Bonjour bonjour !
Alors voilà. Je suis tombée sur une certaine fiction il y a peu, Distant Struggles de twenty-two-spectacles, et je l'ai trouvée simplement géniale, alors voici la traduction ! Je ne suis pas traductrice, j'étudie simplement l'anglais à l'Université alors ce n'est sûrement pas du grand art, mais j'espère que ça vous plaira ! :)
Bonne lecture à tous !
PS : n'hésitez pas à laisser une petite review si vous voulez la suite ! :)
Chapitre 1
- Peter ?
La voix de M. Cramer faisant l'appel résonna dans la classe, ne recevant aucune réponse. Levant le regard de sa liste, il tenta de nouveau :
- M. Parker ?
Il remarqua alors le bureau vide au fond de la classe et laissa échapper un soupir de frustration. Il savait qu'il n'y avait rien de surprenant à ça depuis quelques temps, les résultats de Peter étaient catastrophiques et le garçon était très souvent absent, ou tout du moins constamment en retard. C'était ainsi depuis la mort de son oncle, quelques mois plus tôt.
Le fait que son meilleur élève – et probablement le meilleur élève de l'école – semble avoir changé ses priorités et ait relégué ses études à l'arrière plan avait tout pour exaspérer M. Cramer. D'autres professeurs de Mid Town l'avaient aussi remarqué, et c'était devenu un sujet récurant, dans la salle des prof.
M. Cramer parcourut la classe du regard et interrogea :
- Quelqu'un a-t-il vu Peter, aujourd'hui ?
Quelques yeux se tournèrent vers le bureau vide avant de revenir vers le professeur, et les élèves secouèrent la tête. Au premier rang, Missy Kallenback déclara :
- Il n'était pas là non plus en cours de biologie.
- Bon.
Le professeur plaça une croix à côté du nom de Peter puis reprit l'appel, avant de commencer son cours. Vingt minutes passèrent avant que la porte – malheureusement située à l'avant de la classe – ne s'ouvre doucement, laissant apparaître un Peter Parker au dos courbé, sa capuche rabaissée dissimulant dans l'ombre la moitié de son visage.
- Ah, M. Parker. C'est gentil à vous de vous joindre à nous.
Les élèves relevèrent les yeux de leur travail pour les poser sur Peter, et en une seconde toute l'attention de la classe fût sur lui. Tous ces têtes tournées vers lui semblèrent le mettre mal à l'aise et il tira plus encore sur sa capuche. Peter croisa le regard du professeur de maths et ne dit rien pendant un moment, comme s'il ne savait pas trop quoi dire ou quoi faire. Puis il cligna des paupières et secoua la tête, avant de marmonner un « Désolé » et de se précipiter vers sa place. Il trébucha avant de l'atteindre et quelques élèves ricanèrent. Il s'assit, ôta sa veste et la plaça sur le dossier de sa chaise.
- Alors, quelle est votre excuse pour aujourd'hui, Peter ? interrogea M. Cramer.
Peter soupira intérieurement. Une excuse ? Que pouvait-il dire ? Toute la classe l'observaient dans l'attente d'une réponse, le professeur aussi. Son violent mal de tête n'était pas pour arranger les choses, sans mentionner la douleur fusant de sa joue et de son bras. Décidément, il avait vraiment eu le dessous dans son combat avec les « autres types », hier soir. Ou bien était-ce ce matin ? Pourquoi la classe lui paraissait-elle si éclairée ?
- Une excuse ? répéta Peter stupidement.
Wahou. Il n'avait même pas eu l'intention dire ça, qu'est-ce qui se passait tout d'un coup ? Et puis d'ailleurs, pourquoi la classe bougeait-elle comme ça ?
- Oui Peter, quelle excuse as-tu pour être aussi en retard ?
Peter haussa des épaules avec un « bah » peu engageant.
- J'en ai pas, dit-il finalement avec fatigue, s'attirant quelques rires appréciateurs de la part de ses camarades.
- C'est bien dommage, rétorqua M. Cramer d'un ton légèrement agacé. Tu viendras me voir à la fin de l'heure. Et enlève-moi cette capuche, s'il te plaît, nous sommes à l'intérieur je te rappelle.
Peter ne fit aucun signe pour montrer qu'il avait entendu, se contentant de fixer d'un regard vide et distant la fenêtre, et M. Cramer abandonna, reprenant le cours là où il s'était arrêté. Il se tourna vers le tableau, y inscrivit une nouvelle équation que la classe résoudrait ensemble.
- Très bien, on reprend.
Les élèves distraits se turent aussitôt et le professeur fit de nouveau face à eux en interrogeant :
- Bon, qui voudrait s'essayer à expli... Peter !
M. Cramer éleva la voix si soudainement que le garçon sursauta. Il se redressa vivement, relevant la tête qu'il avait posé entre ses bras, sur son bureau. Ses yeux parcoururent la classe d'un air perdu avant de se poser sur le professeur.
