Et voilà un nouvel OS ! Ce n'est pas à proprement parler un Thélthazar, enfin vous verrez. Enjoy ! :D
Trébun avait mal aux genoux à force de passer la journée debout. Il était déjà 15h, et son auberge ne désemplissait pas. C'était l'été, il faisait chaud, et la petite ville de Brétinyse connaissait en ce moment son pic d'activité annuel, dû à sa position privilégiée au cœur du royaume, au bord d'un lac bleuté aux eaux tentatrices.
Trébun s'était levé à 4 heures du matin pour faire le ménage et accueillir à partir de 6 heures les premiers clients. Il en avait déjà refoulé plusieurs, se permettant au vu de l'affluence de refuser les clients qui pouvaient entacher l'image de marque que son établissement avait acquise au fil des ans.
Trébun avait mal aux genoux, et il bénissait les dieux de lui avoir donné la chance à la naissance. Billy, son employé, était en suffisamment bonne forme pour le seconder de manière très efficace. Sans lui, il aurait dû s'aliter depuis longtemps.
Trébun s'était levé à 4 heures du matin, et il commençait malgré tout à fatiguer. C'est pourquoi, quand un grand-prêtre de la Lumière entra dans son auberge d'un pas lent et lourd, il oublia de sourire d'un air aimable. Il aimait peu l'église de la Lumière, et il avait ses raisons.
« Vous désirez ? demanda-t-il d'un ton sec. »
Le grand-prêtre de la Lumière lui adressa un regard méprisant.
« Un renseignement. Vous avez deux minutes ?
- Ça dépend, c'est à quel sujet ? répondit Trébun sans cacher sa méfiance. »
Le prêtre posa ses mains à plat sur le comptoir et regarda droit dans les yeux. Ses lèvres s'étirèrent en un sourire presque doux, et terriblement menaçant.
« Au sujet d'une hérésie notoire qui traînerait dans le coin. Au sujet d'une hérésie que vous hébergeriez. Au sujet de votre éventuelle collaboration avec l'Eglise, c'est-à-dire moi. Au sujet d'un joli bûcher préparé à votre intention si vous ne m'aidez pas. »
Trébun prit un air dégagé.
« Je n'ai pas à trembler ni à rougir de mes actions, monsieur… Quel est votre nom, d'ailleurs ?
- Vous n'avez pas besoin de le savoir. Sachez simplement, mon gros, que je suis suffisamment haut placé dans la hiérarchie ecclésiale pour décider de votre vie ou de votre mort.
- Comme vous le voudrez. Quant à vous, sachez que je ne cache pas d'hérésie chez moi. Mon auberge est un établissement honorable et je ne permettrai pas que sa réputation soit mise à bas par des accusations de schisme, hérésie ou scandale. »
L'envoyé de la Lumière posa ses mais à plat sur le comptoir et dit calmement :
« Je comprends très bien votre point de vue. Dès lors, j'imagine que votre établissement ne souffrira pas que vous passiez quelques minutes à parler avec moi, n'est-ce pas ? »
Sans attendre de réponde, il s'installa lourdement sur un haut tabouret de bar et regarda Trébun dans les yeux. Celui-ci détourna le regard et demanda :
« Qu'est-ce que vous voulez savoir, au juste ?
- Des personnes que j'ai croisées dans la ville m'ont dit avoir aperçu un être bizarre dans votre auberge, un homme aux capacités magiques très développées et au physique étrange. Quand j'ai voulu en savoir plus sur le physique de cette… personne, on s'est éloigné de moi avec la crainte au visage. Une seule de mes sources a osé rester avec moi après l'avoir évoqué, tenant suffisamment sur ses genoux pour me dire que vous aviez menacé de mort quiconque évoquait cette créature… Trébun Castel, aubergiste… Protégez-vous une hérésie dans votre boui-boui ? Répondez. »
Trébun posa un regard calculateur sur son vis-à-vis. Celui-ci avait un visage doux, marqué par les vestiges d'antiques épreuves, et le regard glacial. On sentait qu'il avait perdu un proche, plus ou moins récemment. Un fils peut-être, ou un protégé. Il jeta ses épaules en arrière et planta ses yeux dans ceux du grand-prêtre pour affirmer :
« Je ne vois pas de quoi vous parlez. Les seules hérésies qui ont fréquenté mon auberge se sont vues jeter dehors avec un énorme coup de pied dans leur arrière-train maudit.
