Chapitre: 1 : Où Lily invente un sort
Fic : Générations sans frontière
Auteur : Junon
Bêta : Tookuni et Bee
Résumé : Le sort de Lily allait révolutionner le monde de la magie. Cependant, rien ne se passe comme prévu car elle se retrouve, accompagnée de son père et son petit ami, en 1977.
Rating : T
Note : J'ai gardé certains noms en anglais (tel que Snape et Malfoy…)
Chapitre 1 : Où Lily invente un sort
Lily travaillait sur ce sort depuis plus d'un an. Aujourd'hui, elle sentait qu'il était fin prêt. C'était pour cette raison qu'elle avait rassemblé son père et son petit ami dans le salon.
La jeune fille à la chevelure de feu se trouvait debout, au milieu de la pièce. Face à elle, son père à la tignasse désordonnée et noire de jais, et son petit ami, aussi blond qu'elle était rousse, étaient installés, intrigués, sur le canapé, chacun à un bout. Sur le mur derrière le sofa, était accroché une horloge saugrenue qui attirait l'attention. En effet, elle possédait cinq aiguilles, une pour chaque membre de la famille, et indiquait le lieu où ils se trouvaient. La demoiselle put ainsi remarquer qu'à part sa mère, tout le monde se trouvaient à la maison. Mais ses deux frères, James et Albus, étaient trop accaparés par une partie d'échecs sorciers pour venir assister à ses exploits.
Sur la grande cheminée était posée une immense photo dans laquelle la famille au complet faisait un signe de la main en souriant gaiment. L'ainé de la fratrie Potter tentait de pousser son frère hors du cadre sous l'œil amusé de leur mère dont la chevelure rousse se retrouvait sur une très grande partie des personnes présentes. On pouvait même voir Fred, l'un de ses nombreux cousins, l'encourager de l'autre côté de la photo. La mère de Lily en avait rajoutée une dans laquelle sa fille et son petit ami se souriaient doucement en se tenant par la main.
Le garçon grogna en se levant et se décala sur le côté. Le balai, qui se passait tout seul, lui donnait des coups depuis déjà plusieurs secondes, et il semblait absolument impératif qu'il nettoie l'endroit où il était assis. En le voyant debout, malgré la distance qui les séparait, il n'y avait aucun doute possible : Lily était toute petite. Le jeune homme se rassit en jetant un regard noir à l'objet qui continuait son chemin.
Croisant le regard de son père, elle remarqua une fois de plus qu'il ressemblait vraiment à son grand-père et que si l'on ne prêtait pas attention à ses yeux couleur émeraude, il aurait été très aisé de les confondre. Jetant un dernier coup d'œil à la pièce en espérant que ses frères fassent quand même l'effort de se déplacer, la jeune fille se concentra à nouveau.
« Lily, tu es bien sûre de ce que tu t'apprêtes à faire ? lui demanda Scorpius.
— Bien sûr, tu vas voir. Ce sort va révolutionner la magie de protection, le rassura-t-elle. »
Non pas que Scorpius n'avait pas confiance en les capacités de sa petite amie, loin de là. Mais il ne pouvait s'empêcher d'avoir un mauvais pressentiment.
Harry ne fit aucun commentaire, se contentant d'observer sa fille lever sa baguette puis faire deux petits cercles vers la droite avec, en prononçant sa formule.
« Disparere, annonça-elle pleine d'assurance. »
Tout se brouilla autour de Lily, Scorpius et Harry. Les meubles se mirent à bouger, puis à disparaître complètement, les murs à épaissir et à changer de couleur, jusqu'à ce qu'ils se trouvent dans un lieu totalement différent. Scorpius et Harry, qui étaient auparavant assis sur le canapé, se retrouvèrent sur des dalles glacées et inconfortables, les forçant à se relever. Lily, quant à elle, était toujours debout mais à présent, au milieu d'un couloir au mur de pierres.
Bien que froids, les lieux dégageaient une chaleur réconfortante. Les murs étaient recouverts de portraits qui parlaient avec animation, en passant d'un cadre à un autre, ou en interpellant leur vis à vis. À quelques mètres, une armure les salua.
« Dis-moi Lily, on est où exactement ? lui demanda son père en répondant courtoisement d'un signe de tête.
Hum, je dirais Poudlard, dit-elle en observant les toiles accrochées aux murs.
C'est donc à ça que sert ton sort ? C'est un sort de transport ? s'enquit Scorpius.
Pas exactement. Techniquement il sert à rendre une personne invisible aux yeux de tous sauf de celui qui a lancé le sort, expliqua Lily. Je n'arrive pas à le croire, mon sort ne fonctionne pas du tout, se lamenta-t-elle ?
