Des cheveux d'un brun marron, ébouriffés, hirsutes. Des sourcils fins surmontant deux paupières fermées, pâles, presque translucides, dissimulant deux éblouissants orbes d'un bleu azur qui appelaient à la noyade lorsque des vagues d'émotions s'y échouaient. Un nez droit, aquilin, dont les proportions se fondaient à merveille entre les joues légèrement rosies qui menaient à une bouche suave. Des lèvres minces, sensuelles qui attiraient sans cesse les regards désireux des envieux. Un mot pour résumer le tout ? Perfection. Voilà le terme qui envahit l'esprit de Liam Payne alors qu'il admirait le visage du jeune homme allongé à ses côtés. Il était encore plus adorable quand il dormait, pensa-t-il, sa quiétude et sa tranquillité atypique lui donnant des airs d'ange. Non, Liam ne se lasserait jamais d'observer les traits dessinés à la plume de son petit-ami. Cela faisait presque un an, désormais. Depuis exactement onze mois et trois jours, le jeune homme vivait un conte de fées.

S'arrachant à regret à sa contemplation, il se détourna pour examiner le réveil matin posé sur la table de nuit qui trônait à côté du lit : 06H45. Il était l'heure de tirer sa Belle au bois dormant de son sommeil. Se penchant, il enfouit son nez dans les cheveux de son compagnon. Inspirant son odeur qu'il connaissait par cœur, il laissa ensuite ses lèvres descendre le long du visage de poupée qui s'offrait à lui, déposant ici et là de petits baisers papillons. Lorsqu' il posa finalement ses lippes sur celles de son amant, il sentit deux bras forts s'enrouler autour de sa taille et l'attirer tout contre un torse musclé alors qu'une pression égale à la sienne s'exerçait en retour sur sa bouche. Joueur, il permit au jeune homme de briser la barrière que formait ses lèvres et d'approfondir le baiser. Lorsque le manque d'oxygène fut trop important, ils se séparèrent, à bout de souffle. Aussitôt, une tête vint se loger au creux de l'épaule de Liam, le faisant rire.

-Allez, dormeur ! Debout ! Incita-t-il face au refus de son petit-ami d'ouvrir les yeux.

-Encore cinq minutes… Supplia ce dernier, resserrant son étreinte sur le corps de Liam, accentuant ainsi sa requête, l'empêchant de mettre le pied par terre.

-On va être en retard, prévint-il doucement.

-Et alors ? On n'a qu'à dire qu'on est malade, personne ne viendra vérifier.

-Si tu ne te lèves pas, pas de câlin ce soir. C'est toi qui vois…

Horrifié, le jeune garçon ouvrit brusquement les paupières. L'effroi dans ses yeux fit naître un sourire attendrit sur les lèvres de Liam.

-Tu n'oserais pas ?

-Tu veux prendre le risque, peut-être ?

Après avoir poussé un énorme soupir, il dénoua ses bras du torse de son petit-ami et se redressa lentement, s'adossant à la tête de lit. Une moue boudeuse s'emparant de ses traits enfantins, il croisa les bras sur sa poitrine.

-Liam Payne, je crois bien que je vous déteste ! Murmura-t-il, une fausse amertume dans la voix.

-Moi aussi je vous aime, Louis Tomlinson ! Répondit le concerné, capturant ses lèvres amoureusement.

S'agitant devant une cuisine équipée étincelante de nouveauté, Gemma Styles tentait, tant bien que mal, de ne pas faire bruler le contenu de sa poêle. Elle n'était pas une adepte des fourneaux, n'ayant jamais dû s'en occuper. Se retrouvant désormais plongée dans un domaine inconnu, elle se débrouillait du mieux qu'elle pouvait. Ses premières expériences s'étaient avérées abominables et défectueuses mais force était-il de constater que les progrès avaient été au rendez-vous. Après quelques jours de pratique, elle maitrisait la cuisson des pâtes et l'allumage du four était devenu un jeu d'enfant. Néanmoins, les crêpes étaient une nouvelle épreuve et l'aspect qu'elles rendaient dans le poêlon ne laissait rien présager de bon, pas plus que la fumée qui envahissait de plus en plus la pièce.

C'est au centre de ce nuage grisâtre qu'Harry fit son apparition. Surpris et légèrement inquiet, il rejoignit sa sœur et, après lui avoir déposé un bisou sur la joue, examina les plaques de cuisson et la mixture épaisse qui était répandue partout autour.

