Salut,

Me revoilà, encore! Donc voici la seconde fic HP x LM que j'ai promis ^^ A priori, cette fic devrai être plus longue que la première que je viens de poster, entre 10 et 20 chapitres. Elle est aussi beaucoup plus sombre que l'autre.

Avant de continuer:

- Harry Potter et ses personnages ne m'appartiennent pas. Je ne fais que les emprunter pour satisfaire mon imagination débridée et, ce, à but non lucratif.

- C'est bien un HP x LM, donc inévitablement une relation amoureuse entre hommes donc homophobes, halte, cette fic n'est pas pour vous!

- Cette fic va comprendre des scènes de sexe assez explicite donc si cela vous rebute, passez votre chemin.

- Pour ce qui est de la mention FemLucius, tout d'abord, oui vous avez bien lu. Et oui, dans la fic précédente c'est aussi un FemLucius mais la comparaison s'arrête là.

- Cette fic va comprendre une scène de viol mais je ne vais pas être trop explicite parce que moi-même je n'aime pas trop ce genre de choses, donc je vais en parler mais sans rentrer dans les détails.

Sur ce, bonne lecture à tous!

~ Lucinda Malfoy ~

Chapitre 1:

L'enfer existe en enfer

.oooO°Oooo.

- Et vous êtes sûr de ce que vous dites, Lucius?

- Bien entendu, répondit le blond, agacé que sa parole soit mise en doute. J'ai vu l'affaire se dérouler sous mes yeux.

- Voilà qui est bien embêtant.

- Je ne vous le fait pas dire.

Albus resta plongé dans ses pensées. Ce que venait de lui annoncer Lucius Malfoy était plus qu'embêtant, c'était un vrai coup dur. Andrew McAlester était mort depuis une bonne semaine. Hors c'était bien Andrew McAlester, responsable de la direction générale de la régulation des créatures magiques au ministère, qui avait donné une interview à la Gazette des Sorciers deux jours plus tôt. Il n'était plus besoin de se demander à présent pourquoi cet homme d'habitude modéré et tolérant avait soudain lancé un discours plus que virulent à l'encontre des créatures magiques dites 'hybrides'.

Ce cher McAlester avait été pris par l'ennemi il y a de cela quelques jours. Il avait été menacé et torturé. Et finalement exécuté face à son refus de coopérer avec le Seigneur des Ténèbres. Depuis, comme cela se produisait souvent dans ce genre de cas, McAlester avait été remplacé par un mangemort qui, aidé de Polynectar, se faisait passer pour lui aux yeux de tous.

Nul doute que l'allocution faite en son nom allait mettre le feu aux poudres parmi les créatures magiques visées par les propos du faux McAlester. Le ministre de la magie n'étant pas très en faveur de cette partie de la population sorcière, le remplaçant d'Andrew McAlester n'aura eu aucun mal à convaincre le ministère de prendre un nouveau tournant dans sa politique de régulation des créatures magiques. Cette population en colère était du pain béni pour Voldemort qui allait trouver là de la chair à canon pour mener sa guerre.

- Savez-vous qui remplace McAlester au ministère?

- Stan Truman.

- Bien. Je pense qu'il n'y a plus rien à faire pour rattraper les dégâts causés par Truman. Tout ce que nous pouvons faire c'est l'empêcher d'aggraver les choses.

-Je vois.

Il n'y avait rien d'autre à dire. Dans peu de temps, des aurors découvriraient le corps sans vie de Stan Truman, mangemort reconnu, dans les draps d'Andrew McAlester. Bien entendu, Fudge, comprenant la supercherie dont il aura été la victime, étouffera l'affaire. Le lendemain, la mort brutale de McAlester sera annoncée. Fudge annoncera que cette tragédie ne peut qu'encourager le ministère à poursuivre le combat de McAlester, ou quelque chose du genre. Dans un même temps, la mort de Truman, abattu par des aurors, conforterait le ministère auprès de la population sorcière. Personne ne saura la vérité, Fudge gardera son honneur et Voldemort aura ses hybrides en colère.

- Voldemort prépare-t-il autre chose au ministère? Demanda Albus.

- Pas que je sache, professeur. Pour le moment il semble plus concentré sur la recherche d'Harry Potter. Autant vous dire que le garçon ne doit pas mettre un pied à Poudlard, l'école est complètement verrouillée. On parle de Carrow pour vous remplacer à la direction de l'école.

- Je sais. J'en ai déjà parlé à Harry. Il sait qu'il ne pourra pas reprendre ses études cette année.

- J'ai entendu dire que vous l'aviez mis en sécurité.