- Papa, c'est quoi une hérésie ? »
Trébun, surpris, se retourna en soupirant.
« Isa, qu'est-ce que tu fais là ? Pourquoi ne fais-tu plus ta sieste ?
- J'avais plus sommeil. Oh, bonjour le monsieur tout doré ! »
L'aubergiste n'eut pas le temps d'écarter sa fille : déjà l'envoyé de la Lumière avait jeté son regard glacé sur elle.
« Bonjour, petite Isa. Je suis un envoyé de la Lumière. Tu te demandais ce qu'est une hérésie ?
- Isa, va te recoucher. Il faut que tu finisses ta sieste. Allez, dépêche-toi !
- Oh, vous pouvez la laisser quelques minutes, répondit le prêtre sur un ton paternel. Petite Isa, tu as l'air très intelligente ! »
La petite se tortilla d'un air faussement gêné sous le regard impuissant de son père, qui ne pouvait rien faire face à la manœuvre déloyale de son interlocuteur.
« C'est quoi une hérésie ? répéta la petite fille, ravie qu'on s'intéresse à elle.
- Ça dépend. C'est une personne un peu bizarre, qui n'a pas le même visage que les autres personnes, et qui fait beaucoup de magie. Tu connais des personnes comme ça ?
- Ah, comme Billy ! »
Immédiatement, l'œil du grand-prêtre quitta le visage d'Isa pour se tourner vers Trébun. Celui-ci commença à perdre sa contenance.
« Billy… c'est un de mes anciens employés. Je l'ai renvoyé, récemment… Il ne faisait pas un bon travail.
- Papa, t'as renvoyé Billy ? Nooon, il peut pas partir ! Je veux pas ! Hier il m'a promis qu'il jouerait avec moi au dragon et au chasseur ! »
La gamine éclata en sanglots, et le grand-prêtre prit un air faussement désolé.
« Oh, ne t'inquiète pas petite Isa, ton papa te faisait une blague. Viens, tu veux me montrer où Billy travaille d'habitude ? Je suis sûr qu'il y est encore. »
Il prit la main de l'enfant qui passa des larmes au rire avec l'innocence de la jeunesse et le tira hors de l'auberge, dans l'écurie, suivis par un Trébun sous le choc.
Merde. Merde merde merde. Non. Non ! Pas ça !
Il se précipita à leur suite, s'écriant en désespoir de cause :
« Mais puisque je vous dis qu'il ne travaille plus ici ! Ma fille se trompe ! Billy ne travaille plus ici ! »
Il se rassura un peu quand l'ecclésiastique poussa la porte de l'écurie : elle était vide. Ce dernier se tourna vers Isa :
« Dis-moi, petite, il travaille où Billy, quand il n'est pas dans l'écurie ?
- Heu…
- Ne vous en faites pas, je vais l'appeler, répondit Trébun très vite. HE, BILLY ! UN ENVOYE DE LA LUMIERE TE CHERCHE ! »
Le prêtre se retourna vers Trébun d'un air furieux. Il dégaina son épée face à l'aubergiste qui espérait au moins avoir gagné du temps, et la leva d'un air menaçant. Il s'apprêtait à fulminer quand la petite fille, qui s'était mise à hurler, se tut soudain. Le silence fit surgir dans un coin de son esprit la conscience du bruit feutré derrière lui…
L'envoyé de la Lumière se retourna et para dans un réflexe magnifique le coup de dague qu'une ombre surgie du fond de l'écurie avait tenté de lui porter.
Le temps se figea.
La pièce tourna sur elle-même dans une immobilité terrassante.
Le silence explosa dans un bruit insonore de vitre brisée et les deux respirations emmêlèrent leur danse erratique.
Les regards se croisèrent.
Bleu d'acier et noir d'ébène. Bleu de jour et noir de nuit. Bleu glacial, bleu intense, bleu létal. Noir brûlant, noir intense, noir de vie.
Bleu de nuit et bleu de froid.
Noir du jour. Noir de cendres. Noir de mort.
Noir vivant.
