Salut, nouvelle fiction, HPDM, UA, l'histoire est complètement inventée mais aucun des personnages et lieux (enfin presque) ne sont miens, personnages OOC... blablabla...

C'est un OS découpé en trois parties. J'espère que cela vous plaira.

Cette fiction a été entièrement écrite sur l'OST complète de "Journey" et de "Ori and the Blind Forest". Si vous avez l'occasion de la lire en écoutant l'un des deux, ça vaut le détour. ;)


Bonne lecture.


Les enfants de la Lune


Partie I : En bas.


Dans une chambre somptueuse dans toute sa simplicité, un enfant était installé dans son lit à baldaquin. Il se trouvait dans les bras de son père alors que celui-ci avait posé un livre plein d'images haute en couleurs. L'enfant regardait celles-ci avec des yeux gris de lune emplis de curiosité et de bonheur. Son père quant à lui, ne souriait pas. Il agita ses longs cheveux blonds sur son visage d'un blanc immaculé. Et ses yeux bleus brillants tel le ciel en plein jour, scrutait son fils avec amour. Enfin, il débuta son histoire, lisant lentement comme il le faisait toujours.

- Il était une fois, dans un pays où la magie régnait par delà ses terres, existait un tout petit village du nom de Godric's Hollow. Il était habité par des humains. Les humains étaient des créatures, des hommes et des femmes, au caractère si vil et repoussant, que la Magie les avait quitté, las de leur malignité.

Il tourna la page alors que le petit garçon à ses côtés fronçait les sourcils. Cette histoire-là n'était pas semblable à celle des autres. Il avait déjà très peur alors qu'elle ne faisait que commencer.

- La Magie eut alors l'idée de s'offrir à deux uniques enfants, si ceux-ci lui prouvaient qu'ils le méritaient. Elle se transforma en un immense dragon d'eau et parcourut les forêts du monde entier en quête de ces enfants. Mais chaque fois, l'histoire fut la même.

Il tourna encore et le petit planta son visage dans les habits de soie blancs de son père, étouffant un cri. On pouvait y voir des hommes aux dents pointues et aux griffes acérées tuaient le pauvre dragon bleu. Il s'attrista sans comprendre pourquoi les humains étaient si méchants.

- Les années passèrent sans qu'aucun humain ne lui prouve sa valeur, jusqu'au jour où ce n'est pas deux enfants, mais tout un village qui prit soin du dragon. Le village de Godric's Hollow. Fière et satisfaite, la Magie donna ce qu'elle avait promit. Cependant, ce qu'elle avait vu lui avait fait tellement de peine, qu'elle pensa que ses nouveaux enfants ne survivraient pas ici bas. Alors elle fit descendre les nuages et ils montèrent dessus.

L'enfant glissa sa main sur les nuages dessinés sur le bout de papier. Il sourit en regardant l'enfant qui était en amont. Il aurait juré qu'il s'agissait de lui. Ou bien de son père à son âge. Ses yeux bleus brillaient comme des diamants. Oui... Ce serait peut-être son père.

- Grâce à la Magie, les nuages regagnèrent le ciel. Et maintenant que ses enfants étaient en sécurité, bien loin de la terre et des humains, elle repartit sur sa terre natale, la Lune. Les enfants bâtirent des maisons, puis des châteaux. Des milliers d'années s'écoulèrent et ils se multiplièrent, visitant le monde des nuages et s'éparpillant tout autour de la planète. Mais toujours aussi proche de leur mère, la Lune. Et c'est ainsi qu'on les appela. Les enfants de la Lune.

L'enfant admira la dernière image représentant son peuple autour de la Lune.

- Allez, Draco. Il est maintenant l'heure de dormir. Le soleil ne va pas tarder à se lever.

- Mais, père ! Je n'ai pas encore envie de dormir. Dîtes-moi, qu'est-il arrivé au village ? Est-il loin de Serpentard ?

- Les humains ont recommencé à vivre dans ce village, salissant par cela tout ce que les enfants de la Lune avaient construit. Et non, il n'est pas loin. Juste en dessous. Ce château est celui qui fut construit par les premiers enfants de la Lune.

- Oh, père. Crois-tu qu'ils sont toujours aussi méchants maintenant ?

Le père referma le bouquin et le posa sur la table en soupirant. Il fit de même avec sa couronne et se leva du lit. Il repoussa délicatement son fils sur ses oreillers et referma la couverture sur lui. Puis il s'agenouilla et murmura :

- Écoute mon enfant, si je t'ai raconté cette histoire, c'est parce que tu es en âge de comprendre. Et tu es maintenant bien trop grand pour que je puisse être derrière toi tous les jours. Nous sommes des enfants de la Lune, et en aucun cas tu ne dois t'approcher des nuages d'en bas. Si jamais tu venais à tomber et que les humains savaient... ils te prendraient pour te vider de ton sang.

- Pourquoi ? S'apeura-t-il.

- Parce que nous sommes immortels, et ainsi, ils deviennent immortels à leur tour... C'est ainsi que sont morts des centaines d'entre nous... Ainsi que ta mère...

Le petit garçon baissa les yeux, attristé et hocha la tête.

- Je ne m'y aventurais pas, Père. Souffla-t-il.

- Me le promets-tu ?

- Je vous le promets...

Le roi eut un vague sourire pour son fils et l'embrassa tendrement sur le front.

- Dors maintenant. Et que la Lune guide tes pas.

- Que la Lune guide les vôtres, murmura l'enfant en s'endormant paisiblement.


