Mission destruction
Re-bonjour, chers lecteurs! Avec Enna Aurel (ma Bêta pour cette fiction), on s'est beaucoup investie pour améliorer l'histoire.
Je vous prie de m'excuser pour le temps d'attente et j'espère que vous allez aimer.
Avec un énorme bisou à Enna, je vous souhaite une bonne lecture.
« Oppressant », fut la première chose que Draco pensa en voyant le manoir de sa famille ce jour-là. De plus, la grêle avait décidé de tomber aujourd'hui, énervant le jeune Serpentard et l'inquiétant malgré lui. Il pressentait que quelque chose se passait mais n'avait pas envie de se répandre en conjectures. En entrant dans le hall, les elfes de maison les débarrassèrent de leurs vêtements, sans cacher leur terreur évidente. Il se passait bel et bien quelque chose que Draco ignorait. Il pivota pour faire face à son père, attendant un quelconque ordre de sa part tout en espérant silencieusement qu'il n'aurait pas à lui faire face. Le regard de son père signifiait très clairement que cette histoire devait être tenue secrète mais qu'il n'était pas obligé de venir, aussi Draco ne se fit pas prier et fila simplement dans sa chambre, un terrible sentiment d'oppression dans la poitrine. Il avait peur. Peur de qui se trouvait derrière cette porte.
Draco Malfoy avait peur dans sa propre maison.
Après avoir vu son fils partir rejoindre ses appartements, Lucius Malfoy avisa d'un œil inquiet le salon d'où émanait des vagues d'angoisse et de terreur. Il avait une certaine idée de qui l'attendait dans sa propre demeure et il n'était sûrement pas seul, aussi choisit-il de ne pas les faire attendre davantage en poussant l'immense porte ouvragée menant au salon.
Il fut à peine rentré qu'il s'agenouilla dans une profonde révérence devant la silhouette qui se tenait fièrement debout au centre du salon, entourée d'autres personnes encapuchonnées dans d'inquiétantes robes noires.
«_ Je t'attendais Lucius, fit doucement l'homme, la voix empreinte de pouvoir.
_ Mille excuses, Seigneur. J'ignorais que vous viendriez me rendre visite si tôt. Je viens à peine de rentrer avec mon fils. »
Les yeux démoniaques se plissèrent avant passer en revue le reste des personnes présentes dans la pièce pour les compter. Quand il eut fini, un sourire arrogant passa sur ses lèvres et il reporta son attention sur le blond agenouillé.
« Relève-toi Lucius. Nous avons à faire.»
L'interpelé ne se le fit pas redire et se releva, posant son regard sur l'inquiétante personne dont la présence étouffait la pièce. Lord Voldemort était face à lui, ressuscité après tant de temps, et à ses côtés les Mangemorts s'étaient réunis en un cercle parfait pour fêter sa venue. Lucius réprima un sourire de satisfaction avant de s'approcher de quelques pas de son maître absolu.
« _ Que me vaut le privilège de votre visite ? » demanda servilement l'homme blond.
_ Je compte séjourner ici quelques temps. Comme vous le savez tous j'ai depuis quinze ans un plan en tête. Cependant je n'ai pas pu le mettre en œuvre à cause d'un certain problème. Mais maintenant que je suis de retour, je vais pouvoir le faire. Et je peux vous assurez que ce plan est parfait. Le meilleur jamais planifié. Jamais ces abrutis du ministère et l'Ordre du Phénix ne pourront le contrer.
_ Votre plan ? Laissa échapper un mangemort novice. Vous avez déjà pensé à un plan ? »
L'entité diabolique en face de lui afficha un sourire profondément malveillant, ce qui fit frissonner Lucius jusqu'aux tréfonds de son âme. Par précaution, l'homme aux longs cheveux platine préféra ne rien dire comme les autres, se doutant que son maître commençait déjà à réfléchir à ce qu'il venait d'évoquer et qu'ainsi il fallait mieux tout mettre en œuvre pour que son séjour ici se passe le mieux possible. Il appela donc ses elfes de maison pour qu'ils préparent les nouveaux appartements de Voldemort. Les plus belles pièces de sa maison d'ailleurs. Mais le mage noir ne les congédia pas tout de suite. Il avait besoin de leur expliquer son plan. Celui qui ferait couler ce monde dans le néant qu'on appelle désespoir. Oui Lord Voldemort allait gagner cette fois-ci.
Une semaine plus tard
Dans un village tranquille connu sous le nom de Pré-au-lard, les dernières lumières s'éteignaient derrière les fenêtres dans le silence livide de la nuit. La pluie avait cessé il y a deux heures mais le sol était encore humide. De légers gravillons s'envolèrent sous le coup de pied d'un homme, accroché au bras droit de sa présumée femme, tous deux gloussant à voix basse pour ne pas déranger les endormis. Ils rentraient chez eux, conscients d'être les derniers éveillés cette nuit-là. Après une petite blague grivoise glissée à l'oreille, l'homme embrassa amoureusement la joue rose de sa bien-aimée, la faisant pousser un petit cri de surprise qui lui valut un sermon, par lequel il répondit avec un clin d'œil complice.
Un cliquetis métallique brisa leur bulle de bonheur insouciante. Dans un réflexe de défense, l'homme attrapa sa femme par le bras et la poussa derrière lui, le plus loin possible du danger. La femme balbutia un faible gémissement de peur avant qu'une silhouette énorme et caché par la noirceur de la nuit ne fasse son apparition devant eux, pointant ce qui s'apparentait à un canon vers le visage masculin.
