Bonjour à tous,

Je me lance dans un nouveau style d'écriture (enfin, ça n'a rien de novateur, c'est juste que je ne vous avais pas encore proposé ça avant) : les fics sur commande.

Je vous propose l'idée suivante : vous choisissez un couple (n'importe lequel, même le plus improbable, loufoque ou décalé) sur lequel vous aimeriez lire un texte, plus un mot (celui que vous voulez), et de mon côté je vous écris un OS (pas trop long, afin que je puisse répondre assez vite à toutes les demandes) sur ce couple, et en utilisant le mot donné comme titre, fil directeur, thème, réplique, ou autre …

Chacun aura le droit de proposer quelque chose, mais j'écrirais bien sûr les OS dans l'ordre de réception des reviews. Vous pourrez par la suite demander un autre OS (avec d'autres critères, ou ceux que vous avez déjà demandé, pourquoi pas après tout …). Si quelqu'un a déjà demandé un texte avec les mêmes critères que vous, ça n'a pas d'importance, je peux en écrire un autre, sur la même base, mais avec un rendu différent (même si l'idée est aussi pour moi d'explorer des couples dont j'ai moins l'habitude, mais je serais aussi ravie de prolonger des passions que nous avons tous en commun !).

Je ne pense pas vous demander quel rating et quel style (triste, comique, etc.) vous souhaitez pour votre « commande », mais si vraiment ça compte pour vous, vous pouvez toujours me l'indiquer.

Donc, n'hésitez pas à me dire ce que vous pensez de cette petite idée, et si ça vous plaît, vous pouvez déjà me demander votre OS (que tout le monde pourra lire, mais qui vous sera bien entendu dédicacé). Par ailleurs, vous êtes bien entendu les bienvenus pour laisser également vos commentaires sur chaque OS écrit dans ce recueil !

Sans plus attendre, après cette longue introduction, je vous laisse découvrir la première commande.

Bonne lecture, et à très bientôt j'espère pour vos propres demandes !

Commande de : Mayura02

Couple choisi : Draco/Harry

Mot choisi : Incandescence

Rating : K.

Disclaimer : la plupart des lieux et personnages sont la propriété de J.K. Rowling, je ne me fais donc pas d'argent avec (et en plus je réponds aux commandes gratuitement, moi la cupide de service, alors !)

Dédicace : Ma Younette adorée, c'est toi qui ouvres le bal de ces fics. Parce que tu es ma sœur de cœur, ma muse et tout simplement ma meilleure amie. Tu as été une des premières à m'accueillir sur ffnet, m'ouvrant un monde d'imagination, d'échanges, d'amitié et tant encore … Depuis qu'on se connaît, mon cœur bat différemment : parce qu'il est rempli de ta présence, et parce que je sais que malgré la distance, nous serons toujours là l'une pour l'autre. Tu sais combien je tiens à toi. Tu m'as ouvert le cœur par ta gentillesse, ta douceur, ton incroyable générosité, ton enthousiasme et ton énergie, et surtout, surtout ton affection. Tu es une perle rare, ma moitié d'âme et de cœur …

Je t'offre ce petit texte, en gage de mon amitié. J'espère qu'il te plaira, peut-être y retrouveras-tu un peu de nous, même si on y retrouve surtout un certain duo dont on ne saurait se passer ! Il n'est pas long, il ne raconte pas grand-chose (lol), j'ai tenté de le faire à la fois léger (comme tu le voulais) et touchant, enfin bref, j'espère qu'il te plaira ! Mais sache que j'accepte les réclamations, et que les produits sont échangés dans ma compagnie (oui, tu as bien lu, t'as le droit de réclamer un autre OS si celui-là ne te plaît pas … et d'ailleurs, même s'il te plaît !!!).

Sans plus attendre, place à la lecture …


Au détour d'un couloir

La journée touchait à sa fin. Les cours terminés, Draco et sa cour repartirent vers leur Maison. Ils avaient un peu de temps avant le dîner, et le Prince des Serpentards ayant déclaré qu'il était fatigué, tous avaient convenus qu'ils iraient se reposer un peu.