-Gemma ? Dis-moi, qu'est-ce que c'est censé être ? Interrogea-t-il, amusé par la tentative courageuse de son ainé.

-On ne se moque pas, Hazza ! Tu verras, dans quelques minutes, ce seront des crêpes !

-Vraiment ? Parce que là, on dirait plutôt une espèce de crème brulée ratée. Quoi que…

Audacieux, il plongea un doigt dans le saladier de préparation et l'apporta à sa bouche, goutant la pâte du bout de la langue.

-Beurk ! C'est bien ce que je pensais. Je t'interdis de toucher à ça, c'est dégoutant !

Le visage de la jeune femme se décomposa. L'air enjoué qu'elle arborait disparu et ses traits se durcirent, ses yeux semblant plus humides qu'auparavant. Enervée, elle s'empara du plat et déversa la mixture dans la poubelle, la refermant d'un geste rageur. Evitant le regard de son frère, elle attrapa un essuie et nettoya le gâchis qu'était devenue la cuisine. Ce fut le sanglot qui la déchira silencieusement qui la trahit, son corps tremblant sous l'effet de la tristesse mélangée à la colère qu'elle ressentait. Doucement, Harry s'approcha et enlaça sa taille, posant sa tête sur son épaule.

-Gemma, tu n'es pas obligée de faire tout ça, tu sais...

-Evidemment que j'y suis obligée, Harry ! C'est la moindre des choses !

-Il ne s'agit que de crêpes, ce n'est pas grave, la rassura-t-il, dessinant de petits cercles réconfortants dans son dos.

-Tu ne comprends pas ! S'exclama-t-elle en s'arrachant brusquement de l'étreinte.

Elle était agacée, contrariée. Depuis le déménagement, une semaine auparavant, la nervosité ne la quittait plus. Elle s'emportait à la moindre erreur qu'elle commettait, se détestant et se maudissant de n'être qu'une débutante. Une petite fille qui jouait à l'adulte.

-Je me suis battue pour obtenir ta garde, pour pouvoir m'occuper de toi légalement et je ne suis même pas capable de préparer le petit déjeuné ! Je voulais nous sortir de la misère, pas nous y enfoncer davantage. Comment veux-tu qu'on s'en sorte ? S'exclama-t-elle, les larmes coulant librement sur ses joues.

Du bout des doigts, Harry les essuya, une à une. La douceur de l'adolescent apaisa finalement le ressentiment de la jeune femme.

-Si papa et maman me voyaient… Chuchota-t-elle tellement bas qu'Harry pensa presque l'avoir imaginé. Mais lorsque les sanglots redoublèrent et que la douleur traversa le visage de sa sœur, il sut qu'il avait bien entendu.

-Tu n'imagines même pas à quel point ils seraient fiers de toi. Tu es la personne la plus courageuse et la plus déterminée que je connais. Ils savaient qu'ils pourraient avoir confiance en toi, ils savaient que tu prendrais soin de moi. Ils sentaient que tu n'abandonnerais pas, que tu lutterais et que tu réussirais. Crois-moi, ils n'en ont jamais douté.

Un silence naquit dans la pièce alors que Gemma assimilait les paroles de son frère. Il était le benjamin et pourtant, elle avait parfois l'impression qu'il prenait plus soin d'elle qu'inversement. Il lui avait tellement manqué, pendant toutes ces années. Malgré leurs contacts téléphoniques incessants, elle le redécouvrait à chaque seconde. Quand était-il devenu aussi mature ? Quand leur enfance leur avait été dérobée ? Surement, oui.

-Tout va s'arranger, fais-moi confiance.

Un murmure, un souffle, une promesse. Harry avait foie en elle et cela lui donnait des ailes. Se laissant portée par la conversation anodine qu'Harry avait démarrée, Gemma sortit deux bols d'une armoire ainsi qu'une boite de céréales. L'atmosphère s'étant allégée, ils mangèrent rapidement. Bientôt, ils feraient leurs premiers pas dans leurs nouveaux établissements scolaires. Séparément, ils allaient affronter un nouveau monde, une nouvelle vie.

Assis sur le siège passager, Louis laissait son regard se promener sur le paysage qui défilait derrière les vitres de la voiture. Les rues de Holmes Chapel disparaissaient les unes après les autres, cédant leur place à de nouvelles. Installé à ses côtés, face au volant, se trouvait Liam. Concentré sur la route, il fredonnait distraitement un air diffusé à la radio. Il semblait perdu dans ses pensées, sa mâchoire serrée et le tapotement incessant de ses doigts sur le tableau de bord trahissant sa nervosité. C'était aujourd'hui que le jeune homme se verrait attribuer son lieu de stage par son université. Tentant d'apaiser ses nerfs, Louis posa une main sur la cuisse du conducteur :

-Liam, tout va bien se passer ! Lança-t-il d'un ton qui se voulait rassurant.

