Cette histoire, elle me colle à la peau, elle vient de mes tripes et de mon cœur. Stiles dans cette histoire est devenu un miroir de mon reflet. C'était parti d'un rêve que j'avais fait (oui je rêve de TW ^^) j'en ai parlé avec Bruniblondi, beaucoup et ensuite... 33 pages plus tard, je vous présente le premier chapitre.
*SPOILERS SAISON 5A* *SAISON 5B VERSION PUMPKINSPY*
"MENTION DE SUPERNATURAL BEAUCOUP DE MENTIONS DE SUPERNATURAL, INTEGRATION D'UN PERSONNAGE DU FANDOM, INTEGRATION DE LA MYTHOLOGIE SPN."
** Citation de Winston Churchill, entendue dans Teen Wolf.
Bêta-readers : Bruniblondi & BunnyJack97, merci à elles, elles sont toujours présentes pour me suivre.
J'espère que cette histoire vous plaira, bonne lecture et à vos remarques!
If you're going through hell, keep going.**
1.
La porte se referma sur Scott laissant Stiles seul sous la pluie, le cœur en miettes. C'était donc ainsi que tout se terminait ? Après tout ce qu'ils avaient vécu ensemble ? Après plus de dix années de bons et loyaux services, Stiles en était rendu à être le coupable ? Juger sans même avoir l'occasion de s'expliquer.
Une profonde amertume gagna l'humain alors que la pluie redoublait d'intensité. Scott n'était-il pas supposé être son meilleur ami ? Son frère ? Celui qui devait toujours être là pour lui qu'importe les circonstances ?
Ce n'était que de la légitime-défense. Donovan a tenté de me tuer.
Stiles n'avait fait que lutter pour survivre. Il avait improvisé pour tenter de s'en sortir, c'était ce qu'il faisait toujours. Il était doué pour ça. Il était un survivant en quelque sorte. Le dernier humain de la meute. Alors pourquoi Scott ne lui accordait-il pas le bénéfice du doute ? Pourquoi Scott avait-il refusé de l'écouter ? Scott faisait confiance à tout le monde, sur tout, alors pourquoi ne croyait-il pas en lui ?
Parce que tu n'as pas aidé Donovan. Tu as choisi de le regarder mourir.
C'est quand le moteur de la jeep s'arrêta une nouvelle fois que Stiles prit conscience qu'il avait quitté la clinique vétérinaire sans s'en rendre compte. Et maintenant, même sa fidèle jeep l'abandonnait, elle était à l'image de Stiles : dévastée et rompue par le temps.
Après quelques minutes à tenter de redémarrer sa voiture, l'humain se rendit à l'évidence, il allait encore devoir bidouiller le moteur. Énervé, Stiles s'empara d'une clef à molette, prêt à intervenir quand la situation dans sa globalité le rattrapa. C'était la clef à molette avec laquelle il avait frappé Donovan. Et tout cela avait été rendu possible parce que sa jeep n'avait pas voulu démarrer.
De rage, le jeune adulte jeta la clef sur le pare-brise de la voiture avant de s'effondrer au sol. Que pouvait-il faire d'autre ?
(-)
_ Il faut vous déposer quelque part ? Demanda le dépanneur en ouvrant la porte de son camion.
_ Non, assura Stiles d'une voix rauque. Je vais me débrouiller.
_ Vous devriez faire attention, assura l'homme. Il se passe des choses bizarres depuis quelques temps à Beacon Hills. Les nuits ne sont pas sûres.
_ Ça ira, vraiment, certifia une nouvelle fois le jeune homme. Merci, mais ça ira.
_ Comme vous voudrez, répondit l'homme en haussant les épaules. Je vous ferais parvenir les papiers dès que possible. C'est dommage qu'elle vous ait lâché.
_ Ouais…
L'homme l'observa une dernière fois avant de finalement monter dans son camion laissant Stiles seul. Pourtant alors qu'il s'éloignait, à l'abri dans son véhicule, le dépanneur reporta son regard sur l'adolescent qu'il apercevait dans son rétroviseur. Seul et sous la pluie. Qu'avait-il pu arriver à ce gamin pour qu'il soit aussi anéanti ?
Stiles enfonça ses mains dans les poches de son jean, en baissant la tête tout en se mettant en route. La pluie était toujours présente même si elle s'était tarie au fil des heures, ne laissant qu'une grande humidité et une bruine désagréable. Ses vêtements étaient trempés et lui collaient à la peau et Stiles reconnaissait volontiers qu'il commençait à avoir froid. Pourtant, cette froideur l'humain l'accueillait avec plaisir, elle lui permettait de s'éclaircir l'esprit.
