Message de Jeremiah : J'ai retrouvé un vieil écrit à moi : mon 1er lemon (un vrai, un pur, un dur, qui va bien plus loin que « Pourquoi Matt n'aime pas l'été », qui va jusqu'au bout !) et en le relisant je me suis dis qu'il était pas si mal que ça et que j'allais le mettre en ligne.
INITIALEMENT, il s'agissait d'un BONUS DE « CODE D'HONNEUR » que je n'ai jamais laissé paraître afin de ne pas dévier du sujet principal. Gardez à l'esprit que c'est une PARTIE CACHEE DE « CODE D'HONNEUR », que je vous recommande de lire avant d'attaquer « Apprend-moi ».
Résumé plus détaillé : Du fait de ses mauvaises expériences passées (voir Code d'Honneur – loi de courage), Mello n'aime pas le sexe. Ou du moins n'aimait pas. UN pari stupide dans le mafia finit par le faire changer d'avis... LEMON ! (un vrai qui va jusqu'au bout). ATTENTION : cette fic montre une « face cachée » de « Code d'Honneur ».
Mello se laisse tomber sur son lit, exténué. Enfin de lit, il s'agit plutôt d'un matelas usé et d'un duvet malodorant jetés dans l'arrière salle d'un bar mal famé des quartiers douteux de New York, que Mello loue à son propriétaire. La salle exiguë comprend quand même, en plus de son « lit », un vieux canapé défoncé, un mini-frigo qui ne marche plus que par le bon vouloir du Saint Esprit, et une table basse bancale couverte de tâches et de tasses de cafés vides et empilées près d'un ordinateur portable toujours en marche et d'une machine à café.
Le blond se relève. Les effluves de café froid et de renfermé de la pièce ne le font plus grimacer depuis longtemps. Dans la salle d'à côté, il peut entendre le brouhaha incessant du bar. Avant ça l'empêchait de dormir, aujourd'hui ça le berce, ça le rassure. Ça comble la solitude d'une certaine manière. Il sort son téléphone portable de sa poche. Il est presque deux heures et demi du matin. Pas le temps de se faire un café pour tenir : ses clients seront bientôt là. Mello est entré dans la Mafia américaine depuis trois semaines et travaille en étroite collaboration avec Rod Ross, le nouveau Boss, mais ce n'est pas encore assez rentable et ça ne paye pas son loyer (seul qu'il peut s'offrir n'étant pas majeur). Il a donc gardé ses clients du bar et travaille pour eux en tant que conseiller en ce qui concerne la vente de produits illicites divers (armes, drogue, prostitution...).
Mafieux le jour, conseiller la nuit.
Lui qui était si sûr de sa résistance au sommeil du temps de la Wammy's House, il l'a vue être grandement mise à mal. Deux à quatre heures de sommeil grattées ici et là dans la journée, cela lui suffisait au début, mais au bout de deux ou trois semaines, ça devient exténuant. Chaque minute libre devient une occasion de fermer les yeux. Il est loin le petit Mihael de cinq ans à peine qui refusait d'aller au lit parce qu'il n'était pas fatigué ! Aujourd'hui, même s'asseoir, les yeux fermés, loin d'un écran, d'ordres ou de la sonnerie d'un téléphone est un luxe.
Par contre il n'a plus jamais faim.
Pour ne pas s'endormir pendant qu'il travaille et rester concentré, il a adopté un régime très spécial, qu'il ne pourra bientôt plus tenir d'ailleurs, car trop dangereux pour sa santé sur le long terme : du chocolat, du sucre et du café. Purs. En grande quantité. Peu importe la qualité, tant qu'il puisse se l'offrir avec le peu qu'il lui reste d'argent à la fin du mois après avoir payé le logement au barman. De toute façon il n'a plus le temps de manger : prendre un repas correct ou prendre une douche froide, avec un emploi du temps comme le sien, il faut choisir. Choisir pour avoir le temps de dormir.
