Bonjour, Bonsoir ! J'ose enfin me lancer dans l'écriture d'une histoire qui me trottait en tête depuis une éternité. Un récit qui mettra en scène un couple que j'apprécie particulièrement, bien que très tordu j'avoue…

Disclaimer : l'univers et les personnages appartiennent à J.K Rowling. Je ne touche pas le moindre sou en publiant cette histoire.

Pairing : Voldemort x Harry (je vous l'avais dit, c'est tordu)

Bonne lecture à vous !


Dans mes veines


Harry peina à ouvrir ses paupières. Comme tout le reste de son corps, elles semblaient peser une tonne. Une voix féminine lui demanda comment il se sentait mais il ne parvint qu'à remuer les lèvres sans émettre le moindre son. Une fatigue écrasante l'incitait à se laisser de nouveau aller dans les bras de Morphée. Il grogna lorsqu'une main épongea son front avec un tissu humide et, surtout, glacé. La femme qui s'occupait de lui prononçait maintenant des paroles encourageantes, acharnée visiblement à lui refuser tout sommeil supplémentaire. N'y tenant plus, Harry s'efforça d'ouvrir complétement les yeux pour insister.

Son cerveau embrumé mit un certain temps à reconnaître les traits de Mme Pomfresh, l'infirmière de Poudlard. Perdu, il tourna lentement la tête et les rangées de lits et de rideaux lui confirmèrent qu'il ne rêvait pas. Depuis quand se trouvait-il là ? Pourquoi ? Rassembler ses idées lui coûtait tant d'efforts !

- Ravi de te revoir parmi nous, Harry !

Albus Dumbledore, les mains derrière le dos et le visage souriant, se tenait au pied de son chevet. Harry voulut se relever pour mieux le voir mais chacun de ses muscles cria au scandale. Il se laissa retomber sur son oreiller, un peu essoufflé. Mme Pomfresh lui recommanda de ne pas trop forcer et s'appliqua à lui éponger à nouveau le front. Maintenant qu'il était revenu complétement à lui, le contact froid qu'elle lui imposait n'était plus si désagréable…

- Professeur Dumbledore, articula-t-il avec difficulté. Qu'est-ce que…

- Les mauvais souvenirs peuvent attendre que tu aies repris des forces, le coupa le directeur de Poudlard avec douceur.

- Mais…

Dumbledore lui imposa le silence d'un simple geste et s'approcha. Il s'assit sur le lit de Harry et lui demanda à son tour comment il se sentait. Le jeune homme répondit avec franchise qu'il avait l'impression que le Magicobus venait de lui rouler dessus. Cette touche d'humour fit hocher la tête de Mme Pomfresh et un sourire fendit le visage de son professeur préféré. Celui-ci lui assura ensuite que Ron et Hermione allaient être prévenus sans tarder de son réveil. Une magnifique opportunité d'au moins savoir depuis quand il récupérait à l'infirmerie.

- Trois jours, accepta de révéler Dumbledore. Voyons Harry, ne sois pas si têtu… Acceptes de ne plus te soucier de rien durant encore quelques petites heures et nous parlerons des récents événements qui t'ont conduit ici.

Harry capitula pour de bon. Albus Dumbledore, en guise d'au revoir, posa une main sur son épaule gauche. Le vieil homme haussa ses sourcils argentés lorsqu'une grimace tordit alors le visage de son protégé, soudain en proie à une douleur lancinante venant de se réveiller à son tour au niveau de l'épaule opposée à celle touchée. Tandis qu'Harry laissait échapper un gémissement plaintif, le directeur se leva et laissa toute la place à Mme Pomfresh. L'infirmière s'empressa de tendre à Harry un gobelet rempli d'un liquide couleur ambre. L'adolescent ne chercha même pas à comprendre et en avala le contenu d'une seule traite avant de se tordre dans tous les sens, agrippant les draps dans lesquels il se trouvait. Lorsque la potion anti-douleur le libéra enfin de son supplice, il s'endormit presque aussitôt.

- Pauvre enfant, murmura Mme Pomfresh en observant le visage couvert de sueur de son patient. Il souffre de moins en moins souvent mais… c'est toujours aussi violent lorsque cela lui prend.

- Il n'a pas été blessé par n'importe qui, PomPom, souligna Albus. Il y a de cela trois jours tout le monde le pensait condamné. Je souhaite bien entendu son rétablissement complet, mais je ne peux m'empêcher de considérer son état actuel comme déjà une bien grande victoire.

Mme Pomfresh acquiesça, les yeux fixés sur l'épaule bandée du Survivant. Il lui revint en mémoire cette terrible offensive lancée par le Seigneur des ténèbres et ses Mangemorts non loin du château. Lord Voldemort voulait s'emparer de Poudlard depuis longtemps, mais tout le monde savait qu'il ne considérait pas cet objectif comme acquis d'avance. Même les membres de L'Ordre du Phoenix pensaient qu'il ne tenterait rien avant encore un long moment. Autant vous dire que la surprise et la terreur avaient donc gagné rapidement l'école. Les élèves les plus expérimentés furent mobilisés et les protections magiques autour de Poudlard furent renforcées. La bataille eut lieu dans le parc, à l'issue de laquelle on dénombra un nombre égal de blessés dans les deux camps. Pour le plus grand plaisir de l'infirmière, aucune perte à déplorer. Ce résultat n'était bien sûr pas au goût de tout le monde…


Assis dans un fauteuil ouvragé, Lord Voldemort demeurait fermé à toute discussion. Il contemplait le feu crépitant dans l'immense âtre en face de lui sans vraiment le voir. La frustration, la colère et l'incompréhension se mêlaient dans son esprit. Pourquoi ? Comment ? Harry Potter respirait en ce moment même, il le savait. Il le sentait. Il referma ses longs doigts blancs sur les accoudoirs de son siège. Le garçon aurait dû mourir. Il était parvenu à lui infliger une blessure mortelle !

Ses fidèles attendaient avec patience que leur maître daigne leur expliquer pourquoi, après leur rentrée triomphante au manoir Malefoy, il s'était soudain mué dans un silence qui ne présageait rien de bon. Tous avaient plus au moins observé son combat contre le fils Potter. Tous avaient vu le gamin tomber face au seigneur des ténèbres.

- Maître, susurra Bellatrix en sortant du groupe. Y a-t-il la moindre chose que nous puissions faire pour…

- Oui, la coupa Voldemort avec froideur. Dehors !

Personne ne chercha à insister. Les Mangemorts quittèrent le salon en silence, le laissant seul avec le seul être dont il tolérait encore la présence. Nagini rampa jusqu'à son maître et releva la tête pour chercher une caresse. Voldemort la lui accorda avec même l'ombre d'un sourire.

- Ma belle, siffla-t-il en Fourchelang. Je n'ai cessé de te rendre plus redoutable. Ton venin tuerait à présent le plus résistant des hommes. Alors pourquoi ?

En guise de réponse, le serpent se lova contre son torse.