100 ans plus tard


La Lune brillait haut dans le ciel. Les préparatifs menaient leur petit bonhomme de chemin. Tout le château du royaume de Serpentard était en effervescence. Dans quelques jours, une éclipse plongerait le monde dans une nuit sans Lune. Et la Magie reviendrait prendre des nouvelles de ses enfants. C'était un spectacle qui n'arrivait qu'une fois tous les cent ans. Ce serait la première pour le prince puisqu'il était bien trop jeune lors des fois précédentes. Il avait tellement de question à lui poser. Mais ce n'était pas le moment d'y songer. Pour l'instant, il devait rattraper ses amis.

Il courait avec rapidité, sa longue robe et cape blanches fouettant l'air au rythme de ses pas.

Draco avait bien grandi, il s'était embellis faisant la fierté de son père. Chaque fois que son regard se posait sur lui, il revoyait sa tendre épouse, Narcissa, reine de Serpentard. Ses yeux avaient la couleur des siens, couleur des nuages, couleur de la Lune. C'est ainsi qu'il lui avait donné son surnom Gris de Lune. Il avait aussi prit sa beauté mais, et des fois cela le désespéra, il avait aussi son esprit aventureux et téméraire. La curiosité primait tout ce qu'il faisait.

C'est ainsi que Lucius, Roi de Serpentard, sut que la curiosité avait encore frappé, aidée de ses amis, quand il le vit courir dans les couloirs. Il fronça les sourcils, se jurant de parler au compte de son fils bien trop influent sur les agissements de Draco. Il le laissa tout de même courir, espérant qu'il n'allait pas faire à nouveau scandale.

Alors Draco parcourut le château, évitant pas mal de gens et se fichant de leur regard outré ou des murmures qu'il laissait derrière lui. Il arriva enfin de l'autre côté, tout en bas, près d'une petite porte marrons, de la taille d'un enfant. Ses amis étaient là et l'attendaient patiemment. Blaise, Théodore, Grégory, Vincent et sa promise Pansy.

Il sourit en la voyant et se pencha devant elle pour embrasser sa main.

- Ma futur, comment allez-vous en ce jour ?

- Bien, dit-elle en souriant.

Elle se pressa de retirer sa main et Draco regarda les autres.

- Alors ? Allons-nous y aller ?

- Oui, s'exclama Blaise un homme aussi noir que la nuit et dont les yeux brillaient d'un jaune étoilé. Dépêchons-nous avant que le Roi nous attrape.

Il ouvrit la porte d'un sort et se pencha pour passer à travers, très vite suivi de tout le monde. Draco regarda juste un instant derrière lui, pour être sûr qu'on ne le voyait pas puis referma la porte et la scella. Ils rejoignit rapidement ses amis alors que devant eux se présentaient les rues de la ville. Draco remonta sa capuche blanche sur ses grandes oreilles pointues et cacha la moitié inférieure de son visage d'un bandeau.

- Draco, fit Vincent alors que tous faisaient de même. On voit ta couronne.

- Mince, fit le blond en rabattant un peu plus sa capuche sur son front.

Il regretta ne pas l'avoir laissée. Mais s'il l'avait fait, tout le monde aurait été surpris et aurait eu des soupçons. Heureusement, ce n'était qu'une fine couronne de fer en argent qui entourait son front et pas la gigantesque pièce montée qui saillait la tête de son père. Sûr qu'elle était maintenant hors de vu, ils continuèrent leur route éclairée par la douce lumière de la Lune. La ville était un endroit fabuleux, mais interdit au prince. C'est pourquoi, l'espace de quelques heures, ils se faufilaient à travers leur passage secret pour lui montrer comment elle était faîte.

Ils passèrent rapidement les endroits qu'ils avaient déjà vu, et Draco s'extasia aux nouvelles maisons en construction, ou encore devant les différents stands. Ses amis prenaient le temps et la patience de tout lui expliquer. Son précepteur lui avait peut-être tout appris, mais le voir de ses yeux étaient bien mieux. Le palais se trouvait maintenant loin derrière eux quand ils arrivèrent en bout.

- Bien, dit Blaise en abaissant son cache nez. Nous avons fait le tour. Nous devrions rentrer.

Draco regarda tout autour de lui, déçu de rentrer si tôt. Il voulait encore parler aux gens de la ville et connaître un peu mieux ce qu'était une balançoire. Il n'y avait pas de balançoire dans son palais. Il en avait vu une dans un parc pour enfant... Il voulait une balançoire ! Puis ses yeux s'arrêtèrent sur un petit chemin sombre.

- Nous pouvons aller par-là ! S'exclama-t-il en s'avança.

- Non, Draco ! S'écria Grégory en l'attrapant par le bras.

Le blond sursauta et le toisa. Il n'aimait pas quand on le touche. Encore moins quand c'était un homme de deux fois sa taille et sa masse corporelle. Il fronça les sourcils et lui demanda de le lâcher, ce qu'il fit avec quelques excuses.

- Il ne faut pas aller là-bas, murmura Pansy en s'approchant.

- Qui a-t-il de si dangereux ?

- Les nuages d'en bas. Répondit-elle en le défiant.

Draco écarquilla les yeux. Les nuages d'en bas... Il se rappela la promesse qu'il avait fait à son père. Jamais il ne devait s'approcher des nuages d'en bas. Mais il aurait tellement voulu savoir à quoi cela ressemble. Juste un coup d'œil, cela ne pouvait faire de mal ?

- Draco, fit Blaise, je sais ce que tu as en tête et c'est hors de question. C'est dangereux ! On dit que les nuages d'en bas sont instables. Et parfois se brisent sous nos pieds. Et une fois sur terre... Les humains te tuent !

