Bonjour,

Cette histoire est ma première fanfiction The Walking Dead. J'ai éprouvé le besoin de l'écrire car les épisodes de la saison 04 entre Daryl et Beth m'ont beaucoup touché et j'ai éprouvé le besoin d'écrire à leur sujet, plus encore après le visionnage de la saison 05.

L'histoire prend place dans la saison 04 puis reprendra certains éléments de la saison 05. Les prochains chapitres seront très noirs (en particulier le deuxième chapitre), mais si vous connaissez la série, vous savez que rien n'est rose.

Malheureusement rien ne m'appartient, sinon il est clair que le couple Bethyl aurait était un des axes principaux de la série ^^

Bonne lecture !


L'enfer était là, sous ses yeux. Les hurlements de Maggie résonnaient dans ses oreilles tandis qu'elle avait l'impression qu'aucun son ne sortait de sa propre bouche. Elle restait imperméable à ce qui se passait autour d'elle, aux coups de feu qui s'échangeaient, le regard fixé sur le corps de son père. Le sang coulait sans interruption de son cou et maculait sa chemise de sa si reconnaissable couleur rouge. Elle regarda le Gouverneur l'achever de nombreux autres coups de sabre, tandis que les larmes inondaient ses joues.

- Beth tire !

La voix de Maggie trouva un chemin jusqu'à son cerveau et son corps réagit de lui-même, saisissant son arme et commençant à tirer sur le groupe de l'autre côté du grillage. Son père était mort. Hershel avait été décapité, sans aucune pitié.


Elle ne savait plus vraiment comment elle s'était retrouvée sans sa sœur. Maggie était partie trouver Glenn, elle voulait chercher Judith, et maintenant elle était seule au milieu d'un champ de bataille. Elle aperçut Daryl au loin, en train d'abattre l'homme qui conduisait le char, et se précipita vers lui.

- Faut que je trouve les enfants pour les mettre dans le bus.

- C'est trop tard Beth. Faut y aller.

Et elle le suivit sans réfléchir, parce qu'elle avait confiance en lui et qu'il était sa meilleure chance de survie.


La lueur du feu, les bruits de la nature, le calme. Ça venait vraiment de se passer ? Est-ce qu'ils venait de se faire arracher leur maison en quelques heures ? Est-ce qu'il venait de perdre sa famille en un claquement de doigt ? Daryl déglutit, rêvant de se perdre à jamais dans la contemplation du feu de camp face à lui.

- Il faut qu'on fasse quelque chose...

La suite des paroles de la gamine assise à côté de lui se changèrent en bourdonnements dans ses oreilles. Il la regardait mais les mots qu'elle prononçait n'avaient aucun sens pour lui. Daryl la vit se lever et commencer à s'agiter.

- Tu sais traquer les bêtes, tu peux traquer les gens.

Tout ce qu'elle pouvait dire n'était pas suffisant pour lui faire oublier qu'ils étaient seuls, qu'ils avaient tout perdu.

- Très bien ! Alors, si tu veux pas les chercher, c'est moi qui vais le faire.

Elle avait pris son couteau, lui avait tourné le dos et était partie. Il se retrouva seul, et il se rendit compte alors qu'il ne pouvait pas la laisser. C'était probablement la dernière personne de son groupe encore vivante, et il avait passé trop de temps à s'habituer à vivre avec eux pour se retrouver seul à nouveau. Daryl se leva et la suivit dans l'obscurité de la forêt.


Ce n'était pas facile de se débrouiller en forêt quand Daryl devait sans cesse garder un œil sur Beth. Elle était frêle et il avait l'impression que le moindre rôdeur qui s'approcherait d'elle la casserait en deux. Mais elle écoutait ses conseils et faisait de son mieux pour ne pas être une charge trop grande pour lui.

Beth avait réussi à allumer un feu dans leur campement de fortune à l'aide d'un rétroviseur et d'un phare de voiture. Daryl, lui, avait ramené le repas et préparait désormais le serpent attrapé pour le faire cuir. Il avait bien vu son air dégoûté quand il lui avait tendu le morceau de viande rôti, mais Beth n'avait pas bronché et essayait de manger tant bien que mal.