Stiles avait besoin de penser à l'avenir. Et à cet instant, son avenir était des plus incertains. Il ne savait pas quoi faire, ni quoi dire et encore moins par où commencer. Qu'allait-il bien pouvoir faire ? Se livrer à la police ?
Un violent frisson parcourut l'adolescent tandis qu'il tournait à l'angle d'une rue. Stiles ne voulait pas aller en prison, il n'avait fait que sauver sa peau pour l'amour du ciel ! Et Scott…Scott le… Stiles secoua la tête, préférant se sortir le loup-garou de la tête.
Stiles devait se concentrer sur quelque chose d'autre. Il devait penser à lui pour une fois, c'était l'occasion ou jamais. Stiles vivait pour les autres, il vivait presque au travers d'eux. Toujours là pour les autres, toujours là pour les aider, les écouter, les soutenir. Quand avait-il pris le temps de s'écouter lui-même ?
(-)
_ Ton père s'est absenté, sourit la standardiste en voyant Stiles pénétrer dans le commissariat.
Stiles offrit un sourire à la limite de la grimace à la standardiste avant de dépasser l'accueil pour gagner le bureau de son père. Une fois la porte refermée derrière lui, Stiles se laissa aller contre celle-ci, les yeux fermés et une profonde indécision à l'intérieur de lui.
Le jeune adulte n'avait aucune idée de ce qu'il allait réellement faire et plus important encore, Stiles n'avait pas la force d'affronter le regard de son père. Ce regard de pure déception que le shérif ne manquerait pas de poser sur lui, une fois que Stiles lui aurait confessé le meurtre de Donovan. Légitime-défense ou pas, Stiles avait ôté une vie, encore. Sur une échelle d'un à dix, Stiles en était à 90% de conneries. Il ne faisait que cela depuis des années.
Alors peut-être que le mieux qu'il pouvait faire pour son père était de partir. Stiles était un criminel, il le comprenait maintenant. Il avait tué, de nombreuses fois, des inconnus, des amis et des ennemis. Il avait du sang sur les mains. Il était impur et peut-être que c'était une des raisons qui faisait que Scott ne croyait plus en lui.
Las, l'adolescent se laissa tomber dans le fauteuil de son père en se prenant la tête entre les mains. Le shérif serait en colère, profondément en colère face à sa fuite, mais Stiles préférait vivre avec la colère de son père plutôt qu'avec sa déception.
Son téléphone portable en main, Stiles fit défiler son répertoire avant de s'arrêter sur un nom. Le doigt en suspens, l'adolescent composa un message avant de laisser tomber le smartphone sur le bureau, pour se saisir d'une feuille de papier et d'un stylo.
« Papa,
Je sais que tu ne comprendras probablement pas ma décision et que tu seras en colère contre moi et contre toi. Ne sois pas en colère contre toi. Ce n'est pas de ta faute, c'est de la mienne, entièrement de la mienne.
La vérité, c'est que ces dernières semaines, je n'ai eu cesse de te mentir, alors qu'on s'était fait la promesse de ne plus le faire. Et je sais… Je sais qu'au fond de toi, tu savais que je te mentais et que tu attendais le moment où je craquerais. C'est fait, je craque. Et je pars.
C'est plus facile pour moi de t'avouer la vérité par écrit, ainsi je n'aurais pas à affronter ton regard. J'ai déjà vu la déception dans tes yeux, quand je te mentais à propos de cette histoire de loup-garou et ça a fait mal. Ça a fait incroyablement mal de voir un tel regard et je ne veux pas le revivre. Je n'en ai pas la force.
Je ne sais pas si cette histoire de chimère n'était que la conclusion de ce que je suis réellement ou pas mais indirectement cela est lié. Tu te souviens de ma carte de bibliothèque ? Quand je t'ai dit que je l'avais perdu ? Je l'avais bien perdu oui mais pas comme tu l'imagines.
Je l'ai perdu le soir où Donovan m'a attaqué dans la bibliothèque, alors que je faisais des recherches sur les chimères et les Doctors. La jeep ne démarrait pas et j'étais énervé contre elle quand Donovan et ses capacités de chimère m'ont attaqué. Le fait est qu'en essayant de lui échapper, je me suis retrouvé dans la bibliothèque et… Et je l'ai tué Papa.
En grimpant sur l'échafaudage, il m'a suivi et… J'ai fait ce que je sais faire de mieux : survivre. Seulement je n'avais pas pensé que cela aurait de telles conséquences. Quand j'ai enlevé la goupille de l'échafaudage, je ne pensais pas qu'une barre en fer s'enfoncerait dans la poitrine de Donovan, ni même qu'il allait mourir. Je voulais juste sauver ma peau.
