Avertissement: Je ne possède pas Harry Potter.

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Chapitre 1 : Jeux

Point de vue Florence

C'était une soirée de printemps bien normale, à l'exception du fait que nous les cinquièmes nous étions plongés dans de grosses études en vue des O.W.L.S. qui se tiendraient prochainement.

À part moi, Lily Evans, Belinda Manning et Mercedes Laloun, il y avait les garçons, les Maraudeurs comme ils s'appelaient eux-mêmes. Je n'étais pas convaincue qu'ils étudiaient réellement, sauf peut-être Lupin et Pettigrew. Ce dernier avait un air constipé à force de réfléchir. Mais de cela non plus je n'étais pas convaincue, c'est-à-dire que Pettigrew puisse réfléchir.

Quant à moi, Florence Wilde, j'étudiais bien sagement un de mes bouquins d'Études des runes, tentant de rattraper des mois de cours en une seule soirée. Je suis une procrastineuse invétérée. J'ai vraiment une fâcheuse tendance à tout remettre au lendemain, lendemain qui ne vient jamais, soit dit en passant. De plus, j'avais de la difficulté à me concentrer, car je sentais sur moi le regard insistant de Sirius Black qui venait confirmer qu'il n'était pas en train d'étudier. Après quinze minutes passées ainsi, je finis par relever la tête, fort agacée de son agissement.

« Qu'est-ce que tu as à me fixer comme ça Black? Une verrue m'a poussé sur le nez ou quoi? » que je lui demande du ton le plus paisible que je pus prendre en la circonstance.

« C'est parce que je suis fou de toi, tu le sais bien Flo », me déclara-t-il, fort satisfait d'avoir enfin attiré mon attention. « Marions-nous veux-tu? »

« Non, je ne crois pas chéri », lui répondis-je. « Il y a ce gars de Ravenclaw, tu sais, Jonathan? Il est merveilleusement beau et je suis justement en train de tendre mes filets sur lui. Un mariage avec toi risquerait de le refroidir tu ne crois pas? »

« Je ne sais pas », fit Sirius pensivement, « ça pourrait ajouter du piquant à votre relation, non? »

« J'y réfléchirai trésor, promis! » lui dis-je en me levant lascivement de mon fauteuil et en balançant des hanches de façon très aguichante, question de l'émoustiller un peu. Je m'approchai de lui en faisant semblant de l'embrasser, mes lèvres à quelques millimètres des siennes.

Les autres, habitués à notre manège, ne nous prêtaient absolument aucune attention.

Vous trouvez que ma conduite est très reprochable? Je vous assure que non. Sirius et moi sommes d'excellents amis et aimons bien nous taquiner mutuellement.

Comme je partais pour m'éloigner de lui, Sirius m'attira à lui et je tombai assise sur ses cuisses.

« Oh!oh Sirius! Est-ce que c'est ta baguette que je sens sous moi? »

Sans hésiter, l'air satisfait, il me répond :

« Ah Florence, tu sais bien que ma baguette n'est pas si grosse! »

« Alors ta baguette doit être vraiment minuscule », lui répondis-je du tac au tac.

Il plissa des yeux et j'éclatai de rire en me relevant.

« Est-ce que je dois te prouver que tu n'es pas assise sur ma baguette? » dit-il en commençant à baisser sa fermeture éclair.

« Ark! » s'écria Lily Evans, ma meilleure amie en refermant le livre qu'elle tenait dans ses mains. « S'il-te-plaît Sirius, garde ton truc dans tes pantalons, je ne voudrais pas être traumatisée pour la vie! Vraiment, vous êtes incorrigibles vous deux! » déclara-t-elle. « La moitié de l'école est convaincue que vous entretenez une liaison torride et l'autre moitié – elle lança un regard très appuyé en direction de Sirius – échafaude des plans pour se débarrasser de Florence! »

Notre petit groupe éclata de rire. Tout le monde était au courant que j'avais reçu quelques lettres de menaces de filles furieuses qui craignaient que je fasse de la peine à Sirus Black. Mais elles avaient la tête où ces filles hein? Sirius avait une liste très respectable de cœurs brisés à son actif, mais aucune fille n'avait réussi ce tour de force avec lui; du moins jusqu'à maintenant. Je doutais même que ce fut possible.

