Il s'agit de ma seconde fanfic sur Doctor Who, toujours inachevée (pourtant commencer il y a presque un an maintenant...) mais néanmoins déjà bien entamée^^
Ces évènements se déroulent juste après la fin de "End of Time", lorsque le Maitre repousse Rassilon et disparait avec lui.
Trois protagonistes seront distinguées : le Maitre, le Docteur et un troisième personnage que j'ai inventé et qui se fait appeler la Prophétesse.
Ils seront confrontés à un mal ancien qui menace toute la création.
Le choc fut violent. J'avais utilisé le peu d'énergie qu'il me restait, je sentais ma fin toute proche. L'espace temps tremblait et basculait pour retrouver son état initial. Le décor autour de moi se troublait, défaillait pour me plonger dans l'obscurité totale. J'étais persuadé d'avoir sombré dans un sommeil d'éternité mais je me trompais...
Lorsque je repris connaissance, l'atmosphère était tiède et humide, j'humais une odeur bien particulière qui m'étais familière, elle remontait le cours de ma longue existence, dans des contrées que je ne pensais jamais retrouver, mais empruntes d'amertume. J'étais de retour sur ma très chère Gallifrey, mais étrangement je n'éprouvais aucune joie, bien qu'il fût logique que les choses prennent fin là où elles avaient commencées.
Je constatai que je me trouvais dans l'un de ses cachots lugubres, pour sûr cet aspect de Gallifrey ne m'avait pas manqué ! Me voilà maintenant prisonnier de Rassilon, comme je l'avais été malgré moi toute ma vie ! Je pensais en avoir fini avec lui mais il semblerait que je me sois fourvoyé... Je ne donnais pas cher de ce que le Président me réservait ! Surtout après ce qui venait de se passer, son ultime chance de briser le scellé était partie en poussières, à jamais. Et j'étais bloqué avec lui dans cette bulle temporelle pour son plus grand plaisir !
J'attendis de longues heures dans ce cachot, je mis ce temps à profit pour méditer sur ma situation et tout ce chemin parcourut pour en arriver là. Quelle ironie au fond ! Moi, le Maitre, je n'avais eu la maitrise de rien dans mon existence. Tout avait été calculé, planifié à l'avance, consciencieusement et patiemment. Ma vie n'avait été qu'une mise en scène grotesque. Mais tout cela n'avait plus d'importance maintenant.
J'entendis des pas se rapprochaient et un cliquetis s'enclenchait. La porte de ma cellule s'ouvrit face à moi tandis que je me tenais accroupi contre le mur levant les yeux vers la silhouette qui se dressa dans l'embrasure : Rassilon lui-même. On se fixa un moment, son regard était haineux et déterminé, plus que d'habitude. Quant au mien et bien je dirais qu'il était froid, pas totalement vide, une étincelle demeurait, provocante. Il esquissa un sourire puis se retira pour laisser entrer deux hommes qui se postèrent à mes flancs, m'agrippèrent les bras et me relevèrent pour me conduire hors de la pièce. Nous passâmes devant Rassilon, je lui offris un regard en coin tandis qu'il avait toujours son petit sourire. Bien sûr ils me conduisirent jusqu'à la salle des tortures... Je vous épargne les détails sordides de cette « petite » séance de torture, imaginez vous simplement le genre de sévices que l'on pouvait réaliser à l'époque du Moyen-âge sur Terre et amplifier les en sachant qu'un Seigneur du Temps est robuste... Bien sûr ce n'était là qu'un « amuse-gueule » pour Rassilon, les choses sérieuses auront lieu lors de la prochaine séance, mais quelqu'un d'humain n'aurait pas fait long feu au cours de cet « amuse-gueule » !
De retour dans ma cellule, je me demandai combien de temps ce jeu allait encore durer !...
Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvrit de nouveau. Ils étaient du genre vorace ! Mais qu'elle ne fut pas ma surprise lorsque je la vis, cette femme. Son visage m'était étrangement familier, un visage plus tout jeune, aux traits délicats et marqués par de lourds souvenirs. Je me rappelais maintenant, elle était présente le jour final, elle avait regardé le Docteur et quelque chose s'était produit. Mais oui, pourquoi ne l'avais-je pas remarqué à ce moment là ! C'était Elle.
« Pourquoi ? » lui demandais-je.
« Votre place n'est pas ici, il a encore besoin de vous avant que la musique ne cesse de jouer pour lui. » voilà ce qu'elle me répondit d'une voix douce emplie de tristesse.
Je la regardai d'un air interrogateur, je n'étais pas sûr de comprendre, mais je lus sur son visage la gravité et la sincérité de ses propos. Etant donné son lien avec le Docteur je ne remettais pas en doute ses raisons et la suivit lorsqu'elle me le demanda. Elle m'emmena discrètement hors de la prison. Elle savait exactement quels chemins empruntaient pour éviter de rencontrer des gardes ou quiconque. Notre parcours aboutit dans un endroit isolé où se dressait un Tardis, semblable à celui du Docteur : une cabine de police bleue foncée quasi noire. Cela n'avait rien de surprenant... Elle m'expliqua qu'il demeurait une infime connexion, une brèche de sortie et qu'avec suffisamment de puissance le Tardis pourra s'y engouffrer juste avant qu'elle ne se referme, elle avait d'ailleurs installé une batterie supplémentaires au Tardis pour lui donner suffisamment d'énergie pour traverser la brèche et me ramener sur Terre au XXIe siècle. Bien sûr après cette surcharge la batterie serait inutilisable et le Tardis pourrait subir d'importants dommages. Elle précisa également qu'elle avait dissimulé ce Tardis depuis bien longtemps, comme si mon retour sur Gallifrey était écrit, comme si elle l'avait toujours su... De même que cette brèche dont elle me parlait avait échappé à Rassilon et ses acolytes, trop secoués par leur humiliante défaite sur Terre, et puis plus aucun Tardis n'était censé fonctionner... mais celui-ci n'était pas n'importe quel Tardis !
