Chapitre 1

Le soleil d'été était déjà haut dans le ciel quand la porte d'entrée du 12 Square Grimmaurd s'ouvrit silencieusement, laissant apparaitre une jolie jeune fille aux cheveux châtains d'une quinzaine d'années. Lana Perckins "Black" se traîna d'un pas lourd pour traverser la rue déserte. L'air chaud qui s'engouffrait dans ses longs cheveux détachés lui procura une brève sensation de bien être. Elle était soulagée d'avoir pu sortir de cette grande maison sans que personne ne s'en aperçoive. Du moins pas avant qu'elle n'ai eu la chance de sortir dehors.

- Grifdur !, héla une voix provenant de l'autre côté de la rue, juste devant la porte de la maison des Black

L'adolescente se raidit, il était fou de crier son nom aussi fort dans la rue !

- Où comptes-tu aller comme ça ?, demanda-t-il une fois arrivé à sa hauteur, essoufflé d'avoir couru pour la rattraper.
- Chut ferme là, chuchotait elle en jetant un coup d'œil au dessus de son épaule. Tu sais très bien où je vais Patmol, dit elle finalement en reprenant la marche
- Je t'accompagne

Ils marchèrent silencieusement jusqu'à la bordure d'une forêt dense. Au stade où ils en étaient, les silences étaient tout aussi communicatifs que des mots. Il savait très bien pourquoi elle s'était faufilée dehors.

Elle suivit un petit sentier et entra dans une petite cavité creusée dans la roche, cachée par les arbres alentours. Jamais personne ne venait ici, plus depuis que les Moldus préféraient vivre en ville pour y vaquer à leur occupations. Lana s'était assise sur un amas de feuilles qu'ils avaient mit en guise de fauteuil, faute de pouvoir avoir recours à la magie au risque de se faire exclure de leur école de sorcellerie, Poudlard. Sirius entra à son tour, s'affalant en face d'elle.

- Comment est-ce que tu te sens ?, se risquait il à lui demander
- Aussi bien que tu peux l'imaginer.
- Lana, tu sais parfaitement ce que j'en pense. Tu n'as pas été accueillie dans notre famille pour subir le mauvais caractère de ma maudite mère !
- Comme si je l'avais choisit. Et puis tu peux parler, tu en subis autant que moi.
- Moi c'est différent.
- Vraiment ? Pour moi c'est la même chose. Mais toi tu es son fils et c'est pire.
- Elle ne m'a jamais considéré comme tel. Du moins plus depuis que j'ai été envoyé à Gryffondor.
- Tu oublis aussi le fait que tu te sois attaché à une racaille comme moi. Cette tache noire dans la noble maison des Black qui ternit la réputation de la famille, faussant sa devise du sang pur.
- On n'y peut rien, ils sont comme ça. On ne pourra pas les changer. Mais ce n'est pas pour autant que nous soyons obligés de supporter Ça !
- Mais enfin Sirius ! On ne peut pas partir comme ça !, s'alarma t elle
- Je n'arrive pas à te comprendre. Qu'est-ce qui peut bien te retenir ici ?
- Malgré tout, elle a quand même accepté de m'accueillir chez vous. Elle m'a offert un foyer.
- Un foyer dans lequel tu es censé te sentir en sécurité. Est ce le cas ? Bien sur que non. Elle te déteste rien que parce que tu vies. Tout ce que Kreattur te balance c'est elle qui lui a dit. C'est aussi elle, il y a deux ans qui t'a prit ton balai pour qu'il finisse en cendre dans la cheminée, on ne te l'a pas volé. Ta collection tant aimée de cartes de joueurs de Quidditch, c'est elle aussi qui l'a prise. Je l'ai vu la donner à ce McNair. Et tu crois que cet épouventard est arrivé tout seul dans ton armoire ?

La jeune fille fit la moue, grimaçant de dégoût. Elle savait qu'il avait raison, mais elle aurait tant voulu que ça soit tout le contraire. C'était tellement douloureux de se sentir aussi détestée pour être simplement ce qu'elle était. Walburga avait tout de même acceptée de l'accueillir dans sa noble maison. Elle qui n'avait aucun sang de Black. Elle savait que Walburga avait eu une quelconque relation avec son défunt père. Elle se demandait toujours comment est-ce qu'il avait bien pu faire pour éprouver du bonheur avec une aussi affreuse sorcière qu'elle. Mme Black était tout ce qui pouvait d'écrire la parfaite lady au sang pur, vivant de son immense richesse que sa faille avait accumulée au fil des ans, se transmettant de génération en génération. Son allure était sec et fier, c'était incontestablement une femme très sévère où la rigueur était de mise.