- Je te serais grès de ne pas dormir pendant mon cours ! dit celui-ci avec mécontentement. Mais allons, puisque tu sembles si attentif, tu ferais mieux de nous donner à tous la solution de cette équation. Alors ?
Peter déglutit et porta son attention sur le tableau. Il détestait cette sensation d'avoir tous les yeux fixés sur lui. Il le regarda longuement, son mal de tête alourdissant sa réflexion, mais bientôt la réponse lui apparut, à travers la douleur qui l'envahissait tout entier.
- Euh, je dirais x sur deux plus un demi de x, le tout au carré, moins huit ? Quelque chose comme ça ? ajouta-t-il d'un ton incertain.
M. Cramer finit d'écrire sa réponse sur la tableau et jeta un coup d'œil dans son cahier, réalisant que Peter avait effectivement raison. Ce garçon pouvait décidément résoudre n'importe quel problème. Son esprit avait vraiment quelque chose d'exceptionnel.
- C'est bien ça, déclara-t-il au bout d'un moment. Pourrais-tu nous expliquer comment tu es arrivé à ce résultat ?
- Pas vraiment, répondit Peter, et l'homme ne put s'empêcher de sourire.
- Quelqu'un d'autre pourrait l'expliquer ? Flash Thompson, une idée ?
L'intéressé contempla le tableau d'un air sidéré et le reste de la classe fit de même pendant quelques minutes, avant que le professeur ait finalement pitié d'eux et qu'il explique le problème en détail. Il en avait presque terminé lorsqu'il remarqua que Peter avait de nouveau plongé la tête dans ses bras, et remis sa capuche. Il commençait vraiment à perdre patience.
- Parker !
Le garçon ne réagit même pas.
- Je me contrefiche de ce que vous faites de votre temps libre mais essayez de ne pas dormir en classe !
Pas de réponse.
- Si mon cours vous paraît si ennuyeux, vous pouvez toujours partir. Maintenant.
Il se détesta de dire ça, voulant véritablement le mieux pour Peter. Celui-ci ne bougeait pas d'un cil et M. Cramer fronça les sourcils. Sous les yeux de toute la classe, Liz Allen se pencha et tapota l'épaule de Peter. Toujours pas de réponse.
- Eh, Parker, réveille-toi, murmura la jeune fille en lui secouant cette fois l'épaule.
Elle finit par relever les yeux, impuissante, et déclara très sérieusement en haussant les épaules :
- Je crois qu'il est mort, Monsieur.
Le professer lui lança un regard méprisant et lâcha :
- Bien sûr que non, il n'est pas mort !
Mais il ne pouvait ignorer le mauvais pressentiment qui grandissait au fond de lui. Il marcha à grands pas vers le bureau au fond de la classe et jeta un coup d'œil à la silhouette endormie de Peter. Il repoussa sa capuche et découvrit alors sur la partie visible de son visage des ecchymoses sombres, un gonflement inquiétant autour de l'œil et une profonde entaille le long de sa joue.
- Peter ?
Il déposa une main sur son épaule et fut surpris de la trouver humide. Il retira ses doigts, s'aperçut qu'ils étaient couverts de sang.
- Eh merde.
Sans se soucier du reste de la classe, il tâtonna le cou du garçon à la recherche de son pouls, le trouvant rapidement. Il était fort, mais en même temps terriblement irrégulier. M. Cramer releva les yeux et regarda autour de lui il croisa bon nombre de regards horrifiés des autres élèves.
Merde, merde. Il n'avait aucune idée de quoi faire. Il était prof de maths bon sang, pas infirmière ! Le plus fermement possible, il dit :
- Aidez-moi à l'allonger par terre !
Étonnement, Flash fut le premier debout et ensemble, M. Cramer et lui, ils l'étendirent sur le sol. Tous les élèves s'étaient levés à présent, et ils observaient Peter d'un air terrifié pour la plupart. Jessica Jones hasarda, se remémorant les cours de premier secours qu'ils avaient eu en troisième :
- Je crois qu'on devrait le mettre sur le côté, au cas où il s'étranglerait ou quelque chose comme ça.
- Charlie ! s'exclama M. Cramer et l'intéressé se redressa aussitôt. Va chercher Mrs Arrow.
Le garçon hocha du chef et quitta la classe en courant. Jessica et d'autres élèves s'agenouillèrent près de Peter pour l'allonger sur le côté. La jeune fille voulut repousser la main du garçon de devant son visage. Les doigts de Peter bougèrent si vite qu'elle n'eût que le temps de pousser un cri de surprise. Ils se refermèrent sur le poignet de la jeune fille et le blessé ouvrit grands les yeux. Plus vite encore il se redressa, se jeta en arrière et heurta le mur, retombant sur le dos. Il contempla le reste de la classe au-dessus de lui, haletant comme s'il avait couru un marathon, et incapable de dire pourquoi il était soudain allongé par terre. Son crâne lui faisait un mal de chien, tout comme sa joue, et, comble du comble, il se sentait à présent nauséeux et incapable de respirer normalement.