Bien sûr cette hygiène de vie a un prix : ces derniers mois, l'accumulation de travail, de stress, le cruel manque de sommeil, la malnutrition l'ont métamorphosé. Même un de ses camarades de la Wammy's House aurait du ma à le reconnaître. Il a terriblement maigri, ses cheveux ont terni, de lourdes cernes noires pèsent sous ses yeux, sa peau autrefois rayonnante de bonne santé est maintenant blafarde. Il tremble en permanence, a tout le temps froid, comme si il était malade. Mais la détermination dans ses yeux n'a pas changé. Elle est toujours la même forte et froide, nourrie par la haine, la rancœur, et le sentiment d'être allé trop loin pour pouvoir faire marche arrière. Et quand le doute l'envahit, il lui arrive de frôler son dos par-dessus son épaule : son tatouage, à travers ses vêtements de cuir moulants, lui semble alors brûlant. Comme si il ne pouvait plus laisser tomber. Plus maintenant. Le but se rapproche, même si il ne voit pas encore le bout du tunnel. L'objectif se rapproche. L'arrestation de Kira, la victoire, le retour à la Wammy's House, le triomphe, la fierté... Ce rêve de gloire suffit à le faire se tenir debout et droit face aux épreuves qu'il rencontre. « Et puis il ne faut pas être si négatif » pense-t-il de temps en temps face à son miroir. Il n'est pas si laid. Il garde son côté félin, attirant, même si sa maigreur a nuit à sa beauté. Il garde un charme certain, puissant.
Là est bien le problème d'ailleurs.
Le blond se redresse sur son lit, avale un reste de café froid au fond de quelques tasses, deux sachets de sucre en poudre, mange le dernier morceau de chocolat qu'il lui reste, se lève et quitte la pièce, téléphone portable dans la poche. Il passe devant le barman au comptoir.
-Tu ressors déjà ? » demande celui-ci surprit. Il s'imaginait que, comme tous les soirs, le blond allait s'enfermer pour essayer de dormir un peu. Le voir ressortir aussi vite se surprend.
-Ouais, j'ai un rendez-vous à l'extérieur » répond le garçon-soleil.
Le barman hoche simplement la tête. Il n'est pas sensé se mêler des affaires de ce Mello qui vit illégalement dans son arrière salle depuis quelques mois. Face à cet adolescent qu'il voit chaque jour se faner un peu plus chaque jour, il préfère faire profil bas. Pour faire tout ce qu'il fait, s'imposer ce qu'il vit, il faut avoir une bonne raison, et il ne veut pas la connaître, même si depuis quelques temps il commence à s'inquiéter de la santé du garçon. Il ne tient pas vraiment à retrouver un jour un cadavre dans son bar. Les flics pourraient débarquer et découvrir quelques activités mois légales que la vente d'alcool...
L'air froid du dehors a le mérite de donner un coup de fouet à Mello. Il inspire un grand coup avant d'aller s'adosser à un mur. Le bruit des voitures qui passe le maintient éveillé. Il laisse tomber sa tête contre le mur de pierre fraîche et ferme les yeux.
Si encore il n'y avait que son travail qui le fatiguait... Mais il y a autre chose.
Une lubie des mafieux, un pari bêtement lancé à cause de son apparence androgyne.
« 2 millions à qui baise le petit blond en premier ! » avait puérilement déclaré un des mafieux devant tous les hommes les plus proches de Rod Ross en ne plaisantant qu'à moitié. Ils avaient beau être pratiquement tous hétéros, Mello les faisait baver. Voir cet adolescent perdre contenance devant eux leur semblait inconcevable et l'idée même les excitait.
« Le premier qui viole Mello se prend une balle entre les deux yeux » s'était empressé de préciser Rod Ross au plaisantin. C'est qu'il y tient à son petit conseiller qui fait si bien avancer les choses dans son Organisation.
Mais on n'efface pas si facilement une promesse de 2 millions de dollars. Depuis, l'objectif de la plupart des mafieux est de mettre Mello dans leur lit, de son plein gré et le blond, déjà plus qu'occupé doit ajouter « repousser des salopards de mafieux qui veulent me baiser » à son programme.
Entre les attouchements, les promesses, les tentatives de corruption, de chantage et les menaces, Mello n'en peux plus. Il a décidé d'en finir, ce soir même.
Mais attention, en finir ne veut pas dire accepter la première proposition qui passe. Autant faire tourner la situation à son avantage et gagner les faveurs d'une personne importante.
Un coup de klaxon retentit.