Dans un ultime cri de panique, des coups d'obus retentirent, brisant le calme éphémère de ce village pourtant paisible jusqu'alors.
~*~0~*~
Contemplant les deux humains à ses pieds, dont le sang se mélangeait doucement aux flaques d'eau, la créature émit un ricanement de satisfaction avant de déclarer d'une voix robotique :
« Tout est parfait, maître. Le plan est un succès… Merci pour ces améliorations de notre constitution… Messire Voldemort. »
Et la créature s'enfuit tandis que la ville s'éveillait.
~*~0~*~
Minerva Mcgonagall courait du mieux qu'elle pouvait à travers les couloirs trop longs à son goût du château, le journal du jour fermement maintenu entre ses doigts. Sa destination n'était nulle autre que le bureau d'Albus Dumbledore, le directeur de Poudlard, pour lui parler d'une affaire de la plus haute importance. Manquant à de nombreuses reprises de tomber par terre, elle arriva tant bien que mal à son but.
En entrant dans le grand bureau, elle se permit de reprendre son souffle.
« _ Par Merlin, Minerva, s'enquit le directeur. Mais que vous arrive-t-il ?
_ Oh… Albus… C'est… affreux… Les élèves… sont en danger…
_ Voyons calmez vous, prenez le temps de reprendre votre souffle. Vous m'expliquerez tout ça après. »
Elle hocha la tête, sa respiration retrouvant peu à peu un rythme normal et rassurant au fur et à mesure qu'elle inspirait de grandes bouffées d'air. Puis elle laissa tomber le journal, ses doigts se détendant un peu.
« Albus, réussit-elle enfin par dire. Dans la gazette du sorcier, j'ai lu qu'un jeune couple a été porté disparu hier soir. Selon les témoins, des énormes coups de feu, tels des missiles, ont été entendus. Il ne restait sur les lieux que leurs vêtements et une sorte de poussière étrange. Les enquêteurs en ont prélevée quelques échantillons mais l'on ignore toujours ce que c'est. Et nous n'avons aucune piste pour retrouver l'assassin. Comme s'il s'était volatilisé ! Et il n'y avait que leurs empreintes de pas par terre. Nous n'avons vraiment aucun élément pour distinguer le criminel ! Et le meurtre ou enlèvement a eu lieu à Pré-au-lard ! Vous vous rendez compte d'à quel point c'est proche d'ici ? que fait-on pour les enfants ? Ils sont en danger ! »
A la fin de son discours, la vieille femme se permit encore quelques instants pour récupérer, tandis que le vieux directeur faisait marcher ses cellules grises pour découvrir une piste qui pourrait les éclairer.
« Je dois réfléchir Minerva, indiqua-t-il en commençant à faire les cents pas dans son bureau. Allez prévenir les autres enseignants. On ne sait jamais, l'un d'entre eux a peut-être des informations utiles. Et n'oubliez pas non plus les membres de l'Ordre du Phénix. Ils pourraient aussi avoir besoin de ce genre d'informations. »
La sorcière s'exécuta immédiatement, sachant que l'homme avait besoin d'isolement et de calme pour réfléchir de la manière la plus efficace possible.
Resté seul, Dumbledore réfléchissait intensément. Quelqu'un ou quelque chose tuait des innocents, mais comment l'identifier ? Aucune emprunte avait dit Mcgonagall. Se pourrait-il que le meurtrier en question puisse voler ? Voilà qui expliquerait le fait que seules les empruntes du couple aient été retrouvées.
Le vieux sorcier avisa le journal déposé sur le coin de son bureau. Il se pencha pour le ramasser et parcouru attentivement l'article de presse.
Des bruits semblables à ceux des obus ? Ces armes étaient connues dans le monde des moldus et non ici. Pourquoi prendre la peine d'utiliser une arme aussi bruyante alors qu'un simple sortilège était nettement plus discret ? C'était prendre le risque de se faire attraper. Serait-ce une sorte de défi envers le ministère ? Plutôt osé, il fallait l'avouer. Ce genre de manœuvre arrogante était surement signé de la main de Voldemort.
Albus s'arrêta de marcher.
Lord Voldemort ? Si c'était vraiment lui, le problème était beaucoup plus grave qu'un simple assassinat. Mais pourquoi maintenant ? Le Seigneur des Ténèbres ne venait qu'à peine de ressusciter. Comment avait-il pu organiser un meurtre aussi efficace et si mystérieux en si peu de temps ? Après tout il venait de réapparaître après une très longue absence.
« Cela a duré quinze ans », pensa Albus.
Il se remémora comment Lord Voldemort avait été vaincu voilà quinze ans. A ce moment-là, il devait déjà avoir prévu ce plan mais n'avait pas eu le temps de le mettre en œuvre. Ce qui signifiait que dorénavant ils avaient de gros problèmes sur les bras.
Il soupira. Il devait trouver quelque chose pour remédier à cette situation. Un plan de contre-attaque.
Tout d'abord, il lui fallait des informations sur les tueurs. Si ce plan existait déjà il y a quinze ans, il se pourrait que Voldemort en ait gardé une trace écrite quelque part… et c'est cette trace écrite qu'il fallait au sorcier pour mieux appréhender les évènements. S'il n'avait pas pu le mettre en œuvre dans l'immédiat il y a quinze ans, cela voudrait dire que faire venir ces tueurs nécessitait du temps et de l'investissement. Il devait, quoiqu'il lui en coûte, trouver des informations sur ces tueurs, qu'ils soient humains ou pas. Mais comment les obtenir ? Il fallait tout d'abord savoir où résidait Voldemort, ce qui allait être difficile. Néanmoins il devait bien exister un moyen de savoir où était caché V…
« Monsieur le Directeur, l'appela Severus Rogue de sa voix grave. Puis-je savoir quelle est cette histoire de meurtre ? Le professeure Mcgonagall vient de me prévenir, elle était complètement paniquée.»