- Oui. Le 4 Privet Drive a été évacué dès que j'ai été destitué de mes fonctions de directeur de Poudlard. Je me doutais bien qu'après m'avoir mis hors course, la prochaine étape pour le ministère était de mettre la main sur Harry.

- Je suppose qu'ils sont tous au QG.

- Non, s'amusa le vieil homme. Je crains que la famille d'Harry, les Dursley, ait quelques difficultés avec le monde magique. Ils ont été mis en lieux sûr et leurs identités modifiées.

- Vous voulez dire que… vous avez laissé pendant des années l'Elu du monde sorcier avec des gens qui ne supportent pas les dits sorciers? Demanda Lucius complètement effaré.

- Les Dursley étaient les tuteurs légaux d'Harry jusqu'à sa majorité. Ce ne sont très certainement pas des gens parfaits mais ils sont avant tout sa famille.

- Les liens du sang ne font pas toujours tout, se contenta de répondre Lucius.

Albus regarda l'autre homme avec tristesse. Non, les liens du sang ne faisaient pas tout, Lucius en avait fait l'expérience avec ses propres parents. Le père de Lucius était de son vivant le précédent bras droit de Voldemort. À la fin de ses études, Lucius s'était vu contraint de porter la marque des Ténèbres. Ses protestations avaient été vite balayées de quelques doloris par l'ainé des Malfoy. Comme si cela ne suffisait pas, son mariage avec Narcissa Black avait lui aussi été décidé par sa famille.

Moins d'un an après la fin de ses études, Lucius avait été propulsé mangemort et marié à une fervente supportrice du Seigneur des Ténèbres. Ce n'était qu'une fois son père mort que Lucius avait trouvé la force d'aller trouver Albus Dumbledore. Depuis lors il était devenu espion pour l'Ordre du Phoenix. Personne ne l'avait jamais su, pas même son meilleur ami, Severus Snape, lui-même espion. Bien entendu, il aurait pu partir, lancer un doigt d'honneur à Voldemort et sa clique et rejoindre ouvertement le camp adverse. Mais il y avait son fils. Narcissa était enceinte et toute trahison aurait couté la vie de son enfant.

À la fin de la guerre, lorsque Voldemort avait soudainement disparu, vaincu par un bébé, Lucius avait décidé de ne pas faire connaitre son statut d'espion. Lui et Dumbledore en étaient venu à la conclusion que Voldemort réapparaitrait un jour et qu'il lui faudrait alors reprendre du service. Bon gré mal gré, il était resté marié à Narcissa qui, bien qu'ayant été volontairement mangemort, restait la mère de son fils.

- Qu'en est-il de Draco? Demanda soudain Lucius.

- Il va très bien, répondit Albus. Il s'inquiète pour vous.

- Je m'en doute. Est-il bien accepté au sein de l'Ordre?

- Etonnement oui. Grace à Harry, d'ailleurs.

- Potter? Je croyais pourtant qu'ils étaient ennemis.

- Vous utilisez de bien grand mots, Lucius. Ils étaient rivaux, tout au plus. Toujours est-il que j'ai eu une longue discussion avec Harry avant l'arrivée de votre fils et il a été très compréhensif. Lorsque je lui ai fait part de mes inquiétudes quant à la réaction de certains au sujet de l'arrivée de Draco au QG, il m'a demandé de ne pas m'en inquiéter et assuré qu'il s'en chargerait.

- Je vois. Il a parlé à ses amis pour laisser mon fils tranquille.

- Pas du tout, s'amusa Albus. Bien au contraire, il a été tout bonnement infect avec votre fils. Il l'a accusé de tous les maux, lui a conféré tous les tords. Harry a été tellement injuste envers votre fils que même ceux qui avaient le plus de réserves face à lui ont finis par prendre sa défense. Je vous assure que Draco est très bien accepté par les membres de l'Ordre à présent.

- Vous voulez dire que Potter a manipulé ses propres amis?

- Disons qu'il a utilisé la méthode selon lui la plus efficace pour arriver à ses fins.

- Ce garçon m'étonnera toujours.

- En parlant d'Harry. Si jamais vous entendez quoi que ce soit à son sujet…

- Je vous en avertirai immédiatement.

- Bien.

- Mais je ne comprends pas votre inquiétude professeur. Harry Potter est en sécurité au QG. Que voulez-vous qu'il lui arrive?

- Et bien… répondit le vieil homme un peu embêté. Il est possible qu'en réalité Harry ait déménagé du Square Grimmaurd.

- Pardon?

- Harry a démé…

- C'est bon. Je voulais juste vérifier si j'avais bien compris. Par contre ce que je ne comprends pas c'est comment vous avez pu le laisser faire.

