Bonjour!

Alors là, je n'ai pas pu me contenir plus longtemps... il fallait que ça sorte!

Pour ceux qui lisent ma fanfic 'Les croyants', cette histoire se passe le Lundi de Pâques. Elle sera en deux parties. La deuxième partie arrivera avant mercredi.

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Un peu de discipline, Mesdemoiselles ! (part 1)

« ASSEZ ! »

Le cri résonna dans tout le palais, fit trembler quelques colonnes et stoppa net le délicat travail de réassemblage entrepris par Jack et les yetis.

Quenotte, qui avait la lourde tâche d'indiquer aux aimables travailleurs les emplacements originaux des débris éparpillés sur le sol, sous le palais, avait levé la tête puis s'était envolée depuis l'épaule de Jack à une vitesse folle.

De loin, Jack put distinguer la silhouette de Toothiana qui s'éloignait de son poste de commandement, et le reste des fées qui s'étaient assemblées en essaim. Quenotte discutait avec elles. Et à en juger par ses cris suraigus, elle n'était pas du tout contente ! Bien qu'il possède une bonne vue, Jack ne put déterminer ce qui se passait entre son amie et ses sœurs.

Aussi vite qu'elle était allée les rejoindre, Quenotte les quitta dans la direction qu'avait prise sa Reine. Les innombrables fées se dispersèrent et retournèrent vaquer à leurs occupations. Jack remarqua néanmoins qu'elles évitaient soigneusement de se trouver trop près de lui ou même de lui sourire comme elles le faisaient depuis qu'ils les avaient rencontrées quelques jours plus tôt.

Les yetis grondèrent et Jack se focalisa de nouveau sur sa mission. C'était la première fois qu'il participait à un chantier, qu'il soit de construction ou de remise en état. Et même s'il préférait largement les sports d'hiver, assembler des bouts de château était assez amusant. Surtout quand on est aidé par des yetis et entouré de fées vous vouant un culte…

Alors que de nouvelles tuiles étaient magicalement collées à la colonne servant à l'archivage des dents du continent africain, Quenotte refit son apparition. Jack n'eut pas le temps de lui demander ce qu'il s'était passé un peu plus tôt, qu'il se retrouva tiré par la capuche par une fée hystérique et particulièrement pressée. Il essaya bien de la calmer pour qu'elle lui donne une raison de son malaise apparent mais rien n'y fit. Quenotte fonçait vers la colonne où Jack savait être celle contenant les appartements des fées.

Contrairement aux autres, cette partie du palais ne servait pas pour stocker les dents. De petites cases hexagonales en pierres multicolores étaient juxtaposées sur toutes les parois, telles les cellules d'une ruche. Chaque fée avait son appartement, qu'elle avait décoré selon son bon vouloir. Plumes d'oiseaux, fleurs fraîches ou séchées, morceaux de tissus, minuscules coussins, coquillages ou encore pages de livre se retrouvaient par centaines.

Jack avait réussi à se libérer et suivait maintenant docilement son amie. Elle s'arrêta subitement devant l'une des cases, y entra puis en ressorti avec un bout de tissu bleu. Ellle le tendit à Jack et mima Jack lui soufflant dessus.

« C'est à toi ? Pourquoi veux-tu que je souffle sur ce bout de tissu ? Et… oh ! » Jack avait passé la tête devant l'ouverture. La pièce était taillée dans du lapis-lazuli. Un cristal d'améthyste taillé en forme de miroir prenait une partie du fond de la pièce et tout le reste des objets qui s'y trouvaient étaient soit bleus, soit mauves ou violets. Jack s'aperçut que cette chambre était la seule qui était bleue. Quenotte lui fit signe que c'était à cause de ses yeux. C'était ses couleurs à elles, et à personne d'autre.