« NON ! »
Trop tard.
Dans le dos de l'envoyé de la Lumière, Trébun avait sorti son couteau de sa poche et planté sa lame dans le bras de son antagoniste. Le cri de l'employé avait percé la bulle de cristal et Isa pleurait à chaudes larmes.
« Trébun ! Imbécile ! Pourquoi t'as fait ça ?
- Il allait te buter !
- Il allait rien me faire ! Je suis capable de me débrouiller en face d'un paladin ou inquisiteur ou je sais pas quoi de la Lumière, d'une, et ensuite il allait rien me faire ! Je le connais, bordel. Je le connais. Prends pas cette tête effarée ! Je t'ai parlé de lui des dizaines de fois, voyons !
- QUOI ? Tu veux dire que c'est…
- Mais oui, c'est lui ! Je comprends que tu l'aies pas reconnu, mais c'est pas une raison pour le planter ! »
Théo était adossé à l'écurie et pratiquait un sort de soin sur son bras. Ça lui faisait vraiment mal, et aujourd'hui il arrivait à peine à utiliser sa psyché. Le choc, sans doute.
Oui, le choc.
Parce qu'il ne s'attendait vraiment pas à ce que l'hérésie qu'il traquait depuis 3 jours soit en réalité Balthazar Octavius Barnabé Lennon.
Cet imbécile.
Son ancien camarade.
Son ancien ami.
Ami ? Il ne savait plus trop. Cela faisait tellement longtemps… Ayant enfin réussi à guérir son bras, il porta ses yeux fatigués sur le visage marqué de Bob.
« Alors, on fait quoi ? Tu te rends et je t'emmène à Castelblanc pour te cramer en bonne et due forme, ou tu m'offres un verre et tu me racontes ?
- J'ai vraiment le choix ? répliqua le demi-démon avec son sempiternel ton sec et agacé, dont Théo n'arrivait pas à savoir s'il lui avait manqué.
- Non.
J'ai terriblement soif. »
Ils étaient attablés l'un en face de l'autre dans l'auberge. Trébun, très mal-à-l'aise, leur avait servi deux verres qu'ils buvaient lentement, sans trop savoir quoi se dire, sans trop savoir ce qu'ils devaient se dire. Ou même s'ils devaient se parler. Alors, pour passer le temps, ils finissaient leur vin doux en évitant de croiser le regard de l'autre.
Malgré tout, ils s'observaient. Se jaugeaient. S'estimaient.
Se reconnaissaient.
Tous deux avaient beaucoup changé. Le demi-diable avaient perdu en éclat. Auparavant très vif, parfois jusqu'à l'hyperactivité, il paraissait bien plus calme qu'avant. Presque las. Une sorte de mélancolie emplissait ses yeux, dont le fond toujours aussi noir brillait d'une sagesse plus sûre d'elle.
Ses pommettes étaient plus lisses.
Quant à Théo, il avait gardé sa barbe, qui lui conférait un air fatigué lui aussi, renforcé par de larges poches sous les yeux. Ses cheveux n'avaient plus leur belle teinte jais, mais brillaient d'un blanc immaculé qui frappait le regard. Son armure parée de pierreries impressionnait toujours autant.
Il avait posé son épée par terre.
Bob désespérait de trouver quelque chose de pertinent, de drôle ou d'intelligent à dire pour réchauffer l'atmosphère. Il ne savait absolument pas ce qu'il faisait là, attablé en face de son plus vieil ami, de son meilleur ennemi, et c'était exactement comme s'ils ne s'étaient jamais quittés.
Comme s'il ne les avait jamais quittés.
Au bout de minutes désespérément courtes, qui traînaient en longueur, il finit par vider son verre. Il leva les yeux vers Théo et ouvrit la bouche sans savoir quoi dire, comptant sur sa capacité d'improvisation pour faire illusion… Mais il croisa le regard ironique de l'envoyé de la Lumière, dont les lèvres s'étiraient en un sourire moqueur qu'il ne connaissait que trop bien.
Il soupira.
« Quoi ? ronchonna-t-il.
- Billy, hein ? dit simplement Théo avec un rire très léger. »
Bob leva les yeux au ciel.