« Mais Lily, notre amour est éternel et immuable! » qu'on déclare en chœur Sirius et moi. À croire que nous avions répété cette phrase pendant des heures! Mais c'est qu'on s'entend vraiment bien tous les deux vous savez.

« C'est comme toi et moi hein Evans? » tenta James Potter en passant une main dans ses cheveux.

« Dans tes rêves Potter! » répliqua Lily très désagréablement. Il devrait faire attention Potter, quand Lily prend ce ton, ça signifie rien de bon! En même temps, je me disais qu'il avait vraiment l'air entiché d'elle. Seulement, Lily croyait qu'il la relançait constamment pour imiter Sirius avec moi. Elle craignait beaucoup trop que leurs deux noms se retrouvent côte à côte dans les potins de l'école pour pouvoir même s'amuser avec lui comme je le faisais avec Sirius. Je lui avais bien dit qu'il était déjà trop tard pour cela, mais elle n'avait rien voulu entendre.

« Tu as terminé ton étude des runes? » lui demandai-je pour changer de sujet.

« Non, j'ai encore quelques trucs à réviser, mais j'aimerais bien qu'on pratique Métamorphose si ça ne te dérange pas, » proposa-t-elle.

« Tu peux pratiquer avec moi Evans, » suggéra James, plein d'espoir.

Lily fit la sourde oreille, la meilleure façon selon moi de montrer à un mec combien il nous est indifférent et de l'ennuyer par le fait même.

« Ouais je veux bien! » répondis-je, trop contente de lâcher les runes pendant quelques heures.

Je sautai sur mes pieds et on sortit de la salle commune, suivies par les regards de James et de Sirius qui me lançait des clins d'œil polissons. Je lui soufflai un baiser ultra moqueur avant de disparaître totalement derrière le portrait de la Grosse Dame.

Tout en pratiquant, Lily et moi on bavardait de choses et d'autres. Il y avait un orage dehors et, je ne sais pas pour vous, mais moi ça m'incite aux confidences. L'atmosphère était empreinte d'un charme indicible et Lily y était autant sensible que moi.

Lily et moi, on est devenues les meilleures copines dans le Hogwarts Express. Sur bien des aspects, nous sommes très différentes. Lily est très avantagée physiquement, mais ce n'est rien comparé à sa gentillesse, son dévouement pour les autres, son sérieux (pas si sérieux que ça tout de même, je vous garantis qu'on en rigolait un bon coup elle et moi!), sa patience et j'en passe. Il est impossible de ne pas aimer Lily Evans, même les profs l'adoraient. Quoi? Je suis en train de vous faire le portrait d'un ange? Je suis presque portée à le croire moi aussi, mais Lily est aussi très effrontée, a une trop grande tendance à vouloir tout régenter et monte sur ses grands chevaux rapidement surtout s'il s'agit de James Potter.

Moi, j'avais l'allure d'une cigogne aux bras et aux jambes trop longs. Quoique je commençais à me remplumer cette année. J'avais pris un peu de poids – chose que ma merveilleuse mère (vous sentez l'ironie de mon ton là?) avait commentée à Noël avec mépris en disant que c'était le côté Wilde qui prenait le dessus – et j'en étais bien contente! Je vous fais un petit tour rapide de mon bagage génétique : Ma mère, l'hideuse Hilda, avait bien failli oublier qu'elle avait eu, un jour, une enfant. Elle s'était rattrapée (si on peut dire) en se rappelant cinq ans plus tôt qu'elle m'avait inscrite à Hogwarts à ma naissance. Durant les onze premières années de ma jeune vie, elle m'avait laissée aux soins de mon père cet homme que j'adore et à la famille de ce dernier. Hilda l'Affreuse est faite tout en angles et en os, la peau aussi fripée qu'une vieille momie avec un visage aux traits anguleux. Malgré tout, et je le dis à sa décharge, elle a un petit côté séduisant. Ça vous étonne? Moi aussi, mais sinon comment aurait-il fait mon père Hector pour… eh bien pour en arriver à ce résultat qui est moi non? Il m'a souvent répété que tout le charme de ma mère résidait dans son sourire. Peut-être, je ne l'ai pas vu bien souvent ce fameux sourire à la Joconde. Ah, j'oubliais. Mon père est un artiste (ce qui explique sa fascination pour le sourire d'Hilda) et il vit de son art. C'est un sorcier et peut-être vous avez vu quelques-unes de ses toiles à Hogwarts, peut-être pas aussi, m'enfin. Mon père, ses frères et ses sœurs sont plutôt grands et bien charpentés, même les femmes. Quand finalement un peu de gras a commencé à se coller à ma peau cette année, j'ai été bien contente de constater que la ressemblance avec ma mère s'atténuait. Je veux ressembler à mes tantes qui sont de belles femmes fortes, aux hanches pleines et généreuses, au rire facile et aux bras accueillants. Bref, rien de ce que ma mère n'était!