- D'accord... D'accord, rentrons... Murmura le prince, complètement hypnotisé par ce chemin qui ne lui paraissait pas une once dangereux.

Soulagés qu'il se montre raisonnable, ses amis rebroussèrent chemin et ils rentrèrent tous. Mais Draco n'était pas du tout quelqu'un de raisonnable. Il était curieux, avide de savoir. Pourrait-il voir les humains sur les nuages d'en bas ? Il aurait tellement voulu voir un vrai humain. Il était sûr et certain qu'il pourrait vaincre facilement ces méchantes créatures. Après tout, les humains n'avaient pas de magie. Il ne pourrait rien faire contre lui.

De retour dans sa chambre, Draco se pencha à la fenêtre. Serpentard était la plus belle ville du monde... Si seulement il pouvait voir les autres... Il en avait assez de vivre enfermé dans sa tour. Mais son père ne le laisserait jamais partir. De là où il était, la terre lui apparut comme un loin, loin petit point dans le ciel. C'est tout ce qu'il pouvait espérer... Enfin... Plus maintenant ! Il pouvait voir la terre, s'il le voulait.

Le prince se mordit la lèvre. Si jamais son père apprenait qu'ils s'étaient approché des nuages d'en bas, il condamnerait immédiatement l'accès du passage secret. Mais... son père n'avait jamais su jusqu'à aujourd'hui alors... Pourquoi maintenant ?

Décidé, il reprit sa longue cape blanche et repartit en courant hors du château, seul. Il refit le trajet et se retrouva à nouveau devant le chemin dangereux. Il retira sa capuche et son bandeau, et descendit lentement les marches. Quelques mètres plus loin, la route s'arrêta là pour faire place aux nuages. Intrigué, il s'agenouilla et posa sa main sur le « sol ». C'était d'une douceur incomparable. Il appuya et remarqua qu'il ne passait pas au travers. Alors il se releva et inspira profondément.

- Allez, Draco ! Se dit-il. Un château vit sur ses nuages, ce n'est pas ton petit corps qui va les faire céder.

Il ferma les yeux et avança, posant ses deux pieds nus sur le sol. Les enfants de la Lune n'avaient pas de chaussures, ils ne savaient d'ailleurs même pas ce que c'était. Il resta là quelques minutes durant, le cœur palpitant comme jamais auparavant, avant d'ouvrir les yeux et de sourire bêtement. Puis il courut... La sensation des nuages sur ses jambes était telle qu'elle remplissait son cœur de bonheur. Il n'avait jamais sentit cela auparavant. Puis, il s'arrêta brusquement quand en face de lui, le vide se présenta. Les nuages semblaient aussi bien moins épais, comme une brume sur le sol... Mais sans sol en dessous. L'adrénaline fit rougir ses longues oreilles alors qu'il avança prudemment vers le bord. Puis il s'accroupit et passa ses yeux.

Ce qu'il vit le rendit tout à coup en extase. C'était magnifique, tout en couleur. Du vert, du marron... Le noir l'empêchait de tout bien voir et pourtant, il aurait voulu demander ce qu'était ces étranges choses qui sortaient du sol, mais à qui aurait-il pu le faire ? Il était sûr que c'était ce que père appelait « une forêt ». Il resta là, des minutes durant, et le vertige ne le prit pas une seule fois. C'était si loin de lui. Peut-être des kilomètres...

Soudain, le nuage craqua. Effrayé, le blond s'allongea afin de répartir le poids de son corps sur une zone plus grande. Mais cela ne suffit pas. Tout autour de lui la fissure se fit plus nette et bientôt, le nuage se sépara et commença à glisser. Draco se releva d'un coup et sauta aussi fort qu'il put. Il attrapa le rebord de ses mains, son corps se balançant dans le vide. Il regarda en bas le nuage remonter et partir au loin dans le ciel. Sans le poids de son corps, il ne tombait plus.

Draco se hissa difficilement sur le rebord et pesta contre lui-même. Quand il fut dessus, il s'étala de tout son long sur le dos, inspirant et expirant bruyamment. C'était pas passé loin. Un peu plus et il serait tombé. Il ouvrit les yeux en se disant qu'il ne devait pas rester là. Mais quand il s'assit, un morceau de nuage plus petit craqua à son tour et tomba... Beaucoup plus vite que l'autre. Il n'eut pas le temps de réagir qu'il était bien trop loin pour remonter. Draco regarda avec peur Serpentard disparaître petit à petit. Il s'accrocha autant qu'il put au nuage.

Sa peur se décupla quand celui-ci commença à se désintégrer. Il ne restait alors plus qu'un bout pour accueillir sa main et son genoux quand une de ses immenses choses qui sortaient du sol se présenta devant lui. Il réagit alors, posant son pied sur ce qui restait de sa monture pour se jeter sur un des rebord. Il s'accrocha de ses deux bras, se hissa et fut assis dessus en un rien de temps. Draco regarda tout autour de lui alors que le tambour que son cœur mitraillait dans ses oreilles commençaient à redescendre.

Le nuage avait disparu. Et en haut, il ne pouvait voir que des nuages blancs. Ni château, ni ville. Serpentard avait disparu... Il regarda ce sur quoi il s'était rattrapé. C'était une forêt. Avec de grands bras. Il toucha un tissu de la forêt mais celle-ci s'arracha.

- Pardon ! Je n'ai pas fait exprès ! S'exclama-t-il en essayant de remettre le tissu vert sur le bras.

Lui avait-il fait mal ?

- Et toi ! Tu parles aux arbres ? Ricana-t-on en bas.