- Il me faut à boire.

Daryl lui jeta sa propre bouteille d'eau pour qu'elle se serve.

- Non je veux boire pour de vrai, je te parle d'alcool.

Il ne réagit pas à sa demande, resta fermé à ses justifications, comme si une gamine pourrie gâtée arriverait à le convaincre de lui trouver de l'alcool. Beth finit par comprendre qu'il ne l'aiderait pas. Elle se leva, déterminée, attrapa son couteau et le laissa. Daryl la regarda s'éloigner. Elle le laissait seul à nouveau. Était-ce une manœuvre pour qu'il la suive où n'en avait-elle vraiment rien à faire de se retrouver seule dans cette merde ? Lui ne voulait pas être seul. Plus jamais. Saleté de gamine.


Beth marchait, déterminée à trouver ce qu'elle voulait, avec ou sans l'aide de Daryl. Qu'attendait-il d'elle ? Qu'elle passe le reste de ses jours à errer avec lui, le cul terreux qui ne savait pas quoi faire d'autre qu'attendre que les jours passent en mangeant du serpent rôti ? C'était hors de question. En fuyant la prison, elle pensait qu'il était la personne la plus appropriée pour prendre la fuite, mais maintenant, elle commençait à réviser son jugement. Il baissait les bras et elle était sûre qu'ils auraient déjà pu mettre la main sur certaines personnes de leur groupe s'il avait mis un peu plus de bonne volonté à les chercher. S'il fallait qu'elle se débrouille seule désormais, qu'il aille au diable.

- Crétin.

Elle éloigna les rôdeurs qui marchaient vers elle, en essayant de garder son sang froid. Elle se retourna et vit qu'il était là, à assurer ses arrières. Finalement, il semblait que Daryl avait lui aussi besoin d'elle.


Elle avait trouvé son coup à boire. Elle avait réussi à le convaincre et maintenant elle le regardait avec son petit air satisfait, heureuse d'avoir trouvé le bar.

- J'ai trouvé ça, du Schnaps à la pêche.

Daryl ne put retenir le sourire sarcastique qui s'installa sur ses lèvres. Pour son premier verre d'alcool, elle allait boire du Schnaps. Ça lui allait bien, un alcool de riche pour une parfaite petite gamine. Il attendit impatiemment qu'elle boive son verre, afin d'être débarrassé de cette histoire. Il lui tourna le dos, l'ignorant volontairement. Mais il n'entendit pas le bouchon de la bouteille s'ouvrir, ni Beth déglutir pendant qu'elle buvait. Il tenta un coup d'œil et vit qu'elle restait immobile, à fixer la bouteille d'alcool. Puis il l'entendit renifler, et les pleurs commencèrent à arriver.

Sans qu'il ne comprenne pourquoi, la détresse de la jeune fille lui étreignit le cœur et il sut alors qu'il ne voulait plus jamais l'entendre pleurer, qu'il ne voulait plus la voir triste. Il se traita de salaud lorsqu'il se rappela la manière dont il se comportait avec elle depuis qu'ils avaient pris la fuite.

Daryl se retourna et fit un pas vers elle.


Il lui avait trouvé de l'alcool, et un abri par la même occasion. Elle avait goûté la gnôle et bien que le liquide lui brûlait la gorge à chaque fois qu'elle en avalait une gorgée, elle continuait de vider son verre.

Beth avait proposé un jeu d'alcool, et contre toute attente, Daryl avait accepté.

- J'ai jamais tiré à l'arbalète.

- J'ai jamais sorti de Géorgie.

- J'ai jamais était saoule et fait un truc que je regrettais.

- Suis jamais parti en vacances.

- Je suis jamais allée en prison.

