Mot de l'auteur : Bonjour, et merci de t'attarder sur ma fan-fiction :3 (et aussi de lire ce message xD). Pour commencer, je tiens à dire que je suis nouvelle sur ce site (même si je le connait depuis longtemps, je n'ai jamais osé poster ici), alors soyez indulgent sur la mise en page, s'il vous plait. Je n'ai pas encore toutes les connaissances pour réussir une belle mise en page, mais j'apprendrais sûrement en postant :3 Ensuite, ceci est ma première fan-fiction que je poste ici, sur (j'en ai d'ailleurs écrit d'autre, mais les ai posté autre part). J'attendrais de vous des avis (qu'ils soient négatifs ou positifs, n'importe !) pour pouvoir m'aider à m'améliorer. Sur ce, je pense avoir tout dit x3

Cette fiction parlera, comme décrit dans le résumé, d'une relation ''interdite'' entre deux adolescents. Tout ça, englober dans notre monde, mais avec les personnages de One Piece :3 J'espère néanmoins que cela vous plaira !

Disclaimer : Les personnages appartiennent à Eiichiro Oda. Ren, ainsi que son père m'appartienne.

/!\ Certain personnages sont OOC /!\


Chapitre 1- Never too Late

Pdv Ren

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Mes yeux sont fermés, mes tympans vrillent aux pulsations régulières de la musique, les tonnassions me parcourent le corps, je frisonne quelque fois. Mes lèvres bougent, se remuent, mais restent silencieuses. J'aime la musique, j'aime ces sons délicats, bruyants, psychédéliques, mélancoliques et doux. Une seule note, un seul couplet, une seule chanson peut exprimer tellement de sentiments.

Je reprends mes esprits après cet instant d'inattention involontaire. Mes pupilles retrouvent la page du livre que j'avais abandonné plus tôt, trop occupée à partir dans mes égarements incompris. Je retire les écouteurs de mes oreilles pour me permettre de me concentrer sur la lecture d'un roman absurde. Pourquoi est-ce dans les écrits que les sentiments amoureux sont si exploités mais d'une imperfection sans nom ? Vraiment, je n'arriverais jamais à me mettre à la place des personnages de ce genre de livres Pourquoi tomber amoureux de son exact opposé si tout cela mène à des regrets et des larmes ?

Notre sujet en philosophie concerne les sentiments, le partage ainsi que les relations avec l'extérieur. Sujet sensible –ou exploitable-, pour moi, qui suis née d'un père français et d'une mère japonaise. Pourtant, je garde des traits bien distinct je ne ressemble pas à une asiatique. Mes yeux sont bleus et ronds, de longs cheveux blonds longent mes épaules pour s'arrêter au niveau de ma poitrine. La seule chose que je possède de ma branche maternelle est ma peau étrangement blanche, avec un revers maladif. Mais bref, je m'égare.

Ce chapitre est particulièrement difficile à comprendre pour le maîtriser, il faut connaître l'être humain, et surtout ses limites, qu'elles soient poussées à ses valeurs mélioratives, ou, son contraire, qu'elles régressent jusqu'aux valeurs péjoratives. Etre capable d'évaluer jusqu'où l'être humain est prêt à aller pour une seule personne, que ces raisons soient sentimentales, physiques, ou autres. Etre capable de faire preuve d'ouverture d'esprit, de comprendre les dires des autres et de débattre librement. Seulement, je n'arrive pas à comprendre certaine choses encore inaccessibles pour moi.

Je pose nonchalamment le livre sur le rebord de ma table de chevet. Un long soupir traverse ma gorge. Décidément, je ne comprendrais sûrement jamais rien aux sentiments.

- Ren ! hurle mon père. Viens manger, tout de suite !

Je suis victime d'un spasme incontrôlé avant d'écarquiller les yeux. Au son et à l'intonation de sa voix, je peux clairement dire qu'il a dû m'appeler plusieurs fois avant que l'information atteigne mes oreilles. Je décolle du lit pour me précipiter dans les escaliers, -que je descends à une vitesse impressionnante. J'entre timidement dans l'encadrement de la pièce, scrutant le repas sur la table. Organisé, complet et… Trop complet, en fait. Je plisse les yeux. Mon père ? Faire toute cette nourriture ? Je l'observe siffloter un air familier qui m'est familier, un sourire béat jusqu'aux oreilles. Ses mains manient la poêle avec dextérité. Sérieusement, il ne trouve pas qu'il y en a déjà assez sur la table ?

