Disclaimer : Tout l'univers et les personnages, sont la propriété exclusive de JK Rowling. Je ne fais que m'amuser à écrire sur mes personnages favoris =)

Je reprends tous les faits des livres jusqu'au tome 5 et à partir du 5, certaines choses pourront alors être changées, bien que d'autres seront gardées.

Prologue : « Just one word... Just one. »

8 Avril 1996.

« Dis-le alors. »

Il y eut un moment de silence.

Un long moment de silence alors que Remus resta sans mots dire à observer l'Auror dont le regard actuel le déstabilisait un peu, malgré toute sa bonne volonté à demeurer impassible. Un peu, en étant modeste. Il ne lui avait jamais vu le ton aussi sérieux, le regard aussi noir et cela lui était adressé, mais c'était de sa faute. De son entière faute. Lui seul en était responsable et d'office il s'en voulut. Il s'en voulu d'avoir laissé cela se faire. Il n'aurait jamais dû la laisser se rapprocher de lui ainsi, il n'aurait jamais dû se rapprocher d'elle au point qu'il s'y attache à ce point. Car c'était vrai, il s'y était attaché. Jusqu'à où il ne le savait pas, mais tout ce qu'il savait c'était qu'elle était devenue aussi importante pour lui que Sirius, que James, que Lily l'avait été pour lui. Sinon plus. Enfin il ne savait pas. C'était tellement... Tellement quoi ? Tellement différent, oui. Il tenait à elle, c'était pour cela qu'il ne souhaitait pas lui faire de mal. Il ne le pouvait pas, il ne pouvait le dire tout simplement. Il ne pouvait pas lui faire de mal. Ça, non. Il sentait son cœur battre la chamade. Il pouvait entendre chacun des battements de son cœur. Il pouvait presque entendre ce qu'ils lui soufflaient. Ils lui soufflaient de la prendre dans ses bras, de lui que ce n'était pas vrai... Ils lui soufflaient qu'il l'aimait... NON !

Non, il ne pouvait pas. Il lui était très attachée, c'était tout, il ne pouvait pas l'aimer ! Et il savait que c'était ce qu'elle attendait de lui... En lui posant cette question.. Mais non il ne pouvait pas le dire. Même s'il l'avait voulu, même s'il l'avait essayé, les mots lui seraient resté bloqués dans la gorge. Ce n'était pas pour lui ; on l'avait tellement rejeté par le passé, on lui avait toujours fait comprendre qu'il était différent, qu'il ne pouvait pas se mélanger à la « population normale », qu'il n'en avait pas le droit. Seuls James, Sirius, et quelques autres n'y faisaient pas attention. Ils étaient différents. Mais... Nymphadora était également différente. Il ne pouvait pas lui faire cela, il ne pouvait pas la sacrifier ; elle était encore jeune, elle avait toute sa vie devant elle, il l'espérait du moins. Il l'avait su dès le début... Il s'était directement – et inconsciemment – attachée à elle dès le premier regard qu'il avait échangé avec elle. Il lui avait sourit. Elle lui avait sourit. Il avait de suite su qu'ils s'entendraient bien. C'était une jeune femme adorable. Adorable, c'était la vérité. Sensible et adorable. Elle méritait quelqu'un qui puisse subvenir à ses besoins autant qu'elle en avait envie. Elle devait oublier cela, elle devait l'oublier ; il ne pouvait pas. Sans doute cela passerait-il ? Ce n'était qu'une passade, qu'un coup de foudre qui disparaîtrait avec le temps voulait-il se convaincre. Non c'était impossible, comment pouvait-on l'aimer sinon ? Il n'avait pas le droit de lui faire subir ce qu'il avait subi lui-même et ce qu'il subissait encore. Il ne le tolérerait pas... Elle était trop importante pour lui. Il n'était pas assez bien, pas assez respectable ; elle méritait autre chose ; elle méritait mieux. Mais comment le lui faire comprendre ? Il était trop vieux pour elle, trop pauvre, trop... dangereux. Ne pouvait-elle comprendre que tout ce qu'il faisait là, c'était pour elle ? Rien d'autres. C'était la vérité. C'était ce qu'il pensait être bon. Non, c'était ce qui était le mieux !