Draco sursauta et mit un temps avant de baisser les yeux. Un humain était là. C'était sûrement un humain, il était comme dans les livres... Bon, il n'avait pas de crocs dans la bouche, ni des yeux sombres, ce qui était très étranges mais c'était quand même un humain. Il eut envie de disparaître à l'instant. Il recula sur le bras de la forêt et tenta de se cacher dans les branches mais l'humain le suivit sans comprendre.

- Eh ! Attend. Tu es coincé, tu veux que je t'aide à descendre ?

L'aider ? Il voulait l'aider... Mais Draco hocha négativement la tête. Non, c'était sûrement une ruse pour l'attirer vers lui. Oui, il se montrerait gentil puis ensuite l'emmènerait dans sa tanière pour l'écorcher vif. Il ne devait pas se laisser tenter. Mais la curiosité était trop forte, il regarda lentement derrière le bras et remarqua que l'humain le dévisageait aussi. Non, il n'avait pas du tout l'air sombre. Il avait de grands yeux verts et un sourire aux lèvres. Une peau foncée. Pas comme Blaise, une peau blanche qu'on aurait légèrement noircie avec de l'encre marron.

Dans sa main, il avait un étrange objet semi-circulaire fait de bois et d'un fil et sur son dos, des bâtons bien trop fin pour taper quelqu'un avec et lui faire mal. L'humain suivit son regard et prit l'objet pour le mettre dans son dos.

- C'est l'arc qui te fait peur ? Ne t'inquiètes pas, j'étais juste en train de chasser quand je t'ai vu. Mais si tu ne veux pas de mon aide, alors je m'en vais.

Draco ouvrit la bouche mais la referma bien vite. Il s'approcha encore du bord pour le regarder partir et bien sûr, il tomba. Il essaya de se rattraper aux bras de la forêt mais il eut l'impression qu'ils s'étaient écartés de sa trajectoire. Même la forêt était méchante ? Bon, il est vrai qu'il lui avait déchiré son manteau vert. Il s'attendit à la chute, espérant qu'elle ne soit pas douloureuse quand soudain il fut rattraper par quelque chose de vraiment chaud. Trop chaud.

- Pf... C'était moins une !

Le prince ouvrit les yeux pour tomber sur les deux lagons verts intenses. Si proche... c'était bouleversant... Il réagit subitement en le repoussant, tombant sur les fesses, et recula rapidement.

- Ne me mangez pas, s'il vous plaît ! Gémit-il.

L'humain le regarda en haussa un sourcil puis il éclata de rire.

- Je ne vais pas te manger ! Si c'est ainsi que tu remercies les gens qui te sauvent la vie. Que faisais-tu dans l'arbre déjà ?

Il pointa l'objet qui lui avait sans doute sauvé la vie avant d'essayer de la lui ôter. Alors ce n'était une forêt... Un arbre ?

- Je... Je suis tombé...

- Oui, j'ai vu ça ! J'exagérais un peu. Ce n'était pas très haut, tu n'aurais eu que quelques blessures mais bon...

Draco détailla l'humain. Il était grand, sûrement plus grand que lui. Une touffe de cheveux brun sur la tête, comme si un oiseau avait élu résidence et semé la pagaille, un corps musclé, de longues jambes. Il portait des habits ne ressemblant pas à ce qu'il avait pu voir dans sa longue vie. Sombre et court. Des bottes noires et un seul gant. Le plus bizarre chez lui était de drôle de vitre transparente sur son nez. Finalement, il s'approcha de lui et Draco se ratatina, toujours au sol.

- Je m'appelle Harry, et toi ? Je ne t'ai jamais vu dans le coin, tu es nouveau ou seulement perdu ? Où sont tes chaussures ? Tu peux me tutoyer, tu sais ?

Il lui tendit la main et Draco la regarda sans comprendre. Il se demanda ce qu'il devait faire. Le repousser et s'enfuir ou accepter son aide. Il était face à un humain. Un humain ! Qui n'avait d'ailleurs pas l'étoffe d'une créature horrible. La curiosité l'emporta alors et il prit sa main.

- Tu ne vas pas me manger ? Murmura-t-il alors que l'homme le relevait.

- Mais non ! C'est dégoûtant. Pourquoi ferais-je une chose pareille. Bon, d'où est-ce que tu viens ? Veux-tu que je te raccompagne ? Ces bois sont assez dangereux, les loups rôdent et les cerfs se défendent un peu trop bien.

Draco ne savait s'il pouvait lui faire confiance, mais en entendant le mot danger, il se dit qu'il devait regagner au plus vite son château. De plus si son père remarquait qu'il n'était plus là, il allait l'enfermer pour toujours. Sans espoir de revoir un jour la lumière de la Lune. Alors il leva la tête et montra les nuages.

- Je viens de là.

Harry en fit tout autant puis le regarda sans comprendre. Il pencha soudainement sa tête sur le côté et avisa ses grandes oreilles et sa peau blanche. Il écarquilla les yeux et son sourire s'allongea.

- Tu es un enfant de la Lune ? Je croyais que ce n'était qu'une légende ? Mais oui, bien sûr. N'aies pas peur, je ne vais pas te sucer ton sang pour devenir immortel. Que ferais-je de l'immortalité ? C'est stupide... Woah... Un enfant de la Lune, un vrai. Comment as-tu fait pour arriver jusqu'ici ?

- Je suis tombé, répéta Draco en étant de plus en plus surpris.

- Hm... Je suis désolé, mais je ne sais absolument pas comme faire pour te ramener chez toi. Je doute que cela soit possible.