-Harry est majeur. Il a décidé de quitter le QG pour réfléchir à certaines choses.

- Certaines choses? Cracha Lucius hors de lui. Vous voulez plutôt dire cette fameuse mission secrète que vous lui avez confiée et dont personne ne doit être au courant!

- Inutile de vous énerver comme ça. Harry est en sécurité... Quelque part… seul.

- Vous pouvez répéter ça? Éructa tout à coup Lucius. Harry Potter, celui-là même qui trouve le moyen de se mettre en danger de mort au moins une fois par an, se balade seul dans la nature. Mais tout va bien.

- Dit comme ça, bien sûr, on pourrait penser au pire.

- Albus… Je comprends votre affection pour Potter, mais… Il doit vaincre Voldemort, lui seul le peut. Nous nous battons tous pour l'aider dans sa tâche. Tous nos efforts, depuis toutes ces années, auront été vains s'il se fait bêtement tuer en se promenant dans la rue.

- Je sais, Lucius, je sais. Mais comprenez qu'Harry a été propulsé dans cette guerre avant même sa naissance. Il a eu une enfance très dure et je n'ai pas réussi à le préserver de tout danger pendant sa scolarité… Qui suis-je pour le priver d'un peu de liberté avant le combat final?

- Vouloir lui laisser sa liberté est une chose mais prendre le risque de perdre la guerre en est une autre.

- Je comprends votre point de vue mais je ne peux le forcer à rester au QG. Harry m'a assuré avoir une plaque sûre et se déplacer assez régulièrement pour ne pas se faire repérer par l'ennemi. Il vient à chaque réunion hebdomadaire de l'Ordre… Je lui parlerais une nouvelle fois pour le faire rester mais je ne lui forcerais pas la main. J'ai bien assez décidé de sa vie par le passé.

- Bien… Finit par acquiescer Lucius. Je suppose que vous savez ce que vous faites.

- Seul le temps nous dira si j'ai eu raison ou tort.

Lucius finit sa tasse de thé d'une gorgée et se leva de son fauteuil. Il attrapa sa cape et sa canne avant de se retourner vers le vieux sorcier.

- Je ferai mieux de rentrer avant que l'on ne se pose des questions sur mon absence.

- Tout se passe bien pour vous?

- Je tiens le coup.

- Le trahison de Draco doit vous porter préjudice.

- Cela n'a que peu d'importance face à la liberté de mon fils. Lui au moins de se retrouve pas marqué comme un chien.

- Prenez garde à vous, Lucius. Au moindre faux pas, vous pourriez payer pour la défection de votre fils.

- Je sais. Narcissa se tient elle aussi à carreaux. Sauf qu'elle a juré haut et fort de laver son honneur dans le sang dès qu'elle retrouverait Draco…

Lucius était resté marié à Narcissa pour que Draco ait une mère. Résultat, cette même mère le vouait à présent aux pires tourments pour avoir choisi de ne pas s'agenouiller devant un grand malade. La simple pensée qu'il avait laissé cette femme auprès de son fils pendant toutes ses années rendait Lucius nauséeux. Maintenant Draco souffrait de la haine que sa mère lui portait.

- Courage Lucius.

- Au revoir, professeur.

Lucius quitta la vieille bicoque dans laquelle il rencontrait Albus Dumbledore depuis des années. Cette vieille maison pittoresque qu'il avait lui-même choisi. Il aimait cet endroit, perdu en pleine campagne. Dans ce coin du pays, il n'y avait âme qui vive à des kilomètres à la ronde. Lucius arrivait toujours à l'avance lorsqu'il faisait ses rapports à Dumbledore. Il entrait la plupart du temps énervé, allumait un feu, se servait un thé ou quelque chose de plus fort et le charme désuet du lieu faisait le reste. Quand le vieux sorcier arrivait, Lucius était toujours plus serein pour discuter de toutes les horreurs qu'il avait vu depuis leur dernière rencontre.

Dehors le temps était sombre et orageux. Tout à l'image de l'état d'esprit de Lucius. Il avait de gros ennuis, il en était pleinement conscient. En tant que père de Draco et chef de la famille Malfoy, il était tenu pour responsable de la trahison de son fils. Pour Voldemort et ses sbires, il n'avait pas su tenir son propre fils et sa position auprès du Lord Noir en était fragilisée. Sans compter sa chère épouse, cette vipère, qui ne manquerait pas de vouloir retrouver son honneur en amenant la tête de son propre fils aux pieds de Voldemort, si ce n'était pas la tête de son propre mari.

La situation était plus que tendue pour Lucius. Il lui faudrait user de tout son savoir-faire pour se sortir de ce pétrin.