Elle frissonna en pensant au premier jour où elle était arrivée ici, seulement âgée de 11 ans. Elle avait tout suite compris qu'elle n'était pas la bien venue. Walburga l'avait aussitôt mise à contribution, frôlant avec le travail des elfes de maisons.

Elle avait passé la plupart de ses journées enfermées à clé dans sa chambre sous le toit. Elle se rappelait encore du jour où le fils aîné des Black, Sirius, s'était faufilé dans sa chambre pour lui amener de quoi manger. Dès l'instant, un profonde amitié avait liée les deux jeunes adolescents, tous deux âgés du même âge. Et quand ils furent tous deux dirigés vers les Gryffondors, la déception se lisait sur les trais haineux de sa marâtre. Jamais personne n'était allé ailleurs qu'à Serpentard.

Cependant, elle fut soulagée de constater que son dernier fils, Regulus, avait suivit les traditions de la famille, devenant incontestablement le grand chouchou, le favoris, le seul et unique prétendant à l'héritage.

Avoir Regulus avec eux à Poudlard les avaient tous les deux dérangés. Néanmoins, ils faisaient comme s'il n'existait pas, ignorant ses remarques désobligeant de Serpentard.

Lana ne pu contrôler les larmes qui lui coulaient le long des joues brûlante de fureur et de tristesse. Elle était en colère contre elle d'avoir pu espérer que les choses pourraient aller mieux.
Sirius s'était approché d'elle, recourbant ses petites mains par ses mains brûlantes rassurantes.

- Lana, je t'en prie, il faut que tu y réfléchisses sérieusement. Tu crois que c'est une vie ça ? Non, absolument pas. Je n'ai pas envie qu'il t'arrive quoi que ce soit. Tu sais que je tiens à toi.
- Mais comment ferions nous pour vivre ?, dit elle d'une voix aiguë
- J'en ai beaucoup parlé avec James avant les vacances. Il m'a envoyé un hibou avant hier. Ses parents sont d'accord pour nous héberger. On aurait un foyer et un toit.
- Mais on n'a pas d'argent.
- Crois moi, ça ne me fait pas plaisir de vivre au dépend des autres, j'aime bien avoir ma dépendance. Mais pour le moment se sera les Potter qui nous aiderons pour tout. Pendant notre scolarité. Après j'entends bien prendre une maison.
- Et Cornedrue t'a dit que ses parents étaient d'accord pour nous héberger ?
- Oui et c'est eux même qui ont proposé que nous venions habiter chez eux.
- Ils sont vraiment gentils.
- N'oublie pas que se sont les parents de Cornedrue.
- Oui c'est vrai. Dans ce cas je te promets d'y réfléchir. Ça a l'air facile dit comme ça mais je ne sais pas si je peux avoir le courage de le faire.
- Tu l'as. Je le sais. Il faut seulement que tu t'en rendes compte. On est des Gryffondors !

Elle sourit faiblement, à demie convaincu. Oui, c'était tellement facile à dire comme ça, caché dans cette petite grotte. Mais une fois que la terrible Walburga se tiendrait devant elle, sa maudite baguette à la main, elle n'était pas certaine de pouvoir rassembler tout son courage. Elle le laissa s'approcher d'elle pour l'embarrasser.

Avec le temps, elle avait appris à ne plus se raidir en scrutant les alentours de peur d'être surprise. Il fallait quand même dire que leurs débuts avaient été chaotiques. Elle se demandait même comment elle avait pu faire pour affronter ces regards de mépris et ces réflexions odieuses que les autres filles avaient eues envers elle. Sirius était de ceux que les filles adoraient convoiter. Son physique de mauvais garçon et sa réputation qu'il n'avait plus à prouver le rendait attrayant pour tout Poudlard.