Daryl déglutit et son visage se contracta. Pour qui le prenait-elle, Miss Perfection ? Il avait fait des choses pas très réglo avec son frère mais comment pouvait-elle imaginer si facilement qu'il avait fait de la prison. Cette gamine l'agaçait, et l'alcool qui lui montait à la tête eut raison de sa patience. Elle était insupportable. Sur toutes les personnes qu'il avait recueilli à la prison, il avait fallu qu'il se retrouve coincé avec elle.

- C'est à moi de jouer c'est ça ? S'exclama-t-il. J'ai jamais mangé de glace au yaourt ! J'ai jamais eu de poney ! J'ai jamais eu de cadeau du père Noël ! J'ai jamais pu compter sur personne pour me protéger ! Je crois que j'ai jamais pu compter sur personne pour quoi que ce soit d'ailleurs! J'ai jamais chanté en public devant plein de gens comme si tout n'était qu'un jeu ! Comme si on pouvait tout prendre à la rigolade! J'me suis certainement pas ouvert les veines histoire d'attirer l'attention !

Beth frémit en entendant ses dernières paroles. Comment pouvait-il remettre cet événement sur le tapis ? Oui elle avait voulu se suicider, mais elle avait choisi de vivre, bien qu'elle se retrouve maintenant coincée avec un bougre de cul terreux qui imaginait que tout le monde avait une vie parfaite parce que lui, il avait eu une vie merdique. Beth ne voulait plus l'écouter, elle aurait voulu qu'il la laisse seule s'il ne supportait plus d'être avec elle, mais elle ne voulait certainement pas qu'il la blâme pour des choses pour lesquelles elle ne pouvait plus rien.

Daryl lui attrapa le poignet et la força à aller dehors. Il s'amusa à tirer sur un rôdeur, comme si ce dernier n'avait jamais été un être humain avant ça, et son comportement écœura Beth qui sortit son couteau pour libérer l'homme en le lui plantant dans le crane.

- Qu'est-ce que tu me veux ?! S'écria Daryl.

- Que t'arrête de faire celui qui se fout de tout comme si y'avait jamais rien qui te touchait ! Comme si ce qu'on a traversé n'avait aucune importance ! Comme si tous les gens qu'on a perdu ne comptaient pas pour toi ! Parce-que c'est des bobards tout ça.

- C'est ce que tu crois ?

- Je ne le crois pas je le sais !

- Tu sais que dalle, cracha-t-il en approchant son visage de celui de Beth.

- Ce que tu vois en me regardant c'est une fille de plus qui va crever ! Continua-t-elle. Je suis pas Michonne, je suis pas Carole, je suis pas Maggie. J'ai survécu et tu comprends pas pourquoi parce-que je suis pas comme toi, je suis pas comme elles, mais je m'en suis tirée ! Et t'as pas le droit de me traiter comme une merde simplement parce que t'as les jetons.

Il tenta de la convaincre qu'il n'avait peur de rien, mais Beth lui parla de Sofia, de ce qu'il avait ressenti en la voyant transformé, elle l'avait percé à jour. Il ne voulait plus que personne ne soit proche de lui. Il avait laissé Rick s'approcher et se comporter comme un frère pour lui et il n'était plus là, il l'avait perdu, comme Beth avait perdu Maggie. Il lui cria dessus, expulsant toute la rage qu'il avait eu de voir le Gouverneur les décimer, il ne put retenir ses larmes en lui avouant qu'il se sentait coupable pour son père, qu'il aurait pu tenter quelque chose pour éviter le drame.

Daryl sentit alors les bras de Beth venir s'enrouler autour de son torse pour le réconforter. Il se laissa aller à son étreinte, laissant sortir le chagrin qu'il avait contenu depuis qu'ils avaient fui la prison. Ce que Beth lui avait dit, c'est ce qu'il imaginait penser d'elle, qu'elle était trop faible pour survivre. Mais maintenant qu'elle l'avait dit tout haut, il se rendit compte qu'il s'était trompé. Il savait qu'elle n'était pas faible, il était heureux qu'elle soit en vie et qu'elle soit près de lui. Elle n'était plus la gamine qu'il avait rencontré dans la ferme. Ils survivraient, ensemble.


