Oui, je sais, faire deux histoires en même temps, c'est pas sérieux ù.ù
Mais je pense que "Te protéger" sera moins long que cette fic-là, donc quand j'aurais terminé l'autre, je pourrais me concentrer pleinement sur celle-là.
Honnêtement, j'ai peur de plagier un peu, parce que certains événements ressemblent à une autre fic de Wakfu que j'ai beaucoup aimée mais qui a l'air d'être en pause pour l'instant.
N'hésitez pas à le dire si c'est limite, je ne me vexerai pas ^^
Bon, voilà :) Bonne lecture !
Amalia toussa à cause de la fumée autour d'elle. Elle avait voulu faire la fière, elle s'était convaincue qu'en tant que souveraine du pays Sadida, elle ferait face... Mais toute seule, elle n'y arrivais plus.
À cause de sa stupide confiance en elle, son peuple souffrait. La forêt se mourrait, elle pouvait le sentir par chaque parcelle de sa peau.
Elle n'avait plus le choix. Pour réparer ses erreurs, elle avait besoin d'aide. Elle savait où la trouver. La princesse lança en l'air cinq minuscules plumes bleues et brillantes. Cela lui rappelait tant de souvenirs...
Mais malheureusement, elle ne pouvait s'en réjouir. Son père lui avait bien spécifié qu'elle devait les utiliser quand tout espoir semblait perdu, et c'était bien le cas.
La jeune fille hésita à en lancer une sixième, puis se ravisa. Elle ne voulait pas qu'Eva la tue pour ça, non merci. Penser à sa garde du corps qui avait déclaré, après la bataille des Griffes Pourpres, qu'elle démissionnait, lui fit monter les larmes aux yeux. Elle avait tant besoin d'une amie en ce moment-même.
Elle fronça les sourcils et reprit du poil de la bête. Si elle ne pouvait être forte pour elle-même, il fallait qu'elle le soit pour tous les habitants Sadidas.
Elle ferma les yeux et concentra chaque parcelle de magie qui lui restait. Enfin, ses yeux se rouvrirent, elle leva les bras en l'air, les plumes s'éparpillèrent, Amalia tomba à genoux, et murmura, à bout de forces :
- Yugo, Eva, Adamaï, Pinpin, Ruel... Entendez mon appel ! Vous êtes le seul espoir qu'il me reste...
Un minuscule sourire soulagé étira ses lèvres lorsqu'elle vit deux plumes partir dans une direction, deux dans une autre, et la dernière dans une troisième. Elle avait réussi. La jeune fille s'évanouit.
- Plus vite, Yugo, plus vite ! Attention, si tu continue comme ça, je vais finir par te rattraper !
Le jeune Éliatrope, encouragé par les cris de son frère, accéléra encore. Un portail, puis un autre, et encore un autre... Il devait bien être à quelques milliers de kilomètres du sol. Ce qui, apparemment, ne suffisait pas à Adamaï, exhortant son compagnon à encore plus de hauteur et de rapidité. Yugo se sentit soudain très fatigué et dit, d'une voix éteinte :
- Désolé, Ad', mais c'est ma limite...
Le petit dragon comprit le message et se transforma aussitôt en scarafeuille, prenant sur son dos un Éliatrope qui serait tombé dans quelques secondes si celui-ci n'avait pas tout prévu. Il descendit avec douceur et déposa, bien plus bas, son frère sur l'herbe. Yugo ne pouvait plus faire un geste et se contenta de rester couché, à haleter comme un dragodinde en rut. Il semblait découragé :
- Pffff... J'ai pas l'impression de m'être amélioré des masses.
- N'importe quoi ! répliqua un dragonnet enthousiaste. Tu ne te rend pas compte que tu as fait mille kilomètres de plus que la dernière fois ? Tu avances à pas de géants, tu veux dire !
- Tu... Tu trouves ? lui demanda-t-il, plein d'espoir.
- Mais oui, carrément ! Encore une semaine et on pourra passer à la vitesse supérieure !
- Cool ! s'écria Yugo, ayant retrouvé d'un coup sa bonne humeur.
Soudain, il plissa les yeux, les sens aux aguets. Sa main se crispa lorsqu'il vit deux petites plumes bleues tomber à ses pieds. Ce n'était pas DU TOUT une bonne nouvelle. Même sans en sentir le Wakfu, il se douta que cela venait d'Amalia. Et pour leur envoyer un message si rapide, ça voulait dire qu'elle avait un gros problème. Adamaï, étant arrivé aux mêmes conclusion que son frère, s'écria d'un air très sérieux :
- Pas le temps de se reposer ! Il est temps de mettre en pratique tout ce que tu as appris !
L'Éliatrope aquiesca de la tête et s'assit en tailleur alors que son frère l'imitait. Il se concentra et...
Tristepin tenait un être minuscule dans ses bras, maladroit. Il commença d'une voix mal assurée :
- Euh, Eva... J-je suis pas sûr que ce soit une bonne idée... Iop comme je suis, je risque de la faire tomber !
Evangeline sourit devant l'air perdu de son compagnon et répliqua d'une voix douce :
- Mais non, tu dis ça à chaque fois... Et à chaque fois ça se passe bien ! Regarde, elle t'adore !