- Je peux savoir ce qui te fais sourire ?, demanda-t-il en fronçant les sourcils
- Rien, c'est juste ... J'étais ... Je me rappelais de la tête des Serpentard quand ils avaient essayé de me coincer dans un couloir en croyant que j'allais avoir peur.
- Ouais je m'en souviens très bien.
- Je me suis bien marrée quand je leur ai lancé un bon Stupefix dans la figure !
- C'n'est pas à ce moment que tu as suspendu Regulus sur un lustre de la bibliothèque ?
- Si, rit elle, une lueur sournoise illumina son visage. Je crois que si Bellatrix avait pu être là, elle m'aurait tué sur le champ. A défaut d'avoir pu me corriger, elle a bavé à sa mère qui est venue trouver notre chère Walburga. Elle aura eu cette satisfaction de savoir que j'avais eu ce que je méritais. Alors si Regulus en rajoutait …

Le visage de Sirius s'assombrit à ce terrible souvenir. L'incident avec les Serpentards avait eu lieu la veille de la sortie pour les vacances d'été. Le fait qu'elle s'en soit prise à son frère Regulus, plus jeune de 1 an ne lui faisait absolument rien. Mais à peine avaient-ils mit les pieds au 12, Square Grimmaurd que Walburga avait attrapé Lana par les cheveux en la traitant d'immondices. Elle l'avait trainée ainsi jusque dans sa chambre, malgré les protestations de Sirius. Elle l'avait enfermée dans sa chambre pendant deux jours sans manger.

Walburga était folle de rage à l'idée que cette maudite sorcière puisse s'en prendre à un sang pur, son fils, digne héritier de la Noble Maison des Black. Et puis, surtout, Regulus n'avait pu s'empêcher de lui raconter ce qu'il se passait entre elle et son frère ainé Sirius. Ça lui avait fait horreur. Une honte en plus pour la noble maison des Black. Sirius aussi avait reçu une correction. Le seul avantage qu'ils en avaient tiré était qu'a partir de maintenant, les élèves de Poudlard avaient cessé de remettre en cause leur relation. Ils étaient redevenus la bande la plus cool et les meilleurs fauteurs de trouble que l'école ai connu. Mais ça n'empêchait pas Sirius d'être terriblement en colère.

- Patmol ...
- J'aurai du faire quelque chose, la coupa t il, les dents serrées
- Ne ressasse pas ce qui s'est déjà passé. On ne peut en changer. Ce qui est fait est fait.

Il poussa un grognement désapprobateur et elle décida de changer de sujet.

- J'ai reçu une lettre de James et de Peter mais pas de Remus. Tu as des nouvelles de lui ?
- Non, j'imagine qu'il n'a pas besoin de nous, grommela t il
- Je me demande bien ce qui lui arrive. J'espère que ça va de son côté, étant donné sa situation.
- On s'en moque !, s'emporta t il, il n'avait cas nous envoyer un hibou !
- Mais qu'est-ce qui t'arrive ?
- Rien du tout.
- Tu mens.
- Non.
- Si, je le sais quand tu caches quelque chose.
- Tu te trompes.
- Patmol, dis moi ce qui se passe avec Lunard ! C'est autant mon meilleur ami que toi, j'ai besoin de savoir ce qui se passe.
- T'en fait pas pour ça.
- Si tu ne veux pas m'en parler, ça veut soit dire que c'est un truc de mec ou alors que ça me concerne.

Il fit une moue étrange, mais que Lana saisit aussitôt.

- Quoi ? Ça a avoir avec moi, je le vois sur toi. Dis le moi.
- Lana s'il te plaît.
- Je ne veux rien savoir. Dis-moi ce qu'il se passe entre vous deux.
- Bon d'accord. J'ai surpris plusieurs fois Lunard te regarder comme il ne devrait pas. Alors je suis allé lui dire qu'il faudrait qu'il face attention, le mettre au parfum.
- C'est tout. Vous vous êtes fâché pour ça ? Mais enfin Sirius, Lunard n'a aucun sentiment pour moi si ce n'est l'amitié qu'on a entre meilleurs amis !
- C'n'est pas comme ça que je vois les choses. Tu es trop naïve.
- Et toi paranoïaque. Je t'assure qu'il ne se passe absolument rien. Je n'ai pas envie que vous soyez en froid à cause de moi et pour des broutilles. Alors tu lui enverras un hibou.
- Et pourquoi c'est moi qui ferais le premier pas ?
- Arrête de faire ton gamin et fais-le. S'il te plaît.
- Bon d'accord, se soupira-t-il