Plutôt que d'aller se promener autour du lac. Où trop d'élèves bruyants devaient être en train de s'amuser.

Plutôt que d'aller travailler à la bibliothèque. Où une certaine Miss je-sais-tout devait être en train de s'énerver contre son illettré de meilleur ami.

Plutôt que d'aller voler sur le terrain de Quidditch. Où l'équipe des Rouge et Or devait être en train de s'entraîner pour son prochain match.

Tout, plutôt que de croiser l'ombre d'un Gryffondor ce soir-là. Draco Malefoy était fatigué et avait juste envie de se détendre. Se reposer. Ne pas trop penser, et ne surtout pas penser à …

Trop tard. Les yeux verts, au détour de ce fichu couloir qui ne pouvait pas être vide !

Trop tard. Les prunelles étonnées, qui venaient de s'assombrir en les apercevant. En l'apercevant. Lui, Draco. L'ennemi. Le rival. Le seul et unique …

Trop tard. Une lueur amusée venait de strier le regard à demi dissimulé par la frange brune trop longue.

Quand tes yeux se posent sur moi, c'est comme si le monde autour de nous disparaissait soudainement. C'est comme si tu ne regardais plus que moi, comme si les autres n'existaient pas.

Et au fond, tu sais, ils n'existent pas. Il n'y a que moi, moi que tu regardes, moi que tu sembles essayer d'imprimer profondément sur ta rétine. Enfonce-toi mon visage jusqu'à l'âme … mais par pitié, ne te blesse pas !

Je ne voudrais pas que tu te fasses mal, toi qui m'enveloppes avec tant de douceur de ton regard.

Draco soutint le regard adverse un moment, puis finit par détourner les yeux. Il entendit bien Pansy et Grégory lancer une pique ou deux, Blaise pousser de l'épaule le corps frêle au passage, quand leur groupe croisa la route du Gryffondor, mais … Mais il était déjà perdu dans son monde.

C'était comme si ce regard intense l'avait enfermé dans une bulle, qui étouffait tous les bruits, voilait toutes les images, anesthésiait toutes les sensations. Il était juste là, entouré de ses amis, mais son esprit était ailleurs …

Resté figé dans ce regard, qui se retourna une dernière fois, pour lui sourire encore du coin du cil avant de disparaître au détour d'un autre couloir traître. Draco était fichu, prisonnier de ces deux prunelles infatigables. De ce vert immuable, plein de cette promesse dont le jeune homme blond ne savait que faire …

Quand tes yeux se posent sur moi, je me sens tout à coup vivre. C'est comme si j'étais tout pour toi … Moi, moi qui ne vois que toi.

Tes regards me rendent unique, précieux.

Vivant.

Oui, c'est comme si j'étais le seul pour toi. Toi, qui es tout pour moi. Toi, qui es ma vie.

Toi, qui me rends vivant.

L'heure du repas arriva bien vite, et Draco et sa troupe refluèrent vers la Grande Salle, suivant la marée humaine des élèves affamés et dissipés. Le Prince blond soupira, exaspéré de la présence envahissante et bruyante de ce troupeau. A ce signe d'énervement, ses deux acolytes, toujours plus prompts à user de leurs muscles que de leur cerveau, prirent les devants et repoussèrent les adolescents pressés pour faire de la place à leur leader.

Draco Malefoy soupira, tentant à peine de cacher cette fois l'agacement que lui procuraient ses camarades. Il ne dédaigna cependant pas ce traitement royal, et doubla tous les autres pour se rendre à sa table. Il y prit place, et laissa les autres se disputer l'honneur de le servir.

Levant la tête, il laissa courir sur la salle un regard morne et désabusé, jusqu'à ce qu'il glisse sur la table des Rouge et Or, à l'autre bout. Là, il stoppa net, attiré par un rayon de soleil, si puissant qu'il pouvait traverser toute la salle pour venir le frapper au cœur, et assez discret pour n'être perçu que de lui seul.

