclatée. Il me faisait vraiment de la peine. Quant à son corps, il était assez harmonieux, plutôt costaud et agréable à voir. Ses deux immenses cernes me rendaient mal-à-l'aise alors j'essayais de me concentrer sur autre chose.

J'aventurais un pied fébrile dans cette salle hors de l'espace-temps, rythmé par ses battements de cœur robotiques sur le moniteur. Seul une perfusion dans l'intérieur de son coude me fit comprendre qu'il ne réveillerait pas si je le secouais. Une douleur étrange me prit le haut de l'estomac, je courrais jusqu'à la salle de bain et vidais le contenu de mon intestins dans les toilettes.

J'avais un goût immonde et acide dans la bouche mais je me sentais mieux, comme libéré d'un poids. Je contournais le lit et rentrais chez moi dans ma fidèle Chevrolet Impala de 1967, la voiture de mon père, quand il était encore de ce monde.

Le trajet me sembla beaucoup trop court, je ne voulais pas rentrer et me retrouver face à la magnifique fille que j'avais choisie pour petite-amie, j'en avais marre de sa beauté chaleureuse que je ne méritais pas. Je voulais me confondre dans un monde de solitude.

Sauf que dans la vie, la vraie, on ne fait jamais ce que l'on veut, je garais mon petit bijoux devant ma maison classique de petite banlieue classique d'une ville encore plus classique. Je poussais la porte avec le plus de confiance possible et souriais.

-Comment il va ? s'empressa de demander la fiancée de l'hospitalisé.

-Il est très fatigué mais sa mémoire ne lui joue plus de tour. Il devrait retrouvé l'usage de ses membres bientôt.

-Dans combien de temps exactement ? Quand est-ce qu'il peut sortir ?

-Jess, tu sais, ça dépend des gens, on ne peut pas prévoir ce genre de chose et même s'il s'en remet physiquement, il peut garder des séquelles psychologiques. Il faut juste attendre.

Un sanglot la secoua et mon amante la pris dans ses bras avec un je-ne-sais-quoi de maternelle.

-Va te coucher Jess, je peux faire la vaisselle toute seule.

La jolie blonde n'avait pas la force de contester et obéissait à la voix assuré de Lisa. Je me retrouvais avec cette dernière comme étouffé, ses lèvres s'approchaient des miennes et je n'avais pas envie d'elle, j'avais juste envie de mon frère, en bonne santé.

-C'est dur pour elle. Elle l'aime tellement.

Et pour moi, ce n'est pas dur peut-être !

-Sam m'a promis de fêter le mariage à l'instant où il pourra se tenir sur ses deux jambes à nouveaux

-C'est bien le genre de ton frère d'être aussi romantique.

S'en était trop, j'étais le seul à pouvoir parler à la place de Sammy, je la repoussais avec douceur et reprenais le volant, conduisant sans but, criant contre mon volant, laissant exploser toute la rage que j'avais en moi. Je ne savais plus si je pleurais de tristesse ou de colère envers moi qui avait failli à mon devoir ou Sammy qui n'avait pas fait attention. Un peu de tout. J'arrivais rapidement près d'un lac paisible et hurlais, gueulais de toutes mes forces contre les étoiles avant de tomber à terre, haletant.