Draco fronça les sourcils. Il regarda à nouveau le ciel et fit la moue. Alors il ne pourrait pas rentrer chez lui...

- Peut-être que si quelqu'un a vu que tu étais tombé, ils viendront te chercher ? Demanda Harry.

Le blond ne répondit pas. Il s'approcha de l'arbre et sourit, posa une main dessus.

- Merci de m'avoir rattrapé, murmura-t-il. Et je suis encore désolé pour t'avoir déchiré ton habit. Me pardonnes-tu ?

- Euh... Fit le brun... C'est un arbre... ça ne parle pas un arbre. Et... C'est des feuilles qu'il porte, pas des habits.

- Des feuilles... Comme c'est jolis.

- Vous n'avez pas d'arbres... là-haut ?

- Non.

Le blond se retourna vers lui. Il se mordit la lèvre. Après tout, le brun savait qui il était donc... En plus, il avait une arme sur lui, il pourrait lui venir en aide.

- Je suis Draco, Prince de Serpentard, et je te sommes de devenir mon garde du corps, le temps que Père vienne me chercher.

Harry fronça les sourcils. Il fit la moue.

- Déjà, tu me sommes de rien du tout. Je te signale que j'ai besoin de chasser pour vivre moi, et je n'ai pas le temps de jouer au baby-sitter. Donc tu vas gentiment rester ici, ton père te retrouvera là où tu es tombé, non ?

Le blond passa de Harry à la forêt quand soudain il remarqua que ses yeux voyaient de moins en moins bien. Il se tourna tout autour de lui avant que, dans le ciel, une immense boule de lumière fasse son apparition. Elle hypnotisa le blond.

- C'est... magnifique... Qu'est-ce ?

- C'est le soleil, il se lève. Tu ne l'a jamais vu ? Pourtant tu vis dans le ciel, pas sous terre.

- Non, nous dormons quand le soleil se lève. C'est chaud... J'ai chaud...

Soudain, Draco sentit les picotements de chaleur lui faire mal. Un rayon traversa l'arbre et lui brûla le bras. Il hurla de terreur et posa sa main sur sa blessure.

- Ton soleil m'attaque, hurla-t-il, apeuré.

Harry réagit instinctivement, il l'attrapa par le bras et se mit à courir aussi vite qu'il pouvait. Il passait d'arbre en arbre pour laisser Draco dans l'ombre. Ils arrivèrent à la bordure de la forêt. Harry le fit s'arrêter. Il n'y arriverait jamais avant que le soleil ne se lève complètement. Il avisa sa maison, une petite chaumière branlante un peu éloignée de tout, entouré de barrière de bois. Un paisible endroit que le blond ne pouvait contempler tant la douleur de sa brûlure lui faisait mal. Harry prit les choses en main et rabattit la capuche du blond sur sa tête et la cape autour de son corps. Puis il le prit dans ses bras sans aucune difficulté.

- Mais qu'est-ce que vous manger là-haut ? Tu pèses à peine plus qu'une plume. En même temps, si tu marches sur les nuages, c'est compréhensible.

Un grognement lui répondit. Il partit en courant vers chez lui. L'ombre du la vallée s'amenuisant et il n'eut qu'à peine le temps d'ouvrir la porte et de se jeter dans la maison que le soleil brillait l'endroit. Harry ferma tous les volets, plongeant ainsi la maison dans le noir. Draco sortit la tête de sa cape et regarda tout autour de lui. Il était dans une maison étrange. Des objets de partout l'encombraient bien trop. Il y avait une table, des chaises simples. C'était à la fois émerveillant et dégoûtant. Parce qu'il n'avait vu auparavant un tel bazar.

Il regarda Harry se déplacer difficilement dans le noir, tout essoufflé.

- Le soleil est parti ? Demanda-t-il.

- Non, il est dehors, et ne risque pas de partir avant ce soir. Comment ne peux-tu pas le savoir ? Tu ne t'ai jamais réveillé en pleine... plein jour ?

- Non. On ferme les yeux puis quand on les ouvre, le soleil n'est plus là.

- Oui, c'est le principe du mot dormir... Soupira-t-il. Ah, c'est là.

Il attrapa quelque chose que Draco ne connaissait pas. Enfin, il n'y avait que des choses que Draco ne connaissait pas. Sauf les livres... Mais il n'y en avait pas beaucoup. Juste quelques uns sur une étagère. Rien à voir avec la bibliothèque de Serpentard. Harry sortit une petit boîte et fit craquer un bâton. Il fit alors apparaître un tout petit soleil. Et le blond s'extasia.

- Tu fais de la magie ! Comment as-tu fait ?

- Ce n'est pas de la magie, c'est de la science.

- Le soleil... murmura le blond en s'approchant.

- Non, c'est du feu, et ne viens pas. Je ne sais pas ce qu'il pourrait te faire.

Suite à ça, il remplit la pièce du feu et illumina l'endroit.

- Désolé, mais moi je ne vois pas la nuit. Bon écoute, il faut vraiment que j'aille chasser si nous voulons manger. Alors tu vas rester ici, je n'en ai que pour quelques heures. Et surtout ne sort pas. Je n'ai pas envie d'avoir un enfant de la Lune cuit devant ma porte !

Draco fronça les sourcils. Il n'aimait pas du tout son ton autoritaire. Il n'y avait que son père pour lui parler de cette façon. Mais le brun se ficha de lui et sortit en ouvrant que très peu la porte. Malgré le fait qu'il avait l'air en colère, il lui avait tout de même sauvé la vie. Il avait une dette envers cet humain. Draco regarda tout autour de lui et s'avança vers les livres. Il en prit un et alla s'asseoir sur le lit installé au fond de la maison. Il s'allongea et s'émerveilla. En quelques minutes, il apprit beaucoup plus de choses sur les humains qu'en trois cent ans de vie. Les arbres, la nature, l'eau, les animaux. Une simple histoire de chevaliers qui pourtant le captiva.