Dumbledore contempla un instant l'homme debout devant lui, un fin sourire sibyllin aux lèvres et les yeux pétillants de malice, le tout faisant froncer les sourcils du professeur.
« _ Rogue, pourriez-vous exécuter pour moi une mission délicate et dangereuse ?
_ Euh… »
Il n'eut pas le temps de répondre que la porte se refermait magiquement derrière lui tandis que le directeur l'invitait à s'asseoir.
Rogue sentit qu'il allait peut-être laisser quelques plumes dans cette fameuse mission délicate.
~*~0~*~
Rogue jura.
Mission délicate lui avait-il dit. Lui aurait employé le terme de suicidaire. Aller chercher des indices écrits dans les appartements de Lord Voldemort ? Rien de plus facile ! Simple comme bonjour, bête comme chou, gagné d'avance…. Comment faire en sorte que le Seigneur des Ténèbres s'absente le temps qu'il… vole des papiers ?
Il avait cherché en vain une solution, contemplant impuissant la chambre de son maître à quelques mètres de là où il se trouvait. Cela faisait déjà cinq jours qu'il attendait une ouverture mais jamais le sorcier ne quittait ses appartements, se terrant comme une taupe dans son trou.
Il allait abandonner quand la chance tourna enfin de son côté : des bruits de déflagration retentirent de… la chambre de Draco Malfoy ?
Ne cherchant pas à savoir ce que le jeune inconscient avait encore fabriqué, le sorcier noir se précipita dans la chambre après avoir vu son maître maléfique en sortir, le regard intéressé.
Bien, il n'avait plus qu'à chercher toute information qui pourrait être en rapport avec ces meurtres.
Par chance, le Seigneur des Ténèbres travaillait sur ce qui l'intéressait juste avant sa brusque sortie. Ainsi, tous les documents pertinents étaient étalés sur son bureau. Le professeur sortit sa baguette et effectua un rapide sort de copie sur chacune des feuilles jonchant sa table de travail.
Ne désirant pas faire de vieux os dans cette pièce où son espérance de vie était menacée, l'homme ressortit le plus vite possible, des sueurs froides lui coulant le long du dos.
Plus jamais il ne voulait avoir à exécuter ce genre de mission impossible.
~*~0~*~
Draco s'ennuyait ferme dans sa chambre. Il n'avait rien à faire et la présence oppressante de l'ennemi numéro un du Royaume-Uni sorcier dans sa maison ne lui donnait pas envie de sortir de sa chambre, sous peine de s'évanouir de peur.
Complètement désœuvré il décida de s'entrainer à lancer des sortilèges, ce qui aurait pu être une bonne idée s'il n'avait pas lancé un sort d'explosion à ses rideaux.
Maintenant il contemplait impuissant la vision de ses rideaux qui partaient en fumée.
Quelques secondes après, son père arriva, l'air inquiet.
« Draco ! Mais que s'est-il passé ? »
Il eut du mal à lui donner une réponse convenable. Et encore plus quand le reste des Mangemorts apparut sur le devant de la porte de sa chambre. Il se sentait extrêmement gêné. Puis il arriva.
« _ Que s'est-il passé ? Demanda l'homme chauve dépourvu de nez.
_ Draco semble avoir jeté un sort… aux rideaux de sa chambre, expliqua Lucius, faisant fi des sourires moqueurs de ses compagnons.
_ Je vois, et pour quelle raison ?
_ Je m'ennuyais, avoua piteusement Draco. Quand je m'ennuis, je fais n'importe quoi pour régler le problème. Et aujourd'hui, c'est allé trop loin. Pardonnez-moi. »
Voldemort regarda un instant le garçon devant lui avant de sourire de façon diabolique.
« En voilà un gamin amusant. »
Et il était parti sans un mot de plus, laissant tout le monde choqué.
Voldemort voyait Draco comme quelqu'un… d'amusant ?
Le plus jeune sourit. Oui, quand il s'ennuyait, il faisait n'importe quoi. Mais aujourd'hui, cela lui avait été très bénéfique.
~*~0~*~
Dumbledore était ravi. Il avait devant lui les copies des documents qui avaient servi à Voldemort. Réajustant ses petites lunettes, le vieil homme commença sa lecture. Sur les feuilles s'étalaient d'innombrables formules tracées sur un parchemin vieilli. Néanmoins il put sans mal discerner le sceau des Black, avec en dessous la devise de la famille. Se pourrait-il que ces recherches leurs appartiennent ?
Il continua sa lecture. A mesure que les mots coulaient devant ses yeux, son choc s'agrandit, ses pupilles se dilatèrent et sa bouche s'ouvrit de stupéfaction.
Ce que Voldemort avait prévu devait à tout prix être contrecarré !
~*~0~*~
« _ Komui, soupira un jeune garçon aux cheveux blancs et aux yeux argentés. Vous savez que je vous tiens en haute estime ?
_ Oui.
_ Après tout vous vous êtes toujours conduit comme un grand frère amical.
_ Oui.
_ Et vous êtes toujours à l'écoute de nos problèmes.
_ En effet.