Daryl se sentait bien avec Beth. Maintenant qu'elle avait réussi à le faire parler, à mettre des mots sur ce qu'il avait ressenti à la mort d'Hershel, il semblait facile de parler avec elle. Se rendait-elle compte qu'il avait plus parler avec elle en quelques heures qu'avec n'importe qui d'autre depuis que le monde avait changé ? Quand ce n'était pas lui qui parlait, c'était elle. Sa voix était douce et il aurait pu l'écouter pendant des heures. Ils étaient installés sous le porche de la maison et seule la lumière de la lune les éclairait. Elle disait des choses qui comptaient, bien loin des soucis d'adolescents et il regrettait de l'avoir traité comme tel ces derniers temps, car l'horreur du monde l'avait fait grandir, elle était devenue une femme. Il lui racontait des moments de sa vie passée pour lui prouver qu'avant tout ça, il n'était rien. Pour essayer de lui faire comprendre qu'elle donnait un sens à sa vie.

- Je vais sacrément te manquer quand je serai plus là, Daryl Dixon.

Le cœur de Daryl manqua un battement. Comment pouvait-elle dire ça en souriant ? Il se promit, à la seconde où il entendit ses paroles, qu'il ferait tout pour qu'elle ne lui manque pas, qu'il ferait tout pour la garder près de lui.


Les jours d'errance furent enfin récompensés. Arrivés à la lisière de la forêt, ils aperçurent une grande maison entourée par un cimetière. Il se dirigèrent vers ce nouvel abri, mais en passant devant une pierre tombale en l'hommage d'un père bien-aimé, Beth ne put s'empêcher de s'arrêter pour rendre hommage au sien, qui n'avait même pas pu avoir de sépulture.

Daryl respecta le recueillement de la jeune femme en allant déposer quelques fleurs sur la tombe. Beth fut touchée par son geste et glissa sa main dans celle de son compagnon d'infortune, en quête de réconfort. Daryl trouva le geste naturel et souhaita le temps d'un instant que cette petite main ne quitte jamais la sienne. Beth apprécia la chaleur de la peau de Daryl, elle aurait voulu qu'il la prenne dans ses bras mais elle savait qu'il n'était pas à l'aise avec les contacts humains. Elle aurait voulu poser la tête sur son épaule mais se retint de justesse.


En voyant le piano dans la chambre funéraire, Beth ne put s'empêcher de s'installer et de jouer un air pour accompagner son chant. Elle joua le plus discrètement possible afin que le bruit n'attire pas les rôdeurs. Un bruit derrière elle la fit sursauter, mais c'était juste Daryl qui signalait sa présence. Elle regretta qu'il l'ait surprise à chanter, se souvenant qu'il lui avait dit qu'il l'avait trouvé complètement immature les fois où elle avait chanté devant le reste du groupe.

Elle ne put s'empêcher de trouver complètement déplacé le fait qu'il s'allonge dans un cercueil pour se reposer, mais après tout, Daryl faisait sans cesse des choses complètement déplacées, et les règles d'avant n'avaient plus lieu d'être désormais.

- Vas-y, murmura-t-il, allez, joue encore. Continue de chanter.

Sa demande surpris Beth. Il lui demandait de chanter pour lui.

- Je croyais que ça te tapait sur les nerfs quand je chantais.

- Ouais … Y'a pas de juke-box alors …

Elle rigola, était-ce sa façon à lui de s'excuser pour ce qu'il lui avait dit la dernière fois ? Elle se retourna et reprit sa chanson, sentant le regard de Daryl dans son dos.