« Nous avons le bleu en commun tous les deux… Allez donne-moi ce bout de tissu ! Hé, mais c'est de la soie… Très joli. » Il souffla délicatement dessus et du givre se forma, subtil mélange de feuilles et de courbes, merveilles mathématiques et artistiques. Quenotte couina de plaisir.

« Voilà, et j'y ai mis un peu de ma magie. Jamais il ne fondra. Du moins tant que je suis en vie. » Quenotte lui voleta autour de la tête puis reprit ses esprits et fit signe à Jack de la suivre au plus vite. Elle avait presque oublié sa mission ! Mais bon, Jack était son héros.

Si ses sœurs s'étaient toutes entichées de lui, elle le voyait sous un jour bien différent. Il était le grand frère protecteur qu'elle n'avait jamais eu… et pour cause ! Toothiana ne pouvait créer que des extensions féminines d'elle-même. Toutes les petites fées étaient comme ses bébés. Elle les adorait et les couvait comme une mère poule. Ok, elle pouvait aussi se montrer très sévère, mais en général ses sœurs l'avaient bien cherché. Ce qui était le cas présentement.

A la surprise de Jack, son amie fila en piqué vers le bas du bâtiment, tout à la pointe. Elle se retourna lorsqu'elle arriva devant une porte dorée, flanquée de statues représentant des éléphants volants sur lesquels étaient assises des personnages qui ressemblaient étrangement à Tooth. Quenotte lui fit signe de l'attendre là, puis elle rentra dans la pièce par un œilleton en cristal rose tout juste assez large pour son petit corps.

Jack était perplexe. C'était la seule pièce fermée du palais et qui était de taille humaine. Derrière l'élégante porte se trouvait très certainement les appartements de la Fée des Dents. Pourquoi Quenotte l'avait-elle fait venir ici ?

Perdu dans ses réflexions, il ne vit pas Toothiana entrebâiller la porte, jeter un œil dans sa direction et la refermer aussi sec. Par contre il entendit très bien la Gardienne parler avec la petite fée, la minuscule fenêtre était restée béante.

« Mais pourquoi l'as-tu amené jusqu'ici ? J'avais bien dit que je ne voulais voir personne. Je suis fatiguée… Non, c'est vrai… Non, je ne lui parlerai pas !... Oui, d'accord, tu as raison, il a le droit de savoir que je ne vais pas bien. Mais pas UN mot sur ce que tes sœurs ont dit de lui ! Ce n'est pas correct de leur part de vouloir s'imposer de la sorte...

Comment ça j'exagère ? Mais voyons Quenotte, je le connais à peine… et il doit avoir déjà un planning très chargé. Et puis je ne vois pas pourquoi je m'explique ! … Comment ça elles n'avaient peut-être pas tort ? Rha ! Depuis le premier jour où l'une d'entre vous l'a croisé, vous n'avez pas cessé de jouer les commères et de fantasmer sur ses dents ! C'est totalement déplacé ! C'était déjà assez difficile de vous écouter le décrire à longueur de journée durant trois cents ans, alors maintenant que je l'ai rencontré, vous n'allez pas en plus m'importuner avec vos sous-entendus…

Non je ne suis pas dans le déni ! J'en ai juste assez que vous me demandiez s'il peut devenir votre 'Père' ! Je n'ai besoin de personne, nous étions très bien avant tout ça. Et de toute façon, je ne vois pas pourquoi vous cherchez à… comment disent les humains ?... ah oui, c'est ça 'me caser' avec quelqu'un. J'ai abandonné cette idée il y a bien longtemps, avant même que vous ne soyez toutes créées. J'ai perdu mes parents à cause de ce que je suis, je ne veux même pas imaginer ce que je deviendrais si j'avais le cœur brisé une nouvelle fois.