- Ah, te voilà enfin ! (il se tourne vers moi) Je t'ai appelé plusieurs fois.

- Je sais, souris-je avant de m'installer à table.

Il n'engage pas la conversation et se contente de déposer le contenu de la poêle dans mon assiette. En temps normal, il me demande toujours comment s'est passé ma journée, si les professeurs n'ont pas été barbants, ou encore si ce que je mange le midi est bon. Mais le silence résonne à travers la pièce pas un silence pesant, non, un simple silence sans importance. Un silence communicatif qui signifiait tout.

- Qu'est-ce qui te rend si joyeux ? Questionné-je, jouant avec les légumes de mon assiette.

J'observe sa réaction ses gestes se stoppent brusquement et son visage se redresse pour me faire face. Il semble analyser ma question, mot à mot, me regardant dans les yeux. De sa main libre, il se gratte nerveusement la tête.

- Ça se voit tant que ça ?

- Papa, je suis ta fille, je vois bien lorsque tu es un peu trop content, m'amusé-je.

- J'aurais voulu t'en parler plus tard dans la soirée, mais je me suis piégé moi-même (je distingue un sourire timide apparaitre sur son visage). Mais, s'il te plaît, ne t'agite pas avant que j'ai terminé. (je hoche la tête) Très bien, je vais aller droit au but Je vais me remarier.

Mon cerveau met longtemps à décortiquer la phrase lettre par lettre r, e, m, a, r, i, e, r. Le temps et l'espace m'abandonne, me quittant. Un vide émotionnel s'installe progressivement en moi. Le vide que l'on ressent lors d'une rupture, ou d'une certaine trahison. Ce genre de vide, où le cerveau envoie tellement d'informations que les sentiments nous remplissent, mais finissent par déborder. Ce genre de vide qui rend fou, qu'on ne comprend pas et qui nous submerge, lentement, jusqu'à exploser et détruire de l'intérieur.

- Je te demande pardon ?

- Ren, je t'en prie laisse-moi terminer.

- Je te demande PARDON ? bouillonné-je, me levant brusquement de la table. Tu veux recommencer après ce qu'il s'est passé avec elle !

- Ren, s'il te pl-…

- D'abord, c'est qui cette fille ? Tu la vois depuis combien de temps ? Pourquoi tu ne m'en as jamais parlé ?

- Ren. (sa voix se fait plus ferme, mais reprend vite un ton doux et rassurant) Je ne t'en ai pas parlé, puisque j'attendais le bon moment. Je sais que tu t'inquiètes pour moi, enfin… Depuis ce jour, mais je suis un adulte, tu dois te concentrer sur tes projets d'avenirs et personnels. Je la vois depuis un long moment, déjà. C'est une femme qui pourrait nous apporter beaucoup plus que ce qu'on a déjà là.

- Tu sous entends qu'elle est riche ? m'énervé-je. Tu rigoles, j'espère, dis-moi que c'est une blague. Qu'est-ce qu'une riche irait faire avec des gens comme nous ? Déjà que c'est assez dur pour toi de payer les factures à la fin du mois, c'est qu'elle veut nous prendre l'argent qui nous reste ? (je monte le ton) Qui nous serre à vivre ?

- Elle est veuve.

Une pression énorme s'abat sur mes épaules. Je me rassois, dans un silence assourdissant. Ma gorge se noue, regrettant amèrement ces mots. Je reste silencieuse un long moment. Mon père souffle, comme rassuré que je me calme.

- Ren, je sais très bien que la nouvelle te chamboule, mais mes erreurs du passé ne regardent que moi, et seulement moi. Tu sais que je regrette tout ce que j'ai fait jusqu'à maintenant, mais j'aimerais tout reprendre à zéro, avec toi, moi, nous deux et notre nouvelle famille.

Mes joues s'humidifient. Je n'arrive plus à distinguer les différents sentiments qui me submergent. Je sais juste que mes larmes perlent le long de mon visage et que je souhaite plus que tout que mon père soit enfin heureux. Je renifle, et sèche mes larmes absurdes.

- Je veux seulement que tu sois heureux.

Mes balbutiements semblent le toucher, son regard se fait plus doux et un léger sourire vient habiller son visage.