Comment pouvait-il l'empêcher de chanter ? Sa voix était la plus belle chose qu'il n'avait jamais entendu. Aussitôt que les premières paroles envahirent la pièce, une douce mélancolie s'empara de lui. Il se mordilla les doigts, pensif. Il n'arrivait pas à mettre de mots sur ce qu'il ressentait, sur ce qui se passait en lui à cet instant. Il avait juste envie d'arrêter le temps, et d'écouter Beth chanter pour lui, pour toujours. Il pourrait essayer de sécuriser davantage la maison, et recommencer une vie dans cette maison, tout le temps que les rôdeurs veuillent bien les laisser tranquille. Ils pourraient être heureux, si Beth le voulait autant que lui.


Ils partagèrent un nouveau repas ensemble dans la cuisine, s'assurant de laisser assez de vivre pour les personnes qui les avaient récoltés. Beth déchira une page de son journal intime, et griffonna quelque chose.

- Je laisse un mot de remerciement.

- Pourquoi ? Demanda Daryl.

- Pour quand ils reviendront. Enfin, s'ils reviennent. Même si ces gens reviennent pas, je tiens à leur dire merci.

- C'est peut-être pas la peine. Ouais... On pourrait peut-être rester un peu ici. S'ils reviennent, on trouvera un arrangement. Si ça se trouve, c'est des tarés mais p'tête que ça ira.

Beth fut la première surprise de sa proposition, lui qui était si méfiant vis-à-vis des étrangers. Ainsi, il lui proposait de rester là, tous les deux.

- Toi aussi, tu penses qu'il y a encore des gens bien finalement ! Qu'est-ce qui t'as fait changer d'avis ?

Il plongea son regard dans le sien, tentant de lui répondre silencieusement, car il était incapable de mettre des mots sur les raisons pour lesquels il voyait les choses différemment à présent.

- Tu le sais.

- Non dis-moi.

Comment pouvait-il lui dire ? Comment pouvait-il avouer à la jeune femme que rien que la regarder suffisait pour qu'il croit que tout pouvait s'arranger que c'était elle qui lui donnait de l'espoir, la force d'avancer; qu'elle était plus forte qu'elle ne le croyait car elle arrivait à le faire chavirer rien qu'en le regardant dans les yeux.

- Mmmmfffff, marmonna-t-il.

- Quoi mmmmfffff ? Pourquoi t'as changé d'avis ?

Il la fixa intensément, comme il n'avait jamais regardé aucune femme avant, son esprit prêt à lui avouer qu'il l'aimait mais son corps incapable d'ouvrir la bouche. Que penserait-elle ? Il n'était qu'un vieux pervers qui s'amourachait d'une jeune femme pleine de vie qui méritait bien mieux que lui. Malheureusement, Beth réussit à lire en lui, car elle se souvint que sa mère avait le même regard que Daryl à chaque fois qu'elle parlait de son père.

- Ah, fut tout ce qu'elle put dire.

Et Daryl préféra quitter la pièce que d'affronter sa pitié.

Se fut la dernière conversation qu'ils eurent car une horde de rôdeur avait attaqué la maison et ils avaient dut prendre la fuite. Daryl était resté en arrière pour essayer de les éliminer et de les éloigner de Beth, et lorsqu'il sortit de la maison à son tour, il couru pour rejoindre la jeune femme qui devait l'attendre au bord de la route.

Mais arrivé au point de rendez-vous, tout ce qu'il restait de Beth était son sac à dos, et Daryl ne put qu'apercevoir le cul d'une voiture qui prenait la fuite en trombe. Elle venait de se faire enlever. Daryl n'en croyait pas ses yeux. Ils venaient d'échapper à une dizaine de rôdeurs mais encore une fois, c'était les hommes qui se trouvaient être les plus cruels. Daryl avait échoué dans toutes les promesses qu'il s'était fait. Il n'avait pas réussi à la protéger. Et maintenant, il était seul.


Il couru pendant des heures, faisant fi de la fatigue. Il n'avait pas réussi à s'empêcher de pleurer sur la route, car plus les heures passaient, plus il voyait les chances de retrouver Beth s'effacer. Il avait l'impression qu'on lui avait arraché le cœur, au moment même où il avait décidé de l'ouvrir à quelqu'un. Il aurait du s'écouter, il s'était promis de ne plus s'attacher à quiconque depuis qu'il avait perdu Sofia. Le soleil se levait, et son corps se rappela à lui, l'empêchant de faire un pas de plus, il tomba, allongé sur le ventre, le bitume venant à la rencontre de sa joue.