« Ça va, hein. Il fallait bien que je me trouve un nouveau nom. Et j'ai jamais eu d'imagination pour trouver des blazes crédibles. »
Il jeta à son tour un regard ironique sur l'équipement étincelant de l'inquisiteur.
« T'es monté en grade, à ce que je vois.
- C'était pas trop tôt, répliqua Théo, un peu amer. Je suis grand-prêtre, maintenant. Mais j'ai réussi à me faire détacher du service religieux pour diriger des actions de terrain. Du coup, ça fait des années que je me suis remis à chercher des hérésies. Enfin, des trucs comme toi. »
Bob héla Trébun qui leur apporta à nouveau à boire en silence, avant de continuer sans sourire :
« Et t'en as chopé beaucoup, des hérésies comme moi ? »
Théo ne répondit pas. Il porta sa choppe à ses lèvres et but une longue gorgée de bière. En reposant son verre, il murmura pour lui-même :
« Non, pas beaucoup. »
Bob lui jeta un regard étrange et n'insista pas. Un peu de son malaise avait disparu, mais il voulait poser une question qui le dérangeait profondément. Il but un peu de bière, lui aussi et essuya doucement les quelques gouttes qui coulaient dans sa barbe dégarnie.
« Et… Les autres ? »
Il détourna les yeux quand il croisa le regard de Théo.
« Quels autres ? »
La voix de l'inquisiteur était étrange. Sourde d'une colère naissante et comme empreinte d'une grande tristesse. Bob eut un geste vague.
« Bah, les autres… Shinddha… Grunlek… Que font-ils maintenant ? Vous… Vous bossez toujours ensemble ? »
Théo soupira.
« Tu fais bien de poser la question. »
Et il se tut. Il prit à nouveau une gorgée de bière, joua machinalement avec sa chope pendant un instant, et releva les yeux vers son vis-à-vis, qui attendait sa réponse avec une impatience qu'il avait du mal à dissimuler.
« On t'a cherché longtemps, tu sais, reprit Théo après un moment de silence pensif. On t'a cherché longtemps, et pendant des mois, presque 3 ans, on espérait te retrouver et te faire changer d'avis. Puis… On a fini par partir chacun de notre côté. On n'avait plus beaucoup de raisons de… de te chercher ensemble. Et du coup… Enfin bref. On a suivi nos routes. »
Bob baissa la tête et se mordit les lèvres, prenant en pleine face la culpabilité de toutes ces années, refoulée, enfouie, enterrée et passée pour morte.
Ressurgie d'un coup.
Vigoureuse et forte de vingt années de maturation.
Vingt années de solitude.
Vingt années de fuite en avant, ou en arrière, il ne savait plus trop.
En un éclair, il remonta le temps, en un éclair, il se revit entouré par ses amis, épanoui dans l'exercice de sa magie, enivré de la puissance qu'elle lui conférait et des aventures qui se succédaient les unes aux autres, exaltantes, passionnantes, émouvantes… Et il se revit entouré et épanoui et l'émotion descendit de ses souvenirs. Jusque dans son cœur. Une petite flèche de glace s'y ficha, le prit d'une douleur atroce avant de fondre. Et les douces gouttes d'eau remontèrent. Firent une pause dans sa gorge, où se forma une boule d'émotion. Muet. Atteignirent ses yeux. Débordèrent sur son visage marqué par les âges.
« Pardon. »
Théo haussa un sourcil et posa sa chope. Se retint de rire.
« Mec, tu pleures ? T'es sérieux, là ? »
Le paladin éclata d'un rire frais.
« Allez, fais pas ta gonzesse ! J'hallucine, ça se prétend mage semi-démoniaque et c'est pas foutu de se retenir un minimum… Quelle lavette… Un peu de dignité, enfin ! T'as pas honte ? »
Théo haussa un sourcil et posa sa chope. Garda le silence.
Sans trop savoir quoi faire, il attendit patiemment que Balthazar sèche ses larmes. Il savait ce que c'était de pleurer. Il avait lui aussi connu le regret, et l'attente, et la solitude. Et le manque. Et le vide.
Et les larmes.
Les yeux encore humides, la voix posée et vide de sanglots de Bob brisa doucement le silence paisible :
« T'as changé.
- En quoi ?
