Annonce: Harry Potter et le monde merveilleux de JK Rowling... J'aurais tellement souhaité que ce monde soit le mien, ma création, mon chef-d'oeuvre, mais je ne peux que rêver et créer des fanfictions. Mon monde, en effet, est beaucoup plus ennuyeux, et contient certainement bien plus de Moldus que je n'en aurais souhaités autrement.

Avertissement: tous les livres jusqu'à la Coupe de Feu, notion de maltraitance d'enfant non détaillée, ne constituant pas l'objet principal de la fic. Pas de slash. Cette fic est PG-13, et ne mérite ni moins ni plus. Si vous aimez Harry Potter, les Maraudeurs, l'action et les scénarios bien ficelés, cette fic est faite pour vous!

Résumé: l'été d'Harry est loin d'être le meilleur qu'il ait passé jusque-là. En plus des Dursley, le retour de Voldemort ne lui laisse que peu de répit. Même la meilleure volonté de ses amis est loin d'être suffisante pour le protéger des dangers qui rôdent autour de lui. Mais une chose est sûre: accepter l'affection de ceux qui l'entourent est une bonne voie... vers où, ce sera à vous de le découvrir!

Note de la traductrice : Cette fanfiction est l'une des premières que j'ai découvertes, et l'une de celles qui m'ont certainement le plus touchée. J'ai demandé à son auteure "Bored Beyond Belief" (en français dans le texte, "Ennuyée par delà toute Imagination") son accord pour la traduire en français, et je l'ai eu! Je suis ravie de pouvoir faire partager cette belle histoire, pleine de suspens et d'émotion. Bien entendu, rien ne m'appartient si ce n'est la traduction, le scénario est à l'auteur et les personnages à la Grande Dame JK Rowling! Autre petite note: Je suis plus habituée à lire les livres en anglais qu'en français, donc n'hésitez pas à me signaler si un terme magique n'est pas traduit comme la version française. Sur ce, bonne lecture...


Chapitre 1 : Privet Drive

Harry s'assit près de la fenêtre barricadée et contempla la Lune Gibeuse qui s'était levée depuis plusieurs heures déjà, enveloppant tout d'une lueur argentée. Comme chaque nuit, la vision de cet astre paisible lui faisait évoquer le professeur Lupin et l'atmosphère de Poudlard. Il plongea son regard encore plus loin dans le ciel partiellement couvert, comme pour tenter de distancer ses pensées : ses amis lui manquaient chèrement, et il aurait grandement préféré être avec son parrain actuellement plutôt que de prendre racine dans cette petite chambre informelle. Sirius... Harry s'inquiétait constamment de son sort, et il sourit faiblement en réalisant combien il était protecteur envers son parrain. Ce dernier avait fait face à tant de choses ces dernières années. Il ferma les yeux en songeant à Sirius. Il aimait à se le représenter dans le salon du professeur Lupin, assis tous deux devant un feu, plaisantant l'un l'autre. Ils avaient tellement d'années à rattraper. Il les imagina courir joyeusement ensemble, en tant que chien et loup, parcourant une forêt illuminée par la pleine lune ; les Maraudeurs étaient de retour. Libres.

Harry ouvrit ses yeux brusquement, inquiété par un bruit proche de lui. Hedwige avait atterri sur le rebord de la fenêtre, passé sa tête couleur de neige à travers les barreaux et tapait maintenant son bec contre la vitre, cherchant à attirer l'attention du garçon à l'intérieur de la chambre. Harry soupira, grimaçant lorsque ses côtes protestèrent contre le mouvement soudain. C'était la troisième fois sur plusieurs semaines qu'elle était venue avec un message, mais comme les Dursley avaient simplement et purement enfermé Harry dans sa chambre, il ne pouvait pas y faire grand-chose.

"Désolé, Hedwige. Ils ont barricadé les fenêtres, je ne peux pas t'ouvrir", chuchota Harry. Hedwige hulula et inclina sa tête comme pour apercevoir Harry à travers les petites fentes des planches qui le cachaient à sa vue. Harry sourit doucement en réponse. Même s'il ne pouvait pas avoir Hedwige avec lui, il lui était reconnaissant de sa compagnie. Elle avait passé la nuit précédente avec lui et ferait probablement de même ce soir, patientant jusqu'à l'aube pour repartir avec le message non lu. Harry espérait rester juqu'à la fin de l'été dans cette chambre. C'était réconfortant d'écouter Hedwige, de savoir qu'elle était là pour lui. Les Dursley ne l'avaient pas forcé à retourner dans le placard... pas encore du moins. Il commençait néanmoins à soupçonner qu'il y finirait avant le début de l'année scolaire. Il ne pourrait alors plus voir son amie du tout.