.oooO°Oooo.

Lucius percuta le sol glacé avec violence. Cette fois, il en était sûr, c'en était fini de lui. Comment son épouse avait-elle découvert qu'il était un traitre? Comment avait-elle su qu'il avait organisé avec Dumbledore la protection de l'Ordre du Phoenix pour son fils? Il n'en avait aucune idée. Toujours était-il qu'à son retour chez lui, il avait eu droit à un accueil plutôt musclé.

Il avait eu droit à un interrogatoire mené par Narcissa et sa charmante sœur Bellatrix Lestrange, le tout sous les yeux de Voldemort admirant le spectacle. Les deux femmes s'en étaient données à cœur joie. Le pire pour Lucius était que tout ceci se passait dans son propre manoir. Toujours est-il que les deux sœurs s'y connaissaient en matière de tortures et l'avaient pleinement prouvé. Elles avaient voulu savoir depuis combien de temps il trahissait, ce qu'il avait révélé à Dumbledore, où se cachait Draco. Lucius avait tenu bon et n'avait rien dit.

Combien de temps les tortures avaient-elles duré? Des heures très certainement. Jusqu'à ce que Voldemort ne se lasse de son mutisme et n'ordonne à Rod Peterson de s'occuper de son cas. Lucius n'avait pas eu besoin de se demander ce que cela voulait dire. Rod était un homme d'une carrure assez imposante, grand, brun, aux yeux marron. Son visage semblait avoir été taillé au couteau, lui conférant un aspect assez repoussant. Chez ses collègues mangemorts, Rod portait le doux surnom de 'Croque-mort', il était en règle générale l'homme préposé pour se débarrasser des personnes gênantes. On retrouvait rarement ceux dont il avait eu à s'occuper du cas.

Désarmé, à bout de force, son corps transformé en une masse douloureuse, Lucius s'était laissé amener sans aucune résistance par son ultime bourreau. Peterson l'avait conduit hors du manoir, hors de la propriété et avait transplanné avec lui dans un taudis immonde. Lucius avait été jeté comme un malpropre dans une maisonnette infâme et sombre, puis attaché par des fers au mur au fond de la pièce. Depuis il gisait sur le sol de pierre en observant du coin de l'œil son geôlier fouiller dans un sacoche posée plus loin.

Peterson finit par pousser une exclamation satisfaite. Apparemment il avait fini par trouver ce qu'il cherchait. Il se tourna vers Lucius avec une expression qui fit redouter le pire au blond. Le mangemort s'approcha rapidement de son captif et lui balança un puissant coup de pied dans le ventre qui le fit se plier en deux. Peterson lui attrapa ensuite les cheveux d'une main et lui bascula de force la tête en arrière. Paralysé de douleur, Lucius ne put se défendre et senti qu'on lui versait un liquide amer dans la gorge. Une main se plaqua sur sa bouche pour l'empêcher de recracher et Lucius fut contraint d'avaler la potion pour qu'on le laisse à nouveau respirer.

Mal lui en fit car il se mit immédiatement à convulser. Lucius se sentait comme sous le coup d'un doloris, chaque centimètre carré de son corps le brulait atrocement. Il essaya de hurler mais aucun son ne sortait de sa gorge. Finalement, Lucius se laissa retomber au sol sans plus pouvoir bouger. Avant de perdre connaissance, il eut juste le temps de voir Peterson quitter les lieux puis ce fut le trou noir.

Lorsque Lucius se réveilla, il eut l'impression de s'être pris la cuite de sa vie. La vue trouble, il jeta un regard circulaire autour de lui. Il n'avait pas fait un cauchemar. Seulement cette fois-ci la pièce dans laquelle il était enchainé était éclairée par une simple bougie posée plus loin sur une petite table. Par la fenêtre sale à coté de la porte, il put voir que dehors il faisait nuit noire.

- Enfin réveillé? Nargua une voix à sa droite.

Lucius sursauta, réprimant un gémissement de douleur causé par le mouvement brusque. Peterson était là. Tranquillement installé dans un vieux fauteuil miteux, il sirotait ce que Lucius supposait être un verre d'alcool. Il regardait son prisonnier de manière étrange, comme s'il savait quelque chose d'hilarant et que Lucius ignorait.

- Tu ne t'en es pas encore rendu compte, constata l'autre homme en fixant son captif.

Depuis que Peterson était entré au service de Voldemort, jamais il ne s'était permis de tutoyer Lucius. Mais les choses avaient changé depuis. Il n'était plus Monsieur Malfoy, bras droit du Seigneur des Ténèbres. Il n'était plus rien si ce n'était un vulgaire traitre étendu à ses pieds.

