Je reviens avec une fanfic à laquelle je réfléchis depuis quelques jours déjà. Lizzington, bien évidemment ! On ne change pas une équipe qui gagne. SPOILER SAISON 02.

Je vous laisse découvrir ce premier chapitre.

Disclaimer : Aucun personnage ne m'appartient à l'exception de ceux inventés par moi-même et je ne touche aucun argent pour mes écrits.


L'épais manteau posé sur ses épaules et ses gants de cuir ne suffisait pas à protéger le russe de ce froid hostile qui régnait, comme chaque hiver, sur Moscou et cette année, n'échappait pas à la règle à son grand désarroi. Mais ça ne serait plus qu'une question d'heures avant qu'il ne retrouve la douceur du mois de décembre qui régnait sur le territoire américain. Quelques heures… Et pourtant, cela lui paraissait être une éternité à attendre. Attendre, c'était ce qu'il faisait en cet instant sur la place rouge. Il patientait, feignant d'observer les édifices qui s'étaient hissés avec le temps et l'histoire, autour de la plus célèbre place de sa ville natale.

- « Dimitri. »

L'homme se retourna et ne put s'empêcher de sourire à l'homme qui venait de prononcer fièrement son prénom. Deux nations, deux gouvernements les séparaient et pourtant, une amitié et une confiance sans failles les unissaient dans cette guerre froide silencieuse qui perdurait dans les années. Il s'approcha de ce dernier qu'il serra dans ses bras avant d'embrasser chacune de ses joues glacées par le vent polaire qui soufflait sur son pays.

- « Je suis ravi de te voir mon vieil ami. » Dit-il avec un accent russe à peine prononcé alors qu'une fumée blanchâtre sortait d'entre ses lèvres.
- « Il en est de même pour moi. » L'ami sourit tout en posant une main sur son épaule avant d'ajouter avec plus de sérieux « On fait quelques pas. »

Dimitri acquiesça de la tête, loin d'être contre l'idée de marcher un peu pour tenter de refroidir son corps quelque peu engourdi par la fraîcheur austère de ce milieu de saison.

- « Pourquoi se rencontrer à Moscou, Dimitri alors que tu seras aux États-Unis d'ici quelques heures ? »
- « Parce que tout s'accéléra pour nous dès que j'aurai mis les pieds dans ton pays mon ami. »

Le dit ami fronça les sourcils et lui fit signe de continuer.

- « La cabale est à ma recherche depuis plusieurs semaines maintenant. Ils commencent à se douter de quelque chose. Je mets la vie de ma famille en danger.. »
- « Reste à Moscou le temps de te faire oublier. »
- « Masha a besoin de moi. Je dois la protéger. Tu comprends ? »

L'homme acquiesça de nouveau d'un simple signe de tête. Oui, il comprenait.

- « Mais pourquoi me faire venir à Moscou, Dimitri ? »
- « J'ai besoin que tu me fasses une promesse. »

Un rire jaillit de la gorge de l'ami qui ajuste son chapeau sur sa tête alors que le vent continuait de souffler fortement sur la ville russe.

- « Je n'aime pas les promesses. »
- « Tu vas devoir faire une exception. »

Devant le regard dès plus sérieux du dénommé Dimitri, l'homme fronça les sourcils et attendit patiemment la requête de son interlocuteur :

- « Tu dois protéger Masha, et cela, jusqu'à ton dernier souffle de vie. Tu dois veiller sur ma fille, même si ça met ta vie en péril Reddington. Tu dois me le promettre…. Je n'accepterai pas de perdre mon unique enfant »
- « Je te le promets Dimitri. Sur ma vie. »

Les deux amis se sourirent avec une certaine réticence, prenant peu à peu conscience de la situation dans laquelle ils se trouvaient tous deux et du réel sens de la promesse que venait de faire Raymond Reddington ce jour-là. Ils continuèrent de faire quelque pas ensemble, dans un silence presque pesant alors que la neige commença à recouvrir de nouveau, la place rouge de son épais manteau blanc…

Washington avait fini par connaître le même sort qu'outre-atlantique, laissant le mercure descendre de façon vertigineuse, contrastant avec les normales de saison qui était potentiellement attendue en cette fin de mois de décembre. Mais peu importait pour Reddington, que rien n'entachait sa bonne humeur en ce jour de veillée de Noël alors qu'il attendait avec hâte de rentrer dans sa douce maison où l'attendaient son épouse ainsi que leur fille. Il souriait déjà à la simple pensée de voir sa maison décorée de toute part, de sentir l'odeur de la dinde aux marrons qui cuisaient dans le four. Il ferma un instant les yeux alors qu'il patientait au feu rouge. Il pouvait sentir la caresse des doigts de son épouse sur son visage et pouvait entendre le rire éclatant de leur fille… Oui, il avait hâte de retrouver sa petite famille. Il accéléra lorsque le feu fut vert et continua sa route jusqu'au petit chemin reculé qui menait jusqu'à sa résidence principale. Il pouvait voir d'ici la fumée qui s'échappait de la cheminée. Mais son téléphone sonna ce fameux jour et lorsqu'il décrocha… Sa vie tout entière se chamboula… Il échangea de brèves paroles avec son interlocuteur et fit demi-tour sans prendre la peine d'embrasser une dernière fois son épouse et son enfant. Cela serait sûrement moins difficile ainsi. Il conduisit en toute hâte jusqu'à la maison de ses amis, de ses seuls et derniers amis en ce monde.