Mais il est mort.
Parrish a fait disparaître son corps, mais ça n'enlève pas le fait que je l'ai tué et que je m'en suis retrouvé soulagé. Soulagé parce que j'étais en vie, soulagé parce qu'il ne pourrait plus te menacer. Par moment, je me dis que le Nogitsune a laissé plus de traces en moi que je veux bien l'admettre. Que tu veux bien l'admettre.
Quand tu trouveras cette lettre, je serais déjà parti. Très loin d'ici. Je ne te dirais pas où mais sache que si la police me retrouve et m'arrête, je ne m'y opposerais pas et je ne t'en voudrais pas. Tu es un homme intègre, je sais que tu prendras la bonne décision.
J'ai laissé sur mon bureau la preuve évidente de mon crime.
Je te demande juste d'essayer de comprendre et d'essayer de trouver la force de me pardonner. Et prends soin de Malia pour moi. Elle est forte mais ces morts l'affectent plus qu'elle ne le montre. Fais attention à elle Papa, je te le demande à toi et pas à Scott. Scott est incapable de protéger les gens, je m'en rends compte maintenant.
Je t'aime Papa, ne doute jamais de ça. Jamais ! »
(-)
Stiles referma son sac de voyage, vérifia qu'il avait bien l'argent qu'il économisait depuis des années, avant de descendre les escaliers pour s'arrêter sur le palier de sa maison. Pris d'une impulsion, l'adolescent décrocha la veste de shérif de son père avant de la fourrer dans son sac. L'adolescent claqua la porte derrière lui, observa une dernière fois la maison de son enfance avant de se mettre en marche pour rejoindre la gare routière.
Sa fuite commençait par rejoindre Sacramento en bus avant de commencer un long périple en train. Trois jours de train très exactement mais cela revenait toujours moins cher que l'avion. De plus Stiles connaissait son père, il pourrait plus facilement le retrouver dans un aéroport, grâce aux contrôles de sécurité, alors que dans une gare… La foule était dense et Stiles pourrait facilement se fondre dans la masse, il y avait veillé. Il avait enfilé son sweat-shirt le plus confortable et le plus chaud. La casquette enfoncée sur sa tête lui permettrait de protéger son visage s'il devait croiser un membre des forces de l'ordre.
Stiles avait caché son téléphone portable au fond de son sac, éteint et retirée la batterie pour être certain qu'on n'arriverait pas à le localiser grâce à son smartphone. L'homme lui tendit son billet et Stiles monta dans le bus pour s'installer dans le fond.
Et au fond qu'importe si Stiles avait une terrible boule dans la gorge quand le bus démarra. Qu'importe que des larmes silencieuses coulaient sur ses joues, personne ne pouvait le voir, personne ne faisait attention à lui. La visière de sa casquette cachait son visage et son désarroi.
(-)
Courbaturé, fatigué, déphasé, Stiles descendit du train pour se retrouver sur un des quais bondés de Grand Central. L'air était assurément plus froid qu'à Beacon Hills et Stiles frissonna de froid. La fatigue n'aidait pas.
Son sac à l'épaule, le jeune homme grogna quand plusieurs personnes pressées le bousculèrent alors qu'il trainait les pieds. Stiles se sentait perdu au milieu de cette foule dans le hall de cette immense gare, de cette immense ville, qu'il ne connaissait pas.
Pourtant quand la silhouette imposante se détacha de la foule pour se diriger vers lui, Stiles sentit un profond soulagement le gagner. Stiles se sentait plus serein et en sécurité, plus en sécurité qu'il ne l'aurait pensé. La tension qu'il avait accumulée depuis cette fameuse discussion sous la pluie se relâcha et Stiles sentit ses jambes se dérober sous lui. Pourtant, l'humain se reprit et offrit un sourire sincère au loup qui le dévisageait maintenant.
_ Salut Derek, souffla Stiles avec lassitude.
Le loup hocha la tête avant de s'emparer du sac du plus jeune. Stiles se rapprocha du loup, leurs épaules se frôlant presque quand ils se mirent en marche pour quitter le hall de la gare. Derek ne questionna pas l'humain, et ne fit aucun commentaire quand la tête du plus jeune se posa sur son épaule, endormi, alors qu'ils étaient dans une rame de métro, pour se rendre au domicile du loup.
Dire qu'il avait été surpris par le sms de Stiles était un euphémisme. Mais Derek avait ressenti le malaise et la détresse de l'humain dans le court message qu'il avait reçu. Et même si Derek ignorait la raison qui avait poussé Stiles à quitter Beacon Hills, il préférait le savoir à New York avec lui, plutôt que seul dans un endroit étranger.
A suivre.