« Nymphadora... », commença t-il d'une voix hachée sans parvenir à terminer.

Il vit la jeune femme grimacer mais ne rien répondre. Elle n'aimait pas son nom certes, mais elle n'avait jamais réussi à se faire appeler Tonks par Remus. C'était trop impersonnel qu'il lui disait. Évidemment, il n'y avait qu'à lui qu'elle faisait cette exception... Parce que pour lui, il était exceptionnel, il était unique, quoiqu'il en dise. Elle s'en fichait qu'il soit pauvre, elle s'en fichait du regard des autres sur lui, elle s'en fichait des avis des autres tout simplement... C'était lui qu'elle voulait. Lui et personne d'autres. Elle l'aimait un point c'est tout et elle n'abandonnerait pas tant qu'il ne l'aurait pas admis. Mais là elle avait peur... Elle attendait toujours sa réponse...Et elle ne pouvait s'empêcher d'avoir peur. Pourquoi ne lui répondait-il pas encore ? Pourquoi la regardait-il ainsi ? Pourquoi son regard ne disait-il jamais rien ? Pourquoi il restait toujours impassible ! Son regard semblait triste... Qu'allait-il lui dire ? Lui dire qu'il était désolé ? Qu'il ne l'aimait pas... Ou que c'était impossible entre eux ? Lui dire qu'il ne l'aimait pas serait le plus difficile à accepter. Elle ne savait pas ce qu'elle ferait ; elle n'avait jamais eu l'impression d'aimer autant quelqu'un... C'était plus fort qu'une simple attraction physique, elle le savait. Non, ce n'était pas une impression ; c'était la vérité... Lentement, elle se rapprocha de lui, lui posa une main sur son bras. Comme il semblait tressaillir sous sa pression elle parut se demander s'il n'avait pas peur d'elle, pas peur de son contact mais elle ravala son sanglot. Contrôle-toi, Tonks, contrôle-toi. Elle, elle tressaillit sous ce simple contact mais ce n'était probablement pas pour la même raison pour ce qui le concernait ? Elle n'en savait rien ; il était tellement secret... Tellement incompréhensible, tellement versatile... Un jour il était proche de vous, il riait avec vous, un autre jour il redevenait distant, et presque froid... Son secret était lourd, elle le savait... Elle avait le droit de vouloir l'aider à le supporter, n'est-ce pas ? C'était ce qu'elle voulait. Du plus profond d'elle... Et peu importait le reste...

« Remus... » déglutit-elle en l'implorant presque du regard. Elle tenta d'attraper son regard mais celui-ci dérapa alors qu'il détourna volontairement les yeux. Il semblait observer par-dessus son épaule... « Donne-moi une chance... S'il te plaît. » Ses yeux brillaient d'émotion... Elle se sentait sur le bord des larmes mais mettait toute sa force à ne pas pleurer. Non, elle ne lui ferait pas ce plaisir ; elle ne pleurerait pas, pas avant du moins qu'elle soit seule. Il ne la verrait pas pleurer.

Remus tressaillit au contact de sa main sur son bras. Il chercha à fuir comme il le faisait toujours, comme il le faisait toujours quand il lui paraissait trop dur de faire quoique ce soit d'autres. C'était lâche il le savait ; il ne s'était jamais considéré comme courageux d'ailleurs... Il se demandait même pourquoi il avait été mis à Gryffondor parfois. Et si en ce moment il se détestait, c'était en grande partie car à la façon dont les yeux de Tonks brillaient, c'était assurément qu'elle se retenait de pleurer. C'est pour cette raison précise qu'il détourna les yeux, qu'il ne put garder son regard dans le sien. Il ne voulait pas la voir pleurer, il ne voulait pas la voir pleurer à cause de lui. Cela ne venait que confirmer ce qu'il pensait... A savoir qu'il ne la méritait pas, qu'elle méritait bien mieux. Il ne méritait rien. Il avait déjà trop attendu de la vie... Elle lui avait donné des amis. Il n'avait pas le droit d'espérer avoir davantage.