- En d'autres temps, tu te serais bien foutu de ma gueule. »
Théo haussa les épaules.
« Dixit le mec qui, du coup, n'aurait jamais osé chialer en ma présence. »
Il planta son regard toujours pur dans celui de Bob.
« On a vingt ans de plus, Bob. Regarde-nous. On a pris de l'âge, des cheveux blancs et de l'expérience. On a changé, mais on est toujours les mêmes. T'es toujours le plus émotif et moi l'insensible. T'es toujours le maigrichon et moi le gros balèze. Tu caches toujours tes origines démoniaques, et j'ai toujours le titre de chasseur d'hérésie.
- Où veux-tu en venir ? Je le sais, je le vois bien, c'est hyper utile ce genre de généralités. Tu pourrais-…
- Ecoute-moi, pour une fois, putain ! Regarde, imbécile. Au bout de vingt ans, tu as toujours tes origines démoniaques, tu utilises toujours tes pouvoirs. Alors même qu'ils te font peur et que tu ne peux pas toujours les contrôler. Au bout de vingt ans, je sais encore tout ça. Et je n'ai toujours pas peur de toi. Au bout de vingt ans, mes blessures ont guéri. Je suis toujours debout. Intact. Et ta saleté de démon ne peut toujours rien contre moi. Et je ne peux toujours rien contre lui. Et on se parle toujours aussi mal. Et on s'insulte toujours autant. Et on a encore les mêmes souvenirs. »
Bob ne comprenait pas ce que Théo voulait lui dire. Il sentait bien qu'il essayait de passer un message, mais il ne saisissait pas le but de ce monologue.
« Je… Je vois pas où tu veux en venir. »
Théo avait fini sa bière. Il leva la main pour appeler Trébun, et lui demanda 4 nouvelles chopes. Bob haussa un sourcil.
« Tu crois pas que tu abuses un peu ? »
Trébun avait abandonné tout espoir de comprendre ce qui se passait entre les deux hommes, et apporta avec un peu de difficultés les quatre chopes de bières. Théo en saisit une avec un geste vif, en poussa une devant Bob qui soupira en se disant qu'effectivement, ils n'avaient pas beaucoup changé.
Ils trinquèrent machinalement. Burent une longue gorgée.
Trébun avait abandonné tout espoir de comprendre ce qui se passait entre les deux hommes, et écoutait leur étrange échange tout en s'occupant de sa clientèle, qui continuait d'aller et venir. Il eut du mal à saisir ce que Théo répondit à Bob, devant servir des nouveaux voyageurs.
Dans le dos de l'envoyé de la Lumière, la porte de l'auberge n'arrêtait pas de battre, laissant passer dans un sens ou dans l'autre des voyageurs divers et variés.
Finalement, Théo eut un sourire tranquille.
« Tout ça… Tout ça pour te dire que certaines choses ne changeront jamais. Qu'il y aura toujours des gens pour avoir besoin de mecs comme toi ou moi. Et que, quand on a trouvé un crampon auquel se rattacher, dans la vie, on a du mal à s'en défaire ».
Dans le dos de l'envoyé de la Lumière, la porte de l'auberge battit une énième fois. Elle laissa entrer dans la pièce un grand rayon de soleil et deux hommes. Deux carrures. Deux éléments.
Deux aventuriers.
Bob lâcha sa chope de bière, qui se renversa dans un grand bruit. Théo se retourna calmement et leva la main pour saluer les nouveaux arrivants.
Il se tourna à nouveau vers Bob, qui ne les quittait pas des yeux.
« Tu croyais vraiment qu'on allait te laisser nous fuir définitivement, Balthazar ? C'est bien mal nous connaître. »
Non, certaines choses ne changeraient jamais. Théo arriverait toujours à surprendre le mage.
Et ils finissaient toujours par se retrouver tous les quatre.
Quatre aventuriers.
Héééé, ça c'est fait ! Je voulais faire un OS seul, mais je me retrouve à devoir faire un autre chapitre pour expliquer un peu le reste, et évoquer la suite des festivités (parce que les retrouvailles avec Grunlek et Shin, y'a moyen que ce soit drôle u_u).
Bref, ça vous dit, une suite ?
Et je pensais aussi, une fin alternative Thélthazar… ?
