Je ne sais pas comment, mais Pete vient juste de la sauver.
Me tuant en même temps.
Quelque chose en moi a été enlevé, arraché.
Un autre vide.
Qui se remplira de souffrance, encore.
Ce mur, ce stupide mur…
Je peux la sentir de l'autre côté.
Je peux la sentir pleurer, et il n'y a rien que je puisse faire.
Rien.
J'appuie ma tête contre cette barrière.
J'appuie ma main, aussi.
Comme si je la touchais.
Je sais qu'elle n'est pas exactement de l'autre côté en face de moi, plutôt au même endroit que moi.
Je peux sentir son cœur se calmer un peu.
Les miens ont ralenti jusqu'à un arrêt presque complet.
Le pouvoir des Seigneurs du Temps pour prévenir la souffrance de se diffuser dans tout le corps.
Comme si mes cœurs n'étaient pas déjà trop méchamment blessés.
Je ne peux rester ici éternellement, je dois la laisser partir, la laisser vivre sa propre vie. La mienne ne sera plus jamais la même, mais je l'ai su dès notre rencontre, dès le moment où j'ai attrapé sa main et dit « cours ».
Je sais comment gérer la douleur, je sais comment m'accrocher à la vie. Et puis, je ne suis pas totalement seul, même si je me sens si vide. J'ai le TARDIS, et je sais qu'elle essayera d'apaiser ma peine. Elle l'a déjà fait par le passé.
C'est elle qui m'a mené à Rose.
Oh !
Penser à elle est si douloureux. Je dois laisser ce stupide mur blanc. Je dois laisser la souffrance ici. Je dois me sauvegarder. Je suis le dernier Seigneur du Temps, je ne peux abandonner.
J'aimerai le pouvoir.
M'éloigner est si difficile, si douloureux. Une part de moi-même est restée derrière ce mur, et la laisser là revient à arracher un de mes cœurs avec mes propres mains.
Me revoilà ici.
Encore.
Dans le TARDIS.
Encore.
Seul.
Encore.
Je ressens sa culpabilité. C'est elle qui m'a conduit à…
Elle voulait que j'aie quelqu'un à mes côtés.
Elle voulait me donner quelqu'un pour calmer ma solitude.
Et maintenant elle se sent coupable, responsable de cette nouvelle souffrance.
« Ta culpabilité n'aide pas, tu sais. Je t'ai laissé me conduire là parce que je le voulais. J'aurais pu me protéger et m'enfuir, seul, toujours tout seul. »
Oh oui, j'aurais pu.
Mais je ne l'ai pas fait.
Et maintenant, je suis plus seul que jamais.
Mon rythme cardiaque revient à un niveau quasi-normal.
Non, pas tout de suite, c'est trop tôt. Vraiment trop tôt.
Oh mon ! Ca fait mal !
Une Douleur ! Tellement forte !
Comment ai-je pu la laisser prendre autant de place ?
Je dois fermer mon esprit, fermer mes cœurs, fermer mes sentiments, me fermer, entièrement.
Devenir une pierre.
Dur.
Vieux.
Et seul.
J'ai besoin d'une douche froide, très froide.
Pour noyer toutes sensations.
Noyer toute souffrance.
Noyer toute vie.
Rythme cardiaque normal.
Au temps pour la limitation de la douleur.
L'eau coule sur moi.
Une eau froide.
Très froide.
Noyant ma souffrance.
Noyant ma peine.
Noyant mon chagrin.
Je me sens ailleurs.
Vide.
Plus de souffrance.
Mais plus de vie non plus.
Rose…
Maintenant, je peux murmurer son nom sans douleur.
Rose…
Je n'ai pas dit au revoir.
Rose…
Je veux tellement le faire.
Mais il n'y a rien que je puisse faire pour.
A moins que…