_ De ce fait, vous tenez une grande place dans mon cœur.
_ Hum. Sans doute.
_ Donc… POURQUOI VOUS VOUS OBSTINEZ A ME FAIRE SUBIR CA ?!
_ Désolé Allen… C'est en tant que grand frère amical et compatissant que je le fais. »
Et Allen hurla à la fois de terreur et de douleur.
Quelques étages plus bas au réfectoire, la salle entière stoppa tout mouvement à l'entente du cri terrible d'Allen.
Une jeune chinoise laissa sa tête tomber sur la dure surface de bois de la table en murmurant un faible « Baka nii-san » énervé.
« _ Pourquoi donc Komui tient tant à achever Allen ? Ne voulait-il pas le soigner ? Demanda un rouquin borgne. Tu en penses quoi, Yû ?
_ Primo, ne m'appelles pas Yû. Secundo, je n'en ai rien à battre du moyashi.
_ Toujours aussi impitoyable Yû. »
Alors que Lavi Bookman Junior se prenait un énième coup sur la figure, Lenalee Lee soupira d'exaspération. Allen se faisait torturer, Lavi aussi…
Elle vit Timothy se faire emmener de force par la Maréchale Cloud Nine pour étudier, ce qui faisait pleurer de peur le garçon.
Lui aussi donc. Inutile de parler de Miranda et Krory à l'infirmerie.
Lenalee se sentait horriblement mal à l'aise, savoir que les personnes qui l'entouraient, sadiques et insensibles, étaient les sauveurs de l'humanité ne la réjouissait guère.
Sentant quelqu'un à ses côtés la jeune fille releva ses yeux violets vers la personne debout devant elle. C'était leur cuisinier en chef, ses bras musclés surchargés.
« Jerry ? Interrogea-t-elle. Qu'est-ce que tu fais avec tous ces plats ? »
Elle eut à peine finit sa phrase qu'il posa une grande quantité d'assiettes sur la table qui dégageaient mille odeurs alléchantes et raffinées.
« C'est pour quand Allen viendra ici. Il se console toujours en mangeant, on ne devrait pas tarder à le voir arriver dans le coin. »
Comme pour confirmer ses dires, les grandes portes s'ouvrirent sur un jeune garçon aux cheveux blancs, en piteux état. Il tituba jusqu'à la table de bois et commença à manger ce qui s'y trouvait, le tout sans remarquer les autres l'entourant. Sa manière d'agir et son état comateux inquiétait les personnes présentes. Quand il n'y eut plus rien de comestible sur la table en bois, Allen commença à mastiquer son bras gauche que Komui venait de soigner, choquant Lenalee.
« Allen ! Arrête ça ! Tu es fou ou quoi ?! Jerry ! Prépare vite autre chose ! Allen est en train de… se manger ! »
Même Kanda stoppa ce qu'il était en train de faire, que s'était-il passé pour qu'il agisse ainsi ?
Environ une demi-douzaine de plats plus tard, Allen était rassasié mais demeurait immobile, le teint livide. Il semblait si fragile, que si un coup de vent venait à passer, il se ferait à coup sûr emporter.
Exaspérée la jeune fille prit la décision se venger son ami, tant pis si c'était son frère. Mais avant elle demanda de l'aide à Lavi, voulant raccompagner Allen à sa chambre mais ne pouvant supporter son poids. Il avait grand besoin de dormir, ce qui lui serait très bénéfique. C'était d'ailleurs un exploit qu'il ait pu tenir jusque là, l'appel de la nourriture sûrement.
La jeune chinoise contempla une dernière fois l'état végétatif dans lequel son ami était plongé. Doucement elle referma la porte de sa chambre avant de se tourner vers son ami borgne et lui dire, le plus simplement du monde :
« Lavi, une petite visite chez mon frère ne s'imposerait-elle pas ? »
~*~0~*~
« _ Vous êtes quelqu'un de cruel, Grand Intendant, fit remarquer Reever. Le pauvre Allen n'avait rien fait pour mériter ça.
_ Il fallait bien que je le soigne.
_ N'y a t-il a des procédures à respecter ? On ne torture pas les enfants.
_ Je ne l'ai pas torturé. Ce n'est pas ma faute s'il a peur des seringues. »
Jugeant bon pour son poste de ne pas hurler après son patron une énième fois, Reever Wenhamm reporta son attention sur les milliers de documents empilés sur son bureau qu'il était obligé de signer à la place de son bon à rien de chef, ce dernier trouvant plus constructif de suivre sa sœur dans les couloirs du QG plutôt que de tenter de détruire le mégalomaniaque qui voulait conquérir le monde, alias le Comte Millénaire.
L'australien saisit une tasse de café bien chaude, sans aucun doute la meilleure chose que son boulot puisse lui apporter, il en but quelques gorgées revigorantes. Soudain Johnny Gill fit irruption dans la pièce, en panique totale, semblant frôler la crise nerveuse.
« _ Où… où est le Grand Intendant ?! Implora-t-il. Il faut absolument que Monsieur Komui Lee vienne voir ça !
_ On va l'appeler sur un des golems qui se balade dans la Congrégation. Pourquoi as-tu besoin de lui ?
_ Y… Y a un vieux bonhomme dans la salle des Innocences qui est sorti d'un trou multicolore bizarre ! Juste devant Hevlaska ! »
Il y eut un silence où tout le monde tenta de réaliser ce qui se passait.
Finalement, la réaction des chercheurs fut très instinctive : ils hurlèrent. Reever eut bien du mal à les rassurer, quand enfin cela fut fait il organisa des recherches pour retrouver son supérieur.