Ce sourire, comment ne pas le voir, pourtant ? Draco ne voyait que ça ! Il le recevait de plein fouet, ce sourire pourtant à peine esquissé, retroussé sur un coin de lèvres seulement, teinté de gentillesse et de malice.

De sincérité.

Quand ton sourire m'accueille, qu'il pleuve ou qu'il vente, c'est comme si le soleil perçait violemment les nuages pour venir me frapper. Tu fais rayonner ton monde, le mien.

Le mien, qui n'est que de glace. Le mien, qui ne connaît pas jamais l'été, qui ne sait pas où regarder pour avoir de la chaleur.

Tu fais fondre mes peurs, mes réticences. Tu apaises mes douleurs et mes combats intérieurs. Tu me réchauffes, tu m'inondes de ta douceur en me souriant, moi qui ne sais pas être tendre. Qui ne sait pas être vrai.

Draco détourna la tête, reportant son attention sur ses voisins de table qui avaient enfin réussis à se coordonner suffisamment pour lui servir son repas. Il piocha dans son assiette d'un geste absent, et hocha vaguement la tête en réponse aux conversations dans lesquelles on tentait de l'inclure. Il tint son rôle de Prince froid et distant, plein de superbe et de fierté encore quelques instants … avant de repousser son assiette, et de se mettre à émietter son pain, sans conviction.

Son esprit était ailleurs, il n'était déjà plus à ce qui se passait à la table des Verts et argents. Son esprit se promenait dans un coin où il faisait plus chaud, plus doux. Dans un endroit où le silence pouvait apaiser, où le vide pouvait vous combler.

Dans un coin de lèvres retroussées, dans un endroit teinté de gentillesse.

Quand ton sourire m'accueille, c'est comme si tu ouvrais une porte que je m'acharne chaque jour à refermer. Tu sembles posséder la clé de ce coffre-fort que je verrouille avec tant de force et d'application.

Tu fissures de ta chaleur un iceberg que j'ai appris à contrôler depuis tant d'années. Je l'ai fait d'airain et de roc, je l'ai voulu immobile et inébranlable, et tu m'apparais pour tout détruire.

Pour mieux me reconstruire. Pour me donner enfin une chance d'écouter battre ce cœur que tu animes d'un sourire.

Demain, les vacances commençaient. Les élèves de Poudlard avaient une semaine de liberté, et cela se sentit dès le repas fini. Beaucoup d'entre eux décidèrent de veiller, restant à jouer aux cartes dans la Grande Salle, à se promener dans le parc ou à déambuler dans l'école pour discuter et s'amuser.

Les camarades de Draco en auraient bien fait autant, mais leur Prince ne semblait pas d'humeur. Ils étaient plusieurs à penser qu'il valait mieux ne pas le contrarier et le suivre, d'autres estimèrent qu'il avait besoin d'être seul et qu'il était préférable de le laisser tranquille. Comme la plupart avaient encore leurs valises à faire pour le lendemain, la deuxième solution l'emporta.

Au grand soulagement du jeune homme, qui se demandait comment envoyer paître son troupeau sans paraître trop méchant.

Pas que son rôle de monarque tout-puissant le rebute, mais ce soir-là il voulait juste ne pas avoir à s'expliquer. A ordonner. A congédier. A crier.

Il voulait seulement se reposer. Enfin faire une pause, se détendre, oublier sa longue journée, sa fatigue et surtout …

Lui. Il voulait vraiment l'oublier en cet instant, mais voilà, il était là. Draco le vit saluer ses amis, et s'avancer d'un air nonchalant dans ce hall. Le blond aurait pu faire demi-tour, rejoindre tant qu'il en était temps un endroit plus animé, moins exposé à une rencontre inéluctable avec l'autre. Il aurait aussi pu s'avancer, l'ignorer, le dépasser, le laisser là sans même un regard, une parole.