Dans un sens si. Il peut être pratique en défense, la rassura son père, tout en essayant de masquer un sourire cynique. »
Mais Lily n'était pas heureuse en cet instant et la blague ne la fit pas rire. Toute sa vie elle avait vécu dans l'ombre de son père, le grand Harry Potter. Et c'était son frère Albus qui impressionnait les foules par sa puissance magique. C'était pour cela qu'elle avait voulu inventer des sorts, se spécialisant dans la magie de protection, afin d'être en mesure d'aider les gens qu'elle aimait. Mais bien sûr, le sien ne servait à rien. Qui voudrait d'un sort de transport alors qu'ils pouvaient transplaner ou utiliser les Portoloins ? Et bien évidemment, James allait encore se moquer d'elle.
« Qui êtes-vous et que faites-vous là ? demanda une femme à l'autre bout du couloir. »
Quelle étrange question ? Tout le monde savait qui ils étaient. Qui ne connaissait pas Harry Potter, à part les moldus ? En ce qui concernait Lily et Scorpius, à Poudlard, tous connaissaient le couple inter - maisons.
« Que faites-vous ici et surtout comment avez-vous réussi à pénétrer dans l'enceinte de l'école ? continua la femme en s'approchant.
Par le portail ? tenta Harry, lui-même pas très convaincu par sa réponse. »
C'est alors que la femme se retrouva face aux trois voyageurs. Harry eut un mouvement de recul lorsqu'il distinguât son visage, alors que Scorpius et Lily la regardaient bouche bée. Il ne pouvait exister qu'une seule personne portant ce genre de lunettes et arborant ses cheveux relevés en un chignon.
« Je vous demande de me donner vos identités, leur ordonna-t-elle d'un ton sec.
Lily… commença Harry en se tournant vers sa fille.
Ce n'est pas moi ! répondit-elle précipitamment en mettant ses mains en évidence.
Annule ton sort, tout de suite ! ordonna son père. »
C'est alors que la réalité la frappa. Non seulement elle avait raté son sort mais en plus, le contre-sort inventé risquait de ne pas fonctionner. Elle avait d'avantage de chance de faire une nouvelle bêtise que de les ramener chez eux.
« Lily, dis-moi que tu as un contre – sort, lui demanda Scorpius.
Je ne pense pas qu'il fonctionne, avoua-t-elle en baissant la tête.
Je vais me répéter, mais vous n'avez rien à faire ici, continua la femme en forçant Harry à se retourner vers elle.
Nous ne pouvons pas vous donner nos identités, Madame, expliqua Harry.
Suivez-moi, le directeur pourra tirer tout cela au clair, annonça-t-elle d'un ton sec. »
Elle n'appréciait pas de ne pas savoir qui ils étaient ni ce qu'ils faisaient là, mais sans Véritasérum, elle était sûre de ne rien obtenir d'eux. Les mener dans le bureau du directeur était donc la dernière solution qui lui restait. Elle n'en était guère satisfaite et son visage renfrogné le prouvait.
Dire que Harry était perdu serait un euphémisme. James était le roi des bêtises, mais Lily n'avait jamais rien fait de ce genre auparavant. Que pouvait-elle espérer accomplir en les envoyant dans le passé ?
« Professeur Dumbledore ? appela la femme.
Professeur McGonagall ? Qu'est-ce qui vous amène dans mon bureau ? lui demanda-t-il en apparaissant derrière une pile de livres.
Je suis désolée de vous déranger, mais j'ai trouvé ces inconnus dans les couloirs et ils refusent de se présenter, expliqua-t-elle. »
C'est alors que Dumbledore se retourna vers eux et les regarda par dessus ses lunettes en demi–lune avec un regard perçant, leur donnant l'impression qu'il pouvait lire dans les âmes. Son observation mit Lily et Scorpius mal à l'aise tandis que Harry se sentit rassuré. Il lui avait tant manqué.
Lily, désirant se dérober aux yeux du sorcier, se mit à observer ce qui se trouvait autour d'elle. Elle n'avait jamais vu le bureau du directeur ainsi, non pas qu'elle y soit souvent allée non plus. Il était rempli de livres et d'objets étranges dont l'existence même lui était inconnue. Mais la pièce semblait chaleureuse et accueillante, autant que son actuel occupant. Elle ne manqua cependant pas de remarquer l'absence de trois portraits, ceux des professeurs Dumbledore, Snape et McGonagall, bien que la raison en soit évidente. Elle constata également que son père était celui qui s'était le plus approché du directeur. Elle se rappela alors qu'il lui avait souvent raconté à quel point il l'aimait et regrettait sa mort. Scorpius, quant à lui, était resté en retrait, ne souhaitant visiblement pas trop s'approcher du vieil homme et de son air inquisiteur.
