Akashi, seul dans le noir, se sentant attaché aux poignets, entendit la porte de la pièce où il se trouvait s'ouvrir.

"Tu es réveillé, Akashi-kun?

-Me vois-tu vraiment dormir dans cette situation?

-Mouais... À question stupide réponse idiote...

-..."

Akashi changea de position pour reposer son bras droit tiré par les chaines.

"Ça ne sert à rien... Tu te fatigues inutilement...

-Je conserve mes forces... Jusqu'à ce qu'on me détache, que voudrais-tu que je fasse de plus?

-Euh... Bonne question, tiens... Je t'ai enlevé et enfermé dans ma cave sans même savoir pourquoi... C'est un peu con quand même...

-... Et qui es-tu, premièrement?

-Oups, c'est vrai! Shinko, pour te servir!

- Connais pas. Et si tu veux me servir, détache-moi.

-Évite de tout prendre au pied de la lettre ^^'

-Évite d'abord par dire de la merde. Et détache-moi.

La jeune fille brune soupira puis s'approcha. Sans qu'Akashi n'ait le temps de comprendre ce qu'il se passait, elle s'assit sur ses genoux et se blottit contre lui avec un soupir triste.

"... J'ai déjà du mal à supporter mon poids de mes bras, alors ne vient pas rajouter le tien...

-... Hmm...

-Dois-je répéter?

-Non, j'ai compris mais comme tu t'en doute sûrement, je ne compte pas obéir. Et puis, tu risques de me tenir compagnie un moment, alors il va bien falloir t'y faire...

-J'aimerais que tu te soulèves de mes genoux."

Shinko le regarda, soupira, se leva et parti sans un mot. Il se passa 10, 20 minutes peut-être, avant qu'elle ne revienne, un plateau rempli de nourriture dans les mains. Elle saisit un tabouret et s'assit à côté d'Akashi, qui la regardait, méfiant. Elle sortit une paire de baguettes, prit un peu de riz dans le bol de porcelaine blanche et tendit le tout a Akashi. Qui garda la bouche hermétiquement close.

- Ne me dit pas que tu penses que c'est empoisonné comme même ?!

- Ça pourrait l'être et je préfère ne pas prendre de risques inutiles.

- Tu ne serais pas un peu parano sur les bords ? Bon, tant pis, j'ai plus qu'à te prouver que c'est clean, pour que tu acceptes de manger. Parce que, accessoirement, ça fait une journée entière que t'a rien avaler, et vu que tu as l'habitude de faire du sport, ton métabolisme va se dérégler.

Elle sortit une autre paire de baguettes et mangea plusieurs bouchées, avant d'e retendre une a Akashi, qui la mangea, bon gré mal gré. Il fallait qu'il reprenne des forces s'il voulait échapper à cette folle. Une fois le bol de riz fini, elle lui fit boire du thé, avant de repartir, les neurones en surchauffe.

- Qui est cette fille et qu'est-ce qu'elle peut bien me vouloir ?!

- Elle te l'a dit, je crois. Elle s'appelle Shinko et tout ce qu'elle veut de toi… ben… c'est toi.

Une autre jeune fille venait de faire son apparition, a la petite fenêtre grillagée se trouvant sur le côté de la cave.

-Moi, c'est Itaori. Ravie de te rencontrer.

-Le ravissement n'est pas partagé.

-Roh, c'est bon ! Tu comptes vraiment être chiant de cette manière tout le long ?! Et dire que j'pensais t'aider, mais en fait tu peux te brosser, puisque Môssieur Akashi, le fils du riche industriel pense pouvoir se débrouiller tout seul ! Nan, mais !

- Tu peux me faire sortir ?!

-Ah… non, c'est le seul truc que je ne puisse pas faire, désolée…

-… C'est sûr, tu m'aide beaucoup…

-… Par contre, je peux te dire des trucs sur Shinko ! Ça t'aidera sûrement pour comprendre qui elle est vraiment ! Qui sait, tu pourrais même l'apprécier !

- Je n'ai aucune envie d'apprendre à connaitre cette fille et encore moins envie de l'apprécier, si tu vois ce que je veux dire.

-… … Bon, on s'en tape, de toute façon, je ne te laisse pas le choix.

Itaori ouvrit la petite lucarne et se glissa souplement dans la pièce, permettant à Akashi de mieux la voir. Un peu plus petite que Shinko, elle avait des cheveux noirs coupés dans un carré souple et ses yeux noisette brillaient de malice.

- Détends-toi, elle ne nous surprendra pas, elle est partie dormir et elle a le sommeil lourd. Pour que tu comprennes bien la situation, il faut que je t'explique 2-3 trucs. Premièrement, a tu déjà entendu parler de « L'Affaire Hizaikahi » ?

- Oui, ma mère est avocate et elle défendait les enfants. C'était une sombre histoire de violences, viols, coups et tortures, n'est-ce pas ?

-Exact. Le 25 décembre, la police a été appelée par un homme disant qu'il venait de recevoir un message à l'aide lancé de la maison d'en face. A l'intérieur de la maison, ils ont retrouvés une quinzaines de fillettes, âgées de 8 à 13 ans, dans des états pitoyables. En tout, il y avait 13 fillettes. Cependant, au tribunal, une petite fille de 8 ans a fait savoir qu'elles n'étaient pas 13, mais 14 à avoir étés enlevées. Des recherches ont étés de nouveau faites mais la quatorzième fillette n'a pas été retrouvée. Et puis, 3 semaines plus tard, alors que la maison allait être rasée pour construire un orphelinat, une fillette est sortie. Elle était à moitié nue, le visage couvert de sang, les yeux fous, la peau sur les os. Elle a refusé toute aide venant d'un homme, et elle a même essayé de tuer un policier à l'arme blanche. Cette fille… c'était Shinko. Et l'homme qui l'a séquestré dans une cave pendant tout son enfance, qui lui a volé son innocence et sa douceur… c'était son propre père.