Quelques recherches plus tard :
Komui Lee exécutait un véritable marathon dans les couloirs de le Congrégation de l'Ombre. On venait de le prévenir qu'il y avait eu une intrusion suspecte dans la salle des Innocences, cependant aucune alerte Noé n'avait été déclenchée. Apparemment Hevlaska avait dit à Johnny Gill que l'être étranger arrivé dans sa salle n'en était pas un, de plus à l'entendre il était inoffensif. Pouvait-il être rassuré pour autant ?
Lavi qui courait à ses cotés, désireux d'en savoir plus sur cette affaire, lui adressa un regard sombre, preuve qu'il conseillait à l'homme de se tenir prêt à toute éventualité. Regard auquel Komui répondit par un hochement de tête.
Ils arrivèrent tous les deux dans la salle des Innocences, suivis par Reever qui apparut quelques minutes plus tard, n'ayant pas réussi à tenir le rythme de course des deux hommes.
Les yeux du chinois se posèrent instinctivement sur Hevlaska pour constater qu'elle allait parfaitement bien, puis son regard descendit sur la personne avec laquelle elle discutait. Un vieil homme dont la taille de la barbe n'avait pas d'égale, il se tenait devant l'exorciste, encapé dans une longue robe bleue claire. Il avait un léger sourire amical et des yeux où on apercevait de la bonté. Il avait tout simplement l'air inoffensif. Mais sa présence au cœur même de la Congrégation était suspecte. Personne n'était supposé arriver jusqu'ici sans éveiller de soupçons. Alors comment avait-il fait ? Il fallait lever le voile sur ce mystère.
Le Grand Intendant avec un professionnalisme qui ne lui ressemblait pas – ce qui inquiéta Reever plus que la présence du vieillard dans leur QG – Komui ôta poliment son béret blanc pour s'approcher cérémonieusement de l'intrus et le saluer.
« _ Bien le bonjour Monsieur. Puis-je savoir qui êtes-vous et la raison de votre venue ici ? Demanda-t-il en interrompant la discussion.
_ Bonjour, répondit poliment le vieil homme. Je suis Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore, mais appelez-moi simplement Dumbledore. Et je suppose que vous êtes Monsieur Komui Lee si j'en crois ce que votre camarade Hevlaska m'a dit. Je sais bien que ma visite est étrange mais nous avons de gros problèmes là où nous sommes et nous pensons que vous pourrez faire quelque chose.
_ Là où vous êtes ? Demanda Lavi. C'est-à-dire ? En Amérique ? En Afrique ? En Antarctique ? En…
_ En Angleterre, stoppa ledit Dumbledore, une lueur amusé dans le regard.
_ Mais nous y sommes aussi vous savez, rigola le Bookman junior. N'agissez pas comme si c'était le bout du monde.
_ Ce n'est pas le bout du monde pour moi, admit le vieillard. C'est le bout de l'univers. »
Le roux haussa un sourcil, maintenant hautement intéressé par la tournure étrange que prenait la discussion. Il sentait que le meilleur était encore à venir.
« Je me trouve dans un autre monde, expliqua-t-il. Je vous supplie de me venir en aide. Des vies sont en jeux. »
Komui ne pouvait être qu'angoissé.
« Voyez-vous, commença Dumbledore, nous avons un ennemi mortel dans notre monde qui souhaite… disons… le dominer en tant que maître absolu… »
Lavi pensa naturellement au Comte Millénaire et son projet fou de destruction de la race humaine mais il reporta son attention sur ce que lui disait son interlocuteur.
« J'ai découvert par de multiples manœuvres qu'il a réussi à se procurer des formules, par un de ses fidèles, lui permettant de créer des brèches entre nos deux mondes. Me suivez-vous toujours ? ».
Komui avait peur de comprendre.
Lavi répondit un bref oui, pressé d'entendre la suite.
« _ Et bien la brèche a, selon nos estimations, laissé passer quelques-unes des créatures de votre monde dans le nôtre. Je n'avais encore jamais entendu parler de ces créatures avant, d'où ma certitude qu'ils viennent de votre univers.
_ Monsieur Dumbledore, demanda Komui. Avez-vous… le nom de ces créatures ?
_ En effet. Attendez que je me relise… »
Il sorti un bout de papier de sa poche et en lut quelques lignes avant de reprendre.
« Il semblerait qu'ils soient des akumas.»
~*~0~*~
A l'instant même où le mot Akuma sortit de sa bouche, il vit la plupart des personnes présentes frissonner. Il en conclut immédiatement que ces créatures étaient tout aussi redoutées ici que dans son monde. Komui Lee avait tout de suite commencé à parler avec celui qui semblait être son second.
« _ Reever ! Dites-moi où sont chacun des exorcistes et s'ils ont des missions prévues ou non !
_ Euh… bafouilla l'homme au bouc, tout en farfouillant dans la pochette de documents qui semblait tout le temps l'accompagner. Lenalee Lee est présente et n'a pas de mission prévue mais entre nous, je sais que vous ne la laisserez pas partir. Lavi va à la pêche aux infos en Inde avec Bookman dans quelques jours. Kanda quant à lui part dans une heure pour l'Ecosse pour récupérer une Innocence. Allen est cloué au lit pour au moins une demi-journée, le temps qu'il récupère mais il n'a aucune mission prévue. Miranda et Marie sont tout deux partis en France. Krory est en Finlande pour retrouver un de nos informateurs mystérieusement disparu. La Maréchale Cloud Nine a pris Timothy avec elle pour le former sur le terrain. Le Maréchal Cross est toujours présumé mort. Le Maréchal Tiedoll a mystérieusement disparu en nous laissant un mot disant qu'il serait de retour dans quelques mois. Et c'est tout. A vrai dire seuls Allen et votre sœur sont disponibles.