Le guerrier s'adoucit devant l'air émerveillé de la petite fille, et chuchota :
- Moi, je dis qu'elle est ton portrait craché... C'est sûr, elle sera aussi intelligente que toi !
La jeune crâ ouvrit les yeux un peu plus grand que d'ordinaire, et, en ébouriffant la chevelure rousse de la petite fille, répondit :
- Tu penses qu'elle me ressemble tant que ça ? En tout cas, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'une petite crâ avec les cheveux d'un iop, ça court pas les rues... Je trouve qu'elle te ressemble aussi ! Elle a tes cheveux et ta peau mate.
Pinpin remit la petite dans les bras de sa mère et se frotta les yeux. Lui qui aimait tant dormir, ce petit ange, qui devenait peste le nuit, ne lui en laissait pas vraiment l'occasion.
Mais la plus à plaindre, c'était sa compagne, qui semblait à peine pouvoir se lever. D'ailleurs, elle était assise, berçant doucement leur fille qui fermait petit à petit les yeux. Ses grandes cernes faisaient peine à voir, et à défaut de pouvoir la protéger des cris incessants du bébé la nuit, il endurait le même calvaire.
Il ne remarqua d'abord pas la plume qui avait achevé sa course entre les deux amoureux, puis vit Eva, affolée, se lever d'un bond en tenant toujours leur fille fermement. Elle avait pâlit. Ce fut d'une voix blanche qu'elle expliqua à Pinpin, qui ne semblait pas avoir tout compris :
- C'est Amalia... Elle nous appelle à l'aide ! Pas le choix. Il faut faire garder Clée !
Oui, c'était bien le nom de leur fille. Depuis qu'Eva et sa soeur s'entendait mieux, elles essayaient de faire plus de choses qui avait rapport avec l'autre. C'était donc tout naturellement que le nom de Clée était venu. D'ailleurs, Cléophée en était vraiment heureuse, même si elle bougonnait qu'elle était trop jeune pour être tante.
Tristepin, devant la mine paniquée d'Evangeline, décida de prendre les choses en main. Il prit la petite contre lui, et ignorant ses pleurs – évidemment, avec l'agitation ambiante, elle s'était réveillée – se mit à courir vers une petite cabane.
Il la confia à un garde crâ en lui disant à mots décousus ce qu'il se passait, et repartit, toujours en courant. Clée serait en sécurité ici, c'était l'endroit ou sa belle combatante avait passé toute son enfance. Il n'y avait donc aucun soucis à se faire de ce côté.
En revenant dans leur abris, il eut la surpise de voir un portail bleu se tenant juste en face d'Eva. Il sourit. Apparemment, Yugo n'avait pas chômé. Il attrappa Rubilax au passage, qui lança d'un air satisafait :
- Ah bah c'est pas trop tôt !
Puis il fit un signe encourageant à sa compagne, qui, rassurée par l'assurance de Pinpin, lui prit la main.
On en appelait à leurs services ? Amalia n'allait pas être décue. Ils venaient, et en grande pompe ! Ils sautèrent dans le portail, faisant une confiance aveugle à l'Éliatrope qui se trouvait si loin d'eux.
Ruel était transporté de joie.
- Bravo, Junior ! Ça c'est du filon !
Le petit phorreur se trémoussa sous les compliments du vieil Enutroff. Désormais, il était assez grand pour porter le collier que lui avait présenté Ruel peu après leur rencontre, et il était très fier de l'avoir autour de son cou.
Devant le vieillard comblé se tenait une gigantesque grotte, remplie de tout ce qu'il pouvait rêver. Or, joyaux, diamants... Il en aurait presque pleuré de joie.
Il sursauta devant la plume bleue qui venait de tomber à ses pieds. Oh non, pas maintenant... Même avec la plus grande innocence qui soit, la princesse Sadida lui cassait toujours les pieds. Ruel soupira. Il n'avait vraiment pas de chance...
D'autant plus qu'un portail venait d'apparaître devant lui, manifestation évidente des pouvoirs améliorés de Yugo. Il griffona rapidement les coordonnées de son trésor, priant pour que personne d'autre ne le trouve, et ramassa sa pelle. Il lança d'un air dépité :
- Pas le choix... Junior, on y va !
Docile, son petit animal rentra dans son sac et Ruel, fin prêt, s'engouffra vers l'inconnu.
Yugo transpirait abondemment. Trouver le Wakfu de Pinpin et d'Evangeline, de Ruel, puis d'Amalia, ne s'était pas révélé être une mince affaire. Encore moins créer les portails, surtout avec une si grande distance.
Mais il avait réussi ! Adamaï le lui confirma d'un clin d'œil. Le jeune Éliatrope se demandait toutefois s'il aurait eu un tel succès si son frère ne l'avait pas guidé tout au long des opérations.
Peu importe, c'était à son tour d'y aller. Un portail se manifesta devant lui et il n'hésita pas plus longtemps. Il y sauta aveuglément, le petit dragon à sa suite.
Il sourit en voyant ses trois amis qui étaient arrivés peu avant lui, puis se figea d'horreur. Devant lui s'étendait un paysage de mort et de désolation. Du feu, des cris, des larmes, des ruines... C'était tout ce qu'il restait du pays Sadida.
Pas besoin de chercher longtemps la raison de l'appel à l'aide. Le pire cauchemar d'Amalia était là, sous leurs yeux.