« Nymphadora, je suis désolé... »

Il posa son autre main sur le bras de la jeune femme et l'enleva doucement. Elle ne fit rien pour le retenir. Il la sentait au bord des nerfs, il savait qu'il n'aurait pas dû partir, il savait qu'il aurait dû la réconforter mais il ne s'en sentait pas la force. Pas ce soir, pas ce soir, se répéta t-il. Il se sentait bien trop vulnérable et la pleine lune était qui plus est dans seulement deux jours. Il était fatigué, vraiment fatigué ce soir. Il ne savait plus rien. Son cœur lui disait quelque chose, quelque chose qu'il s'efforçait d'ignorer, son esprit disait le contraire. Il en avait juste assez de cette lutte, il voulait tout arrêter. Et il savait que c'était son esprit qui avait raison. Il le savait ; ça ne pouvait pas être autrement. Lentement, il laissa son bras retomber à son côté...

Et il s'enfuit. Littéralement. Le cœur gros cependant. Il ne se retourna pas de peur de voir qu'il laissait une Nymphadora Tonks en larmes. Il savait qu'il ne s'en sentait pas capable de le voir, de le supporter. Il était un monstre, il le savait. Plus même en ce moment qu'à aucun autre. Il le savait, mais ne pouvait tout simplement... Elle devait le comprendre. Il était un monstre oui, elle devait le comprendre ; elle devait comprendre cela. Le fait qu'il s'enfuyait ainsi, c'était pour la protéger. La protéger du monstre qu'il était. Il sortit du 12, Square Grimmaurd. Il faisait nuit noire. Il marcha longtemps au hasard, sans guère regarder où il allait. A vrai dire il n'avait que faire réellement de voir où il se dirigeait... La seule maison qu'il n'avait jamais à l'heure actuelle, c'était au 12, Square Grimmaurd qu'elle se trouvait ; et c'était cet endroit qu'il venait de quitter ce soir-là. Il se sentait vulnérable au-dehors, bien qu'il avait prit l'habitude de montrer le contraire ; et il se sentait tout autant vulnérable au Square Grimmaurd... Vulnérable en présence de Tonks. Vulnérable. Et il n'aimait pas cela... Enfin, non pas qu'il n'aimait pas cela mais il c'était une chose qu'il s'interdisait... C'était quelque chose qu'il n'aimait pas, qui ne le mettait pas à l'aise. Plus de temps il passait là, plus il avait l'impression que la jeune femme parvenait à le toucher intérieurement... C'était cela qu'il sentait comme danger.

Un danger pour elle. Il devait se montrer le plus fort des deux... Quitte à ce que cela lui fasse mal, quitte à ce qu'elle le déteste, mais elle devait comprendre... Il se sentit tressaillir... Détester ? Oh non, il ne voulait pas cela, non, non, non ! Oh que tout était compliqué ! Ce n'était pas ce qu'il voulait. Il voulait qu'elle comprenne qu'elle ne devait se construire aucune illusions sur lui, mais il ne voulait pas qu'elle le déteste... A cette seule pensée, son cœur se serra à lui en faire mal. Mais qu'avait-il fait...? Que faisait-il donc ? Il s'immobilisa et pendant un moment il faillit faire demi-tour... Retourner auprès d'elle, la prendre dans ses bras, la réconforter... Et lui parler. Lui expliquer. Peut-être qu'il parviendrait à la convaincre ? Même s'il ne le croyait pas. Finalement, il resta sur place pendant longtemps... Il n'osait bouger. Non, mieux valait qu'il la laisse seule. Elle ne voudrait sans doute pas lui parler... Pas après cela. Et si elle pleurait, il ne sentait pas capable de le supporter... Et elle ne voudrait certainement pas qu'il assiste à cela. C'était trop privé. Il n'avait pas le droit d'entrer dans sa vie et certainement pas ainsi. Non il n'avait pas le droit.

Il remonta le col de sa cape autour de son cou. Il enfonça les mains profondément dans ses poches. D'un pas lent ensuite, il rentra lentement chez lui...

Chez lui...