_ Envoyons Allen, trancha Komui.
_ Comme par hasard, soupira Reever.
_ Je suis d'accord avec ce choix, dit Lavi. Allen est plus compétent pour ce type de mission. Il peut repérer les akumas, ce qui s'avèrera utile dans ce monde inconnu. Et il n'hésitera pas à mettre sa vie en jeu pour réussir sa mission. On peut avoir confiance en lui. »
Hevlaska prit la parole pour appuyer ses propos, cela lui semblait aussi être la meilleure solution.
Après que chacun lui ait donné son approbation, Komui se tourna vers le sorcier.
« _ Nous allons donc vous l'envoyer, c'est quelqu'un de très efficace. Malheureusement il n'est pas disponible dans l'immédiat, il va falloir attendre. Comment pourra-t-il passer de notre monde au votre Dumbledore ? Et vous qu'avez-vous utilisé pour le faire ?
_ J'ai utilisé la magie et d'après mes observations, vous ne semblez pas en avoir ici. Apparemment vous utilisez d'autres éléments mystérieux.
_ Effectivement mais c'est une très longue histoire. Je suis sûr qu'Allen vous en parlera, mais pour cela il faudrait déjà qu'il vous rejoigne.
_ Il n'y pas d'inquiétude à avoir à ce sujet, je rouvrirai une petite brèche inter-dimensionnelle dans trois jours, à seize tapantes, ici même. Mais au lieu que ce soit moi qui l'utilise vous devrez faire passer Allen. Cela vous convient-il ?
_Parfait ! Cependant il faudrait que le temps s'écoule de la même manière ici que chez vous.
_ Ne vous en faites pas pour ça. Je sais à quelle heure je suis parti et quelle heure il est ici. Quand je rentrerai, je vérifierai si l'écoulement du temps coïncide ou non. Si ce n'est pas le cas je ferais les calculs nécessaires pour ouvrir la brèche au bon moment. Sommes-nous d'accord ?
_ Parfaitement monsieur. Mais savez-vous où Allen va arriver ?
_ Au première endroit où il pensera mais je vais trafiquer le sort pour qu'il atterrisse dans un périmètre bien défini, comme ça il ne risque pas d'atterrir je ne sais où. »
Komui parut un peu plus rassuré mais il était toujours inquiet à l'idée d'envoyer un de ses exorcistes dans un monde inconnu.
« Concluons M. Dumbledore, il a été décidé par M. Reever Wenhamm, Lavi Bookman, Hevlaska et moi-même que l'exorciste Allen Walker viendrait dans votre monde afin d'anéantir les akumas présents là-bas. Au nom de toute la Congrégation de l'Ombre, nous vous demandons de prendre bien soin de lui. »
Puis il s'inclina respectueusement devant l'homme en face de lui.
« Je vous remercie de tout cœur », sourit doucement le vieux sorcier en s'inclinant à son tour.
Il y eut un silence gêné, puis Lavi reprit la parole.
« _ Mr Dumbledore, comment est votre monde ? Je veux dire… Est-ce qu'Allen va s'en sortir ? Est-il dangereux ?
_ Je vous mentirais en disant que non, car notre monde est aussi peuplé de personnes et de créatures ayant de mauvaises intentions. Malgré tout je pense sincèrement qu'il s'en sortira. Et puis notre école est très bien protégée ! Je serais un mauvais directeur si ce n'était pas le cas !
_ Directeur ? Ecole ?
_ Ah oui. Je ne vous l'ai pas encore dit. Je suis le directeur d'une prestigieuse école de magie du nom de Poudlard et je peux vous assurer que cet endroit est très bien sécurisé. Ce sera une deuxième maison pour Mr Walker. »
Lavi parut soulagé et se permit un soupire.
Puis le vieux magicien se tourna vers la brèche pour repartir, sans oublier de remercier tout le monde pour leur accueil et s'excusant de devoir partir aussi vite mais il était un homme occupé.
« Oh ! Le rappela le roux. Avant que vous ne partiez, sachez que lorsque vous chercherez Allen vous le trouverez grâce à son physique. Il a de beaux cheveux argentés et des yeux de la même couleur. Et il a malheureusement une grande cicatrice sur le visage… »
Albus s'imagina un vieillard musclé avec pleins de cicatrices partout sur le corps, le genre à faire partir les élèves en courant. Il ferait avec.
« … et il a un doux sourire amical et est très poli… ».
L'image étrange dans la tête du sorcier fut brisée et il s'imagina un homme d'un âge avancé se comportant en « papi gâteau », ce qui n'allait pas arranger non plus les choses.
« … mais quand il s'énerve il laisse ressortir son côté démoniaque et il fait très peur… »
A ce moment-là, Dumbledore décida de cesser d'essayer d'imaginer son invité et de laisser l'effet de surprise.
« Merci bien, dit-il. J'espère vous revoir bientôt. »
Et il rentra dans la brèche colorée qui se ferma quelques instants plus tard.
« Il faut prévenir les Grands Maréchaux », annonça Komui les sourcils froncés, comme si cette idée ne l'enchantait pas.