Mello ouvre les yeux : une magnifique lamborghini noire à la fois honteusement luxueuse et incroyablement discrète est arrêtée, moteur tournant encore, phares allumés, juste devant lui. D'un coup d'épaule, il se dégage du mur, s'approche de la voiture, ouvre la portière et s'assoit à la place du mort, pour faire un trait d'humour noir.
-Bonsoir Mello » le salue un voix grave et langoureuse.
Le blond peint un sourire charmeur sur ses lèvres.
-Bonsoir Manuel » répond-il d'une voix chaude.
Le moteur rugit doucement et la lamborghini repart dans les rues de New York.
-Il est tard pour un rendez-vous » remarque l'homme assis au volant.
-Désolé je viens de me libérer de mes derniers clients » répond le blond en s'étirant sur le fauteuil en cuir sombre.
L'homme hausse un sourcil.
-Des clients que je conseillais. Rod Ross me paie pas encore assez pour que je puisse régler mon loyer » précise Mello, histoire de dissiper tout sous-entendus.
-Il le sait ?
-Non.
Le silence retombe.
A la gauche de Mihael, au volant de la voiture de luxe, c'est Manuel Rodriguez, le bras droit de Rod Ross, ni plus ni moins. En le faisant gagner le pari, il aura ses faveurs et assurera sa place dans la Mafia. C'est triste mais c'est comme ça.
Manuel est un grand homme de vingt-huit ans à l'accent espagnol, andalou pour être précis. Originaire de Coija, il s'est mit très jeune au trafic d'armes et a été vite repéré par Rod Ross qui l'a intégré à sa Mafia. Il a très vite grimpé les échelons pour finir bras droit du Boss, grâce à sa loyauté quasi-légendaire et à son intelligence impressionnante, même si il est bien au-dessous du QI de Mello. C'est une des raisons pour lesquelles Mello préfère que ce soit lui qui gagne : loyal et intelligent, c'est déjà ça.
Et beau aussi. Même le blond ne peut le nier. Grand, large d'épaules, le teint hâlé, des cheveux d'ébène aux mèches retombant dans ses yeux d'onyx, des mains aux doigts de pianiste bien que selon ce que Mello a entendu de lui il soir plutôt guitariste, une musculature de taureau sans pour autant ressembler à une brute de garde du corps grâce à son visage aux traits très fins et à son regard vif et intelligent... Et puis un charme sans égal, bien sûr. Une aura d'assurance, une présence hors du commun qui font de lui un homme qui ne laisse personne indifférent contribuent largement à l'attraction qu'il produit sur les femmes et certains hommes.
Quitte à coucher avec un mafieux, autant que ce soit lui, faute de mieux.
-Je suppose que tu n'a spas dîné ? » demande Manuel, brisant le silence.
-Non, je n'ai pas eu le temps c'est vrai » répond le blond.
Il a réussi à grand peine à se libérer pour le reste de la nuit. Il a le temps et se faire offrir à manger ne serait pas de refus. Ce serait un très très très grand plaisir.
Mello ne se souvient même plus de son dernier repas correct qui doit dater d'il y a déjà plus d'un mois.
-Très bien. Je connais un très bon restaurant qui reste ouvert jusque très tard. Je me suis permis d'y réserver deux places, j'espère que tu n'y vois pas d'inconvénients ?
-Aucun » répond Mihael.
Un repas.
Un vrai repas.
Il en a déjà l'eau à la bouche.
Pour ça, coucher à l'arrière de cette voiture ne lui pose pas de problèmes, même si il y était extrêmement réticent à la base.
Mihael n'est pas stupide, il sait ce qui va se passer après qu'ils aient mangé : Manuel va lui demandé de passer sur la banquette arrière et il va le baiser. Et le lendemain, il le conduira au QG où il est sensé avoir rendez-vous à 6h30. Là il exhibera avec fierté sa réussite. C'est terriblement dégradant pour Mello qui aurait préféré ne pas devoir coucher comme ça pour se débarrasser d'un poids. Sa fierté voudrait qu'il tienne bond, s'accroche à ses refus, mais son état physique et psychologique que ne permet plus. Pour rester concentré sur son objectif, il faut qu'il garde un rythme qui passe dans les petites vingt-quatre heures qui composent une journée. Tant qu'il pourra s'ôter des charges, il le fera.
