La surprise
Dix-huit mois, cela faisait déjà dix-huit mois que Neal était mort. Peter avait toujours beaucoup de mal à l'accepter. Il ne pouvait s'empêcher de le voir de temps en temps au bureau ou dans des lieux où ils avaient connu des moments forts ensemble.
Bien sur ce qu'il avait découvert dans le box de stockage avait ravivé une lueur d'espoir. Cependant, il l'avait vite mise de côté car espérer était aussi douloureux. Il n'avait rien dit à personne pas même à Elisabeth.
Aujourd'hui, cependant, le passé revenait frapper à la porte, par le biais d'un mail. L'expéditeur n'était autre que Sarah Ellis. Sarah qu'il n'avait pas revue depuis l'enterrement de Neal. La jeune femme avait quitté son poste pour Sterling & Bosh et s'était installé à son compte.
Pour autant qu'il le sache, elle était partie à l'autre bout de la planète. Aux dernières nouvelles, elle se trouvait en Thaïlande. En ouvrant le pli, il ne put retenir une certaine appréhension. Il n'avait jamais su et ne saurait sans doute jamais géré une femme en détresse.
A l'enterrement, il était resté prostré tout à sa propre douleur et à son chagrin. Il avait même pendant un temps repoussé Elisabeth. Puis, la vie s'était chargée de lui reparler par le petit être qui grandissant dans le ventre de cette dernière qu'il devait continuer.
Il n'était pas seul, il avait une femme et un fils merveilleux, et même si Neal était mort, la vie devait continuer. Pour honorer, la mémoire de l'homme qu'il était et en souvenir de joie de vivre qui l'habitait.
Jusqu'au dernier moment, ils avaient hésité jusqu'au dernier moment.
Flash back
Peter ne semblait pas capable de faire autre chose que de sourire. Après douze longues heures de travail, Elisabeth venait de donner naissance à un magnifique petit garçon. Malgré neuf mois d'intense réflexion, El et lui n'étaient pas parvenus à se mettre d'accord sur un patron.
Le prénom qui lui trottait dans la tête depuis qu'il avait appris qu'ils auraient un garçon, il n'avait pas osé le dire à haute voix. Par ailleurs, il ignorait quelle serait la réaction de sa femme face à ce choix.
« Pourquoi pas Neal, dit la voix assoupie d'Elisabeth.
Je… tu.
Je sais que tu y penses depuis un moment. Et je suis d'accord, c'est un bel hommage. Je pense qu'il aurait apprécié.
Il aurait surtout apprécié l'ironie de la situation et aurait fait les quatre cents coups avec le petit, lui apprenant ce qu'il savait pour nous faire tourner en bourrique, répondit Peter laissant son regard se perdre dans le lointain.
Il me manque aussi, tu sais, dit Elisabeth en posant une main réconfortante sur le bras de son mari. »
Fin du flash back
Ils étaient restés ensuite là silencieux jusqu'à ce que le bébé se rappelle à eux par des pleurs tonitruants. Il était la preuve que la vie continuait et que pour lui, il devait reprendre le dessus.
La promptitude avec laquelle Peter finit par ouvrir le courrier, envoya à terre son contenu, une lettre et 3 billets d'avion. L'écriture vive de Sarah se reconnut au premier abord.
Mes amis,
Je suis désolée de ne pas vous avoir fait parvenir des nouvelles plus tôt. On va dire qu'il faut laisser le temps au temps.
Je ne vais pas m'attarder par écrit, je souhaiterais vous inviter tous les trois à passer quelques jours chez moi le 29 avril…
Le reste de la lettre était dédié à Elisabeth. Dès le retour de cette dernière, ils parlèrent un long moment tous les deux. Ils se mirent rapidement d'accord sur le fait que l'idée était bonne. Ce serait leurs premières vacances depuis la naissance de Neal.
L'endroit que Sarah avait choisi était d'ailleurs idéal, l'Italie pour être exact la province toscane. Deux mois plus tard, ils atterrissaient donc à l'aéroport de Florence. Ils purent largement admirer la verdoyante campagne toscane tandis qu'ils roulaient en direction de la maison de Sarah.
Le petit Neal avait été très sage durant le vol dormant la majorité du temps où regardant par le hublot. Dans la voiture, c'était une autre histoire, il semblait tout exciter comme s'il sentait que quelque chose allait se produire.
La maison où Sarah s'était installée, était un peu à l'écart du village en haut d'une colline surplombant une vallée verdoyante où oliviers et vignes dominaient le paysage. A leur arrivée, Sarah se tenait sur le pas de la porte de la maison.
Elle les accueillit avec bonheur, mais tous se rendaient bien compte que sans Neal ces retrouvailles n'avaient pas la même saveur. Le passager qu'ils avaient récupéré le ressentait aussi très bien. Mozzie avait été lui aussi convié par Sarah.
Malgré sa paranoïa légendaire, le petit homme chauve avait accepté de les accompagner en Italie. Il avait fallu qu'Elisabeth lui tienne la main jusqu'à la porte d'embarquement pour éviter qu'il s'enfuie et dans l'avion c'était lui et non pas Neal qui s'était comporté comme un gosse.
Cet intermède fut interrompu par des bruits de pas se dirigeant vers l'entrée. La stupeur les cloua un instant sur place. Devant eux, se tenait un petit bonhomme qui devait avoir l'âge de Neal et dont l'identité du père ne faisait aucun doute.
Sa chevelure était celle de Sarah mais la couleur de ses yeux et les traits de son visage étaient ceux de Neal Caffrey. Peter l'attrapa au vol et le petit garçon lui fit un sourire ravageur révélant deux petites quenottes blanches.
« Sarah, pourquoi n'as-tu rien dit, dit Peter estomaqué.
Je ne…
Non, excuse-moi, je suis un idiot. Comment s'appelle-t-il ?
Peter Théodore Caffrey, dit une voix qu'ils reconnaîtraient entre mille. »
Le petit garçon tendait les bras dans la direction de la personne qui avait parlé. Un homme que tous avaient cru ne jamais revoir. Neal Caffrey se tenait devant eux en pleine forme, Peter tendit l'enfant à sa mère.
Peter et lui se donnèrent une puissante étreinte. Bien sur, il y avait encore beaucoup de chose à dire entre eux mais aujourd'hui ils étaient simplement heureux de se retrouver. Ils avaient une raison de plus pour se réjouir, ils fêtaient les uns ans du petit Peter.
Fin ou à suivre ça dépend de vous