-Et si je ne me montre pas à la hauteur ?

Autant détestait-il dévoiler ses émotions, la crainte fit néanmoins chavirer sa voix.

-Tu n'as pas à t'inquiéter. Tu as d'excellentes notes, tes professeurs t'adorent, ils te noient de compliments… Honnêtement, mon cœur, tout va bien se passer !

Comme pour appuyer ses dires, Louis resserra son emprise sur la jambe de son petit-ami.

-J'ai peur…

Ca y est, les mots étaient sortis. Sachant à quel point cela était difficile pour Liam de reconnaitre qu'il ne maîtrisait pas la situation, le brun se pencha en travers de l'habitacle et déposa un doux baiser sur le joue du jeune homme.

-Tu vas tous les impressionner !

La confiance de Louis lui fit chaud au cœur. Il savait, au fond de lui, qu'il faisait une montagne de petites choses. Il avait travaillé durement, s'était préparé et avait pris le temps de vérifier chaque petit détail. Oui, il pouvait le faire !

Un silence reposant s'installa dans le véhicule, ne perturbant aucun d'entre eux. Ils n'avaient pas besoin de mots pour se comprendre, pas besoin de longues phrases remplies de mots d'une douceur et d'une mièvrerie écœurante pour se déclarer leurs sentiments. Ils se connaissaient par cœur, désormais. Leur amour était plus fort que ça.

Soudainement, une sonnerie provenant du sac de cours de Louis retentit et il se baissa pour s'emparer de son portable. Sans prendre la peine de jeter un œil à l'identité de la personne qui tentait de le joindre, il décrocha et approcha l'appareil de son oreille :

-Allô ?

-Lou ! Où est-ce que t'es encore passé ? S'exclama une voix ferme au téléphone.

Le concerné soupira, fermant fortement les paupières, se préparant mentalement pour la suite de reproches qui ne tarda pas à arriver.

-Ça fait trois fois cette semaine que tu manques à l'appel au petit déjeuné ! Il va finir par avoir des soupçons !

-Zayn, calme-toi ! Tout va bien, d'accord ? Essaya-t-il de rassurer son interlocuteur.

-Tu aurais pu me prévenir ! Tu dois vraiment arrêter de me faire de telles frayeurs ! Réprima-t-il, la colère de son ton se dissipant lentement. J'étais certain de t'avoir entendu rentrer, hier soir.

-J'étais juste venu prendre quelques vêtements de rechange, je suis reparti directement.

-Liam sait t'emmener en cours où tu as besoin de moi ? Interrogea Zayn.

-Non, c'est bon, on est sur la route.

-Bon… Dis à mon meilleur ami que je le déteste ! Et que je lui souhaite bonne chance pour le début de son stage.

Son portable toujours appuyé contre l'oreille, un rire s'échappa des lèvres entrouvertes de Louis.

-Très bien, je m'en charge. A tout à l'heure, frérot !

Après un au-revoir étouffé du jeune homme, il mit fin à la conversation et tourna son attention vers Liam qui, vu l'amusement qui ornait ses traits, avait deviné qui appelait.

-Zayn ?

-Exact. Au fait, il te hait et est totalement derrière toi pour aujourd'hui ! Tu vois, tout le monde sait que tu vas être exceptionnel ! Et il n'a visiblement toujours pas confiance en notre couple, ce qui m'exaspère… Souligna Louis, soufflant d'indignation.

-Lou, je sors avec son demi-frère, c'est normal qu'il se méfie. Il tient à toi, il veut te protéger.

-Justement ! Tu es son meilleur ami et je suis son petit frère ! Si lui ne crois pas en notre avenir, qui va nous soutenir ?

-Il a foi en nous. Si ce n'était pas le cas, ça ferait longtemps qu'il serait intervenu. Il n'aurait qu'à dire un seul mot à ton beau-père pour que tout cela prenne fin…

-Si jamais il le découvrait, un jour… Tu crois que Zayn lui tiendrait tête ? Qu'il essayerait de nous venir en aide ? Murmura presque timidement Louis, baissant le regard.