« Et puis tu aurais pu tomber sur pire que lui, bien pire que lui... » se répète en boucle le garçon-soleil.
Il n'a pas envie de faire ça. Il n'aime pas ça. Oui, Mello n'aime pas le sexe. C'est un détail qu'il a découvert quelques mois plus tôt, quand il s'est vu obligé de se prostituer dans les rues de Chicago contre quelques dollars, le temps de trouver de quoi quitter la ville. Son corps réagit, mais lui n'y prend aucun plaisir. Vraiment aucun. C'est pourquoi il s'épargnerait volontiers ce qui l'attend dans cette lambhorgini, aussi luxueuse et confortable soit-elle.
-On y est » déclare le bras droit.
Mello ouvre les yeux, surprit de se retrouver blotti contre la portière. Il ne s'en était pas aperçu. « Je suis plus fatigué que ce que je pense » se dit-il en se redressant. Avant qu'il n'ai pu esquisser le moindre geste, Manuel est déjà dehors et lui ouvre la portière avec un sourire. Il peut faire les galants autant qu'il veut, Mello voit bien l'étincelle dans ses yeux, celle de l'envie, de la luxure. Au moins essaie-t-il de la cacher.
-Oublie pas que je suis pas une femme » crache Mello en sortant.
L'hispanique ne peut retenir un léger rire.
-Vraiment ? Je suis déçu » ironise-t-il.
Le blond répond d'un soupire. Manuel propose son bras à Mello, qui le refuse d'un regard méprisant avant de se reprendre. Non, l'objectif de la soirée n'est pas de le rembarrer mais de coucher avec lui. Et de lui soutirer un repas chaud. Mais ce n'est pas une raison pour pousser l'humiliation aussi loin. Il est un homme et a sa fierté : il ne se promènera pas au bras de ce type.
L'hispanique se semble pas s'en formaliser, il se contente de baisser son bras et de s'avancer vers un immeuble proche, entraînant Mello à sa suite. Le hall d'entrée seul suffit à impressionner le blond. C'est une immense salle au plafond aussi haut que celui d'une cathédrale, aux grandes colonnes blanches et aux murs et carrelages aux motifs compliqués. Le maître d'hôtel s'approche d'eux. Manuel doit être en train d'indiquer sa réservation, Mello ne l'écoute pas, trop ébahit par l'architecture impressionnante du hall. Jamais il n'aurait cru un jour se retrouver dans un de ces restaurants-palaces absolument magnifiques. C'est Manuel qui le tire de sa rêverie en le prenant par la taille. Surprit, le blond manque de trébucher mais garde finalement son équilibre, furieux que l'hispanique se serve de son inattention pour le prendre comme ça.
Le maître d'hôtel jette un dernier regard réprobateur à la tenue du blond avant de les laisser partir. Mello se rend alors compte qu'il n'est pas du tout habillé comme il convient dans ce genre d'endroits. Tant pis.
Manuel l'entraîne dans un ascenseur qui les propulse au dernier étage de l'immeuble.
L'endroit est tout aussi impressionnant et grandiloquent que le hall. L'atmosphère y est pourtant plus douce et tamisée, à cause des lumières sans doute. Plus apaisantes. Pour la première fois depuis qu'il est avec Manuel, Mello s'autorise à se détendre un peu. Juste un tout petit peu. Le brun l'entraîne doucement vers une table un peu éloignée des autres, près d'une des immenses fenêtres donnant une vue imprenable sur New York. Le blond ne peut s'empêcher de trouver ça magnifique. Toutes ces lumières dans la nuit, toute cette activité bouillonnante, toute cette frénésie américaine qui s'excite et s'agit dehors le réconforte. La vie est là, bien présente dans la ville, loin de l'univers de mort dans lequel il évolue.
Manuel tire sa chaise – il va s'asseoir sur celle d'en face. Il le lui a déjà fait remarquer : il n'est pas une femme, la galanterie ne doit pas être de mise entre eux. Manuel soupire et s'assoit sur la chaise qu'il avait à l'origine tirée pour le jeune garçon en face de lui.
