Bon voilà... Je ne sais pas trop où ça va me mener, mais c'est pas grave. Le plaisir que vous aurez à lire cette histoire suffit à mon bonheur. Toutes les critiques sont acceptées, même les menaces de morts.

J'époussetai ma robe avec nervosité. Si je n'arrivais pas à décrocher ce job, on pouvait dire que j'étais dans une sale situation. De toute façon, ce n'était pas comme si j'étais dans une bonne situation depuis que j'étais arrivé en Angleterre. Je m'étais presque enfuie de chez mes parents, ( Si vous considérez comme une fuite le fait de partir à trois heures du matin et laisser un mot sur la table ) mais je n'avais pas vraiment le choix. Si je les avais prévenus de mes projets, ils auraient cadenassés la poignée de ma chambre.

J'étais principalement venu en Angleterre pour échapper à mes parents qui voulaient à tout prix que je me case avec le superbe Mike, le parfait mari pour moi selon eux.

Non seulement Mike se fiche comme une guigne de moi, ( et d'ailleurs, j'en veux pas non plus ) mais en plus, je préfère me focaliser sur mes études. Ce qui est impossible à faire en Amérique.

Les étudiants passent leurs temps à faire des fêtes pour un oui pour un non. On peut se demander comment est-ce qu'ils obtiennent leurs diplômes à la fin de l'université.

A la sortie de l'aéroport, j'avais voulu économiser de l'argent et faire du stop plutôt que de prendre un taxi. Résultat, j'avais marché pendant deux kilomètres et était montée dans la voiture d'un gars barbu qui n'avais pas l'air d'avoir l'esprit très clair. J'avais dû redresser le volant deux ou trois fois.

Je jetai un coup d'œil à la vitrine d'un magasin de chaussures pour observer mon reflet. J'avais fait de mon mieux pour dompter ma chevelure rousse et avais mis ma plus jolie robe. Il fallait que je fasse bonne impression pour être prise.

Le poste était tous ce que j'espérais. Seulement du baby-sitting et du ménage contre le logis et le couvert. C'était juste parfait. L'homme que j'avais eu au téléphone m'avais dit qu'il aimerait que quelqu'un s'occupe de son neveu de sept ans car il voyageait beaucoup à cause de son travail.

En arrivant devant la maison, j'avoue que j'étais un peu nerveuse. J'avais déjà gardé des enfants et la plupart étaient de pures horreurs. De nos jours, les enfants ne respectent plus rien. Les parents leurs cèdent tout et ses maudits mômes n'ont aucune idée de ce qu'est la difficulté de la vie. Ils pensent que hurler est la meilleure façon d'avoir ce qu'ils veulent et deviennent ensuite des adolescents capricieux et bêtes, acro à leur téléphone portable, à la télé, ou généralement les deux. J'espérais que le neveu ne serait pas de cette trempe.

Je soupirai et appuyai sur la sonnette. Un homme ouvrit. Grand, blond, il était vêtu avec élégance et dit d'une voix calme :

« Bonjour, entrez. »

Je m'engouffrai dans ce qui se relevait être un séjour bien rangé et entretenu. L'homme me demanda de m'asseoir et demanda :

« Votre nom est...

-Jack Starbright.

-Jack ?

-Oui, Jack. Il y a un problème ? » Demandai-je d'un ton sec.

Oh non, ma vieille ne te fais passer pour une folle furieuse dès le début...

« Non. » Répondit-il indifféremment.

Il se dégageait de lui une très grande assurance comme j'avais rarement vu chez d'autres hommes. Il paraissait avoir tout vu et entendu, un de ceux qui restait professionnel en permanence. Je me demandais quel catastrophe serait en mesure de réussir à le faire paniquer. Aussitôt, sans pouvoir l'expliquer, je sentis que je pouvais lui faire confiance. Il m'expliqua tout ce qu'il y avait à savoir sur ce que je devais faire et à quoi je devais m'attendre. Sa manière de s'exprimer était claire et précise, il ne tournait pas au tour du pot. Je pus conclure qu'il avait l'habitude d'informer des gens ou de faire des rapports. Sûrement à cause de son travail. Et pour avoir une maison pareille, ça devait bien payer.

« Donc votre neveu...

-Ses parents sont morts quand il était petit. Dit-il en répondant à la question que je me posais depuis quelques temps.

-Le pauvre... D'ailleurs où est-il ?

-Sûrement dans un coin entrain de nous espionner. »

Il avait dit d'un ton tellement naturel que j'écarquillai les yeux.

« Ah ? Et... Où est-il caché en ce moment ? Demandai-je.

-Derrière la commode près de l'escalier. » Répondit-il d'une voix forte.

Aussitôt, j'entendis quelqu'un se relever et monter à l'escalier à toute vitesse pour aller s'enfermer dans une autre pièce de l'étage au-dessus.

L'homme continuai de me regarder, stoïque.

« Je vous avez dit qu'il était là. » Finit-il.

Je ne pus réprimer un rire.

« Alex est un enfant un peu spécial, pas tout à fait comme les autres. Tant mieux, car je n'ai jamais voulu qu'il le soit. Je pense que vous comprendrez vite pourquoi.

-Vous voulez dire que... Que je suis prise ?

-Évidemment que vous l'êtes. Vous êtes sûrement la meilleure personne qui est venue pour ce travail depuis le début.

-Mais on ne se parle que depuis même pas cinq minutes ! Comment pouvez-vous êtes sûr que je suis celle qu'il faut ? »

L'homme me transperça de son regard gris.

« Je suis capable de me faire un aperçu des gens très rapidement. Ca vous pose un problème ?

-N-Non. Pas le moindre, Monsieur...

-Rider.

-Quand je commence ?

-Vous pouvez venir dès demain, vers huit heures ? D'accord ?

-Très bien. Merci. »

C'était génial. J'avais réussi. J'allai pouvoir boucler le bec à mes parents. Je me levai et m'apprêtai à partir quand une petite silhouette se mit sur ma route. J'étouffai un petit cri et un sursaut.

Devant moi, se trouvait le plus mignon petit garçon que j'avais vu depuis longtemps. Il avait des cheveux blonds dorés et d'adorables yeux marrons. J'avais déjà envie de le prendre dans mes bras. Il me regardait sans bouger avec curiosité.

« Je... Je pensais que tu étais dans ta chambre ? » Demandai-je.

Il haussa les épaules comme si ça n'avait pas d'importance et dit d'un ton calme :

« J'ai changé d'avis. C'est quoi votre nom ?

-Jack.

-C'est un prénom de garçon.

-C'est un diminutif.

-De quoi ? »

Je m'agenouillai et répondis, amusée :

« Du prénom,ça-ne-te-regarde-pas. »

Le garçon n'esquissa pas le moindre sourire et déclara d'un ton très sérieux :

« Ca n'existe pas comme prénom. »

Je ris de bon cœur et me relevai. Alex avait l'air d'être spécial, effectivement.

« Je suis ta nouvelle nounou. J'espère qu'on s'entendra bien, tous les deux.

-Tu vas habiter ici, alors ?

-Oui. Tu es prêt à partager ta maison ? Le taquinai-je.

-Bah... Je m'en fiche.

-Très bien, alors. »

Je trouvai qu'Alex s'exprimait très bien pour un garçon de cet âge. Il avait l'air également plus mature. Je me retournai vers son oncle qui avait observé notre échange avec un sourire en coin. Je dis que j'étais ravie d'être venue et les saluai. En quittant la maison, je ressentais un sorte de mélange d'appréhension et d'impatience. Mon séjour en Angleterre ne serait peut-être pas si désagréable.