Je sais, vous n'en savez pas plus sur moi. Je vais donc être très factuelle : je mesure 5'8, avant j'étais maigre, maintenant j'ai un peu plus de courbes, j'ai les cheveux noirs bouclés en petits boudins rebondissant (ouais, je sais, j'aurais fait fureur au dix-neuvième siècle…), j'ai les yeux pers (vert ou noisette je ne me rappelle jamais), j'ai la poitrine de mes tantes (y a pas de quoi se vanter je vous jure, c'est lourd ces trucs! Et avec ma silhouette de cigogne, vous imaginez l'allure que j'ai! M'enfin, comme je l'ai dit, c'est en train de se rectifier), je suis frondeuse, moqueuse, étourdie, peu studieuse ou seulement à la dernière mais vraiment à la dernière minute, je suis casse-cou (je joue au quidditch il faut bien!), j'adore les chats et les chiens, ma meilleure amie Lily Evans et, pourquoi pas oui? Sirius Black (il est un de mes meilleurs potes après tout!).

Bon, pour en revenir à notre discussion à Lily et à moi, on en était à s'échanger des confidences très personnelles sur nos amours respectives. Je n'entre pas dans les détails croustillants, ça reste tout de même du domaine de notre intimité, mais comme ça faisait un bout de temps qu'on s'était causé, une mise à jour s'imposait.

Lily était célibataire pour le moment. Tout comme moi d'ailleurs, mais on échangeait sur nos futurs prospects. Bah! Allez donc! On ne faisait pas que parler de mecs voyons! On pratiquait aussi!

« Tu parles encore à Snape? » demandai-je à Lily quand je sentis qu'elle allait retomber sur le cas James Potter. Elle passe un temps considérable à souligner ses défauts. Je trouve ça tordant, mais je ne le lui dis pas, je me priverais d'une merveilleuse source de rigolade et puis, elle ne le prendrait pas très bien.

« Bien sûr que je parle encore à Severus », répondit-elle. « Il est vraiment sympa ton cousin Flo, dommage que tu ne te forces pas plus que ça pour le connaître davantage. »

« N'y songe pas Lil! Il a passé Noël avec Hilda et moi et je peux te garantir qu'il est un véritable casse-pieds! Ennuyant comme un dimanche pluvieux, froid et venteux de novembre. »

J'oubliais : Lily a un véritable, un énorme, que dis-je un incommensurable défaut : elle est amie avec mon cousin Severus Snape. Je ne vous l'avais pas dit qu'il était de ma famille? Quelle erreur de ma part! Quelle distraction!

Je vous raconte l'histoire? Celle de l'amitié Lily/Severus et du fait qu'il soit mon cousin malgré moi?

C'est très simple vous allez voir. Lily et Snape résident dans le même quartier et ils ont fait connaissance bien avant qu'Hogwarts commence. Severus savait ce que Lily était – une sorcière – et il l'a intégrée à notre monde avant qu'elle reçoive sa lettre. Lily étant une fille ultra généreuse et extrêmement loyale, elle a maintenu sa relation amicale avec Severus durant toutes ces années, même si elle désapprouvait sa fascination pour la magie noire. Je l'ai connue dans le Hogwarts Express quand je cherchais ce cousin que je connaissais à peine. Elle et lui partageaient le même compartiment et je me suis tout de suite bien entendu avec elle et pas du tout avec mon cousin.

Comme je vous disais, ma meilleure amie a un grand cœur (je l'adore pour ça!) et elle était convaincue que Severus avait un bon fond. Moi je lui ai dit que c'étaient les abysses chez lui et qu'elle risquait de ne pas en trouver de fond, mais elle ne m'a jamais écoutée. Elle est donc restée amie avec lui, malgré leur répartition dans des maisons différentes. Je suis allée chez les Gryffindor avec Lily et cela a suffi pour sceller notre amitié.