- Rendu compte de quoi? Répondit Lucius d'une voix cassée qu'il ne reconnut même pas.

Peterson se contenta d'éclater de rire et Lucius commença à s'inquiéter sérieusement. Pourquoi n'était-il pas encore mort? De toute évidence Peterson ne suivait pas les ordres de Voldemort. Qu'avait-il l'intention de faire de lui? Tentant d'ignorer au mieux l'autre homme en train de rire à gorge déployée, Lucius essaya de se rappeler ce qu'il lui était arrivé depuis qu'il avait été amené dans cette maison. Il se revoyait être jeté au sol comme un vulgaire déchet, frappé et attaché. Puis la potion. Qu'est-ce qu'on avait bien pu lui faire boire?

- La potion…

Peterson cessa de rire et le regarda avec des yeux de fou.

- La potion… Qu'est-ce que c'était?

Le brun se leva lentement, les yeux toujours fixés sur son captif. Il posa son verre sur la table à côté de la bougie, unique source de lumière de la pièce. Un sourire cruel était plaqué sur son visage alors qu'il dirigeait vers Lucius. Au passage il attrapa sa sacoche, celle-là même d'où il avait sorti la fameuse potion plus tôt dans la journée.

- Je suppose que tu la reconnais. Lança-t-il en sortant un objet du sac.

Lucius se contenta de grogner de mécontentement. Oui, il la reconnaissait. C'était sa canne, et à l'intérieur sa baguette magique. Peterson la lui agita sous le nez gardant tout de même une distance de sécurité au cas où Lucius aurait eu un regain de vigueur et lui aurait arraché la baguette des mains.

- C'est un bel objet n'est-ce pas? Continua Peterson en observant la canne et la tête de serpent en argent qui la surmontait. Ça a du couter cher cette connerie.

Peterson retira la baguette de son étui et sans plus de cérémonie la brisa en deux sous le regard haineux de Lucius. Goguenard, le brun lança les morceaux de bois brisés dans la cheminée et, sortant sa propre baguette, alluma un bon feu.

- Voilà une bonne chose de faite, commenta-t-il.

Lucius regarda ce qu'il restait de sa baguette partir en cendre. Une vague de colère l'envahit face à la destruction de sa baguette qui l'avait accompagné pendant tous ses combats. Il se souvenait parfaitement bien du jour où il l'avait acheté dans la boutique d'Olivender pour sa première année d'étude à Poudlard. Elle était en bois de houx, souple, 32 cm, dotée d'un crin de licorne. Cela faisait mal de la voir ainsi disparaitre.

- Bon, lança Peterson pour ramener l'attention sur lui. On ne va tout de même pas s'apitoyer indéfiniment sur un bout de bois quand même.

Voyant que Lucius ne disait toujours rien, il poursuivit, le même sourire horripilant collé aux lèvres.

- Si je me souviens bien, reprit-il. Tu m'as demandé ce qu'était la potion que je t'ai fait boire.

Aujourd'hui était un jour plein de surprise ne put que penser Lucius. Jusqu'à présent, il pensait que Rod Peterson, quand il devait se débarrasser de quelqu'un, le faisait proprement et rapidement, balançant le corps quelque part où il ne serait jamais retrouvé. Est-ce que toutes ses précédentes victimes avaient elles aussi eues droit à cette petite discussion ponctuée d'agaçant silences mélodramatiques censés faire leur petit effet auprès des captifs?

- Je crois bien avoir posé cette question, en effet, répondit Lucius avec désinvolture de sa voix.

Si Peterson voulait jouer, ils allaient jouer. Même si cette mascarade ennuyait plus Lucius qu'autre chose, que pouvait-il dire d'autre? 'Ces bavardages me lassent? Achevez-moi, que l'on en finisse?' Quitte à être encore en vie, autant savoir pourquoi.

- Toujours aussi arrogant et imbu de vous-même à ce que je vois, cracha Peterson énervé.

Lucius sourit. Son petit jeu marchait à merveille. Peterson tout à son énervement, revenait au vouvoiement.

- Vous pouvez continuer à faire le malin, Malfoy, mais votre chance vient de tourner. Comme vous allez vite vous en rendre compte. Vous vouliez savoir qu'elle potion je vous ai fait boire? Et bien regardez!

Peterson leva vivement sa baguette vers Lucius qui perdit instantanément son sourire narquois. Il se figea, anticipant ce qui allait se passer.

- Devestis totalus!