« Merci beaucoup professeur, je vais m'en charger, lui dit Dumbledore, puis il attendit qu'elle soit sortie avant de reprendre la parole. Vous n'avez rien à faire ici, n'est-ce pas ?
Non, professeur, répondit Harry.
Dans ce cas puis-je vous demander ce que vous y faites ? interrogea-t-il en s'asseyant derrière son bureau.
C'est ma faute, j'ai voulu lancer un sort de protection et il n'a pas eu l'effet désiré, expliqua Lily.
Et qui êtes-vous exactement ? continua le professeur Dumbledore, très intéressé.
Je me nomme Harry Potter, commença Harry.
Un Potter, cela me semble évident vu votre ressemblance avec le jeune James Potter. Un membre de votre famille, je suppose, de même que vous, Mademoiselle, dit-il en se tournant vers Lily.
Lily est ma fille, répondit Harry.
Et vous jeune homme ? Je ne pense pas me tromper en disant que vous êtes un Malfoy, n'est-ce pas ?
Non, en effet, Scorpius Malfoy, répondit-il sans bouger de sa place au fond de la pièce. »
La complexité de la situation mettait tout le monde mal à l'aise. Ils n'avaient rien à faire dans le passé. Et qu'allait-il se passer dans leur présent ?
« Professeur, puis-je vous demander en quelle année nous sommes ? s'enquit Scorpius.
1977, le trente-et-un août pour être exact, répondit-il avec un grand sourire. »
Le petit cri que poussa Lily ne passa pas inaperçu et Dumbledore se tourna vers elle.
« Dois-je supposer que cela n'est pas la bonne date pour vous ? demanda-t-il, visiblement amusé.
Nous venons de 2025, murmura Lily.
Voilà qui est un sacré bond dans le temps. Il vous faut maintenant le faire à l'envers. Une idée, très chère ?
Je ne sais pas, répondit-elle en baissant la tête, sentant tous les regards se tourner vers elle. Je n'en ai aucune idée, je ne voulais pas faire ça, s'excusa-t-elle.
On le sait Lily Puce, personne ne t'en veut. Tout le monde fait des erreurs, la rassura Scorpius en venant se placer à sa droite et en posant sa main dans son dos comme pour les défier de lui reprocher quoi que ce soit.
Le problème, leur expliqua Dumbledore, est que je ne sais pas comment vous renvoyer chez vous. Je propose donc que vous restiez ici en attendant que nous trouvions une solution. »
Si possible, le poids sur les épaules de Lily se fit plus lourd. Elle les avait envoyés dans le passé où ils étaient coincés à la veille d'une guerre sanglante à laquelle son père avait enfin mis fin des années auparavant. Et comment contacter sa famille pour les prévenir ? Et la famille de Scorpius ? Elle qui voulait que son père soit fier d'elle, il devait être tellement déçu…
« Ne t'en fais pas Lily, on trouvera une solution, la réconforta son père, comme s'il avait lu dans ses pensées.
Que faisiez-vous à votre époque ? s'enquit Dumbledore.
Lily allait entrer en dernière année, Scorpius allait finir ses études afin de devenir professeur de potion et j'étais Auror.
Bien, cela va nous servir. Mademoiselle Potter vous entrerez en dernière année comme cela était prévu. Quand à vous Messieurs, je pense que tout va s'arranger. Notre maître des potions, le professeur Slughorn, a décidé de partir en voyage cette année, nous laissant sans personne pour enseigner son art. Seriez-vous d'accord pour le remplacer, cela vous fera un bon entrainement ? demanda-t-il à Scorpius.
Avec plaisir, Monsieur, répondit-il, heureux d'échapper à une année d'études ennuyeuses.
Cette année encore, nous avons eu du mal à trouver un professeur de Défense contre les forces du mal, Monsieur Potter, voudriez-vous assurer ce poste ? proposa-t-il.
Je pense que c'est faisable.
Voilà qui est réglé. Mademoiselle Potter, j'annoncerai que vous venez de l'institut de Salem.
Professeur ? Qu'allons-nous faire pour nos visages ? s'enquit Lily. Mon père est le portrait craché du sien et il ne fait aucun doute que Scorpius est un Malfoy.
En effet, quelques modifications vont être nécessaires, répondit Dumbledore avec un sourire mystérieux. »
Il se leva sans rien dire de plus et alla chercher un miroir avant de se placer devant Lily.
« Honneur aux dames, dit-il avant de lever sa baguette. »
Par reflexe, Lily ferma les yeux, elle ne vit donc pas les mouvements que fit Dumbledore. Cependant, elle sentit son corps la gratter. La sensation ne dura pas longtemps mais fut assez désagréable. Une fois qu'elle eut disparu, elle se tourna vers Scorpius qui la regarda bizarrement, comme s'il avait du mal à la reconnaître. Elle s'apprêtait à lui demander ce qu'il se passait mais son père lui tendit le miroir que Dumbledore avait amené plus tôt.
