Il perçut une horrible et insoutenable douleur dans sa poitrine, et même absolument partout dans son corps, lorsqu'il essaya, en vain, d'ouvrir les yeux. Il ne savait ni où il était, ni ce qui lui était arrivé mais il voulait le découvrir par dessus tout. Avec un effort qu'il aurait décrit comme surhumain (il essaya de se demander si il n'était pas devenu une créature surnaturelle mais son cerveau n'était pas assez oxygéné pour de telles réflexions) il réussit à ouvrir un œil, puis juste après l'autre, la soudaine lumière éblouissante l'aveugla et il dut cligner des yeux pendant une bonne minute pour enfin apercevoir ce qui lui paraissait comme étant une chambre d'hôpital atrocement vide. Il n'aimait pas les hôpitaux, la maladie de sa mère lui avait ôter toute envie de se rendre dans cet endroit même s'il dut souvent s'y rendre pendant leurs missions pour sauver tout le monde et ne pas le moins du monde être remercier comme il en avait l'habitude.

Son esprit d'hyperactif reprit le dessus son son état physique et il commença à bouger dans tout les sens, essayant de se lever, de sortir de cet endroit, mais la douleur reprit alors une telle amplitude qu'il se rassit avant, qu'il pensait, qu'il s'évanouirait. Un plateau chuta lors de son mouvement et un bruit particulièrement atroce pour ses pauvres oreilles retentit. La porte s'ouvrit alors immédiatement sur son père, le shériff Stilinski, et Mélissa Mc Call,infirmière et mère de son meilleur ami de tous les temps (accessoirement loup-garou ). Son père le prit alors dans ses bras, heureux que son fils soit réveillé. Il se décida enfin, après une longue étreinte, de leur demander des explications :

_Que s'est-il passé ? Pourquoi je suis à l'hôpital ? Tu sais pourtant bien que je déteste les hôpitaux ! En plus de tout ça j'ai mal absolument partout, je ne savais pas que c'était possible. Et je meurs de faim, papa s'il te plaît dis moi qu'il y a quelque chose de bien gras et pas du tout bon pour la santé de cet endroit, pas du tout bien décoré en passant. Il faudra que je demande l'avis de Lydia mais elle sera sûrement d'accord avec moi pour dire que cette pièce manque cruellement de joie et de couleurs ! Mais d'ailleurs où est Lydia ? Et Scott ? Est ce qu'ils vont bien ?

Les deux adultes étaient abasourdis par le fait qu'il arrive encore a débiter un tel flot de paroles farfelues dans une situation comme celle-là. Son père tenta de le rassurer :

_ Stiles, mon dieu, mais calme toi. Tes amis vont bien ils sont dans le couloirs et attendent de tes nouvelles. Peux-tu essayer, mon garçon, de me dire la dernière chose dont tu te souviennes ?

Stiles, à cette demande, réfléchit quelques instants, il s'exclama :

_Je me rappelle ! J'étais dans ma chambre avec Scott si je me souviens bien, nous faisions des recherches sur les nouvelles aptitudes de Derek car il ne s'était rien passé depuis que nous sommes rentrés du Mexique, sauf peut être un semblant d'amabilité inhabituelle et je … j'ai eu du mal à respirer, comme une crise de panique au début puis, je ne parvenais pas à me calmer, je … j'ai sûrement dut tomber dans les pommes, une légère hyperventilation peut-être mais, il s'est vraiment passé quelque chose d'étrange là-bas.

L'infirmière prit alors la parole pour la première fois depuis le réveil de l'humain :

_Oui, Scott me fait exactement la même description. Bon ne nous inquiétons pas pour rie, tes examens devraient arriver dans la soirée. Tu devrais aller parler avec tes amis, ils sont fous d'inquiétude et n'ont pas bouger de la salle d'attente depuis hier.

Elle quitta alors la pièce, allant prévenir les adolescents impatients et laissant le père et le fils seuls pour parler. Le sheriff rassura son fils:

_ Ne t'en fais pas mon grand, tout va bien, ça va aller.

Sa voix n'était pas convaincante et manquait de se briser, le jeune garçon dans ses bras comprit que ces paroles étaient autant pour lui, que pour se convaincre lui-même de ces propos. Après cette étreinte, le sheriff se recomposa un visage joyeux et laissa place à 2 jeunes survoltés, l'ambiance se réchauffa alors. Stiles se rendit compte que ses amis n'avait pas meilleure mine que lui, il se fit alors écraser de tous les côtés par le poids de ses amis le serrant dans leur bras. Ce geste lui remonta le moral et, il oublia même pendant un court instant, l'endroit où il se trouvait.

_Stiles ! Heureusement tu vas bien ! J'était morte d'inquiétude, ne refais jamais ça tu m'as bien comprise ? Sanglota légèrement Lydia dans son cou.