Lucius écarquilla les yeux alors qu'il était entouré un vent froid. Tous ses habits venaient de disparaitre le laissant nu et exposé au regard de l'autre homme. C'est avec effroi qu'il réalisa quels étaient les effets de la potion. Ce n'était plus son corps qu'il habitait. Ces formes, ces courbes, ce n'étaient pas les siennes.

- Vous… vous m'avez transformé… en… en femme…, balbutia-t-il horrifié.

- Oui.

Rod Peterson faisait voyager son regard de haut en bas, le long du corps de Lucius. Ses yeux étaient remplis d'une luxure malsaine qui fit clairement comprendre a blond ce qu'il attendait de lui. Lucius tenta de se redresser comme il le put, de cacher son corps, ramenant ses genoux contre sa poitrine. Mais avec les mains attachées, il ne parvenait pas à grand-chose si ce n'est amuser et exciter l'autre homme. L'érection dans le pantalon de Peterson était visible alors qu'il avançait vers son captif.

- Ne vous approchez pas, ordure! Cracha Lucius.

- Sinon quoi? Demanda Peterson moqueur. Qu'est-ce que vous allez me faire?

Rod se retourna pour récupérer son verre qu'il finit d'une gorgée. Il reposa le verre et sa baguette avant de se remettre face à Lucius. Il se passa la langue sur les lèvres avant de s'approcher à nouveau.

- Je déteste les hommes comme vous, lança-t-il en avançant lentement. Avec votre argent, votre femme, votre vie. Tout vous réussit et les autres ne sont que de la merde à côté. C'est vous qui dominez.

Peterson commença à défaire la boucle de sa ceinture sous le regard de plus en plus terrifié de Lucius. Elle était loin sa belle assurance. Il n'était plus qu'une proie prise au piège d'un grand malade.

- Mais ici, c'est moi le chef, continua Rod perdu dans son délire de sadique dominateur. Vous qui êtes habitué à baiser les autres, c'est moi qui vais vous baiser. Mais vous voyez, les mecs, c'est pas mon truc. Mais avec cette potion…

Son pantalon déboutonné, Peterson s'agenouilla au sol. Lucius le regardait approcher avec défiance. Anticipant chacun de ses gestes de peur que son bourreau ne passe soudain à l'attaque.

- Vous voulez savoir la meilleure? C'est que comme ça, je suis certain que vous êtes vierge.

Et il éclata de rire. Lucius profita de ce moment d'inattention pour balancer de toutes ses forces un coup de pied dans l'entre-jambe de Peterson. Ce dernier ayant perçu le mouvement au dernier moment eut tout juste le temps de se décaler avant de se prendre le coup dans l'aine. Lucius commença à balancer ses pieds vers son agresseur, tentant de la frapper au visage et au ventre. Mais Peterson reprit vite le dessus, il était nettement supérieur à Lucius en force. Il attrapa un des jambes et tira violement dessus. Lucius perdit le peu d'équilibre qu'il avait. Peterson en profita pour lui donner un coup de poing au visage qui le sonna un moment.

Sa victime momentanément sonnée, Peterson put lui écarter les cuisses sans rencontrer de résistance et s'agenouiller entres elles sans plus de cérémonie. D'une main il commença à caresser le corps qui lui faisait face alors que de l'autre, il libérerait son sexe durci.

Quand Lucius reprit ses esprit, il constata avec horreur dans quelle position il se trouvait. Peterson était entre ses jambes en train de se branler pendant qu'il lui malaxait douloureusement la poitrine. Il voulut hurler mais fut bâillonné par la bouche de son agresseur.

- Tu peux crier autant que tu veux, lança Peterson une fois qu'il eut mis fin au baisé. Personne ne viendra te sauver ici.

.oooO°Oooo.

Harry réajusta sa cape autour des épaules en frissonnant. On était en aout et le temps était en règle générale plutôt chaud. Mais il semblait que l'Allée des Embrumes n'était pas régie par les mêmes lois que le reste de Londres. Le vent qui s'engouffrait dans les petites ruelles sombres et étroites glaçait le sang quelle que soit l'époque de l'année.

Une autre des caractéristiques de ce quartier mal famé, était qu'il n'était jamais vide. En comparaison, le Chemin des Traverse si fourmillant de vie la journée, se vidait entièrement une fois les devantures des magasins refermées. Ici, ce n'était pas pareil. Le jour, si tant est que la lumière du soleil parvienne à toucher le sol de ces allées lugubres, une population de sorcier de bas étages ou fervents adeptes de magie noire se pressaient dans ces rues. La nuit, la même population, plus miséreuse et dangereuse encore, prenait le relais donnant lieux à divers trafics en tout genre.