Elle sourit de son triomphe et l'embrassa pour l'occasion. Quand elle voulu se retirer, Sirius en avait décidé autrement. Il lui attrapa l'arrière de la nuque pour approfondir le baiser. Au fur et à mesure que la chaleur emplissait le baiser, elle sentit une tension se faire au creux de son ventre. Il était de plus en plus pressant, la mettant un peu mal à l'aise. C'était encore trop tôt et pas envisageable dans ces conditions. Elle le repoussa gentiment et ils se calmèrent peu à peu, le souffle cour.

- Exc... Excuse moi, bredouilla t elle
- Arrête, tu sais très bien ce que j'en pense. Je suis près à attendre tout le temps que tu auras besoin. On n'a que 16 ans après tout.
- Tu dis ça parce que tu as déjà franchit le cap.

Il la regarda avec étonnement, les sourcils tellement froncés qu'elle regretta presque de lui en savoir parlé.

- C'est Hannah Stevens qui en a parlé en début d'année dernière. Avant que nous ...
- Elle ferait mieux de s'occuper de ce qui la regarde celle la, la coupa-t-il
- Mais ce n'est pas grave. Je m'en moque complètement que tu aies déjà connu une fille avant moi, mentit elle
- Je ne veux pas que tu te sentes obligée de faire quoi que ce soit. Je veux que ça soit clair.
- Ça l'est.

Elle sourit faiblement. Il l'embrassa gentiment déposant son front contre le sien, caressant sa joue.

- On devrait y aller, dit elle a contre cœur
- Mouais ...

Ils reprirent le chemin en sens inverse dans un silence tendu. S'il avait été possible d'entendre leurs pensées, une vraie conversation régnerait. Sirius se demandait si elle disait vraiment la vérité sur Remus, ces regards là ne trompaient pas. C'était son meilleur ami, c'est vrai, et il se demandait si sa réaction n'avait pas été trop excessive. Il ne supportait pas que d'autres garçons posent le regard sur Lana. Mais Remus, vraiment ? Il le connaissait par cœur et Lana avait peut être raison quand elle disait qu'il s'était emporté et qu'il n'y avait rien d'autre que de bons amis proches. Il détestait aussi le fait qu'elle ait appris qu'il avait couché avec Hannah en début d'année dernière. Il savait que peut importe ce qu'elle disait, ça la blessait et elle se sentait forcément obligée de franchir l'étape elle aussi.

Lana se demanda pourquoi est-ce que Sirius avait été aussi peu mature pour aller se fâcher avec son meilleur ami. Elle avait toujours été proche de Remus avec lequel elle pouvait parler à cœur ouvert sans se soucier d'être critiquée ou moquée. Mais elle ne pouvait pas trop s'en prendre à Sirius, ce qu'ils vivaient, c'était un peu à cause d'elle. Si Walburga le détestait c'était à cause de l'affection qu'il lui portait à elle, en plus du fait qu'il était plus un Gryffondors qu'un Serpentard. Il était renié de sa famille à cause d'elle. Mais ça il ne lui reprocherait jamais.

Au détour de la rue, Sirius lui prit la main. Elle voulu la relâcher mais il insista en la tenant fermement. En grand rebelle qu'il était, il refusait de se soumettre, comme toujours. Elle savait où il voulait en venir. Elle avait peur. Malgré ses craintes et ses appréhensions, elle le laissa faire. Avec lui, elle se sentait forte.
Mais au moment où la porte s'ouvrit brutalement devant eux, ils surent que les choses allaient mal tourner. Inconsciemment, ils l'avaient cherché en venant main dans la main.
Une main aux multiples bagues noires et émeraudes empoigna les cheveux de Lana pour l'attirer de force dans le corridor. Elle poussa un cri aiguë de surprise, une main agrippée au bras de Walburga pour essayer de détendre la pression quelle exerçait sur ses cheveux.