Quoique, c'est ce qui s'est presque produit quand Pitch vous a toutes enlevées. Heureusement tu étais là, sans toi, je ne serais probablement plus là… Oui, Jack t'a sauvée… Comment cela deux fois ?... Non ! C'est terrible ! Et moi qui… Non, je ne peux pas te le dire… Je suis si honteuse, ma Quenotte. Je me suis très mal comportée envers Jack. Je lui ai tourné le dos, comme North et Bunny, quand je l'ai vu revenir seul et avec son conteneur à dents à la main. Je me suis laissée emporter par ma douleur et j'ai cru qu'ils nous avaient trahis…

Oh, oui tu peux crier. Tu en as tout à fait le droit. Tu vois, c'est aussi pour cette raison que je me suis mise en colère contre tes sœurs. En fait, je me sentais tellement coupable envers lui après ce qu'il s'était passé hier. Et voilà que tu me dis combien il a été héroïque et bon pour toi. C'est bien ce que je te disais, je ne suis pas quelqu'un digne d'avoir un compagnon. Je suis faible et lâche. Je n'ai pas pu protéger mes parents, ni mes tantes, ni vous…

Je ne veux plus être 'trop attaché' à qui que ce soit. Peu importe si vous êtes toutes sous le charme de Jack, c'est MA vie, ce sont MES sentiments et c'est MON choix. Je ne vais pas chercher à éprouver des sentiments pour quelqu'un parce que vous avez de l'affection pour lui. S'il vous plait tant, tentez votre chance, je ne vous retiens pas ! L'amour, ce n'est pas pour moi !... Non, je ne veux plus discuter ! Va le voir et dis-lui que j'ai besoin de repos. Je le verrai dans quelques heures quand je serai plus calme. Oh, et remercie-le pour toute l'aide qu'il nous apporte. Je m'excuserai auprès de lui plus tard. Va ma chérie. »

Quenotte ressorti comme elle était entrée. Sa tête lui tournait. Tooth était complètement déprimée et au lieu de parler avec Jack qui l'aurait écouté et réconforté comme il savait si bien le faire, elle avait choisi de se recroqueviller sur elle-même. Et pas que physiquement. L'état émotionnel de sa mère l'inquiétait au plus haut point. Si elle s'engageait sur cette dangereuse pente, elle risquait fort de subir des conséquences dévastatrices.

Perdue dans ses réflexions, Quenotte ne s'aperçut pas tout de suite que Jack la regardait avec un air bien plus sérieux que d'ordinaire. C'est en relevant sa petite tête qu'elle tombe bec à nez avec l'adolescent. Elle couina de surprise.

« Pardon, je ne voulais pas t'effrayer. Tooth ne veut pas me parler on dirait… » Quenotte pencha la tête et chercha ce qui était différent en lui. Il était plus rigide dans sa posture, tout en étant aussi plus pâle de visage. Son regard était ferme, décidé et un brin énervé.

« Squeek ? » fut la seule phrase qu'elle put sortir. L'esprit de l'Hiver passa près d'elle et d'un coup de vent ouvrit les portes. Il vola sans attendre dans la chambre de Tooth . Les portes se refermèrent sur lui dans un claquement sec. Quenotte était sonnée. Mais elle comprit rapidement la cause de ce changement d'humeur : devant elle, la vitre rose était grande ouverte. Jack avait tout entendu ! Son sang se figea. Toothiana n'avait pas dit que des choses gentilles, mais surtout elle avait dévoilé ses traumatismes de jeunesse à la personne pour laquelle elle avait des sentiments !

Parce qu'il ne fallait pas se voiler la face : elle avait le béguin pour le nouveau Gardien. Et pas qu'un peu d'après les fées. Après tout, rien ne servait de cacher la chose, les sentiments de leur mère étaient ressentis tôt ou tard par chacune d'entre elles… Dire qu'elles étaient folles de Jack, alors que leur réaction à sa seule présence était causée à l'origine par l'intérêt que leur reine lui portait. Pfut ! A d'autres ! Bon, il s'agissait maintenant de voir comment la confrontation entre ces deux écorchés de la vie allait se passer… Pourvu que Tooth ne fasse pas sa tête de mule !