Je sens une émotion m'envahir devant cette beauté qui s'offre à moi.
Les couleurs se mélangent avec une harmonie parfaite: du blanc, du jaune, du bleu, du rose… un peintre n'aurait pas fait mieux.
Je n'ai jamais vu une lumière aussi douce, elle m'apaise, je me sens bien.
Par moment mes yeux me trahissent, ils deviennent humides, mais cette fois-ci je ne pleure pas de tristesse, je pleure car je suis émerveillé par cette immensité. Mes larmes sont à l'image de ce que je ressens à cet instant: un bien être intérieur.
Je ne sens plus mon corps, je suis transparent, je suis ému de voir cette terre si belle, si sage, si pure, plus rien ne compte pour moi, je suis seul face à cet horizon qui m'appelle…
Je n'imaginais pas toucher d'aussi prêt le ciel, j'y suis, j'ai rejoint ce monde d'où personne ne revient. Je pourrais presque toucher les nuages.
Devant cette vue qui n'en finit pas, je pense à toi, au son de ta voix qui résonne encore dans mon esprit, je revois ton visage marqué par les épreuves de la vie, tes sourires lorsque je te faisais rire, tes yeux qui s'abandonnaient dans les miens, ta main que j'ai voulu serrer si souvent, ta peau aussi douce que celle d'un enfant.
Les heures passent et je suis toujours là, au milieu des nuages, le soleil qui réchauffait mon visage, commence à descendre de plus en plus, il va me quitter, me laissant au fur et à mesure dans cette pénombre qui auparavant m'angoissait mais cette fois-ci je n'ai pas peur. Le choix que j'ai fait est le mien, j'en suis le seul responsable, j'ai tourné le dos au passé, je ne ressens plus ce poids sur mon cœur.
Je me rapproche de plus en plus des lumières qui progressivement commencent à me sortir de cet état de légèreté.
Je marche un long moment pour me diriger vers la sortie, je me demande si tu vas être là, j'y crois mais vu les souffrances que je t'ai malheureusement fait subir, je doute et je ne t'en voudrais pas si tu ne viens pas me chercher. Ce couloir me semble interminable puis au loin je vois ta silhouette, je reprends espoir.
Tu me tournes le dos, il y a beaucoup de monde mais je ne vois que toi. Si tu es là c'est que tu tiens à moi.
Je me rapproche de plus en plus, je pourrais presque te toucher, tu te retournes… comme si tu avais senti ma présence.
Nous voilà enfin face à face. Tu essais d'empêcher tes larmes mais elles roulent sur tes joues comme des billes de lumière.
Je n'ai pas envie de parler, de toute façon nous nous sommes déjà tout dit, j'ai juste besoin de te serrer dans mes bras, de te transmettre toute cette énergie que j'ai retrouvé.
Je n'ai pas envie d'attendre plus longtemps, nous sommes enlacés l'un contre l'un, tu pleures encore mais je sais que tes larmes sont celles du pardon.
Sans dire un mot, nos deux silhouettes s'enfoncent dans la nuit, nous partons dans la même direction, la page est définitivement tournée, il ne nous reste plus qu'à en écrire une autre… ensemble.
FIN