~*~0~*~
Il faisait tout le temps sombre dans le manoir. C'était devenu une habitude de fermer les rideaux pour combattre le soleil. Ce n'était pas du tout parce qu'ils le détestaient mais ils désiraient être coupés du reste du monde. Surtout lors de leurs réunions. Oui, les Noé détestaient qu'on interrompe leurs réunions. Surtout celles classées urgentes.
Et celle-ci l'était d'après Sheryl Kamelot, le Noé du Désir, l'initiateur de cette rencontre.
Sa fille, Road, l'avait supplié de lui confier avant les autres le sujet de cette réunion et malgré tout l'amour qu'il lui portait il n'avait pu se résoudre à lui dire. Cela avait été un vrai déchirement pour ce père aimant que de voir sa fille chérie boudant dans un coin, les genoux repliés contre sa poitrine, traçant au hasard de petits dessins de son doigt fin.
Ils étaient donc douze à être assis autour d'une table, Road incluse. L'absent était le Noé de la colère, tué par Kanda Yû il y a peu. On comptait aussi un nouveau, Wisely, réapparu après trente-cinq années d'absence.
« Nous sommes tous présents, déclara le Comte Millénaire avec son habituel sourire disproportionné. Nous t'écoutons Sheryl. »
Celui-ci se leva, faisant face à tous ses frères et sœurs attentifs.
« Grâce à ma collaboration en tant que ministre avec l'Administration Centrale, j'ai obtenu quelques informations disons… assez troublantes. »
Il se frotta la nuque, réfléchissant à la manière d'aborder le sujet.
« _ Il semblerait que certains de nos Akumas soient passés dans une autre dimension.
_ Hein mais c'est quoi ce bordel ?! hurla David en se levant brusquement de son siège, imité par Jasdero qui ajouta son habituel « Ouais, hi ! »
_ J'avoue que j'ai du mal à y croire, admit Lulubell qui n'avait pas cillé. Je ne sais pas ce que tu entends par une autre dimension mais ça me semble assez irréaliste. »
Le doute planait dans la pièce. Bien sûr Sheryl s'y était attendu, malgré tout, il devait à tout prix les persuader de la véracité de ses propos des akumas du Comte étaient bel et bien passés dans une autre dimension.
« _ Moi-même j'ai eu du mal à l'avaler, concéda-t-il. Mais je vous assure que c'est la vérité. D'après mes sources, un vieil homme inconnu aurait réussi à entrer au cœur même de la salle des Innocences, on ne sait comment, et leur aurait raconté comme quoi des meurtres se seraient produits dans son monde. Des meurtres dont on ne retrouve des victimes que des vêtements et des cendres. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais pour moi, ce sont les akumas les responsables. Et, vous vous en doutez, le Grand Intendant a accepté de leur venir en aide en envoyant un des exorcistes dans ce monde, sous couverture.
_ Un des exorcistes va infiltrer ce monde ? Répéta Road. Même s'il est parfaitement étranger à ce monde ? Ça me semble risqué…
_ Oui, c'est pour cela qu'ils n'en envoient qu'un seul. Les Grands Maréchaux ne changeront pas d'avis. Ainsi il n'y aura qu'un seul exorciste chargé d'éliminer la totalité des akumas présents dans ce monde. »
A ce qu'il observait sa famille maintenant le croyait, y compris les Jasdavid.
Dans son coin, le Comte réfléchissait à comment il pouvait tirer profit de cette nouvelle situation. Ce nouveau monde était une réserve à âmes encore inexplorée, cependant il ne savait pas s'il y aurait des répercussions à des interactions trop fréquentes entre les deux mondes. Il hésitait. Finalement il se dit qu'il ne pouvait laisser passer cette chance. Néanmoins il devait prendre des dispositions seul lui pouvait créer des akumas, il devait donc être sur place, et cette absence l'empêcherait d'en fabriquer ici. De plus il ne savait pas combien de temps allait lui prendre cette mission, il en vint donc à la conclusion qu'il devait économiser ses akumas dans ce monde-ci. Pour cela il faudrait qu'ils ne meurent pas, il faudrait donc les protéger. Et qui de mieux pour mener à bien cette mission importante ? Sa famille si fidèle.
« Vous allez devoir protéger les Akumas de ce monde pendant mon absence ! »
Les réactions ne se firent pas attendre. Road tomba brusquement de sa chaise avant de se jeter sur les genoux du Comte, pleurnichant et répétant qu'elle ne voulait pas, inlassablement. Son comportement tenait plus d'une enfant de huit ans que celui d'une destructrice de l'humanité. Puis ce fut au tour des Jasdavid pour se plaindre, eux répétaient sans interruption que jamais ils ne s'en chargeraient car les akumas étaient « horriblement faibles ». Pendant ce temps Sheryl avec l'aide de Tiky essayait de décrocher tant bien que mal sa petite fille des genoux du patriarche, sans succès.
« _ Allons allons, soupira le Premier Apôtre. Ce n'est pas la mer à boire non plus. Road, Jasdavid… Vous devez pouvoir tenir.
_ Mais qui vais-je torturer quand j'aurai des mauvaises notes pour mes contrôles ?
_Les humains, répondit naturellement Wisely avec un petit sourire amusé.
_ Mais si j'en ai plus ?
_ Tu iras en chercher d'autres. Road, je t'ai connue plus imaginative pour trouver des solutions.
_ Mais même ! Défendit Jasdavid. Pourquoi on doit perdre notre temps à préserver la vie de ces putains de trucs ?
_ On est en guerre, soupira Lulubell. C'est ce qu'on appelle une décision de crise.