Il y avait un certain malaise entre eux ces derniers temps, tout le monde le voyait bien. Avant de partir à la recherche de sa mère au fin fond du désert, Malia et Stiles comprirent qu'ils ne pourraient plus être ensemble, bien sur le jeune homme avait été triste et s'était senti seul mais il souhaitait aussi le bonheur de la jeune femme, et puis n'oublions pas une autre fille, blonde vénitienne aux yeux verts qui n'a jamais pu partir de ses pensées. Depuis ce moment là, ils s'évitaient comme la peste, de peur de se retrouver l'un en face de l'autre, de peur de faire le premier pas.

Il la serra plus fort dans ses bras, il ne supportait pas de la voir triste, et encore moins à cause de lui. Il lui dit alors ,de la voix la plus douce qu'il pouvait :

_ Eh Lydia, chut, ne t'inquiètes pas, je vais bien d'accord.

Il essaya de faire passer le plus d'émotions possible dans ses paroles, Il voulait la réconforter. Il lui prit alors la main, elle se recula et plongea ses yeux dans les magnifiques prunelles amandes de jeune homme, ce contact dura de longues minutes, aucun d'eux ne voulaient le briser. Scott qui était de l'autre côté du lit observa cette scène, souriant, se disant que ce n'était pas trop tôt. Il connaissait son meilleur ami, il savait ce qu'il éprouvait depuis toujours pour la banshee et il était heureux pour lui. Il décida d'intervenir par une légère quinte de toux volontairement indiscrète.

La bulle qui s'était alors formée entre ses deux amis éclata. L'alpha était très amusé de la situation et de l'immense gêne de ses deux amis . Après des retrouvailles très émouvantes, ils parlèrent durant plusieurs heures, une infirmière avait apporté un plateau repas à Stiles pendant cette très longue discussion . Ils parlèrent de tout, le moment de gêne avait totalement disparu et on pouvait entendre , du couloir, des rires s'élever de la chambre.

Lorsque les résultats des examens médicaux du jeune homme arrivèrent, l'ambiance était électrisée, tous étaient remplis de crainte, la crainte de perdre un ami, un fils, une âme sœur, une personne extraordinaire. Le médecin eut la plus grande peine du monde à annoncer cette nouvelle, il avait vu bon nombre de condamnés par la maladie mais ce garçon ne méritait pas ce sort, il ne méritait pas moins que le bonheur, l'amour cependant la vie en avait décidé autrement pour lui, c'était tellement injuste, tellement horrible, et il était sur le point de leur dire que leur proche, ce jeune homme plein de vie, plein d'énergie allait bientôt perdre tout ce à quoi il tenait. Il allait les briser, éteindre la lueur d'espoir à l'intérieur de chacun d'eux.

Il se ressaisit et fit son travail, ce travail qui nécessitait ces chose-là :

- Mr Stilinski, vos résultats ont soulignés une anomalie, après plus de recherches il s'avère que nous avons trouvé le problème. Il lui fallut tout le courage qu'il possédait pour finir sa phrase. Vous souffrez de ce que l'on appelle couramment une atrophie pulmonaire, c'est une maladie peu courante, il y a peu de solution qui s'offre à vous . Je suis vraiment désolé, je vous laisse et je reviendrais bientôt si avez des questions et je sais que vous en avez.

Après cette annonce, tout se passa très rapidement, les larmes, les étreintes. Le jeune malade paraissait vide, il n'y avait plus cette lueur dans ses yeux, celle qui illuminait tant de journées. Les réactions variaient avec les personnes :

Lydia était dévastée, elle venait de perdre sa meilleure amie elle ne voulait, non elle ne pouvait pas le perdre lui, elle venait seulement de se rendre compte de ce qu'elle ressentait pour lui, elle voulait profiter de lui, elle voulait passer du temps avec lui, enlacés. Lorsqu'elle apprit qu'il allait la quitter son cœur vola en éclats, elle ne pouvait pas se résigner à affronter la situation elle sortit aussitôt de la pièce, courant, pleurant toutes les larmes de son corps.

Scott mit beaucoup de temps à reprendre ses esprits, l'annonce fut comme un choc, il vit Lydia s'enfuir face au poids trop important de la tristesse, la colère. Il aurait voulu faire comme elle à ce moment, fuir, ne pas affronter le réalité, mais il se devait de soutenir son ami d'enfance, il n'allait pas le laisser tomber.

Son père était sûrement le plus dévasté, on put presque entendre son cœur se fissurer, il avait perdu sa femme et allait perdre son fils, il se demandait quelle serait sa raison de vivre après sa mort, il était l'unique chose qui le faisait avancer. C'est lui le père, c'est lui qui se doit de partir le premier. Il ne perdit pas une seconde pour prendre dans ses bras son fils tout en pleurant, il le tenait très fort en se rendant compte du peu de temps qu'ils leur restaient ensemble.

