Titre : Blacklist : I don't know (Je ne sais pas)
Auteur : Native
Résumé : Suite de "drabbles", OS, histoires (très) courtes, inspirées de diverses chansons, n'ayant pas (forcément) de rapports les uns avec les autres.
Rating : K+ pour le moment, à voir plus tard
Note : En espérant que cela vous plaise ! (La chose a pris vie de son plein gré, et n'est plus tout à fait en phase avec l'idée de départ, mais elle me plaît suffisamment en l'état. J'espère que cela sera également votre cas !)
Note 2 : I don't know - Starsailor (On the outside)
BLACKLIST
I DON'T KNOW
(Drabble)
Il n'avait pas encore envie de voyager. Il le devrait, pourtant. Pour échapper à Heero et son regard blessé, teinté à la fois de désarroi et de déception. Ils avaient fait du bon travail ensemble, oui.
Mais d'aussi loin qu'il se souvienne, il avait toujours détesté les voyages.
Et puis ses os craquaient à des moments et des endroits inattendus.
Parfois, cela lui faisait mal, et d'autres non. Peut-être qu'il avait mal vieilli, déjà vieilli. La vie habitait toujours son regard, mais il était fatigué. Fatigué d'oublier de dormir, d'oublier des choses, de sourire.
Peut-être était-il simplement fatigué d'attendre.
(OS)
D'aussi loin qu'il se souvienne, il avait toujours détesté les voyages.
Les grands déplacements comme les petites courses au coin de la rue. Il n'aimait pas leurs regards non plus.
Pourquoi avait-il fallu que ce soit lui, le type que l'on affiche sur tous les écrans ?
Il avait été trop bête, trop jeune et trop bête, et capturé. Tant pis.
Et sa natte,… elle attirait les regards. Tant pis, oui.
Démissionner d'un travail qui le forçait à se rendre aux quatre coins de la Terre et des colonies lui apparut donc comme une suite naturelle des choses. A vingt-et-un ans, il pouvait enfin s'en détacher. Les avantages procurés par l'appartenance aux Preventers, qui l'avaient convaincu de laisser la décharge à Hilde, n'avaient plus lieu, maintenant qu'il avait atteint sa majorité. Il ne savait pas encore où aller.
Il n'avait pas encore envie de voyager. Il le devrait, pourtant. Pour échapper à Heero et son regard blessé, teinté à la fois de désarroi et de déception. Ils avaient fait du bon travail ensemble. Il ne le niait pas.
Mais d'aussi loin qu'il se souvienne, il avait toujours détesté les voyages.
Et puis ses os craquaient à des moments et des endroits inattendus.
Parfois, cela lui faisait mal, et d'autres non. Peut-être qu'il avait mal vieilli, déjà vieilli. La vie habitait toujours son regard, mais il était fatigué. Fatigué d'oublier de dormir, d'oublier des choses, de sourire.
Peut-être était-il fatigué d'attendre, tout simplement. D'attendre quelque chose qui ne venait pas, qui ne viendrait plus.
Et puis, il avait toujours…
Il aurait bien aimé aller voir les ruines, sur L2. L'église, la maison, l'endroit où Solo…
Mais à quoi cela aurait-il servi ? Ils sont déjà dans son cœur, sous sa peau. Il lui suffit de fermer les yeux... et tous revivent.
C'est une formule qu'il aime, qui lui vient d'un livre. La littérature a été une révélation pour lui. Il aurait voulu la connaître plus tôt, devenir professeur plutôt que pilote, peut-être.
Peut-être qu'il aurait préféré pouvoir mourir aux yeux du monde, à sa guise, se noyer entre deux mots, lentement. Peut-être, oui.
Quatre voudrait sûrement le voir, mais il n'irait pas jusque là-bas. Lui viendrait s'il le voulait vraiment. Chang vit à côté de chez lui, comme Heero, d'ailleurs, mais plus pour très longtemps. Un appartement de fonction dans un immeuble qui n'a que ça. Où aller ? Il l'ignore encore, et il n'a pas plus envie que ça de partir si fort. Peut-être laissera-t-il ses affaires, plutôt que de les déménager.
Il déposera ses livres quelque part et rejoindra Howard, dans l'espace, avec les autres Sweepers. Eux, il les connaît, ce n'est pas pareil. Et puis on ne voyage pas vraiment, dans l'espace. C'est difficile à expliquer. Tout est noir et froid. La lumière, qu'elle vienne des soleils ou des étoiles, ne sert qu'à distraire l'être stupide. C'est une piste, un indice, une porte vers un ailleurs lointain, une quête. Une quête sans fin, parce que là-bas, il n'y a pas de chaleur, pas de rire ni de sons. Et peut-être bien que c'est pour le mieux.
Au fait, Trowa est de passage en ville. Il viendra sûrement boire un verre et se faire joyeusement enrôler, entre la paperasse et les cartons, s'il y a. Peut-être qu'il l'emmènera encore ailleurs, alors. Il lui donnera encore une ou deux promesses, et ces mots sous forme de murmures.
Et, cette fois, Duo partirait. Enfin.
OWARI.