-J'en suis certain. Je le connais depuis plus de quinze ans et il a toujours détesté son père. Au décès de Madame Malik, il est devenu violent et a commencé à s'en prendre à Zayn, de plus en plus souvent. Depuis qu'il a rencontré ta mère, les choses se sont apaisées mais Zayn craint toujours qu'un jour il craque et retrouve ses anciennes habitudes. Alors, il s'assure que tu vas bien, il te couve. Il ne supporterait pas que tu ais à endurer les épreuves qu'il a traversé. Il tient bien trop à toi pour ça.

Louis ne répondit pas, l'émotion brute qu'il ressentait lui dérobant toutes ses habilités. Il ne comprenait pas ce qu'il avait fait pour mériter de rencontrer d'aussi merveilleuses personnes mais il ne pourrait jamais en être suffisamment reconnaissant. Zayn, Liam, Niall…

Perdus dans ses pensées, il ne remarqua que le véhicule s'était arrêté que quand Liam passa une main dans ses cheveux impeccablement coiffés. Se débattant en riant, il jeta un coup d'œil à l'extérieur, son école se dressait à quelques mètres de lui. Soupirant alors qu'il réalisait qu'il ne verrait plus son petit-ami avant de nombreuses heures, il se tourna vers ce dernier et encercla son cou de ses bras. Alors que les mains de Liam vinrent enlacer sa taille, leurs lèvres se retrouvèrent et se caressèrent tendrement, lentement, transmettant toute la passion et l'amour qu'ils ressentaient. A contrecœur, Louis finit par se détacher de l'étreinte et, adressant un dernier sourire et quelques encouragements au conducteur, il sortit de l'habitacle, quittant sa bulle de bonheur.

Toujours dans la voiture, Liam regarda le jeune homme s'éloigner et s'engager dans l'établissement scolaire. Une fois qu'il fut hors de vue, il fit tourner le moteur et s'éloigna, se dirigeant désormais vers l'université. A son tour de retrouver les salles de cours.

Lorsqu'il fut garé dans le parking du campus, il attrapa son sac et se dirigea vers l'entrée. Il escalada rapidement les quelques volées d'escaliers qui lui faisaient face et longea différents couloirs jusqu'à arriver devant une porte en bois massif arborant une plaque métallique où les mots Professeur Hedfort se distinguaient. Inspirant profondément pour se donner une certaine contenance, Liam frappa trois petits coups contre le panneau. Une fois la permission d'entrer accordée, il actionna la poignée et passa la tête à l'intérieur du local. Installé devant un bureau à l'autre bout de la pièce, plongé dans de nombreuses corrections, l'enseignant leva les yeux vers son étudiant.

-Monsieur Payne ! Accueillit-il, un air bienveillant égaillant son visage. Vous êtes pile à l'heure, c'est très bien. Asseyez-vous, je vous en prie.

Souriant à son professeur titulaire, Liam s'avança dans la pièce et se posa sur une chaise en face de son interlocuteur.

-Nous voici donc au moment fatidique, votre premier stage pratique. Vous connaissez la procédure, vous allez passer deux mois à vous exercer à plein temps. Ce sera une mise en situation réelle. N'hésitez pas à appliquer tout ce que vous avez appris et surtout, ne vous laissez pas impressionner,commença l'homme en sortant une enveloppe d'un de ses tiroirs. Voici le nom de l'établissement où se déroulera votre formation. Vous commencez aujourd'hui-même, le rendez-vous est fixé à 9H.

Une boule de panique émergea dans le ventre de Liam alors qu'il observait son enseignant jouer avec le précieux document. Finalement, les conseils et les recommandations s'amenuisèrent et le professeur lui tendit le papier dont il s'empressa de s'emparer.

-Je suis certain que vous vous débrouillerez très bien, Payne, termina l'enseignant avant de le licencier.

Le remerciant, Liam quitta la pièce et se précipita jusqu'à sa voiture. Une fois assis dans le véhicule, il décacheta l'enveloppe et en extirpa l'écrit qui renfermait l'information. Lorsque le nom défila sous ses yeux, une violente nausée le traversa : Homes Chapel High School, classe d'enseignement général, 5A. Son visage blanchit, ses doigts se raidirent sur le papier, la boule qui jouait dans son ventre explosa, répandant son venin toxique et insidieux dans les veines du jeune homme, le paralysant.