- Sale vermine ! Pour qui est ce que tu te prends ? Mon fils ne t'appartient pas !, lui hurlait la marâtre, rouge de colère
- Je ne t'appartiens pas non plus ! Lâche-la ! , s'écriait Sirius
- Oh toi tu ferais mieux de moins la ramener. Sale ingrat. Traitre à ton sang. Tu as suffisamment déçu la famille en étant envoyé à Gryffondor, et tu crois que je vais te laisser concubiner avec cette saleté ?
- J'ai 16 ans, tu ne décides plus à ma place.
- C'est ce qu'on va voir !, s'exclama la marâtre dans un ton de défit.

La terrible Walburga brandit sa baguette, prête à jeter un sort. Sirius n'avait attendu que ça, un mauvais geste de sa part pour pouvoir passer à l'action. Au moment où elle prononça la formule, dans un élan de courage qu'elle se découvrit, Lana s'interposa entre Walburga et Sirius. Le sort lui vint en pleine figure, l'envoyant au sol, immobilisée, les bras le long du corps.

- Tu vas le regretter, grognait Sirius, les yeux noirs

Sa mère éclata d'un rire sonore et guttural. Comme si son minable de fils allait pouvoir s'opposer à elle.

- Range moi ça, ricana t elle quand il sortit sa baguette
- Stupefix !

Le sourire de Walburga se figea douloureusement. Elle tomba en arrière dans un bruit sourd. Sirius resta un instant planté devant le corps inerte de sa mère. Maintenant qu'il était passé à l'action, il avait du mal à y croire. Il l'avait fait, ils allaient le faire pour de vrai cette fois. Se rendant compte de l'état situation, il accouru vers Lana.

- Enervatum !

Elle se releva brutalement, secouée.

- Que s'est il passé ?, s'alarma t elle en voyant Walburga allongée
- On doit le faire ! Ce que je t'ai dit tout à l'heure. C'est le moment ou jamais !
- Qu... Quoi ?
- Lana, va chercher tes affaires, on s'en va !
- Mais on ...
- Arrête de réfléchir et fais le ! Monte dans ta chambre et tu prends le stricte nécessaire ! Dépêche toi avant que Kreattur débarque et ne la réveille !

Elle fit ce qu'il dit et arrêta de réfléchir. D'un geste vif et rapide, elle monta les marches quatre à quatre. Les mains tremblantes, elle ouvrit sa valise et y fourra robes, grimoires, et le peu de matériel d'école qu'elle avait. La porte s'ouvrit à la volée dans un fanas bruit. Elle sursauta en poussant un cri aigüe. Si la situation aurait été plus joviale, Patmol aurait éclaté de rire mais l'amusement n'était pas aux beaux fixes.

- C'est bon tu es prête ?
- Il me manque quelques affaires mais ...
- On n'a pas le temps !
- Très bien mais comment est-ce qu'on va partir ?
- Suis-moi.

Elle prit la main qu'il tendait mais avant qu'ils ne sortent de la chambre, elle l'avait lâchée.

- Attend !

Lana accouru dans le coin de sa chambre pour attraper son balai, un Bossdur. Hors de question qu'elle ne puisse pas jouer dans l'équipe de Gryffondor ! Elle reprit sa main et ils descendirent les escaliers en direction de la porte d'entrée. Kreattur venait d'apparaître dans leur dos.

- Oh ma maitresse mais que se passe t il ? Que vous est il arrivé ?, grinçait t il en claquant des doigts, réveillant Walburga.
- Kreattuuuuuur ! Il faut les arrêter ! , gémit-elle, hystérique en montrant du doigt les deux adolescents qui fuyaient

Lana sentait que Sirius la tirait de plus en plus fort, sans doute avait-il peur qu'elle ne le lâche et qu'elle change d'avis par crainte. Mais elle n'en fit rien. Bien au contraire, elle accéléra la cadence en courant aussi vite que lui quand les jets rouges des sorts envoyés par Walburga fusaient vers eux.

Ils traversèrent la rue puis virèrent à gauche dans une destination totalement inconnue de Lana. Elle n'était jamais allée plus loin que leur cachette.

Sirius…, dit-elle, le souffle court sans qu'il n'y prête attention, Sirius !

Ne t'inquiète pas et suis moi !

Ils quittèrent les rues et les habitations de Londres pour changer complètement de décor. Toujours en courant, le souffle haché, les poumons en feu, ils venaient de prendre un sentier, esquivant les branches basses sur leur passage. Enfin, tapis derrière un arbre, Sirius arrêta sa course pour reprendre son souffle. Epuisée, Lana s'affala dos contre un arbre, une main sur le ventre, à bout.