Finalement, la fatigue l'emporta et il s'endormit paisiblement, le livre encore dans sa main.


C'est le bruit qui le réveilla. Il agita ses longues oreilles avant d'ouvrir les yeux. Il se releva et s'étira en baillant. Il remarqua que sa couronne était tombée alors il la ramassa et la remit sur son front. Puis le bruit reprit et il regarda à l'avant. Harry était rentré et portait un tablier de peau. Il faisait bouillir quelque chose qui avait une drôle d'odeur. Draco s'avança prudemment et murmura à nouveau :

- Le soleil est parti ?

Le brun sursauta et se retourna.

- Tu es réveillé... Non, il est toujours là. Tu veux manger ?

- Qu'est-ce que c'est ?

- Du lapin. J'ai fait une belle prise aujourd'hui. Des lapins, du renard, et même un cerf. Nous serons tranquilles pour plusieurs jours. Je vais aller m'occuper du jardin, alors si tu as faim, n'hésite pas et mange.

- Nous ne mangeons pas.

- Quoi ? S'exclama le brun. Bon dieu, tu aurais pu me le dire avant ? Maintenant j'ai de la nourriture de trop. Qu'importe, j'irai la vendre en ville.

- Pourquoi ?

- Eh bien, sinon, elle va se gâter.

Harry soupira et éteint le feu sous la grosse marmite. Il enleva son tablier qu'il posa sur la chaise.

- Si je vais en ville et que je demande de l'aide, peut-être que quelqu'un saura comment te faire remonter.

- Non ! S'écria l'enfant de la Lune. S'il te plaît, ne dit à personne que je suis ici. Il viendrait m'enlever. Je ne fais confiance qu'à toi.

Harry fit la moue puis hocha la tête, lui donnant sa parole. Il sortit laissant à nouveau Draco seul. Ce dernier ne le comprenait pas. Comment se faisait-il qu'il n'était pas aussi curieux que lui ? Après tout, il était un enfant de la Lune, mais il le regardait comme s'il s'adressait à un humain, comme s'il se fichait qu'il soit tombé des nuages. Draco fit le tour de la chaumière. Habitait-il seul ici ? Il en avait l'impression. C'était horrible que de vivre seul. Il n'avait pas l'air vieux, peut-être son âge. Où étaient ses parents ? Avait-il des amis ?

Le blond voulait regarder à nouveau le ciel. Il prit son courage à deux mains et ouvrit la porte. La grande lumière lui fit plisser les yeux mais il ne brûla pas, encore à l'ombre. Et après qu'il fut habitué, ce n'est pas le soleil qu'il regarda mais Harry. Il avait ôté son t-shirt et s'occuper de son jardin tranquillement. Quand les plantes furent arrosés, il coupa du bois. Draco admira la force qu'il mettait même si l'arme tranchante qu'il avait dans les mains lui faisait un peu peur. Il ne savait pas avant, il n'en avait jamais vu. Harry se releva et prit les dernières bûches qu'il mit dans son panier. Il s'octroya une pause et but de l'eau.

Draco trouva l'humain magnifique. Si son père pouvait voir ça, il aurait sans doute une toute autre opinion d'eux. Alors que là-haut, il ne faisait rien de ses dix doigts, cet homme travaillait toute la journée pour survivre. Et quand il vit la solitude de cet endroit, il comprit ses mots quand il lui avait dit qu'il ne recherchait pas l'immortalité. Le prince aurait voulu sortir et lui donner un coup de main, mais sa blessure lui rappela les conséquences d'un tel acte. Quand Harry eut tout rangé, il attrapa son t-shirt et vint vers lui.

- Ça t'amuse de frôler la mort ? Rentre tout de suite.

- Arrête de me donner des ordres, fronça le blond. Je suis un prince.

- Ici, tu n'es prince de rien du tout. A part peut-être de la bêtise. Viens.

Il l'attrapa par son bras brûlé et l'obligea à le suivre en refermant la porte derrière lui. Draco grimaça et Harry le relâcha. Il lui montra une chaise.

- Assis toi et lève ta manche. Je vais te soigner.

Draco obéit tout bêtement. Harry revint avec un rouleau de tissus et une fiole. Il s'assit à côté de lui et s'attela à verser la mixture coagulante sur sa peau.

- Les légendes racontent que les enfants de la Lune sont doués de magie. Ne peux-tu pas effacer cette brûlure.

- Nous sommes peut-être né avec la magie, mais elle comprend des années d'apprentissage. Et je ne suis majeur que depuis qu'une dizaine d'années. Je n'ai pas encore tout appris. Entre autre, les sorts de soin me sont inconnus.

- Attend... fit le brun en s'arrêtant brusquement. Majeur d'une dizaine d'années ? Mais quel âge as-tu ?

- Trois cent onze ans, pourquoi ?

- Oh ! Tu es super bien conservé pour ton âge, rit l'humain en finissant sa besogne.

- Comment ça ? Demanda l'enfant de la Lune.

- A ton âge, je serais déjà poussière. Nous ne pouvons vivre que quatre-vingt, quatre-vingt dix ans environ avant que la vieillesse nous rattrape.

- Quel âge as-tu ?

- Moi ? Vingt-cinq ans. On ne peut pas comparer, je suis humain.