La surprise la fit reculer d'un pas. La longue chevelure rousse dont elle était si fière, avait changé de couleur pour devenir blonde cendrée, ses yeux passèrent de marron à noir de jais. Elle grandit de quelques centimètres.
« Au moins comme ça je saurai si tu es avec moi pour mon physique, s'amusa-t-elle une fois la surprise passée, en adressant un clin d'œil à Scorpius.
Je ne sais pas, ça, ça peut aussi m'aider, répondit Scorpius en désignant sa poitrine.
Un mot de plus à ce sujet, Malfoy, et je t'arrache ce qui fait de toi un homme, le menaça Harry, n'appréciant visiblement pas la façon qu'il avait de regarder la nouvelle poitrine de sa fille. »
Dumbledore se plaça ensuite face à Scorpius et lança son sort. Lily lui tendit le miroir afin qu'il puisse voir les changements opérés.
« Mes cheveux ! s'exclama-t-il, horrifié. »
Si Lily aimait ses cheveux, Scorpius adorait les siens, preuve de son appartenance à la famille Malfoy. Ce fut donc évident qu'il n'apprécie pas de les voir courts et noirs. Ses yeux devinrent verts foncés et son visage perdit son aspect anguleux. Son corps changea également, le rendant plus râblé.
« Alors, chérie ? Ton verdict ? demanda-t-il à Lily.
Toujours aussi beau, le rassura-t-elle. Et du moment que tu n'as toujours pas de poils, tu restes parfait.
Et crois-moi, tu vas attendre plusieurs années avant de le découvrir, intervint Harry. Attends, tu as dit « toujours » ? »
Mais avant que quiconque ne puisse rajouter quoi que ce soit, Dumbledore lança le dernier sort.
Toutefois, il se produisit quelque chose qu'aucun d'entre eux n'avait prévu. Visiblement le sort ne pouvait rien contre les liens de parenté, ce qui fit que personne ne pouvait douter de celui qui unissait Harry et Lily. Ses cheveux devinrent blonds comme ceux de sa fille. Sa vue s'améliora, le forçant à retirer ses lunettes. Sa cicatrice disparu également.
« Voilà qui va changer nos plans, sourit Dumbledore. Monsieur Potter, vous serez donc le père de Mademoiselle Potter. Et Monsieur Malfoy sera le professeur que j'aurai envoyé pour aller vous chercher, cependant, celui-ci sera venu un jour trop tôt. C'est cela que je dirai au professeur McGonagall. Par contre, nous allons devoir changer vos noms. Une idée ? demanda-t-il sur un ton joyeux. »
Lily se tourna vers son père.
« Nous ne pouvons pas changer le prénom de Lily vu que je l'ai appelée ainsi devant le professeur McGonagall ; de plus changer de prénom pourrait nous amener à faire des erreurs. Pour ce qui est des noms, pour Lily et moi, je propose Rytt et pour Scorpius je ne sais pas, finit-il en se tournant vers celui-ci.
Greenloy, répondit-il après quelques secondes de réflexion.
Voilà qui est réglé. Bien, vous serez répartie demain soir, après les élèves de première année, Mademoiselle Rytt. Par contre, pouvez-vous m'indiquer les cours que vous suivez ?
Oui, bien sûr. Je suis les cours de Potions, de Défense contre les Forces du Mal, de Sortilèges, de Métamorphose et de Botanique.
Je vois, une future Auror, peut-être, dit-il avec un petit sourire triste avant de lui tendre un emploi du temps. Et voici les vôtres, Messieurs. Je suppose que vous savez où se trouvent vos appartements ?
En effet, et je prends Lily dans les miens jusqu'à demain, s'empressa de dire Harry en lançant en regard de menace à Scorpius.
Lily n'était pas très enchantée de devoir rester dans les appartements de son père jusqu'au lendemain soir. Mais que pouvait-elle dire ? De toute façon, elle était responsable de la situation actuelle, il valait mieux qu'elle fasse profil bas. Bien sûr, dire qu'elle n'était pas heureuse aurait été mentir. On lui avait souvent conté qu'elle ressemblait à sa grand-mère et elle allait pouvoir mesurer à quel point. Et puis, elle allait rencontrer les fameux Maraudeurs, les plus grands blagueurs de l'histoire de Poudlard. Et surtout, elle allait partager tout cela avec Scorpius, dommage que son père s'interpose…
« Bien sûr, Mademoiselle Rytt, Monsieur Greenloy, personne ne doit savoir que vous êtes ensemble, finit par dire Dumbledore. »
Quoi !
