FMA WEEK (Mars 8 - 21)

Hello! J'ouvre un recueil de drabble sur Fullmetal Alchemist pour l'occasion des deux semaines spéciales FMA de Tumblr !

Je ne pense pas avoir le temps de traiter tous les thèmes dans les temps, mais j'essayerais de finir ces deux semaines dès que je le pourrais 8D !

Premier thème : Damaged or Elements.

Personnage : Riza Hawkeye

Pairing : Léger Royai

J'ai donc choisi de traiter Damaged, parce que les éléments ne m'inspiraient pas des masses. Donc voici un petit OS qui est peut être un peu étrange ._. Désolée s'il reste des fautes, et puis bah je n'ai rien d'autre à ajouter, à part bonne lecture C: !


Dommages sanglants

« Il n'y a pas de gloire à la guerre. Seulement des ruines, du sang, des morts de la destruction. »

- Maurice Gagnon.

Riza laissa les perles d'eau glisser le long de son épiderme. Elle ne savait plus vraiment depuis combien de temps elle était restée sous la douche, mais à en juger par la fine pellicule d'humidité sur le miroir, cela devait faire un moment déjà.

La jeune femme tourna avec une lenteur extrême le robinet et l'écoulement de l'eau se stoppa. Quelques gouttes tentaient désespérément d'éviter la chute en s'accrochant vainement au pommeau de douche.

La blonde fixa longuement les dernières survivantes le regard vide. Cette goutte d'eau pensait pouvoir gagner, et peut-être n'avait elle pas tord après tout. Peut-être éviterait-t-elle la descente vertigineuse. Mais au dépend de quoi ? Elle finirait quoiqu'il puisse arriver par disparaître. La bataille alors, aurait était vaine.

Riza éternua avant de délicatement agiter le pommeau. La goutte vint s'écraser sur le carrelage froid de la douche avant de se diviser et de glisser dans les tréfonds du siphon, emportant avec lui le désespoir d'une bataille gagnée pour perdue.

Frissonnant légèrement, la blonde sortit de la douche prenant soin d'attacher une serviette en coton d'une douceur qui paraissait en cet instant lui brûler chaque particule de peau – comme ses flammes à lui – laissant une sensation de doux picotements dans son dos.

Avisant un coup d'œil au miroir couvert de buée, elle passa sa main sur la vitre laissant les traînées humides sur son passage. Ce qu'elle y vit n'avait plus rien de ce qu'elle était. Son visage pâle respirait la mort, ses yeux chocolat dégoulinaient de tristesse, alors que ces cheveux semblaient imprégnés de sang.

Ils avaient gagnés la guerre. Ou du moins, c'est ce qu'on leur avait dit. On avait vanté les mérites des soldats qui avaient rendus la paix au pays. On avait fêté la victoire en bonne et due forme, parce qu'on estimait avoir fait coulé assez de sang, ou bien parce qu'il ne restait plus de sang à faire couler peut-être.

Mais personne n'avait gagné ce combat. Il n'y avait eu que des perdants. Des blessures qui jamais ne cicatriseront, des mémoires à jamais marquées par le sceau du sang.

Riza avait tué. Elle avait ôté la vie sans sourciller. C'était quelque chose que même la victoire partielle ne pourrait effacer. Quelque chose qui restera dans le cœur de chacun.

Chaque regard, chaque soupir, chaque parole, ravivait en elle le brasier infernal d'une guerre sans but d'un génocide impardonnable. La gorge sèche, elle avait l'impression que la poussière du massacre auquel elle avait pris part s'infiltrait dans chaque particule de son être, brûlant ses rétines, incendiant son âme.

Les fines gouttelettes d'eau se rapprochèrent de nouveau pour former une couche de buée plus fine qu'avant. Elles n'avaient pas perdus la guerre, elles continueraient de se battre pour ne pas sombrer. C'est ce que chacun avait fait pour sauver sa propre vie. Mieux valait tuer que de se faire arracher la vie après tout.

Riza n'avait pas fait exception à la règle. Tuer. Tuer pour se sauver, c'est ce qu'ils avaient appris.

Le doigt ancré sur la gâchette, Riza attendait patiemment que sa cible sorte pour l'abattre. Le bâtiment à l'abandon où elle s'était cachée était dans un piteux état. La blonde ne savait pas vraiment si c'était leurs armes qui avaient fait de tels dégâts ou peut-être simplement le passage des alchimistes d'Etat.

Allongée dans l'ombre des restes du toit qui pendaient lamentablement dans le vide, elle gardait un œil fixe dans la lunette de visée, avisant chaque mouvement de l'ennemi. La poussière des débris s'infiltrait insidieusement dans ses narines, faisant siffler ses poumons. L'odeur de sang flottait autour d'elle, alors que des cadavres s'amoncelaient un peu partout dans l'ancienne pièce.

Riza ne comptait plus les secondes, les minutes, les heures d'attente. Elle savait ce qu'elle avait à faire, et quoi qu'elle en dise elle n'aurait pas eu le courage de faire autre chose.

Vingt-cinq. Elle avait déjà fait vingt-cinq victimes. Elle les avait comptées. Elle avait pris soin de se souvenir de chaque vie qu'elle avait vu s'envoler lorsque la balle avait fatalement atteint sa cible. Parce qu'après tout, être sniper signifiait qu'elle ne ratait jamais sa victime, contrairement à un simple soldat qui aurait atteint sa cible par le pur fruit du hasard.