Harry retourna son regard vers le ciel. Une légère brume blanche s'était levée, adoucissant les dures clartés de la lune. Il pressa une main contre son front sans y réfléchir, le contact de sa paume tentant de réduire la douleur qui irradiait maintenant de la cicatrice en forme d'éclair. Son passé, sa destinée. Harry ferma les yeux, étourdi durant un moment. Il n'avait pas dormi plus de quelques heures par nuit depuis des semaines. La privation de sommeil et de nourriture lui donnait la désagréable sensation d'être aussi faible qu'un chaton. Il ne pouvait plus se tenir debout sans trembler. Les rêves le tourmentaient presque chaque nuit maintenant.

Harry prit une grande inspiration tremblante, ignorant la sueur qui perla sur son visage et sur son dos suite à ces mouvements soudains. Il ne voulait pas penser aux rêves. Il les avait ressentis bien assez tôt... Voldemort était de retour et actif comme jamais, et Harry n'avait pas besoin de la Gazette du Sorcier pour le savoir. Il assistait régulièrement à ces tristes spectacles. Moldus et sorciers ; des familles entières mouraient. Et Harry les regardait. Il ne parvenait plus à rassembler l'énergie suffisante pour pleurer, mais il savait qu'à chaque fois qu'il voyait une nouvelle personne torturée et tuée, il mourait un peu plus à l'intérieur de lui. Après tout, n'était-ce pas son sang qui avait permis à Voldemort de ressusciter ?

Harry ferma les yeux et reposa sa tête contre le mur derrière lui. Il écouta Hedwige continuer à hululer et piailler, et aurait pu jurer qu'elle tentait de le rassurer en quelque sorte. Il sourit un peu à cette pensée. Sa compagnie allégeait sa solitude.

Les choses ne s'étaient pas bien passées depuis sa quatrième année à Poudlard. Assez ironiquement, Harry devait bien admettre que les Dursley étaient maîtres dans l'art d'entretenir leur rancoeur envers lui. Mais il y avait quelque chose de plus... Quelque chose de plus sinistre. Pour Harry, il n'avait jamais été question de savoir si les Dursley l'aimaient. La réponse était évidente, et ils n'avaient pas manqué une seule occasion de le lui rappeler durant son enfance. Mais d'une certaine façon... Vernon avait franchi un pas de trop quelque part, et Harry n'arrivait à savoir quand ou comment cela s'était passé, mais le mal était fait.

Peut-être était-ce le régime de Dudley qui avait joué le rôle d'élément déclencheur. Harry avait toujours eu peur de Vernon. Il n'avait certainement jamais hésité à battre Harry par le passé, mais ce dernier n'avait jamais craint pour sa vie, et affrontait la colère de son oncle comme un orage qui se laisse emporter par les vents. Mais, désormais, la crainte avait germé en lui. À vrai dire, ses côtes douloureuses lui rappelaient constamment la fureur et la rage de Vernon, tout comme les autres contusions et coupures qu'Harry commençait à accumuler. De tout temps les Dursley avaient haï Harry, mais ils l'utilisaient néanmoins pour accomplir toutes les tâches ménagères qu'ils n'avaient pas la force - ni l'envie - de faire. Cette année pourtant, ils ne s'en étaient pas préoccupés.

Vernon avait engagé une compagnie de jardinage pour tondre la pelouse, et Pétunia cuisinait tous les repas familiaux maintenant que le régime de Dudley était suspendu pour l'été. Harry suspectait que la décision ne venait pas vraiment de la diététicienne de l'école. C'était sans doute plus la volonté de Pétunia, ne supportant plus l'horrible torture de son fils avec ces restrictions cruelles que l'école tentait de faire appliquer.