- Beth, murmura-t-il.

Elle n'était plus qu'une ombre derrière les paupières closes de Daryl, elle n'était plus qu'un chant lointain dans ses oreilles, elle n'était plus qu'une légère caresse entre les doigts de sa main. Il resta allongé là, immobile pendant un temps infini.

Le soleil se couchait à nouveau, quand il sentit enfin ce qu'il aurait du remarquer depuis le début : une odeur de brûlé. Daryl se redressa et vit au bout de la route une voiture rentrée dans un arbre. La voiture avait dû exploser suite à la sortie de route, et fumait depuis un bon moment, attirant les rôdeurs alentours. Daryl ajusta son arbalète et s'approcha prudemment. Il s'occupa des rôdeurs un à un, et c'est seulement lorsque la voie fût libre qu'il prit le temps d'observer la voiture consciencieusement.

L'arrière était très semblable à celle qui avait enlevé Beth mais il ne voulait pas tirer de conclusions trop hâtives. Il fit le tour de la voiture, ouvrit le coffre et les portières bien qu'il avait peur de ne pas trouver grand chose après l'incendie. Un petit objet sur la banquette arrière attira cependant son attention. Il reconnu aussitôt le pendentif en forme de cœur que Beth avait toujours autours du cou. C'était bien la voiture qui l'avait enlevé.

Daryl se mit aussitôt à chercher des traces de pas autour de la voiture, les rôdeurs qui avaient piétiné les environs ne lui facilitant pas la tâche. Il étudia un périmètre de dix mètres autour de la voiture et commençait à désespérer lorsqu'il tomba à nouveau sur une trace laissée par Beth. Elle avait laissé tomber un de ses bracelets, sans aucun doute à son attention. A partir de là, Daryl put repérer les pas qui s'éloignaient de la voiture. Il y avait trois paires d'empreintes différentes, mais toutes trop grandes pour appartenir à Beth. Il remarqua cependant, qu'une paire d'empreintes s'enfonçait plus profondément dans le sol et Daryl en déduisit sans mal que c'était parce que son propriétaire devait porter Beth.

Il traqua sans relâche les propriétaires de la voiture, refusant d'abandonner Beth à son sort. Mais il s'empêchait cependant de laisser l'espoir s'infiltrer en lui. Il avait eu le cœur brisé en l'espace d'une minute la nuit dernière, et il refusait de ressentir cette sensation une seconde fois. Comment avait-elle réussit à prendre autant de place dans sa vie et dans son cœur, en si peu de temps ?

La nuit était bien installée quand il trouva enfin ce qu'il cherchait. Daryl se demanda un instant comment il avait fait pour suivre les traces dans l'obscurité, mais ne s'en formalisa pas. Il était sur que ceux qu'il cherchait étaient là, à l'intérieur de la cabane qu'il apercevait caché dans les bois. Les fenêtres laissaient passer la lumière, et il put apercevoir des ombres se mouvant à l'intérieur.

Il fit le tour de la cabane, imaginant un plan pour sortir Beth de là, mais il avait du mal à garder l'esprit clair. Et si elle était blessée pendant qu'il donnait l'assaut. Et si ses bourreaux décidaient de la tuer aussitôt qu'il mettait un pied à l'intérieur. Et si elle était déjà morte.

Un long hurlement mit fin à ses interrogations, il venait sans aucun doute de l'intérieur et il l'avait reconnu.

- Beth, ne put-il s'empêcher de murmurer.

Sans réfléchir plus longtemps, il s'élança pour lui porter secours. Mais son élan fut stopper par un fort coup à la tête qui l'immobilisa au sol. Un deuxième cri de Beth parvint aux oreilles de Daryl alors qu'il tombait dans l'inconscience.