Pourquoi il ne faut jamais regarder la télévision avec Franziska Von Karma
Franziska détestait regarder la télé, une haine qu'elle nourrissait depuis l'enfance. Seulement, quand il neigeait en Allemagne, l'épaisseur de la couche de poudre blanche dépassait les trente centimètres, et sa voiture ne pouvait pas rouler dans de telles conditions, pneus neige ou non. De fait, elle était dans l'incapacité de travailler.
Tout comme Miles.
Sauf que ce dernier n'avait rien contre le poste de télévision et qu'il était précisément en train de regarder un film dans le salon. Il paraissait totalement absorbé.
La jeune femme s'assit à côté de son collègue, qui était aussi son «ami d'enfance ». Et accessoirement son amant.
«― Qu'est-ce que tu regardes ? Demanda-t-elle en allemand. Je m'ennuie...»
Miles la prit par la taille sans même la regarder. Il était trop concentré sur son film. Franziska en fut vexée. Elle répéta sa question, en anglais cette fois-ci.
«― Un film américain très excitant, tu devrais aimer. Le héros a un fouet, comme toi. »
La jeune femme caressa son arme. La fine lanière de cuir glissa entre ses doigts.
«― Je n'ai pas très envie de regarder un film idiot réalisé par des idiots d'un pays idiots », susurra-t-elle.
Elle embrassa le procureur sur la joue, puis dans le cou. Malheureusement, Miles ne comprit pas le sous-entendu, ou ne voulut pas le comprendre.
«― Attends, je veux vraiment voir la fin », protesta-t-il en évitant la morsure du fouet. A force, il avait l'habitude...
Franziska se résigna. Elle essaya même de s'intéresser au film, mais rien n'y fit. Miles refusait toujours de s'intéresser à elle. Elle s'apprêtait à l'en punir de son fouet quand un claquement la retint.
«― Mais il a vraiment un fouet ! », s'extasia-t-elle.
Elle se rassit confortablement contre son amant pour pouvoir étudier le héros et sa technique de manier la lanière de cuir.
«― N'importe quoi. C'est une arme, pas une troisième main...»
La jeune femme persiflait alors que le héros attrapait un objet au loin avec l'aide de l'arme. Edgeworth la regarda exaspéré.
«― Mais tu vas te taire, oui ?
― Pas tant qu'il ne sera pas fichu de se servir d'un fouet correctement. Il ne mérite même pas une cravache ! »
Elle accepta de se taire, sous l'œil courroucé de son compagnon. Mais elle n'y tint pas longtemps.
« ― Oh par pitié ! » gémit-elle. « C'est vraiment n'importe quoi ! Comme si ça ressemblait à un idiot de serpent ! »
Miles avait compris. La télévision s'éteignit alors que la jeune femme faisait mine de se cacher les yeux pour échapper au massacre.
«― Qu'est-ce que tu fais ? », interrogea Franziska, curieuse, alors qu'il se penchait pour l'embrasser. Elle répondit à son baiser, contente de se voir enfin accorder un peu d'attention. Le procureur soupira en la laissant respirer.
«― J'ai compris que regarder Indiana Jones avec toi n'était pas une bonne idée... »
Fin