- Ren, tu es, pour l'instant, la seule bonne chose qui me soit arrivée, alors s'il te plait (il me prend doucement la main) ne me laisse pas tomber maintenant.

- Jamais, enchainé-je sans réfléchir.

- Tu sais, Rouge est une femme merveilleuse, je suis presque sûr que tu t'entendras avec elle. Et tu ne seras plus seule, puisqu'elle a trois enfants, des garçons.

L'idée que la famille s'agrandit ne me fait strictement rien. Ils ne seront pas mes frères, puisque nous ne partageons pas le même sang. Tout ce que je convoite, c'est de voir mon père heureux, comme avant. Avant que cette femme ne lui vole tout ce qu'il avait et le blesse d'une cicatrice indélébile.

- Je t'en parle ce soir, puisqu'il est prévu que vous vous rencontriez demain.

Mes paupières clignent plusieurs fois, ne cherchant sans doute pas à comprendre. Je vais rencontrer ma belle-famille ? Celle dont je viens tout juste d'apprendre l'existence ? Trop d'informations en un seul soir.

- Quoi ? paniqué-je, je devrais m'habiller comment ? Mes beaux vêtements ? Si c'est une personne riche, il faut que je fasse bonne impression, non ? Je vais devoir parler en langage soutenu ?

Il me dévisage, surpris. Ses yeux ronds me regardent interloqués. Puis, un rire au son amusé glisse entre ses lèvres.

- Sois toi-même, c'est le plus important.

J'acquiesce silencieusement. Etre moi-même ? Me connaissant, je serais timide, et rougirais à la moindre petite remarque. Cette Rouge, comment est-elle ? Grande ? Petite ? Gentille ? Simplette ? Douce ? Je me le demande bien. Sans m'en apercevoir, mes lèvres s'étirent. Je prends ma fourchette et commence à manger le contenu froid de mon assiette. Une euphorie incontrôlable s'empare alors de moi. Toutes ces questions attisent lentement ma curiosité. Au fur et à mesure de la soirée, je me suis rendue compte que je voulais rencontrer celle qui rendra mon père heureux.

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Je remets convulsivement mon tee-shirt à l'intérieur de mon pantalon, machinalement, même si celui-ci est déjà correctement mis. J'ai opté pour un bas noir, un tee-shirt blanc légèrement évasif, ainsi que des converses. Des boucles d'oreilles formant des ondulations pendent à mes oreilles et un collier simple longe mon cou. J'ai essayé de faire un minimum pour le maquillage Mes cils sont allongés grâce au mascara, et mon regard intensifié grâce au trait de crayon. Mon père me répète sans cesse que rester naturelle est le plus important, cependant, je ressens cette sensation de vouloir plaire au premier regard. Pas d'être au centre de l'attention, non, juste plaire.

Mes doigts jouent nerveusement avec mes cheveux geste récurant lorsqu'un stress quelconque m'emprisonne. Je n'écoute pas de musique, ce qui est rare lorsque je suis en trajet. Lors d'un déplacement, même court, mes écouteurs sont toujours dans une poche. La musique m'apaise et m'aide à réfléchir. Mettre les choses au clair dans ma tête, trier les informations assimilés dans la journée, qu'elles soient utiles, ou sans importance. Evidemment, je ne les ai pas pris aujourd'hui, pensant discuter avec mon père. Mais le silence prend tous les dessus. Mon père est concentré sur sa conduite, me regardant par moment. Ses doigts glissent sur le volant, mais tremblent. Comme les miens. Nous devons tous les deux avoir ce sentiment de stress intense en nous, qui nous compresse le ventre et nous noue la gorge, seulement, les raisons ne sont sûrement pas les mêmes. Le silence persiste. Mes yeux sont distraits par les formes défilantes à travers la vitre. Mon souffle se coupe. Notre voiture se trouve dans les quartiers riches de Tokyo. J'observe des maisons modernes, symétriques, organisée et élégantes. Tout ce qu'y me semblait impossible de voir, un jour. Le jardin d'une seule maison –si on peut appeler ça comme ça- doit sûrement couter plus chère que notre logement à mon père et moi. Tout cet argent me donne des nausées. Tellement de millions réunit en une seule partie de ville, si ce n'est pas pour dire milliards. L'argent que mon père mettrait toute une vie à gagner, alors qu'eux, le gagne en un mois. Décidemment, ça me met mal à l'aise, notre place n'est pas ici. Mes pupilles se baissent et regardent le sol poussiéreux de la voiture. Depuis hier, je n'ai même pas posé une seule question sur ses enfants. Ils doivent être heureux, ici, je suppose. A avoir tout ce qu'ils veulent, qu'ils ne manquent rien. Des stéréotypes plus qu'absurdes et stupides me traversent furtivement la tête. Non, ne pas juger avant d'avoir vu, l'erreur que j'ai sûrement faite avec Rouge. Le moteur se stoppe brusquement, stoppant toutes pensées. Je redresse la tête, pour me rendre compte que l'on est garé devant une maison aux luxures sans noms. Toutes les maisons que j'ai pu voir auparavant ne valent rien, comparé à celle-ci. Ma boule au ventre reprend. Je ne sais pas si tout cela est vraiment une bonne idée. Vraiment, je voudrais rentrer.