Un mouvement presque imperceptible lui fit savoir que l'ennemi allait sortir. Alors tout un automatisme s'enclenchait dans son être qui avait maintenant pris l'habitude de donner la mort, de prendre la vie. Un coup d'œil furtif. Le regard brillant, peut-être de peur, peut-être d'une excitation malsaine, personne n'aurait su le dire. Les muscles de son corps se tendirent, enclenchant lentement le processus meurtrier. Son souffle se coupa, empêchant à son corps de faire trembler l'arme mortelle. Puis, ses doigts se crispèrent, son majeur commença à presser la gâchette.

Deux billes rouges sur un champ de bataille en sang. Riza hésita.

L'enfant la regardait. Il levait la tête fièrement vers celle qui allait le priver d'une vie pleine d'un bonheur fugace. Les yeux pleins de larmes, le visage plein de sang, on aurait dit que ses prunelles rouges dégoulinaient le long de ses joues brunes alors que la poussière maculait sa peau. Il la fixait de son regard froid.

Il ne fallait pas faiblir. Il ne fallait pas faillir. Il ne fallait pas mourir, mais les empêcher de vivre.

Elle le regarda dans les yeux, le fixant à son tour de son regard vide, de ses yeux de meurtrières avant de presser la gâchette avec une rapidité déconcertante. La balle traça alors un chemin invisible à travers les airs, comme si un fil avait relié la victime à son meurtrier.

Un soupir traversa ses lèvres abîmées alors que l'escouade du commandant Mustang venait faire le nettoyage sous ses yeux bruns, ses yeux habités par un gouffre d'atrocité. Les flammes valsèrent devant son regard vide, réduisant en cendre les souvenirs de sa tuerie. Et pourtant son cœur saignait encore. Ses yeux mourraient un peu plus alors que son âme se faisait consumer par les flammes de celui qui était devenu meurtrier au même titre qu'elle.

Riza ne pleurait pas. Sa gorge était transpercée par les aiguilles de la haine, ses yeux débordaient des souvenirs sanglants alors que son cœur semblait battre avec une ardeur douloureuse mais elle ne pleurait pas. Elle ne pleurerait pas d'ailleurs. Parce qu'elle n'en avait pas le droit. Parce qu'eux étaient morts avec fierté.

La buée qui s'était reformée sur le miroir ne lui permettait plus d'apercevoir son reflet pitoyable, et un sourire se forma à la commissure de ses lèvres. Elles n'abandonneraient pas ces gouttes, même si la bataille était vaine, elles continueraient encore à se démener, jusqu'à disparaître totalement.

Le son cristallin du téléphone retentit dans l'appartement, et Riza sursauta. Sortant brutalement de sa léthargie sanglante, elle enfila ses chaussons puis s'empressa de traverser le couloir pour atteindre le combiné.

La brûlure de son dos la démangea alors que le tissu cotonneux glissait le long de son corps. Mais elle s'en fichait. C'était un prix bien léger à payer pour toutes les atrocités auxquelles elle avait participé. Le feu meurtrier devait être éteint par le feu lui-même, pour que plus jamais le mal ne soit fait.

« Comment va ma tendre Elisabeth aujourd'hui ? »

Un soupir de soulagement traversa les lèvres de la blonde qui frissonna alors que sa peau dénudée se faisait agresser par les courants d'air froid. Elle ne savait pas depuis combien de temps ils avaient commencés à mettre en place ces petits noms de codes, ces couvertures stratégiques qui leur permettait de communiquer quelque soit le moment, mais elle appréciait ces petits moments où parfois, sans raisons apparente, ils se parlaient comme deux amants.

« Fatiguée. Ma journée a était éreintante. Et la solitude me fait perdre la tête.

- Oh vraiment ? Voyez vous, la solitude me déconcentre fortement. Mon lieutenant est en congé pour la journée, et je me sens terriblement seul. »

C'était sûrement ridicule. Un piètre réconfort envahissait son cœur, chassant alors pour quelques secondes, quelques minutes, et peut-être même quelques heures, les atrocités d'une guerre qui continuait de faire rage chaque jour un peu plus dans leur cœur. Mais peut importait. Entendre sa voix la rassurait, il le savait certainement.

« J'espère que vous avez bien travaillé Roy. Ce serait navrant de vous retrouver mort lorsqu'elle rentrera.

-Et bien…Disons que je fais ce que je peux sans l'aide d'un de mes précieux subordonné. »

Un rire. Son rire chaud et réconfortant. Elle sourit tendrement avant de se passer une main dans ses cheveux encore humides. Les gouttelettes glissèrent le long de son dos nu, sillonnant le tatouage brûlé qui recelait le secret d'une arme des plus meurtrières.

Elle se raidit lorsque l'eau coula sur ses brûlures déjà anciennes avant de soupirer. La voix de Roy au bout du fil continuait de vibrer à ses oreilles, et la terreur et les ombres du passé qui l'avait habitée quelques instants plus tôt semblaient se faire chasser par la clarté du feu.

Si elle regrettait d'avoir tué, jamais elle ne regretterait de tuer pour le protéger lui. On disait toujours qu'il valait mieux savoir pour quelles raisons on commence une guerre. Elle n'avait pas su celles pour lesquelles elle avait tué lors de cette bataille, laissant dans son cœur les plaies béantes que personnes ne pourrait soigner. Mais si il fallait qu'elle se batte pour le sauver de ses propres flammes, elle ne s'en voulait plus de prendre les armes.

Parce qu'il était celui qui apaisait ses plaies. Parce qu'il était celui pour qui son cœur battait.


Voilà, je suis pas trop sûre du résultat en fait ._. J'espère au moins être restée IC ! Je vous dit à demain pour le thème suivant ! Et n'hésitez pas à aller jeter un coup d'oeil sur tumblr, histoire de voir le travail des autres 8D ! Le pseudo est simple : fmaweek. Merci d'avoir lu 8D! Et n'hésitez pas non plus à me laisser vos commentaires C: !