-Oh non…

Affalé sur son bureau, Niall Horan observait le nouvel élève qui venait de faire son apparition dans la classe. On était en plein janvier, drôle de période pour changer d'école. Quoi qu'il en soit, le jeune homme, après s'être entretenu avec leur professeur, se glissa jusqu'à un banc à l'avant dernière rangée, juste devant celui que partageait l'Irlandais avec son meilleur ami, Louis. Ce dernier était également occupé à détailler l'adolescent qui sortait une à une ses affaires de son sac, prêt à démarrer cette première heure de cours. De nombreux gloussements et chuchotements provenant de la gente féminine résonnaient entre les murs de la salle, révélant l'intérêt que soulevait le fameux Harry Styles. Ou, du moins, c'était le nom que les deux amis pensaient avoir perçu. Passant ses deux mains à travers ses cheveux brillants, il secoua ses boucles qui se remirent naturellement en place. Il était beau, c'était indéniable. Pourtant, l'agitation qu'il provoquait ne semblait pas l'intéresser le moins du monde.

Niall fut arraché de sa contemplation par la voix du professeur qui s'éleva au-devant de la classe, attirant l'attention des élèves et leur expliquant en quoi consisterait le cours du jour. Très peu passionné par les maths qui étaient prévues pendant ces deux prochaines heures, c'est avec paresse que Louis daigna ouvrir son livre à la page recommandée. Néanmoins, il ne put retenir le sourire qui illumina ses traits, comme à chaque fois. Combien de temps Liam n'avait-il pas passé à lui expliquer ses exercices, l'aidant à remonter sa moyenne plus que faible ? Le visage de son petit-ami dansait dans son esprit, lui apportant un peu d'entrain et de courage. Mais les maths étant ce qu'elles sont, après une vingtaine de minutes de théorie incompréhensible, l'adolescent décrocha et se tourna vers Niall, tout aussi ennuyé par la leçon. Une conversation joyeuse débuta entre les deux amis et lorsque le blond déblatéra une blague hilarante, Louis ne put retenir l'éclat de rire qui franchit ses lèvres. Aussitôt, son professeur abandonna son tableau et foudroya le jeune homme du regard.

-Tomlinson, serait-ce trop vous demander que d'accorder un minimum d'attention aux explications ? Le fait que vos résultats scolaires ne vous perturbent pas le moins du monde est votre problème, mais évitez de déconcentrer la classe avec vos bavardages ! S'énerva Monsieur Watson.

Levant les yeux au ciel, Louis s'excusa vaguement avant que le cours ne reprenne. Alors qu'il jouait, silencieusement, avec un stylo qui trainait sur son bureau, il sentit son portable vibrer dans la poche de son pantalon. Se contorsionnant pour s'emparer de l'appareil, il jeta un coup d'œil vers l'avant de la pièce, s'assurant que son professeur ne lui prêtait aucune attention. Heureusement pour lui, quelques coups provenant de la porte résonnèrent et Monsieur Watson se dirigea vers le panneau de bois pour l'ouvrir. Louis en profita pour prendre connaissance du message qu'il venait de recevoir :

On a un gros problème…

-Liam

Aussitôt, il se redressa. Un problème ? Bon sang, que se passait-il ? L'inquiétude le rongeant de l'intérieur, il s'apprêtait à pianoter une réponse lorsqu'une voix bien trop familière retentit à l'entrée de la pièce.

-Bonjour Monsieur Watson, je m'appelle Liam Payne. Je suis votre stagiaire.

Son cœur se déchainant contre sa cage thoracique, il leva la tête. Son souffle se cala dans sa gorge. Pendant un instant, le monde sembla s'arrêter de tourner. L'enseignant s'animait, présentant aux étudiants le jeune homme qui allait prendre sa place pour quelques semaines, mais les mots semblaient se dissiper avant de parvenir aux oreilles de Louis. Son regard plongé dans les yeux chocolat de Liam, il essayait d'assimiler ce qui était en train de se passer.

Niall s'était également tendu à la vue du visiteur. Il était la seule personne, mis à part Zayn, qui était au courant de la relation qu'entretenaient les deux jeunes hommes. Leur idylle protégée par le secret risquait d'être sacrément chamboulée par ce coup du sort. La vie pouvait parfois s'apparenter à un combat, aussi injuste soit-il. Ici, les deux camps se composaient de Louis et Liam d'un côté et du reste du monde de l'autre. Une présentation rapide des protagonistes ? Liam, dix-neuf ans, universitaire dans l'optique de devenir professeur de mathématiques. Louis, dix-sept ans, étudiant au Holmes Chapel High School, en enseignement général, classe de 5A.