Cet OS a été écrit pendant la quarante-deuxième Nuit du FOF. Il fallait l'écrire en une heure sur le thème "mesure".
- Tu-veux-savoir... quoi ?!
Les trois petits frères le fixèrent avec des yeux tout ronds. Zenki et Sagami lâchèrent leurs baguettes en même temps, Hôki se contenta d'ouvrir la bouche, ébahi, et Buzen se frappa la tête avec sa paume droite.
- Quoi ? Demanda Kyo. Pourquoi est-ce que vous arborez tous des têtes choquées ? Il n'y aucun mal à ce que je sois au courant de ce genre de détails.
- Dis ça à la princesse... Je suis sûre qu'elle va très bien le prendre, soupira un Sagami très dépité.
- C'est vrai maître ! La dernière fois que vous avez abordé le sujet vous vous êtes pris un seau d'eau sur la tête et...
- Oui, oui. Je m'en souviens, coupa gentiment Kyo. Mais elle ne m'en n'a pas voulu très longtemps, ajouta-t-il d'un ton charmeur.
Les Tengu poussèrent un soupir d'exaspération. Quand le chef du clan se mettait à "anticiper" ses actes avec Misao, il devenait complètement fou. Le petit Tarô s'avança vers ses genoux, le doigt levé.
- Avant de vous précipiter, il vous faut en parler à la senka.
- Me parler de quoi ?
La voix claire de la jeune fille emplit un instant toute la pièce de ses notes suaves et mélodieuses. Elle était entrée d'un pas léger, personne ne l'avait entendue – ou sentie – arriver. Elle portait une robe blanche, simple, avec son traditionnel manteau bouffant qu'elle revêtait les jours de pluie. Un vêtement de couleur blanche, le symbole de la pureté. Les Huit Grands Tengus se sentirent soudain extrêmement gênés. Surtout au vu de la conversation qu'ils venaient d'avoir...
- Misao ? Interrogea sérieusement Kyo.
- Oui, répondit-elle avec un franc-sourire.
- Pourrais-tu venir un instant dans la pièce d'à côté ?
Zenki et Buzen ne purent s'empêcher de toussoter. Jyo se leva d'un bond et prit un petit objet dans le placard. Il le fourra si vite dans son yukata que la jeune fille n'eut pas le temps de voir ce que c'était. Les autres, en revanche, avaient l'air d'être parfaitement au courant. Misao commença à avoir des soupçons sur ce qui se tramait. Néanmoins, elle lui obéit et le suiva dans sa chambre. A peine entrés, Tarô, Jirô et Saburô se précipitèrent pour se concerter.
La réunion fut de courte durée.
Un cri strident, et typiquement féminin retentit.
- Pervers !
Une créature fulminante se précipita alors hors de la maison.
La Misao qui franchit le seuil de la porte en enjambant la pièce d'un pas rapide était si rouge que les Tengu n'eurent qu'une fraction de seconde pour se demander si c'était de colère ou de profond malaise. Sagami nota au passage que sa robe était légèrement froissée au niveau des côtes. Elle se retourna une dernière fois.
- Ne t'avise jamais de recommencer !
Kyo réapparut alors, les yeux fermés, les mains dans ses manches de kimono, le mètre posé sur la table. Misao s'était éclipsée.
- Tu n'aurais pas dû.
Le chef du clan persista dans son silence... Avant de lâcher subitement :
- Peut-être. Mais maintenant je sais que son tour de poitrine mesure 87,4 centimètres.