Une femme de ménage venait une fois par semaine nettoyer toutes les chambres, hormis celle d'Harry. Parfois, en l'entendant passer l'aspirateur dans le couloir, Harry devait réprimer l'envie de taper sur la porte de toutes ces forces et d'appeler à l'aide. Mais il ne savait que trop bien la futilité d'un tel acte... Il avait compris que personne ne venait. Personne ne viendrait. Ça ne servirait à rien, sinon à s'attirer plus de problèmes qu'il ne pouvait en gérer, et Harry n'avait plus d'énergie en surplus à gaspiller.

Tout ce qu'il avait à faire était de surmonter cet été. Lorsqu'il ne se présenterait pas pour la rentrée, quelqu'un viendrait. Il lui faudrait tenir bon jusque-là. Hedwige tapa encore une fois contre la fenêtre, plus fortement. Harry sursauta. Il avait dû commencer à s'endormir. 'Mauvaise idée,' se dit-il à lui-même. Il se força à se réveiller et à regarder à l'extérieur, scrutant les yeux concernés d'Hedwige.

"Désolé ma belle, j'ai dû un peu somnoler," chuchota Harry d'un ton rassurant. Hedwige commença à s'irriter, et persista à hululer. Harry fronça les sourcils.

"Qu'est-ce qu'il y a?" lui demanda-t-il. Elle détourna sa tête de la fenêtre et fixa un point vers la rue en contrebas.

Pendant un moment, il ne vit rien. Mais il sauta sur ses pieds en réalisant qu'une des ombres des environs avait bougé. Des frissons parcoururent sa colonne vertébrale et sa peau commença à picoter. Les pupilles dilatées, son visage pressé contre la fente, Harry se tint aux aguets, crispé. C'était bien ça, une ombre s'était déplacée. Et maintenant une autre l'imitait. Et encore une autre. La gorge d'Harry était tendue comme si son coeur y avait pris place. Sa baguette magique était enfermée au rez-de-chaussée dans le placard. Il devait absolument la récupérer.

Harry scruta les formes qui approchaient de la maison. Elles portaient des robes et paraissaient chuchoter l'une à l'autre. Il était clair qu'elles allaient commettre une effraction. Harry essaya de déterminer ce qu'il devrait faire. Devait-il réveiller les Dursley et tenter de les persuader d'ouvrir la porte de leur chambre? Cela lui donnerait-il une chance? Oui et non, à vrai dire. Vernon pourrait bien ouvrir la porte, mais ce serait pour le punir physiquement de les avoir réveillés. Et si les ombres étaient bien des Mangemorts comme il le suspectait, ils tueraient les Dursley qu'ils coopèrent ou non. Quelle que soit sa haine envers eux, Harry ne souhaitait pas leur mort.

Il était donc seul. Et Vernon avait posé nombre de cadenas sur sa porte. Il avait bien essayé depuis deux semaines de les déverrouiller, mais il n'avait rien de suffisamment fin et flexible pour accomplir cette tâche ardue. De plus, Vernon l'avait entendu une nuit, et Harry n'avait plus essayé depuis. Il ne parvenait pas à trouver une solution afin de sortir de sa chambre et récupérer sa baguette.

Les yeux d'Harry s'étaient habitués à l'obscurité. Cherchant un peu partout, il aperçut une longue lampe cassée dans un coin de la pièce. C'était la chose la plus proche d'un assommoir qu'il pourrait trouver. Son pied comportait une petite tablette en son milieu, désignée pour déposer une boisson, qui aiderait Harry à la porter sur son épaule. La base de la lampe, bien qu'ayant l'air moins impressionnante qu'une batte de baseball, ferait néanmoins correctement l'affaire. Il arracha l'abat-jour et traîna la lampe derrière la porte, prêt à l'abattre sur tout étranger le moment où la porte s'ouvrirait.

Harry entendit la porte de la cuisine s'ouvrir, et écouta, le souffle presque coupé par la peur, les marches craquer sous le poids des intrus. Harry pouvait percevoir des chuchotements maintenant, bien qu'il n'en distinguât pas les mots. Il souleva difficilement la lampe au-dessus de sa tête, ses bras ployant sous l'effort. Il espérait qu'ils ne s'attarderaient pas dans le hall trop longtemps.

"Alohomora," murmura la voix d'un homme. La porte s'ouvrit, et lorsque la silhouette pénétra dans la pièce Harry abattit de toutes ses forces la lampe.

"Harry?" chuchota urgemment la voix de Sirius. Oh non! Harry changea la trajectoire de la lampe à la dernière seconde, le lourd piédestal manquant de près la tête de Sirius.