Harry n'était pas là par plaisir mais bien par nécessité. Pour des raisons qui lui étaient totalement inconnues, Voldemort avaient eu des pics d'humeur pendant toute la journée. Son pire ennemi avait jonglé entre une colère sourde et une joie malsaine qui avait laissé Harry avec une profonde migraine et foule de questions sans réponses. Le lien magique qui le reliait à Voldemort avait plus d'inconvénient que d'avantage car hors mis Mr Weasley deux ans plus tôt, il n'avait pas permis de sauver grand monde.

C'est ainsi qu'il s'était retrouvé dans le quartier entourant l'Allée des Embrumes, en pleine nuit. Car dit migraine carabiné, dit potion anti-migraines. Hors son stock était quasiment vide. Un rapide coup d'œil dans sa pharmacie lui avait révélé toute l'étendue de la pénurie. Potions antidouleur, cicatrisante, antiseptique, de sommeil, de réveil, et il en passait. Il n'avait presque plus rien.

Bien sûr, il aurait pu aller trouver Dumbledore qui l'aurait mis en relation avec Mme Pomfresh. Et bien sûr il aurait eu droit à un sermon sur sa consommation excessive de potions en tout genre et les dangers des mélanges causés par des potions aussi diverses que puissantes. Hors Harry savait avoir besoin de ces potions, et peut importait les risques encourus.

Que pouvait-il y faire? Voldemort lui pourrissait la vie, l'empêchant de dormir, de penser. Quand il tombait sur ses mangemorts, il était presque inévitablement blessé. Que devait-il faire? Rester bien sagement au QG de l'Ordre, à laisser d'autres se battre à sa place alors que c'était lui l'Elu?

Dumbledore ne comprendrait pas. Alors Harry avait préféré s'éloigner un peu. Sa planque était sûre et personne n'avait à s'inquiéter de ses nuits blanches, de ses réveils en sueurs, des hurlements de terreur face aux images qu'il recevait de l'esprit de Voldemort, et des blessures inhérentes à tous ses combats.

Harry se rendait assez régulièrement, bien que le moins souvent possible dans l'Allée des Embrumes. Il avait découvert que la nuit, les revendeurs en tout genre y pullulaient. Soigneusement dissimulé sous une longue cape noire équipées de divers sorts pour ne pas être reconnu, Harry venait de se ravitailler auprès de son fournisseur habituel, un jeune infirmier de Sainte Mangouste qui se faisait un peu d'argent de poche en revendant des potions subtilisées à l'Hôpital. Il était hors de prix mais la marchandise était bonne. Et puis Harry avait les moyens.

Une autre chose qu'Harry avait appris dans cette allée infâme, était de ne pas s'apitoyer sur la misère humaine. Ici, on ne s'attardait pas sur un pauvre vieillard faisant la manche à côté d'une poubelle, pas plus qu'à un enfant cherchant son repas dans la dite poubelle. S'inquiéter pour autrui dans ce quartier attirait l'attention, et c'est précisément ce qu'Harry ne voulais pas faire.

Ainsi les divers cris, disputes témoignant d'un mari violent, d'un enfant battu ou d'une agression quelconque dans une ruelle sombre n'était ici qu'un bruit de fond totalement normal. C'est pour cela qu'en attendant les gémissements douloureux d'une femme, le cerveau d'Harry coupa quelques connexion permettant au jeune homme de continuer sa route comme si de rien était. Il ne voulait pas savoir, ne voulait pas intervenir. Il ne voulait pas ressentir de la compassion pour qui que ce soit car dans ce lieux il y avait bien trop de douleur et de monstruosité pour qu'il puisse le supporter.

- Voilà ce qui arrive aux traîtres! Hurla une voix.

Harry stoppa net. Il y avait des choses que son cerveau ne pouvait ignorer. Toute la misère du monde, il ne pouvait s'en occuper mais lorsqu'il s'agissait de près ou de loin à Voldemort, ça le concernait.

Regardant à gauche et à droite, vérifiant que personne ne le voyait, Harry s'approcha à pas de loup vers l'endroit d'où venait le cri. Il s'engouffra dans une ruelle étroite. Il y faisait plus sombre encore que le reste du quartier si bien qu'Harry voyait à peine où il mettait les pieds. Au fond de la ruelle, une unique fenêtre tait éclairée d'une lumière tremblotante. Il s'approcha doucement et jeta un coup d'œil par la vitre. Ce qu'il vit le pétrifia sur place. Un homme se tenait là, debout, le pantalon déboutonné. À ses pieds, une femme nue étendue au sol, le corps recouvert de bleus. Nul besoin de se demander ce qu'il s'était passé dans cette pièce. La scène était franchement écœurante.