Quant au jeune concerné il ne put encaisser la nouvelle, il ne pleura pas, il ne cria pas, il se contentait seulement de caresser le dos de son père en lui disant des phrases pour le rassurer d'une voix sans couleur telles que « ça va aller », « ne t'inquiètes pas », « je suis de nature coriace » mais toute tentative d'humour ne pouvait franchir sa bouche. Il restait fort pour son père, il le devait. Il se mit à réfléchir à l'aspect comique de la situation, il avait survécu à toutes ces créatures surnaturelles, avait vaincu un démon japonais soit disant « invincible » et tout ça pour mourir d'une foutue maladie. Il y a tellement de choses qu'il n'a pas eu l'occasion de faire, tellement de bêtises qu'il n'a pas pu cacher, il s'était imaginé vieillir aux côtés de la meute, rire avec Scott, se faire plaquer contre les murs par Derek, enfin avouer son amour à Lydia...

Scott promit à son meilleur ami de retrouver Lydia le plus rapidement possible, il profita aussi de cette occasion pour laisser Stiles et son père parler au médecin pour plus de réponses. Lorsque celui-ci revint, la pièce était plongé dans un triste silence. Il n'eut pas le temps de dire un seul mot que le jeune, d'habitude si énergique, demanda fortement :

_Combien de temps ?

Tous comprirent et furent surpris devant cette question. La réponse ne tarda pas :

_ D'après les estimations données par mes collègues, de trois à six mois ...

Le médecin continua de parler d'éventuelles thérapies pouvant ralentir les effets de la maladies mais celles-ci restaient rares et affaibliraient d'autant plus le jeune garçon. Le shériff et son fils écoutait le discours aucunement rassurant d'une oreille distraite. Le jeune coupa ce discours avec assurance :

_ Je pourrais continuer à suivre les cours n'est-ce pas ? C'est ma dernière année et je veux profiter du temps qu'il me reste.

_ Stiles je ne pense pas que cela soit très raisonnable. Déclara son père, un voile de tristesse dans la voix. Le docteur expliqua longuement qu'il y aurait toujours un risque mais qu'il pouvait aller au lycée, du moins pour l'instant, et qu'il pourrait quitter l'hôpital le soir-même. Il leur donna toutes les précautions qui devaient exister sur Terre et les laissa pour finir toutes sortes de paperasse.

Pendant ce temps Scott chercha longtemps son amie, espérant qu'elle n'avait rien fait de stupide, il la trouva assise sur le lit de son meilleur ami, dans la chambre de celui-ci, elle avait enfilé un de ses pull et flottait dedans mais elle se sentait un petit peu mieux, sentir la douce odeur de Stiles lui faisait oublier quelques secondes la situation.

_ Tu n'as pas été facile à trouver tu sais.

La jeune fille ne l'avait pas vu arriver et sursauta en entendant le loup à quelques mètres d'elle.

_ Scott, je... je suis désolé je ne pouvais pas rester. Je devrais être là-bas avec lui et le soutenir, lui dire qu'il peut compter sur moi, que je... que je l'aime.

Elle termina si faiblement sa phrase que le l'alpha du se concentrer pour comprendre. Il vint s'asseoir à ses côtés et remarqua qu'elle avait commencé à pleurer doucement. Ils ne parlèrent pas, c'était un silence apaisant, chacun comprenait ce que l'autre ressentait et ils n'avaient pas besoin des mots pour ça. Le téléphone du jeune loup sonna, c'était un message de Stiles lui disant qu'il rentrerait sûrement dans la soirée alors l'alpha eut une idée, il envoya rapidement une message à son meilleur ami où il dit qu'il avait trouvé Lydia et qu'elle allait bien, enfin physiquement. Puis il se leva vivement. La banshee eut un sursaut et se demanda qu'est ce qui avait pu mettre son ami dans un tel état, elle ne dut pas attendre longtemps car il répondit presque immédiatement :

_ Stiles revient ce soir ce qui nous laisses largement le temps pour préparer quelques trucs histoire de passer un bon moment après cette journée, cela nous permettra par la même occasion de penser à d'autres choses, alors j'ai pensé à un petit repas convivial et chaleureux avec lumières, cheminée et tout ce qui va avec, alors qu'en penses-tu ?

Il avait dit tout ça d'une seule traite et le jeune fille répondit avec la même énergie :

_Je pense que c'est une super idée ! Aller, on a pas mal de travail !

Ils se mirent aussitôt à la tache, et le jeune alpha avait parfaitement raison, ils oublièrent un instant la tristesse de la nouvelle.