- Ne t'en fait pas, ça va bien se passer, sourit-il sortant de la voiture.

Ne réfléchis pas, Ren, ce n'est pas le moment. Ma main tremblante empoigne la poignée et ouvre doucement la porte d'une légère pression. Je sors. Mes jambes tremblent, je dois avoir l'air ridicule. Sans réfléchir, elles avancent vers mon père pour me placer à ses côtés et lui agripper le bras. Je sais qu'il me comprendra. Nous avançons vers la porte d'entrée qui se trouve un peu plus loin derrière ces pavés blancs ocres ainsi que ces haies taillées sur mesure. La pelouse est étrangement verte lumineuse. Même le gazon ici doit être cher à entretenir. De nombreux arbres et buissons sont placés ici et là pour décorer cet immense jardin. Mes oreilles sont attirées par un bruit qui me met en alerte le bruit d'une serrure. La porte s'ouvre violemment.

- S'il te plait, ne rentre pas trop tard ! tente une voix féminine depuis la maison.

Avant d'avoir une réponse précise, la porte se referme dans un claquement infernal. Je tréssaille. Des pas se dirigent en notre direction, puis des bruits de clés. Je me détache de mon père. Un homme, un adolescent. Je ne pourrais dire s'il est aussi jeune ou plus vieux que moi, même si ses traits montrent qu'il a sans doute une petite année de plus. Je le trouve grand, plus grand que moi, déjà. Des cheveux noirs et ondulé qui retombent nonchalamment sur ses joues qui sont parsemées de tâches de rousseurs. Des yeux en forme d'amendes à la couleur grisâtres nous fixent. Mes yeux papillonnent. Serait-il un fils de Rouge ?

- Bonjour, Ace, fit mon père, souriant.

Le silence lui répond. Ce prénommé Ace se contente de mettre sa veste qu'il portait à la main quelques secondes plus tôt. Son regard change subitement. Il se métamorphose en un sentiment de haine profond, une haine incompréhensible à mes yeux, que je n'arrive pas à déceler, cette haine dans les yeux, plus couramment appelé regard noir. Il passe près de moi, nous ignorant. C'est une blague ?

Mon visage affiche un faux sourire. Un moteur se met à ronronner, d'abord doucement, avant d'éclater dans un hurlement horrible pour les oreilles. Je grimace légèrement, étant sensible à cette partie. Puis, le son devient de plus en plus lointain. J'entends mon père soupirer, comme ennuyé par les évènements précédents. Il reprend sa marche vers la porte et se contente de toquer doucement, sans forcer. Une voix féminine, la même que tout à l'heure, appelle deux noms qui me sont totalement inconnus –de plus, je n'ai pas pu entendre leur phonétique, la porte donne un effet pâteux à la voix. La poignée s'abaisse, la porte s'ouvre et mon souffle se coupe.

- Colin, tu es là ! sourit cette femme, Rouge.

Mes yeux clignotent, une, deux, trois fois. Ma conscience veut que cette réalité ne soit pas vraie. Elle refuse d'accepter que cette femme, devant moi, soit devenue ma belle-mère. Son visage est fin, des taches de rousseurs sont parsemées ici et là sur ses joues. Elle possède de magnifique yeux en forment d'amendes, légèrement tombant dont la couleur ressort principalement du marron. De longues boucles blondes tombent gracieusement sur sa poitrine cachée par une longue robe blanche. Elle est grande, fine et belle. Ses lèvres affichent un grand sourire heureux, je n'ai aucun doute sur ça. Tout est parfait chez elle, calculé au millimètre près. Même sa voix aigüe et douce me semble parfaite. Je colle un peu plus mon père, gênée, non, intimidée par cette femme. Ma timidité prend toujours les dessus, sans que je ne lui demande rien. Mes yeux fixent le sol, incapable de regarder plus haut. Mes joues chauffent et prennent une teinte rougie.