Reddington s'extirpa avec hâte de sa voiture tout, en prenant soin d'être armé lorsqu'il franchirait le seuil de la porte mais le danger n'était pas celui auquel il s'était tant attendu… Dimitri frappa une dernière fois son épouse qui tomba au sol sous les pleurs lorsqu'une détonation résonna entre ces murs. Reddington s'arrêta soudainement dans son élan, pris d'effroi devant la scène qui venait de se dérouler devant ses yeux. Son vieil ami tomba au sol, laissant son âme quittait son corps avant même qu'il n'eut le temps de prendre conscience de ce qui venait de se dérouler. Son enfant, sa fille unique âgé tout juste de quatre ans, venaient de faire feu sur celui qu'elle avait appelé « papa » des années durant et qui avait tout fait pour la protéger. Protéger… C'était ce que venait de faire à son tour l'enfant qui venait de sauver la vie de sa mère qui se précipita vers elle tout en laissant les larmes couler sur son visage meurtri par les coups de feu son époux.
Reddington rangea son arme à l'arrière de sa ceinture et s'avança lentement vers les deux femmes Rostova et se saisit de l'arme qu'il prit en sa possession avant de poser sa main dans le dos de l'agent du KGB :

- « On doit partir de là ! Maintenant ! Je m'occupe de tout. »

La jeune femme acquiesça de la tête tout en prenant la main de son enfant alors que Red s'éclipsa quelques instants pour récupérer les barils d'essence qui se trouvait dans la cave juste « au cas où » comme le disait bien souvent Dimitri. Il fit le tour de l'imposante maison, laissant couler le liquide épais sur le sol, et cela, jusqu'au seuil de la porte d'entrée avant de quitter les lieux, s'éloignant le plus possible et lança l'allumette, embrasant ainsi la résidence de la famille Rostova qui disparaissait avec les flammes.

- « Masha ?! Masha ! »

La mère criait le doux prénom de son enfant qui venait de disparaître et ce fut un regard désemparé et terrassé qu'elle posa sur la maison en flamme. Reddington ne mit pas longtemps avant de prendre conscience de ce qui était en train d'avoir lieu. L'enfant avait réussi à s'extirper de l'attention de sa mère pour retourner dans la maison qui brûlait sous les flammes ardentes. Il attrapa l'agent du KGB qui se préparait à pénétrer dans la résidence :

- « Non ! Restez-là ! »
- « C'est MA fille qui se trouve à l'intérieur Red ! »
- « J'y vais ! Si je ne suis pas revenu dans dix minutes, vous partez ! »

Sans attendre une quelconque réponse de la mère de Masha, il se précipita à l'intérieur de la maison, évitant de peu une poutre en flamme qui s'abattit non loin de lui. Cela ne l'arrêta pas dans sa course. La vie d'une enfant dépendait dorénavant de lui. Il cria son nom encore et encore jusqu'à que le mouvement d'une porte n'attire son attention. Il se stoppa dans sa course, baissant le bout de tissu qu'il avait initialement extirpé de sa poche de costume et posé sur son visage afin qu'elle puisse le reconnaître. Red se baissa à sa hauteur, tentant d'ignorer, tant bien que mal, le crépitement du feu autour de lui et de l'épaisse fumée qui enveloppait les pièces. Il se concentra uniquement sur l'enfant aux yeux bleus :

- « Masha. Viens avec moi. »
La petite fille fit un signe négatif de la tête et resserra son lapin entre ses petits bras :

- « Tu ne risques rien Masha. Je suis là. Je te protégerai. Fais-moi confiance. »

La main toujours tendue en direction de l'enfant, il ne fit aucunement attention à la poutre apparente et enflammée qui tomba sur lui. Un cri de douleur traversa la pièce, tentant de se débattre avec cet élément indomptable, puisant dans ses dernières forces alors que la fumée s'engouffrait dans sa gorge et ses poumons, l'empêchant de respirer. Il resta à terre, abandonnant. Puis l'enfant s'avança vers lui, tendant à son tour cette main qui était là pour l'aider. Il leva ses yeux clairs sur elle et la saisit en douceur.