Draco hocha la tête.

- Vis-tu seul ici ?

- Eh oui, mes parents m'ont quittés il y a peu de temps..

- Oh, s'attrista-t-il. Comment...

- Je ne sais pas, ils ont disparu et personne ici ne sait où ils sont allés. Ou ne veut pas me le dire, je ne sais pas trop.

- Ma mère est morte. Quand je n'avais que cinquante ans. Bien plus tard, quand je fus en âge de comprendre, mon père m'a dit qu'elle était tombée des nuages d'en bas et que les humains l'avaient emportés pour boire son sang. Ils étaient arrivés trop tard pour la sauver.

- Eh bien, je ne sais pas comment ça se passait il y a deux cent cinquante ans, mais je peux t'assurer que l'on ne fait plus ça, maintenant.

Harry se leva et s'étira.

- Excuse-moi si tu me trouves un peu rustre parfois, je n'ai pas l'habitude d'être aussi souvent avec quelqu'un.

- Non, non, c'est bon... Je trouve que tu es l'humain le plus gentil que j'ai rencontré.

- Je suis surtout le seul, rit Harry en se tournant vers la cuisine.

Il se servit de son étrange lapin et s'installa à nouveau sur la table. Draco le regarda manger, sans une once de gêne. Il était étrangement captivé par son sauveur. Il n'avait pas du tout l'air rustre. Bon, parfois il se comportait un peu trop agressivement mais il avait ses raisons. Et Draco le comprenait. Il se demanda comment cela se faisait que les enfants de la Lune pensaient que les humains étaient si méchants. Harry n'avait pas l'air méchant. Au contraire...

Quand la nuit tomba, Draco put à nouveau sortir. Il se précipita dehors et se réjouit en parcourant l'endroit. Il s'agenouilla pour toucher l'herbe encore chaude du soleil à peine éteint. Il planta ses orteils dedans. Cela n'avait rien avoir avec ses nuages. C'était doux et rêche en même temps. Il prit une poignet de terre, se fichant mettre de la saleté sur ses habits.

Il regarda Harry qui s'était assis sur un banc puis revint vers lui.

- Montre-moi. S'il te plaît. Je veux voir une ville d'humain !

Le brun fronça les sourcils.

- Allez ! Dans le noir, personne ne me reconnaîtra comme un enfant de la Lune. Je porterais un chapeau s'il le faut.

- Bon, si c'est ce que tu souhaites. Mais au moindre problème, nous rentrons d'accord ?

- Promis. Sourit le blond.

- Nous allons te changer d'abord.

Quelques minutes plus tard, ils partaient tranquillement pour le village. Harry habitait à la bordure de celui-ci. Draco regarda les humains qui rangeaient leurs affaires pour se préparer à dormir. Chaque fois qu'il voyait une nouvelle chose, il s'empressait de demander à son sauveur ce que c'était. Et ce dernier répondait avec toute la patience d'un père qui apprend à son enfant. Le tour fut vite fait puisque le village n'était pas très grand. Bientôt, ils arrivèrent devant une immense maison qui ne ressemblait en rien aux autres. Elle semblait plus moderne, faîtes de briques et de pierres et non de bois.

- C'est la mairie. Là où vit le maire. Le chef de notre village. Apparemment, dans les grandes villes, c'est ainsi qu'on le nomme. Alors quand il est revenu, il a fait construire la mairie. Et nous demande de l'appelait « monsieur le maire ». Godric's Hollow est un village un peu loin de tous. Nous avons accepté sans poser de question.

Draco le regarda. L'espace d'un instant, le visage d'Harry avait éprouvé beaucoup de sentiments. Il y avait là la tristesse, la colère, le regret... Quelque chose n'allait pas mais il n'osa pas le demander. Le brun le prit alors par la main et fit demi-tour. Draco toisa la maison une dernière fois avant de le suivre.

Alors qu'ils étaient sur le chemin du retour, le visage et les mains de Draco se mirent tout doucement à scintiller. Harry écarquilla les yeux et regarda tout autour de lui pour s'assurer que personne ne le voyait.

- Que fais-tu ?

- Ce n'est pas moi, c'est la Lune. Elle est presque pleine.

- Et pourquoi brilles-tu ?

Le blond fronça les sourcils et le regarda comme s'il était le dernier de la classe.

- Vous ne brillez pas, vous, quand c'est le moment ?

- Le moment ? Quel moment ? Et non, nous ne brillons pas du tout.

- Le moment d'enfanter. Cela arrive chaque fois que la Lune se montre entièrement à nous.

Harry ouvrit la bouche plusieurs fois de suite.

- Tu veux dire... Le moment d'enfanter une femme ?

- Oui, bien sûr. Un femme ou un homme. Pourquoi ? Vous enfantez vous aussi, non ?

- Seulement les femmes, s'exclama le brun. C'est incroyable... Mais, comment fais-tu pour arrêter cela ?

- Je ne peux pas. C'est ainsi que nous sommes. Nous brillons l'espace de quelques heures par nuit. Puis quand la pleine Lune s'en va, nous arrêtons de briller.

- Tu es complètement fou, en fait ! Tu me préviens maintenant que tu peux briller à tout moment, même devant les autres humains.

- J'avais oublié que c'était la pleine Lune ! Se défendit le blond en haussant les épaules.

- Tu m'énerves, si tu souhaites tant que ça te faire « manger », grand bien te fasse ! Au moins je ne t'aurais plus dans mes pattes.

Draco se renfrogna. Il serra les poings et s'écria :

- J'avais tord, tu es l'humain le plus méchant que j'ai jamais rencontré.