- Tu dois être Ren, dit-elle doucement. Entrez, ne restez pas dehors.

Mon père n'attend pas qu'elle le répète pour poser ses pieds à l'intérieur de la maison, je lui suis, instinctivement. L'entrée donne sur le salon gigantesque. Ma bouche s'ouvre, ébahie par ce que mes pupilles aperçoivent. Je sais, je rêve, c'est un rêve. Un rêve, un rêve, un rêve. Ma conscience, encore une fois, refuse de croire cette réalité si tentante. L'entrée mène sur une immense pièce ouverte et lumineuse grâce à des baies vitrées qui entourent tout le lieu. Celles-ci donnent sur le jardin, encore plus important que celui de tout à l'heure. D'un côté, dans le salon, une table comportant huit places est placée non loin d'une cuisine, elle aussi ouverte sur le salon. De l'autre côté, l'espace vide est comblé par des canapés encerclant une télé haute définition, la dernière, et la plus chère du marché. Une table basse en verre est posée au centre de cet espace, où plusieurs plantes en tout genre résident. Un peu plus à droite, en face des braies vitrées, y résident un escalier quart tournant. Tout est blanc, organisée et atrocement propre, avec certaine touche de noir.

- Vous pouvez vous asseoir, je reviens avec quelques gâteaux.

Je la vois marcher, guillerette et chantante vers sa cuisine luxueuse dernier cri. Mon père m'incite à m'asseoir sur une chaise. Je lui obéis, me plaçant à ses côtés. Mes yeux sont constamment attirés par le mobilier et distrait par les objets qui décorent la pièce. Tout à l'air de briller, pas une seule trace d'une petite poussière. Lorsque Rouge revient, les mains pleines de petits bols –à simple vu, je dirais qu'ils sont sûrement composés de cristal. Instinctivement, mon dos se redresse et mes mains se mettent à plat sur mes cuisses. Elle dépose délicatement les récipients sur la table. Nos regards se croisent, ses lèvres s'étirent et son expression devient mystérieusement douce. Mon corps est parcouru de spasmes. Cette femme m'intimide de par sa gentillesse, mais aussi par sa beauté. Je lui rends un sourire timide avant que mes yeux ne dévient sur le sol.

- Luffy, Sabo, s'il vous plait, je ne le dirais pas deux fois ! crie-t-elle d'un ton autoritaire et ferme, mais j'y décèle une certaine douceur.

J'entends des pas se précipiter plus haut, avant d'atteindre l'escalier. Un cri plaintif vient déchirer l'ambiance calme de la maison. Je vois Rouge plaquer une main contre son visage, totalement dépassée, puis soupirer lourdement. Je me tourne, curieuse d'enfin savoir à quoi ressemble le reste de ma nouvelle famille. Un garçon, ou plutôt un homme de grande taille descend lentement les marches, un sourire fourbe et fier encré sur le visage. Ses yeux sont ronds et ses iris d'un noir profond, semblable au charbon. Des cheveux blonds et ondulés tombent négligemment sur son front. Il est vêtu d'une chemise blanche ocre et d'un jean simple. Déterminer son âge m'est impossible il semble cependant plus âgé que moi, mais ses traits fins qui entourent son visage me font légèrement douter.

- Où est Luffy ? demande Rouge, une expression neutre sur le visage, comme si c'était normal et habituel.

- Il arrive (il est pris d'un léger rire taquin).

Si je ne suis pas à la ramasse, et Dieu sait que je le suis souvent, celui-ci est donc Sabo – Luffy n'est pas encore là, j'en ai donc conclu ceci. Mes yeux refusent de quitter les escaliers, bien trop intrigués. Un garçon à l'air enfantin dévale les marches, puis glisse sur la rambarde avant de poser ses deux pieds nus sur le carrelage blanc.

- Luffy, je t'ai déjà répété de ne pas faire ça, explique doucement Rouge.

- Hein ? Ah, désolé maman, j'avais oublié.

