Il faisait beau mais légèrement froid. J'étais tranquillement chez moi en train d'écouter mon groupe préféré et d'écrire. Enfin, j'essayais de continuer l'une de mes fictions. J'avais découvert les fans fictions par hasard et au fur et à mesure que j'en lisais, cela me plaisais. Je décidais de me lancer dedans, incertain et depuis, c'était devenu une passion et j'en étais maintenant à dix histoires écrites de ma main. J'étais concentré sur ce que j'écrivais tout en écoutant ma musique qui m'aidait pour l'inspiration. Au bout d'un moment, j'eus soif et fut obligé de me lever pour aller me chercher un verre d'eau. En passant devant la porte d'entrée de mes appartements, j'aperçus un carré blanc sur le sol comme s'il venait d'y être glissé. Intrigué, je le ramassai et lut ce qui y était écrit. C'était mon meilleur ami qui venait de rentrer et m'inviter dans son temple. J'étais heureux de le revoir. Cela faisait six ans que je ne l'avais pas vu puisqu'il était parti en Sibérie pour y entraîner deux jeunes apprentis pour l'armure de bronze du cygne. Je pris une douche et m'habilla rapidement. Ensuite, j'allai jusqu'à ma cave à vin, pris une bouteille et partis en direction du onzième temple. J'arrivai légèrement essoufflé et pris une grande inspiration avant de toquer à la porte des appartements de mon meilleur ami. Lorsqu'il m'ouvrit, je ressentis immédiatement qu'il était tendu. Me posant des questions, je fis comme si de rien n'était et me mit à parler sans vraiment lui laisser le temps d'en caser une. Au bout d'un moment, je me tus et écouta avec attention le récit de ses six ans loin du sanctuaire. Quand il eut fini, nous discutâmes encore un bon moment jusqu'à ce que je laisse entendre que je prenais congés de lui. Il me proposa de rester à dîner. Sur le moment, j'hésitai puis accepta. Je l'aidai à mettre la table et après, je dégustai le repas qu'il venait de réchauffer. Du porc au caramel, j'adorais ça et je le félicitai car c'était l'un des meilleurs que j'avais goûté. Alors que j'avais pratiquement fini mon assiette, je remarquai que lui n'avait presque rien mangé. Avec une inquiétude non feinte, je lui demandai :

- Tu n'as pas faim ?

- Pas vraiment mais ne t'inquiète pas, c'est juste la fatigue du voyage qui me rends comme ça, me répondit-il.

- Ne me mens pas Camus, depuis que je te connais, je sais comment tu agis. Tu caches ton problème derrière un autre pour qu'on te laisse tranquille. Alors, qu'y a-t-il ?

- Rien.

- En es-tu sûr ?

- Oui.

On termina le repas en silence. Mon ami s'efforça de manger un peu plus, ce qui me rassura légèrement. L'heure de partir pour moi arriva. Le onzième gardien m'accompagna jusqu'à la porte et, au moment de se serrer la main, il m'attira et m'embrassa. Je restai quelques secondes sans réagir, ne comprenant pas vraiment ce qui se passer, puis réalisant, ma réaction fut de le gifler sèchement. Mon vis-à-vis ne releva pas la tête et resta silencieux. Un long moment passa puis je lançai d'une voix sifflante : " Ne me refaits plus jamais ça, sinon ce ne sera pas une gifle que tu recevras et tu ne pourras pas t'en relever".

Je restai quelques secondes de plus puis partis. J'entendis les sanglots étouffés de mon ami français à travers la porte mais cela n'apaisa pas le début de colère qui montait en moi. En rejoignant mon temple, je pris tout de même pris la décision de ne rien dire aux autres.

Je m'endormis assez rapidement mais je cogitais toujours par rapport à l'étrange initiative de Camus. Jamais auparavant, il n'avait fait cela à quelqu'un et bien que j'étais flatté d'une telle attention mais je ne pouvais m'empêcher de lui en vouloir. Il savait que je n'aimais pas être pris par surprise alors pourquoi l'avait-il fait ?

Le lendemain, aux arènes, il perdit pratiquement tous ses combats. Nos frères s'en inquiétèrent et il leur répondit juste qu'il n'avait pas très bien dormit. Ce qui était sans doute vrai.

En remontant dans les gradins pour certainement retourner chez lui, il me croisa et je ne pus m'empêcher de sortir avec dédain une attaque verbale en aparté : "Si c'est le manque de sommeil qui te rend aussi mou, alors ce n'était pas la peine de venir t'entraîner".

Sur ces paroles, je descendis sur les terrains d'entraînements. Camus, lui, partit se réfugier dans son temple. Quelques jours passèrent, sans qu'on ne se croise ou se parle. Au fur et à mesure du temps qui passait, ma légère colère devint froide et l'indifférence glaciale que je lui portais le battaient froid. Drôle de jeu de mots envers le seigneur des glaces.

Très vite, la guerre sainte arriva. Les chevaliers renégats venaient de passer le septième temple. Je commençai à engager le combat face à deux bronzes lorsqu'arriva le disciple de celui à qui je n'adressais plus la parole depuis quelques temps. Un combat s'engagea entre ce jeune homme et moi et je dû reconnaître que le jeune blond était bien entraîné. Plus par respect pour le combattant que pour son maître, je décidai de le laisser en vie mais le chevalier du cygne refusa et je finis, contre mon gré, par lui porter mon dernier coup. Alors qu'il ne lui restait plus que quelques instants à vivre, je ressentis un cosmos doux et chaleureux l'entourer. Je compris que nous, les chevaliers d'or, étions dans la mauvaise voie et je me précipitai sur Hyôga pour lui stopper son hémorragie. Lorsque le cygne me demanda la raison de ce revirement, je lui répondis simplement que j'étais curieux de voir jusqu'où ils iraient.

Après que le cygne soit partit, je m'assis au milieu de mon temple, pour réfléchir à ses évènements et attendis de voir si les trois derniers gardiens verraient, eux aussi, la vérité. Shura s'en rendit compte trop tard et passa son armure au chevalier du dragon, Camus s'en rendit également compte et se laissa battre par son disciple. Je fus surpris de voir un nuage brillant, blanc et froid, venir devant moi. Il prit la forme du signe du verseau et lorsque la jarre se renversa, le liquide qui en sortit se transforma en mots.

Les dernières pensées du français s'écrivaient et je pus lire :

" Milo, mes dernières pensées sont pour toi même si on n'est plus amis. Je te l'ai avoué et bien que je sache que ce n'est pas ton cas, je te le redis une dernière fois, Je t'aime".

J'étais…. comment dire… abasourdis. Je n'arrivais plus à penser en regardant les mots qui s'effaçaient lentement. J'avais vraiment du mal à le croire bien que j'avais déjà des soupçons. Je me perdis dans mes pensées et mes souvenirs en n'ayant pas encore pris totalement conscience que mon meilleur ami, même si je ne lui parlais plus depuis quelques semaines, venait de mourir. Je restai ainsi jusqu'à ce que la déesse victorieuse arrive jusqu'à mon temple et lorsque je fus devant elle, je lui refis allégeance.