Je regardai cette femme, sachant pertinemment ce que Rassilon lui réserverait lorsque je serais parti et que l'on découvrira ma disparition soudaine. Les soupçons se porteront obligatoirement sur elle et elle en subira les conséquences. Rassilon lui avait accordé un sursis pour avoir refusé de faire renaitre Gallifrey mais cette fois-ci il s'agissait de haute trahison, elle finirait comme tous les Seigneurs du Temps qui commettent une telle injure, le supplice d'un ange pleureur... Je ne pouvais rien pour elle, elle avait fait son choix.
« Venez avec moi », je lui proposais une dernière chance.
Elle m'offrit un regard si profond et grave : « Non, ma place est ici. C'est ainsi. »
Elle me tendit mes effets personnels : ma bague, mon laser sonique, ma montre et la clé du Tardis.
Je pris une profonde inspiration. Elle me fit un signe de la tête m'indiquant qu'il était temps je devais y aller maintenant. Je la regardai puis scruta une dernière fois ma planète patrie, c'est ainsi que je devais me la rappeler, tout comme le Docteur, une planète aux étendues sauvages entourée des montagnes enneigées et étincelantes de Soulagement et de Solitude, surplombée par un halo rougeoyant de lumière...
J'ouvris la porte du Tardis et pénétra à l'intérieur, qu'il était agréable de se retrouver dans ce vaisseau. Je refermai la porte et m'adossa quelques secondes contre cette dernière. Puis je me dirigeai vers le poste de commande et enclencha le mécanisme de propulsion traversant cette infime brèche résiduelle, le Tardis secouait dans tous les sens provoquant des mini explosions. Je sentis mes cœurs battre et ne put m'empêcher de rire. Les tambours résonnaient dans ma tête, timidement. Presque un murmure dans la nuit. Mais toujours là, toujours... Je ne les avais plus entendus sur Gallifrey mais une fois passer cette brèche ils étaient réapparus, toutefois moins forts qu'à leur habitude, un léger murmure... Je comprenais maintenant, tout était clair, ce signal dans ma tête n'était pas l'origine de ces battements. Lorsque je les avais entendus pour la première fois ils étaient venus à moi et ce n'est qu'ensuite qu'ils ont servi à Rassilon. Ils ont toujours fait parti de moi, ce n'est pas lui qui les as introduit dans ma tête, il s'en est juste servi. Le choc du retour les avaient momentanément fait taire mais la puissance de cette brèche quasi impossible à franchir les avait réveillés, c'était tellement logique ! En fin de compte toute ma vie n'était pas une farce. Pourtant je ne savais pas quoi faire désormais...
Je finis par atterrir non sans mal sur Terre. Il faudrait un petit moment pour que le Tardis s'en remette. Je me relevai et me dirigea vers la porte, appuyant mon front contre elle. Mes cœurs battaient à l'unisson de ces murmures dans ma tête... Un pressentiment m'envahissait, je redoutais de revoir le Docteur autant que je le désirais. Nous avons toujours été liés, comment nos rapports allaient-ils évoluer maintenant ?...
J'ouvris finalement la porte du Tardis, j'étais effectivement au XXIe siècle, dans cette bonne vieille ville de Londres. Je respirais l'air frais mais intoxiqué typique des villes de cette planète. Le Tardis n'avait pas atterri en plein centre ville fort heureusement bien qu'apparemment Londres n'était pas censé être ma destination finale, j'aurais en effet dû me poser à Cardiff mais les choses ayant été assez mouvementées, le Tardis avait malencontreusement dévié de sa trajectoire. Je ne m'en plaignais pas, il semblerait qu'il y ait les échos d'une brèche à Cardiff en plein centre ville, cela aurait été gênant d'apparaitre ainsi. Là au moins j'étais tranquille et ne risquait pas d'éveiller l'attention. Je me trouvais sur une colline à proximité de la ville, je n'avais qu'à faire quelques kilomètres pour l'atteindre. Je pouvais apercevoir au loin Big Ben et la Grande Roue. Je retournai à l'intérieur du Tardis, je portais encore les vêtements que l'on donnait aux prisonniers sur Gallifrey, taché de sang qui plus est. Je fis alors un tour au dressing afin de me trouver des vêtements plus XXIe siècle. J'optai finalement pour un jean noir, des chaussures de marche marron foncé, un t-shirt rouge et un sweet à capuche noir. Mes cheveux avaient conservés leur aspect décoloré obtenus lors de ma dernière « régénération ». Je revins dans la salle de contrôle, le Tardis avait pas mal souffert. Avant toute autre chose je devais engager le processus de réparation. Cela me prit deux bonnes heures à appuyer sur des boutons, me battre avec des fils et des câbles, jouer de mon laser sonique, me faufiler sous les panneaux en fer qui faisaient office de sol,... Je devais le laisser se reposer maintenant, je sortis de nouveau et verrouilla la porte derrière moi.
Ce pressentiment qui avaient serré mes cœurs à mon arrivée sur Terre revint me titiller, il allait se passer quelque chose bientôt... Depuis ma résurrection les événements prenaient des tournures étranges, qu'est-ce qui m'attendais maintenant !
Je fermis les yeux, je sentis une présence familière, celle d'un Time Lord, sans doute le Docteur, cela provenait justement de Londres. Je n'avais peut-être pas dévié de ma trajectoire par hasard, je pris alors le chemin en direction de la ville...