Il se frotte la tête, comme gêné d'oublier ces petits ordres futiles, puis un rire communicatif et idiot glisse entre ses dents. Je ne peux m'empêcher de sourire en voyant son expression hilarante. Il possède des cheveux noirs et en bataille –et ça lui va plutôt bien. Son visage est simple, il me fait penser à un enfant. Des yeux ronds, aussi sombres que ceux de Sabo. Cependant, une cicatrice vient abimer sa joue gauche. Il porte un tee-shirt rouge aux manches courtes, ainsi qu'un pantacourt. Je l'observe s'approcher de nous, avec une démarche peu commune. Je refoule un rire. Ses yeux se posent sur moi. Ils papillonnent doucement, cherchant probablement une explication ou un raisonnement juste sur le fait qu'une personne comme moi soit là.

- C'est elle, Ren ? sourit-il de toutes ses dents (une expression communicative puisque j'entrevois sa mère sourire elle aussi).

- Oui, parle doucement Rouge, sous l'emprise du sourire de son fils. Allez lui dire bonjour.

Dans une sorte de spasme, je me lève, comme paniquée par les enchainements d'évènements brutaux et soudains. Il faudrait sérieusement que j'arrête de réfléchir et que j'apprenne à prendre les choses comme elles viennent. Arrêter de me focaliser sur des préjugés inutiles et sans intérêts. Encore dans mes pensées, les deux garçons viennent tour à tour me serrer la main. Mes gestes suivent instinctivement les leurs. Ren, encore une fois, tes réflexions à la con ont encore pris les dessus. Par politesse, mes lèvres s'étirent, donnant un aspect faussement heureux, puisque –et je déteste dire cela-, ce sourire n'est qu'une facette. Je me rassois, regardant furtivement mon père qui semble s'être calmé depuis notre sortie de voiture.

- En fait, commença Rouge, rompant le silence progressif, nous aimerions vous parlez d'une chose, Colin et moi.

- Que vous allez vous marier ? On le sait, maman, sourit le garçon blond (Sabo, il me semble).

- Certes. Cependant, cela va devoir impliquer une autre chose, continua mon père.

- Nous allons vivre très prochainement ici, dans cette maison, tous ensembles.

Cette annonce m'arracha le peu de conscience qu'il me restait jusque-là. Cette sensation de malaise revient, s'emparant au complet de mon être. Ce même malaise qu'hier, lorsque mon père m'a annoncé son remariage. Une chose incompréhensible et probablement sans nom compresse lentement mon estomac, lentement, se délectant de ce malaise naissant. A quoi je m'attendais, à part replonger dans ces sentiments compliqués et indescriptibles ? Je n'en sais rien. Ce moment allait, de toute façon, arriver à un moment ou un autre. Ce jour tombé de nulle part où nous allions partir de la maison. Je ravale mes sentiments, ainsi que mes larmes susceptibles de quitter mes yeux.

- Ren, c'est surtout toi qui va être concernée, me dit doucement Rouge.

Je relève les yeux en sa direction, lentement, avant de lui accorder un sourire totalement faux et surjoué. Elle semble m'observer et m'analyser. Ma gorge est nouée, un nœud de sanglot et de larmes. Ma voix n'arrive pas franchir mes lèvres, le son est comme atténué. Ren, reprends-toi.

- Je… (je me racle difficilement la gorge) Oui ?

- Je tiens tout d'abord à te dire que nous sommes désolés d'annoncer tout cela… Très tardivement. Mais, aussi, nous avons pris cette décision à deux, en essayant de penser le maximum à toi.

- Il n'y a pas de problème, ment-je, toujours ce faux sourire accroché au visage.

- (mon père reprend la parole) Ton établissement actuel sera loin d'ici à présent. Et avec Rouge, nous avons décidé de te transférer dans le lycée de Luffy et… (à son expression, il semble hésiter) Ace, le garçon de tout à l'heure.

Reprends-toi, reprends-toi, reprends-toi.

- Ce nouveau lycée te permettra d'approfondir tes études, il est le plus réputé du Japon. Rouge... S'occupera te payer les frais de ta scolarité, continua mon père. (il pose une main sur mon épaule) Tous ces changements s'opéreront d'ici une semaine.

Tous mes membres se mettent à trembler. Ma tête souffre. Mon sang tape contre mes tempes. Je vais devoir recommencer, tout, à zéro, encore une fois.


Et voilà pour ce chapitre ! En espérant que cela vous aura plu !
Petite review ?