J'avais marché sur les feuilles flamboyantes d'automne en sa compagnie, nous n'avions pas parlés, et nous ne nous étions pas échangés un regard. Seuls les cœurs tambourinant dans ma poitrine, et les rafales de vent me frigorifiant, avaient apportés un semblant d'animation à notre promenade.
C'était fréquent ces temps-ci, il venait toquer à ma porte, et on se baladait tout l'après-midi. Au lycée par contre on prenait nos distances, je ne voulais pas qu'on se doute de notre relation, et puis de toute façon, tout bavardage ou contacte physique étaient devenus impossible. On était trop timide, c'était véritablement gênant. Alors vous vous imaginez bien qu'au volley on arrivait plus à être compétitifs. Il n'osait même pas me regarder quand il faisait une passe, et moi, je n'osais pas sauter de peur qu'il ne voie mon derrière. De vrais clowns. Les autres en conclurent que nous étions malades, et ils nous abandonnèrent sur les bancs au profit de Tsukishima et Yamaguchi. Quelque part je savais qu'ils avaient raison, nous subissions les symptômes de la plus vicieuse des maladies: l'Amour.