"Sirius!" s'écria Harry, alors que l'homme en question bondit en arrière, clairement surpris.

"Tu l'as trouvé?" demanda Remus Lupin, entrant lui aussi dans la chambre d'Harry.

"Tu as failli me faire mourir de peur!" s'exclama véhément Harry à voix basse, riant presque de soulagement. Une troisième personne franchit le pas de la porte.

"Ils dorment tous," dit Arthur Weasley, suivant les pas du professeur Lupin. Ils se tenaient tous dans l'obscurité, Harry n'ayant allumé aucune lumière. Ce dernier se sentit trembler maintenant que la poussée d'adrénaline était passée.

"Et ils vont le rester. J'ai jeté un Sort de Sommeil, nous pouvons parler normalement," répondit le professeur Lupin.

"Alors donne-nous de la lumière, que je vois avec quoi Harry m'a presque achevé," répliqua Sirius, tentant de donner à sa voix un ton léger, bien qu'Harry y perçut nettement l'inquiétude.

"Lumos," murmura Arthur Weasley, et les trois adultes, choqués, fixèrent Harry.

"Euh, bonjour," commença Harry et il sourit légèrement. Il avait mis la lampe de côté, mais il s'appuyait maintenant dessus afin de se maintenir debout. Il fit passer son regard d'un visage à l'autre, tentant de lire les expressions qu'il y décernait.

"Oh Merlin," prononça Sirius, et Harry vit des larmes monter dans ses yeux. "Qu'est-ce qu'ils t'ont fait?" demanda-t-il en s'approchant de son filleul.

Harry essaya encore une fois de sourire, de dire quelque chose de rassurant, bien qu'il sache intuitivement qu'il ne parviendrait pas à les détendre. Il ne s'était pas observé dans un miroir depuis longtemps, et s'il jugeait de par leurs réactions, il ne devait pas avoir bonne mine. Il ne voulait même pas imaginer ce qu'ils pensaient de l'odeur de la chambre.

Remus et Arthur observaient la pièce, reconstituant ce que l'été d'Harry avait dû être. Pendant un mois il avait vécu dans cette chambre.. Arthur serra les mâchoires, rouge de colère.

"Où sont tes affaires?" demanda-t-il, avec une intensité qui surprit Harry. Il n'avait jamais vu ce côté d'Arthur Weasley. Pendant un moment, il crut que sa colère était dirigée vers lui.

"Dans le placard sous l'escalier," répondit-il. Mr Weasley hocha la tête et sortit brusquement de la chambre.

Sirius se tenait juste devant Harry maintenant et cherchait à l'approcher. Harry reconnut ses tentatives incertaines et avança pour le serrer contre lui, le soulagement et la gratitude envahissant presque totalement son coeur. Quelqu'un était venu. Il avait manqué à quelqu'un, et ce quelqu'un était venu.

Sirius répondit à l'initiative d'Harry en le prenant dans ses bras et le tenant fort. Trop fort en fait, puisque les côtes d'Harry se manifestèrent douloureusement, coupant sa respiration et faisant danser des tâches noires devant ses yeux.

"Harry?" interrogea Sirius, relâchant immédiatement le garçon tout en maintenant ses épaules fermement. Il le regarda dans les yeux, le visage anxieux: "Qu'est-ce qu'il y a?".

"Désolé. Mes côtes," tenta d'articuler Harry sans parvenir à trouver son souffle. Ses jambes lâchèrent prise et Harry regarda le sol se rapprocher bien trop vite de lui. 'Oh zut,' pensa-t-il distraitement avant de sentir Sirius le rattraper.

"J'ai sa valise," appela Arthur Weasley depuis le rez-de-chaussée.

"Il y a autre chose que tu veux prendre avec toi, Harry?" demanda Remus Lupin ; son visage neutre et indescriptible regardait Harry gisant dans les bras de Sirius.

Harry avait encore du mal à reprendre sa respiration, mais parvint à souffler "Le parquet. Sous le lit," puis ses yeux se renversèrent vers son crâne et son corps s'affaiblit entièrement lorsqu'il perdit connaissance.

À suivre...


Prochain épisode: Harry est ramené d'urgence chez certains de ses amis, et leurs réactions (et actions) ne se font pas attendre, dans le chapitre Deux: Le Terrier

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