- « Retourne dans le placard Masha… »

La petite fille le regarda durant un court instant droit dans les yeux et retourna dans le petit endroit confiné, encore à l'abri des flammes alors qu'il priait silencieusement pour qu'il puisse s'en sortir et sauve cet enfant. Après plusieurs efforts, il réussit à se dégager de la poutre, rampant sur le sol durant un instant, grimaçant de douleur puis se leva avec difficulté et se saisit de l'enfant dans ses bras. Sans savoir réellement comment, Reddington avait couru aussi vite qu'il lui était possible et sauta par l'une des fenêtres de la résidence tout en serrant, protégeant l'enfant, au creux de ses bras. Allongé au sol, il inspira profondément l'air frais tout en baissant les yeux sur la petite fille qui semblait allait pour le mieux malgré la situation. Reddington laissa reposer sa tête contre l'herbe enneigée de ce fin de mois de décembre avant que les sirènes hurlantes des pompiers ne le ramènent à la réalité. L'agent du KGB arriva en toute hâte pour serrer l'enfant dans ses bras, remerciant mainte fois, dans sa langue natale, celui qui venait de tout sacrifier pour sauver la vie de cette petite fille, et cela, jusqu'à son dernier soupir de vie…

Les jours s'accumulèrent mais, ne se ressemblaient en rien. Raymond percevait des soins réguliers par des connaissances pour panser ses brûlures qui laisseraient à vie une cicatrice sur son dos, souvenir de la fin d'une vie et du début d'un autre… Pendant ce temps-là, l'agent reprit bien vite contact avec le KGB afin de pouvoir mener à bien leur extradition jusqu'à Moscou, ce qui n'était en rien dans les plans de Reddington pour la petite fille qu'il devait protéger et surveiller.

- « Vous devez laisser Masha ici. »
- « Non. Je la ramène avec moi à Moscou. Loin de tout ça. Elle a besoin de se construire loin du meurtre de son père, de cet incendie. »

Raymond l'observait silencieusement faire les cent pas dans le petit salon de l'appartement qu'il leur avait acheté quelques jours plus tôt avant de faire entendre sa voix de nouveau :

- « Masha restera avec moi. Ne m'obligez pas à vous éliminer pour cela. »

L'agent russe lança un regard noir à celui qui se faisait appeler Red et dont la réputation n'était plus à faire depuis bien des années maintenant :

- « Vous me menacez ?! »
- « Non. Je ne fais que vous prévenir. Si vous souhaitez partir à Moscou alors allez-y. Votre valise vous attend dans le taxi qui est garé en bas de l'immeuble. Vous trouverez aussi une valise contenant un million de roubles. En échange, vous me laissez Masha et jamais, vous ne remettez les pieds dans sa vie. Pour son bien et le vôtre agent Rostova. »

Katerina posa ses yeux bleus sur la petite fille qui était appliquée dans son dessin avec toute son innocence, ignorant l'intimidation de Reddington qui souhaitait prendre soin de l'enfant sur le territoire américain et loin de l'influence néfaste que pourrait avoir sa mère. Un agent du KGB dont le mari venait de soudainement disparaître n'était en rien une vie saine pour cette petite fille qui avait déjà tant endurée.

- « J'ai fais une promesse Katerina. N'ayez crainte, je protégerai cet enfant comme si elle était mienne. » Il avala une gorgée de son verre de scotch « Partez maintenant. »

Ils échangèrent un long regard qui ne laissait aucune place aux mots puis l'agent russe embrassa sa fille tout en la serrant fortement dans ses bras et disparut après quelques mots à l'intention de Reddington qui ne prit pas la peine de répondre à cette dernière, avalant docilement son verre de scotch pure malte. Il s'avança ensuite vers l'enfant qui dessinait les flammes qui avaient ravagé sa maison et il passa une main dans sa chevelure foncée :

- « On va ôter ces vilaines images de ton esprit et une nouvelle vie t'attendra ensuite. »

Reddington déposa un baiser sur le dessus de la tête de l'enfant alors qu'une vague de nostalgie envahissait le cœur du futur criminel. Sa famille lui manquait terriblement… Mais la vie d'une enfant était entre ses mains et seulement les siennes dorénavant. Il était lié à elle par une promesse qu'il se devait de tenir.

Ce fut dans les jours à venir que la vie de Masha prit fin pour que celle d'Elizabeth ne prenne vie à son tour. Il fit appel aux meilleurs psychothérapeutes du pays pour bloquer son esprit afin qu'elle puisse se construire sur des bases saines d'une enfance douce et prometteuse auprès dudu seul homme au courant de son histoire et qui était capable de l'aimer comme sa propre fille…. Sam…

A suivre...