Cet adolescent fier et froid, bouillonnant pourtant de rage contenue et de désir de vaincre, qui recouvre toujours sa face d'enfant qui a grandit trop vite d'un masque d'assurance qui l'exaspère. Masque qu'il veut faire tomber. A tout prix.
-Tu m'excuseras, je ne t'ai pas demandé comment tu allais. Je me permet de te poser la question » commence l'hispanique.
-Aussi bien que j'ai l'air d'aller » répond le blond.
Il n'arrive pas à garder son attitude ouverte et enjôleuse. La situation lui met bien de trop les nerfs à vif. D'une certaine façon il aurait préféré que Manuel gare sa voiture dans un recoin sombre et se contente de le baiser à l'arrière sans trop se poser de question. Ce passage par la case « séduction » le gêne affreusement. Il ne contrôle absolument rien dans cette situation. Manuel est le chasseur, lui le gibier.
-Tu n'arrêtes jamais d'être désagréable ? » répond le brun.
-En face de ceux qui veulent me baiser juste pour gagner un pari ? Rarement en effet.
L'hispanique soupire. Évidement d'un certain point de vue la situation de Mello est assez peu enviable et il est complètement braqué à cause de ce que les autres mafieux ont tenté pour gagner le pari. A tous les coups il s'attendait à ce qu'il le prenne immédiatement sur a banquette arrière de sa voiture. Mais Manuel se considère d'une meilleure façon. Il est le genre d'homme à préférer les conquêtes durement obtenues aux prostituées et femmes faciles.
Il aime les défis, et inconsciemment Mello lui en offre un absolument magnifique. « Dommage petit blond, je n'abandonne pas si facilement ».
-Essaie plutôt de te détendre Mello. A mon humble avis, l'endroit en vaut la peine.
-Pas le personnage » répond le garçon-soleil, calmement.
Il ne s'énervera pas, il le sait. Il se contente de passer ses nerfs sur l'hispanique d'une colère froide, paisible et mesurée. C'est tellement plus simple. Ce n'est ni l'endroit ni le moment pour s'énerver. Et de toute façon il n'est pas de nature colérique. Il faut réellement le chercher – et accessoirement ne pas beaucoup tenir à sa vie – pour le faire sortir de ses gonds.
-Je te sers ?
Une fois encore Mello est tirée d'une rêverie dans laquelle il ne s'est pas senti sombrer. Fatigue quand tu nous tiens...
En face de lui, Manuel lui propose de le servir en un vin rouge qui a dû coûter une fortune – il n'y connaît rien en vins, mais l'endroit l'exige. Le blond hoche la tête avant de trinquer avec l'hispanique. L'alcool le détendra. Il ne peut compter que sur ça.
-Parle-moi un peu de toi Mello, je suis curieux » commence l'hispanique sur le ton de la conversation.
-Je préfère limiter les informations qui circule sur moi si tu n'y vois pas d'inconvénients » répond Mello, le ton toujours aussi acerbe.
La soirée se poursuit dans la même atmosphère : Manuel cherchant à détendre l'adolescent, la blond répondant négativement à ses avances. Mais au bout d'un moment, Mello finit par abandonner son ton acerbe. La conversation de Manuel est intéressante, comme les informations qu'il peut lui divulguer. L'intelligence et la vivacité d'esprit de l'hispanique, ainsi que sa politesse fissurent l'acier de sa réticence. Il se laisse légèrement aller. Est-ce l'alcool ? L'endroit ? Ou le simple charme du personnage ? Lui même ne saurait pas vraiment le dire.
Le repas terminé, Manuel règle l'addition et ramène un blond qui se sent mieux que quand il est arrivé dans sa voiture.
-Où on va ? » demande Mihael une fois que le moteur de la voiture a vrombit.
L'hispanique pose alors un main sur son genoux qu'il fait doucement remonter jusqu'en haut de sa cuisse.
-Chez moi si tu n'y vois pas d'inconvénients » murmure-t-il d'une voix chaude et lourde de sous-entendus à l'oreille du blond.
Un frisson dévale la colonne vertébrale de Mello. Pendant un instant il avait oublié ce qui allait se passer. La réalité, toute autre, lui revient comme un claque.
La voiture avance dans la nuit vers l'appartement de Manuel.