- Tu as tout ce que tu mérites, continuait d'hurler l'homme, imperméable aux pleurs de la femme à terre. Il fallait y penser à deux fois avant de trahir le Seigneur des Ténèbres.

Harry écarquilla les yeux. Il avait donc bien compris les propos de l'homme. Cette jeune femme avait trahit Voldemort et en payait maintenant le prix. Un prix vraiment très cher. Les méthodes des mangemorts étaient révoltantes en temps normal mais celles de ce mangemort là lui donnaient envie de vomir.

Harry réfléchissait à toute vitesse pour trouver un moyen de sortir la femme de là mais il vit que l'homme ne lui laisserait pas le temps de trouver un plan. Déjà ce porc commençait à se masturber en lançant des insanités à la femme. Il avait apparemment l'intention de violenter à nouveau sa victime.

Sans plus tenter de trouver un plan d'action, Harry s'empara de sa baguette. Cette femme allait se faire violer sous ses yeux, il ne pouvait pas rester là sans rien faire.

- Destructum! Cria-t-il en visant la porte d'entrée qui vola en éclat sous la force du sort.

Dans la pièce, l'homme se retourna vers lui les yeux exorbités de surprise. Ne prenant même pas la peine de lui ordonner de s'écarter de sa victime, Harry leva à nouveau sa baguette. Son opposant leva les mains, espoir dérisoire pour se protéger.

- Stupefix!

Le mangemort regarda sans rien pouvoir faire le sortilège lui foncer dessus. Lorsque le jet de lumière rouge le percuta, il décolla du sol comme soulevé par une violente bourrasque de vent. Il finit par s'écraser à grand fracas contre un buffet et retomba au sol, inerte. Harry, le souffle court, le maintint en joue encore quelques instant pour s'assurer qu'il n'allait pas se relever mais l'angle étrange qu'avait pris la tête de l'homme par rapport à son corps était assez significatif sur son état. Il était mort. Un mort pathétique, allongé dans une position invraisemblable, le pantalon redescendu sur les genoux.

Le regard d'Harry quitta bien vite le corps de l'homme qu'il venait de tuer. À deux mètres de lui, la jeune femme était toujours là, étendue dans la même position, ses longs cheveux blonds éparpillés autour d'elle comme une auréole. Harry s'approcha doucement d'elle et s'accroupi à ses côtés.

- Madame…, appela-t-il doucement. Vous m'entendez?

La femme n'eut aucune réaction. Il regarda son corps dénudé et meurtri, et ce qu'il n'avait pas vu depuis son poste d'observation à l'extérieur, les chaines qui lui maintenaient les mains attachées. Harry eut soudain envie que le mangemort soit toujours en vie pour lui casser la gueule. La peau pâle était colorée de bleus et de coupures ensanglantées. Et sur son bras gauche, un tatouage, la marque des Ténèbres. Sans réfléchir, Harry posa ses doigts sur la tête de mort avec son serpent sortant d'entre ses dents. Cela terrifia la jeune femme qui, le confondant avec son agresseur, se releva brusquement et commença à ce débattre, frappant et griffant dans un chaos sans nom.

- S'il vous plait, plaida Harry tentant de se faire entendre par la femme paniquée. S'il vous plait, je ne vous veux aucun mal!

Rien n'y faisait. Comprenant qu'il n'arriverait à rien avec la parole, Harry parvint à se saisir fermement de la captive par les épaules pour l'empêcher de bouger. Avec plus de force qu'il ne le voulait, il la redressa, plongeant son regard dans le sien.

- Regardez-moi! Je ne vous veux aucun mal! Je vous le jure! Il est mort! Je ne vous ferai rien!

La femme se calma doucement, le regardant sans vraiment le voir. Harry se doutait qu'elle n'avait rien saisi de ce qu'il venait de dire mais au moins elle ne semblait plus le considérer comme une menace. Tout à coup, les yeux de la femme roulèrent dans leurs orbites et Harry se retrouva avec un corps inconscient dans les bras. Le plus délicatement possible, il la rallongea au sol et la recouvrir avec sa cape.

- Alohomora.

Harry constata soulagé que les chaines n'avaient pas de protection spéciale alors qu'elles s'ouvraient sans résister. Une fois libérée de ses entraves, Harry souleva la femme dans ses bras et se dirigea vers la sortie, s'enfonçant rapidement dans l'obscurité de la ruelle.

À suivre…

Bon, ce premier chapitre est un peu glauque. Ce n'est pas facile à écrire ce genre de scènes… En tout cas j'espère que ce début de fic vous plait. J'attends vos commentaires avec impatience pour savoir ce que vous en avez pensé.

A bientôt.