Toute l'attention de la classe semblait être fixée sur son torse et, en baissant les yeux, il comprit pourquoi. Une large tâche de sang y était apparue, résultat de la blessure qu'il avait reçue hier, et d'autres apparaissaient aussi là où ses vieilles contusions s'étaient rouvertes. On ne pouvait que les voir, à travers ce T-shirt gris. Ce n'était pas censé arriver ! L'école ne pouvait pas voir Peter comme ça, ça donnerait lieu à trop de questions gênantes. La seule chose qu'il voulait, c'était dormir. Ne pouvaient-ils pas le laisser tout seul ? Il se sentait si mal... Sa respiration se faisait de plus en plus courte et saccadée.
- Reculez, dit une voix qu'il ne parvient pas à situer. Peter ?
Il aurait été bien plus simple de savoir qui lui parlait si la pièce s'arrêtait enfin de tanguer comme ça. Pourquoi tanguait-elle, d'ailleurs ? Il se crût sur le point de vomir et ferma les yeux de toutes ses forces.
- Non, Peter, essaye de rester éveillé, dit la même voix.
Était-ce son prof ?
- Voilà, acquiesça M. Cramer quand Peter ouvrit des yeux troubles.
Le professeur s'alarma en constatant que les pupilles de son élève étaient de deux tailles différentes, l'une bien plus dilatée que l'autre. Il s'alarma plus encore en voyant un épais liquide cramoisi s'écouler non pas de la blessure sur sa joue mais de son nez. Peter leva une main vers son visage et la contempla avec stupéfaction.
- On va te redresser un peu, allez...
Peter s'assit en s'appuyant contre le mur mais retomba presque aussi sec, fermant de nouveau les paupières. Les oscillations de la pièce autour de lui le rendait complètement malade. Il se recroquevilla sur son côté gauche et un haut-le-cœur le saisit, mais il n'avait pas mangé depuis... depuis combien de temps, déjà ?
- D'accord, d'accord, ne bouge pas.
Le garçon obéit avec joie à l'instigation de l'homme. Au même instant, Charlie pénétra dans la classe en compagnie de Mrs Arrow et sa trousse de secours. Se frayant un chemin parmi les élèves toujours rassemblés autour de Peter, l'infirmière le regarda d'un air choqué.
- Tout le monde dehors, ordonna-t-elle. Immédiatement !
Ils ne se le firent pas dire deux fois et quittèrent tous la pièce en vitesse, ne laissant que Peter et les deux adultes.
- Peter ? dit-elle d'une voix bien plus douce, lorsqu'ils furent tous sortis.
- Mmh ?
- Tu t'es surpassé, on dirait, soupira-t-elle en secouant la tête.
Il était ce qu'on pourrait appeler un « régulier » à l'infirmerie depuis sa première année ici, résultat de nombreuses blessures dues soit à des brutalités, soit à sa propre maladresse. Mais aujourd'hui, c'était différent, elle le savait.
- Alors, qu'as-tu fait cette fois ?
Peter leva les yeux vers elle et grimaça un sourire :
- Peut pas le dire... c'est... un secret.
Il eût un petit rire douloureux et M. Cramer fronça les sourcils :
- C'est très sérieux, Peter.
- Non, Steve, laisse, coupa l'infirmière. Il n'a aucune idée de ce qu'il raconte, il est complètement désorienté. Une commotion cérébrale, de ce que je vois. Je pense qu'on aura pas la moindre réponse cohérente de sa part pendant un petit moment. (Elle ouvrit sa trousse de secours et reprit à l'intention de Peter :) Peter, je vais te retirer ton T-shirt, d'accord ?
Son cerveau brumeux sembla enregistrer cette information et il s'alarma légèrement, sans trop savoir pourquoi. Oh, bon sang. Avait-il encore son costume ? Merde. Une nouvelle vague de douleur s'abattit sur lui et Mrs Arrow remarqua ses yeux élargis par l'inquiétude :
- Ne t'inquiète pas. Tout va bien.
Il remarqua alors qu'il n'avait plus son T-shirt et il observa son torse.
Pas de costume de Spidey. Et les toiles qu'il avait utilisé pour rapprocher les bords de sa blessure s'étaient dissoutes. Quelle chance. Deux bons points. Il se rendit vaguement compte qu'un nouveau rire étranglé s'échappait d'entre ses lèvres et remarqua que les deux professeurs regardaient son torse avec des airs horrifiés.
Ils relevèrent la tête pour s'apercevoir que les yeux de Peter s'étaient de nouveau fermés. M. Cramer cria son nom aussitôt – c'était essentiel qu'il reste éveillé, au-moins pour le moment.
- Allez chercher un des élèves, ordonna Mrs Arrow au professeur. Quelqu'un qui pourrait le faire parler.