- Et toi, l'enfant de la Lune le plus stupide que j'ai jamais rencontré.

- Tu n'as jamais rencontré que moi ! Hurla le blond. Et si je te gêne, tu n'as qu'à partir !

Il entra dans la chaumière et claqua la porte.

- C'est chez moi ici ! Répondit le brun de la même façon.

Mais il ne rentra pas, il fit demi-tour et pesta contre cet imbécile. Il alla s'asseoir sur son banc. Les minutes s'écoulèrent puis la rancœur disparut, laissant place aux sentiments de regret et de culpabilité. Ainsi qu'une incroyable envie de le protéger coûte que coûte. Il écarquilla les yeux quand il comprit que ce sentiment, il l'avait déjà connu autrefois. Et que par pur folie, il le revivait chaque fois qu'il posait les yeux sur lui.

- Non, je ne... se murmura-t-il à lui-même.

Mais il ne finit pas sa phrase, étonné. Draco ouvrit la porte et sortit lentement, lui aussi triste de s'être disputé. Il vint s'asseoir à ses côtés, la lumière qu'il produisait illuminait la vallée comme une étoile sur terre.

- Excuse-moi, fit Draco. J'aurais dû te prévenir que je pouvais briller. Mais... tu sembles ne pas vraiment être intéressé par moi. Alors je me suis dit que je t'embêterais si je te disais tout.

- Non... C'est pas que...

Harry sourit doucement, un voile de tristesse dans les yeux.

- Tu sais, avant j'étais tellement heureux. J'avais des parents qui m'aimaient, un homme que je considérais comme mon grand-frère, des amis... Et petit à petit, le temps a passé. J'ai commencé par perdre mes parents, puis cet homme et enfin quand je suis devenu trop solitaire pour être supportable, mes amis m'ont oublié. Maintenant quand je les croise, c'est à peine si nous nous disons bonjour. Je ne suis pas associable, c'est juste que j'ai perdu la faculté de m'intéresser aux choses. Mais quand on m'en parle, j'apprécie le moment.

Draco hocha juste la tête. Cet humain devait tellement souffrir de sa solitude. Il ne pouvait comprendre ce que c'était, il n'avait, juste une nuit, passé un moment seul. Et il espéra que cela n'arriverait jamais. Parce qu'en voyant Harry, cela devait être douloureux.

- Franchement, un homme qui peut enfanter, on aura tout vu ! Rit Harry.


La nuit était maintenant bien entamée. Draco avait montré à Harry ses pouvoirs en construisant un deuxième lit en quelques secondes. Et puis il s'était attelé à ranger la chaumière. Son sauveur, couché sur son lit, le regardait faire avec des yeux à demi clos. Il souriait pendant que le blond pestait contre son ami bordélique. Il s'endormit tout doucement sans le vouloir vraiment, mais il n'était qu'un humain. Et les humains, ça dort la nuit.

Quand Draco remarqua que le brun s'était endormi, il sourit. Il vint vers lui et lui ôta ses bottes sans le toucher. Il fit de même avec sa veste et son t-shirt. Le blond rougit mais il trouvait cet homme si beau. Il se mordit la lèvre. Il ne devait pas se laisser aller, voyons ! Il était un prince des enfants de la Lune. Il ne pouvait désirer un humain ! C'était interdit. De plus, il était fiancé. Il souleva Harry et le plaça sous les couvertures. Le brun gémit dans son sommeil avant de se retourner et de s'enrouler autour de ses oreillers.

Le blond sourit un peu plus. Il finit de tout nettoyer jusqu'à ce que l'aube se lève avant de se coucher à son tour dans son lit et de s'endormir. Il aurait tellement de choses à raconter une fois rentré... S'il rentrait un jour...


On frappa soudainement à la porte et Draco se réveilla en sursautant. Il émergea de son sommeil et se leva. Harry se précipita sur lui, ce qui lui fit comprendre que c'était quelqu'un d'autre qui venait. Pris de panique, il s'accrocha aux épaules du brun et murmura dans son oreille.

- Ne les laisse pas prendre mon sang.

Harry ne dit rien, il le prit dans ses bras et le souleva hors du lit. Il le porta près d'un placard et le fit glisser à terre. Ses pieds nus ne firent aucun bruit sur le sol. En même temps, avec la légèreté d'un nuage, c'était comme si une plume tombait délicatement sur le parterre. Il ouvrit la porte et le fit entrer à l'intérieur.

- Ne fait ou ne dit rien. Quoiqu'il arrive. Lui chuchota-t-il en pressant son index sur sa bouche.

Draco hocha juste et la porte se referma sur lui. Il s'agenouilla et regarda à travers le trou de la serrure. De là, il put tout voir. Les coups recommencèrent et Harry alla ouvrir.

- Bien le bonjour, Harry.

Sa voix était aussi sifflante qu'un serpent et aussi froide que la pierre dans la nuit. Draco avait entendu beaucoup de voix dans la nuit d'hier, mais jamais comme celle-ci. Il eut un frisson qui parcouru son dos. Bizarrement, cela ne lui disait rien qui vaille.

- Bonjour, monsieur le maire.


A suivre...


Qu'avez-vous donc pensé de ce début ?

Toujours pas de Bêta L, me tapez pas sur les fautes s'il vous plaît, en plus il est 2h 30 du matin, je bosse dans 4h, comprenez-moi ! (Ok, et là vous allez me dire, c'est de ta faute si tu continues à écrire aussi tard. Pffff bande d'ingrat ! Je vous aimes.)

Je vous dis à la semaine prochaine pour la suite.

Personne ne l'a jamais connue.