Mais il resta planté là. L'autre sembla enfin le voir, et l'étonnement premier laissa place à de l'amusement, qui céda le passage à un sourire.

Du coin de la lèvre.

Le Gryffondor s'avança, fixa Draco, le dépassa, et lui toucha l'épaule, au passage. Juste un léger effleurement, comme une petite tape amicale. Sans signification particulière.

Tout le corps du blond se raidit.

Quand tes mains viennent me toucher, c'est comme si elles ranimaient mon corps mort depuis si longtemps. Quand tes doigts m'effleurent, c'est comme s'ils faisaient refluer à fleur de peau le sang qui m'avait quitté.

Tu es un magicien, un sorcier, oui. Sans aucun doute. Tu as le pouvoir de me ramener à la vie.

De me ressusciter.

De me transcender.

Je me sens soudain grand, animé, tremblant et je respire.

Et je vis, soudain. Je sens la vie qui afflue en moi, je sens chaque partie de mon corps qui s'éveille, comme après un trop long sommeil.

Et sous tes doigts, je sens la trace d'une brûlure. Quand tu pars, tu es toujours là : mon corps porte ton empreinte, comme marqué au fer rouge.

Puis elle disparaîtra, ma peau redeviendra vierge … jusqu'à la prochaine fois.

Draco laissa l'autre passer près de lui, sans réagir. Il resta figé, incapable de dire ou mot ou de faire un geste. Pétrifié, déstabilisé.

Démuni, sans ses camarades.

Délaissé, l'autre reparti.

L'échange muet aurait pu facilement se muer en rixe, en combat, en guerre … Mais il fallait avoir le cœur à ouvrir les hostilités, l'énergie pour se plonger dans un autre corps à corps.

Et le blond n'avait ni l'un ni l'autre. Il voulait juste garder cette marque légère sur la peau, ce regard sur la nuque, ce sourire dans l'âme.

Il savait que l'adolescent l'avait dépassé mais n'était pas reparti. Pas encore. Pas tout à fait.

Il se savait observé depuis l'autre bout du hall, mais ne voulait pas donner à l'autre la satisfaction de montrer que ce geste l'avait touché.

Quand tes mains se posent sur moi, quand tes poings viennent à ma rencontre, quand tes doigts me parcourent, quand ton corps se presse contre le mien … quand tu es là, près de moi, sur moi … je vis. Je revis.

Tu allumes en moi un feu que je m'acharne à étouffer. Tu fais feu de tout bois, faisant flamber chaque partie pourtant glacée de mon être.

C'est déstabilisant et déconcertant. A chaque fois.

Mais … pourquoi pas ? Après tout, tu es le seul à me faire ça, et je suis le seul à qui tu fais ça. N'est-ce pas ?

Alors, je veux bien que tu continues à poser tes mains sur moi.

Comme tes sourires.

Et tes regards.

Draco Malefoy pensa à un moment être enfin seul. Mais la voix de l'autre s'éleva dans l'air, légère, rieuse, pleine d'impertinence et de joie mêlées.

« Tu pars en vacances, demain, Malefoy ? »

Le Prince des Serpentards se composa son masque le plus hautain et le plus méprisant avant de se retourner. De toiser. De renifler.

Et de répondre que oui.

Oui, il partait demain, pour une semaine loin de ces yeux, de ce sourire, de ces mains. Mais ça, il ne le dit pas. Il se contenta d'un regard froid, de lèvres pincés et d'un port droit.

Auxquels répondit un petit haussement d'épaules. L'autre sourit de nouveau et se contenta de hocher la tête pour glisser :

« Tu vas me manquer, tu sais. »

Avant de repartir, aussi insouciant qu'il s'en était venu. Draco le regarda faire, fixant le dos du jeune homme le plus déconcertant qu'il n'avait jamais rencontré. Un sourire vint voler un moment de chaleur aux lèvres fines du blond, quand il répondit :

« Toi aussi, Potter. »