Je pense que c'est bon. Elle ne viendra pas nous chercher aussi loin.

Ah bon… tu crois ?, gémit Lana entre deux souffles

Il ne nota pas sa remarque et jeta un coup d'œil aux alentours. Il semblait inquiet tout de même. Sa fugue allait faire le tour du monde des sorciers. Il n'allait pas apparaître dans la Gazette du Sorcier mais il savait que tout Poudlard serait au courant. Walburga se chargerait d'en dire quelques mots gras à toute sa famille et cousins, comme ça, il aurait un peu plus de personnes sur son dos. Il savait d'avance que Regulus allait lui faire rappeler ses actions. Mais en réalité, il n'en avait rien à faire. Il n'avait pas peur d'eux. Ils pouvaient dire ce qu'ils voulaient, ça ne l'atteindrait pas. Il les détestait d'être aussi mauvais, d'arborer fièrement leur côté maléfique et pur qui rendait si fier son jeune frère. Néanmoins, la seule chose qui pourrait l'inquiéter, c'était les conséquences de ses actes qui pourraient retomber sur Lana. Quoi qu'il adviendrait, il ne la lâcherait pas, il serait toujours là pour elle et rien ni personne ne pourra lui faire de mal. Il savait bien qu'elle saurait se défendre, après tout elle était la meilleure en sortilèges et autres enchantements, mais il doutait de sa naïveté. Mais sur cette Terre, la seule personne qui pouvait lui faire peur était Walburga, et dorénavant elle en était libérée.

Bon, maintenant qu'on est à l'abri, enfin presque, tu peux me dire comment est-ce qu'on va faire pour aller chez James ?

Viens, je vais te montrer, répondit-il avec le sourire du cachotier, comme elle aimait l'appeler

Elle saisi la main qu'il lui tendait, le suivant dans ce petit sentier. Après avoir marché encore cinq minutes, Sirius poussa une branche qui dégagea la vue. Lana fronça les sourcils quand elle vit ce qu'il se tenait devant eux. Un vieux bâtiment abandonné était planté là dans la forêt. Elle le regarda avec étonnement. Pour toute réponse, il lui fit un de ses clins d'œil qui avait le chic de la faire craquer. Elle lui donna une tape dans l'épaule, le poussant et prenant le sentier en direction de la bâtisse. Elle le laissa ouvrir la porte, dévoilant une grand et unique pièce où un étrange objet, couvert d'un vieux drap blanc sale, y trônait. Il s'approcha, tout sourire et retira le drap d'un geste théâtral.

Tadam !

Elle regarda la moto bleue délavée qui contenait un petit véhicule passager. La jeune fille ne savait pas si elle devait être contente ou déçue. Personnellement, elle ne se voyait pas voyager en véhicule Moldu. Mais connaissant Sirius tel qu'elle le connaissait, il devait y avoir quelque chose d'hors la loi sous ce tas de ferraille.

Une moto de Moldu ? Patmol, je te croyais plus inventif que ça !

Méfie-toi de ce que tu dis !

Il posa leurs valises dans le ?, puis prit place derrière le guidon.

Bon alors tu montes ?

Sirius je ne sais pas si …

Ferme là et monte !

Elle croisa les bras sur sa poitrine, les sourcils faussement froncés.

Je te demande pardon ?

S'il vous plaît, Miss Perkins, auriez vous l'obligeance de monter derrière moi pour que nous puissions nous en aller loin d'ici ?

Satisfaite, elle éclata de rire. Le ton qu'il avait employé sonnait tellement faux que s'en était indécent. Elle grimpa aussitôt derrière lui, se tenant fermement autour de sa taille. Il démarra en trombe et à peine furent-ils sortis du bâtiment que la moto s'éleva tout à coup dans le ciel. Lana laissa échapper une exclamation de joie. Elle ne s'y était pas du tout attendue. De toute évidence, elle adorait cette sensation.

Jadooore !, avait elle hurlée pour couvrir les bruits du vent et du moteur infernal du deux roues.

Je savais que tu aimerais ! Ce n'est pas aussi rapide qu'un balai mais c'est top !