_ Mais je veux pas ! » Gémit la Noé du Rêve.
Il fallut une bonne dizaine de minutes au Comte pour convaincre les trois enfants que c'était vital pour la réussite de leur plan. Les trois durent abdiquer à contrecœur, n'oubliant pas de lancer un regard larmoyant à leur chef qui y resta insensible.
« Au fait Sheryl, demanda Tyki. Quel exorciste est envoyé pour faire le sale boulot ? »
Son frère lui répondit tout en consolant sa fille bien aimée. Cependant le Portugais n'attendait pas une réponse aussi surprenante.
« Allen Walker », lui avait-il dit, sans émotions.
~*~0~*~
Le silence qui suivit mit Sheryl Kamelot très mal à l'aise. Il se demanda un instant s'il n'avait pas dit une grosse bêtise. Surtout lorsqu'il sentit sa fille se dégager lentement de son étreinte pour se remettre debout, les yeux perdus dans le vague et étrangement sans émotions. Il chercha instinctivement le regard de Tyki, ses deux yeux dorés n'étaient habités que par un sentiment qu'il lui était incompréhensible.
Maintenant Sheryl était sûr d'avoir dit quelque chose que son frère et sa fille n'avait pas voulu entendre.
Et même les jumeaux semblaient nerveux face à cette révélation. Les autres Noé s'étaient contentés de prendre un visage plus ou moins étonné, tout le monde ayant entendu parler d'Allen Walker – sa réputation n'était décidément plus à faire.
Par automatisme, tous les visages se tournèrent d'un même mouvement vers leur chef.
« Allen… Walker ? », Répéta-t-il, comme pour en être bien sûr.
Road grommela, les poings violemment serrés, un « Salauds d'exorcistes ! » destiné à l'ensemble de la Congrégation pour oser envoyer son cher Allen dans un monde inconnu où il avait toutes les chances de mourir.
« Tyki, annonça doucement le Comte. Je connais ton attachement pour cet exorciste. Aussi, je souhaite que tu m'accompagnes là-bas. »
Le cerveau du Noé carbura à une vitesse folle. Il s'imaginait déjà des scénarii tous plus ignobles les uns que les autres. Le Comte allait lui demander, sans aucun doute, de tuer Allen pendant qu'il créerait des Akumas. Il l'avait choisi pour calculer sa loyauté en le forçant à éliminer un être, pourtant humain, qu'il tenait en estime et qui tenait une certaine place dans son cœur trop humain pour un Noé. C'était un plan génial. Diabolique et génial. Tyki ne pouvait que serrer les poings et attendre la terrible sentence.
« Ta mission sera de protéger Allen Walker de la mort. »
La seule réaction que Tyki put avoir sans tomber dans le risible était d'écarquiller les yeux et d'ouvrir la bouche comme le ferait un poisson hors de l'eau. Il eut beau bafouiller qu'il ne comprenait pas pourquoi, le Comte choisit de garder les informations qu'il connaissait cachées. Pour lui, la vraie raison était qu'il ne pouvait se permettre de perdre la réincarnation du quatorzième, du moins pas avant qu'il ne lui ait parlé en face à face, temps pendant lequel il déciderait s'il devait liquider l'ancien traître ou le rallier à sa cause.
Il indiqua donc à un Akuma de niveau 2 de préparer leurs affaires pour leur voyage avant de disparaitre dans les couloirs sombres de leur demeure, laissant pantois ses compagnons.
« _ Tyki, chuchota Road, est-ce que ça va aller ?
_ Hum… Je… je crois que oui… Mais j'ai l'impression que le Prince a changé… Il est bizarre aujourd'hui, comme s'il avait une idée derrière la tête qu'il devait obligatoirement nous cacher. Ce n'est pas rassurant. Et pourquoi veut-il que je protège son ennemi juré ?
_ Je n'en ai aucune idée. Il faudra qu'on mène notre enquête pendant que tu seras parti. Fais-le aussi. Tu pourrais découvrir des choses en côtoyant Allen de près.
_ Découvrir des choses en le côtoyant ? Sourit le Noé, maintenant concupiscent.
_ Pervers, répliqua Road sur une légère nuance de reproche. J'espère néanmoins que tout ira bien pour toi, Tyki. Parce que toi aussi tu vas te retrouver seul dans un monde que tu ne connais pas. Tu vas nous manquer.
_ Vous aussi, soupira le portugais. Vous aussi. »
Puis il rouvrit un rideau, le soleil se couchait à l'horizon, baignant la pièce dans une lumière rougeâtre. Il plongea son regard dans ce carmin envoûtant, son sourire s'étirant en un rictus odieux.
« Je vais faire un massacre rien que pour toi Shônen. »
Voilà la fin du chapitre 1!
Vous a-t-il plu? Si vous avez des questions ou des commentaires, n'hésitez pas à me le faire savoir ;)
J'arrive plus à me souvenir comment j'ai eu cette idée de fiction. Pourtant, c'est des truc qu'on oublie pas... Je crois qu'en lisant le crossover de Jujulapetoch, j'ai eu l'envie de l'écrire mais avant ça...
Ca fait si longtemps que ça? Au point d'oublier? Ou je suis juste une fille à la mémoire de poison rouge?
Bref, à la revoyure! Et merci de votre lecture! (D'où tu fais des rimes, ordure?!) Depuis que je prends la voiture! (Avant ou après t'être pris un mur?) Allons, mon corps est pur! (T'en est vraiment sûre?) Oui, bien sûr...