Pourquoi je l'aime pas mon cousin? Il est le fils de la cousine de ma génitrice, c'est tout dire. Eileen Prince, ça vous dit quelque chose? Bon, je ne la connais pas beaucoup cette grande cousine, je ne l'ai vue que deux fois et elle m'est apparue très différentee de ma mère, recroquevillée sur elle-même comme si elle craignait que quelque chose lui tombe dessus. M'enfin, Severus semblait avoir en horreur ses origines moldues puisqu'il m'a posé mille questions sur le fait d'être sang-pur quand on s'est rencontrés la première fois, le premier été avant d'entrer à Hogwarts. Je me rappelle lui avoir répondu que les sangs-purs avaient tendance à devenir tarés avec le temps et les alliances, mais il n'a pas semblé apprécier mon commentaire. Il m'a « gentiment » dit que j'étais tarée moi-même de parler ainsi. Il n'était pas marrant le cousin, déjà à l'époque il s'abreuvait avec du petit lait concentré de magie noire, lisant tous les bouquins qu'il pouvait trouver sur le sujet. Ma mère était bien heureuse de nourrir sa passion, affirmant que la jeunesse avait bien besoin de passe-temps éducatifs. Éducatifs mon œil!

Et voilà que ma meilleure amie me parlait de Severus Snape comme étant quelqu'un de moqueur, de charmant et qu'elle me reprochait de ne pas plus m'occuper de lui que ça (je fais les yeux ronds, vous pouvez imaginer pourquoi!). Je ne dis pas que Lily n'a pas raison ni le droit de faire ami-amie avec Severus. Oh non. Même si je le souhaitais je ne pourrais pas l'en empêcher. Elle est comme ça Lily, elle te regarde avec ses magnifiques yeux émeraudes et, juste comme ça, à te regarder, à t'écouter, à te parler, à rire avec toi, elle te montre (et non pas seulement te fait croire ou penser) que tu es la plus merveilleuse des filles ou le plus merveilleux des gars sur terre. J'étais convaincue que Severus en était amoureux, mais je n'allais certainement pas le dire à Lily, encore moins le mentionner à personne d'autre. Ça le regardait lui uniquement.

Lily croyait sincèrement que je devrais porter plus attention à Severus, que je découvrirais une mine d'or en lui et, ce soir, elle passa une bonne dizaine de minutes à me faire son éloge.

« Tu essaies de me caser ou quoi? » que je lui demande, énervée. « Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, ça avance plutôt bien moi et Sirius », lui dis-je pour rigoler.

« Flo! Vous déconnez toi et Sirius! Puis, je ne veux pas te caser avec Snape, c'est ton cousin! Berk! Mais je suis certaine que tu l'apprécierais bien si tu passais un peu plus de temps avec lui… »

Je lui fais de gros yeux pour pas qu'elle insiste davantage. Il faut pas trop pousser avec moi, je mords quand je suis irritée! Lily me sourit. Hmph! J'aime pas trop ce sourire. Pourquoi, pouvez-vous me dire?

Avec application, je fais disparaître le gros coussin sur lequel Lily venait de s'asseoir et elle tombe par terre avec un lourd BANG! (C'était pas bien haut, vous z'inquiétez pas…)

« Florence Wilde! Attends un peu! » En un clignement d'yeux, je me retrouve avec une espèce de moquette sur la tête qui me donne l'air d'une grande tante ahurie.

Comme Lily ne s'est pas fait bien mal et qu'elle a eu sa revanche (j'ai la tête comme un nid de poussière maintenant, avec mes cheveux, je vous dis pas le résultat…), on éclate de rire toutes les deux. On en pleure même une bonne pinte tellement on est épuisées. C'était une grosse journée qu'on a eue.

« Aaaaahhh » est le seul bruit que nous émettons quand finalement on se laisse tomber sans grâce sur le sofa moelleux. Lily me complimente en passant pour mon sort de Disparition. Je ne suis pas très studieuse, mais je me débrouille très bien dans pas mal de matières, à ma grande satisfaction.

Alors qu'on est là, à bout de souffle d'avoir trop ri, un silence s'installe. Un de ces délicieux silences que tu ne peux partager qu'avec quelqu'un qui te comprend et te connaît. Un silence sans gêne; un silence heureux et comblé.

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