Tous les personnages, comme les lieux, l'univers, de cette histoire sont à J.K Rowling.

Au clair de la lune

L'air n'arrive plus à mes poumons. Je m'étouffe. L'eau s'empare de mon corps. Je me noie. Je ferme les yeux et je ne vois plus que les siens, ses yeux gris qui me hantent même aux bords de la mort. Et je me souviens.

Il aurait aimé l'aimer moins fort. Il aurait voulu que cette passion violente qui étreint son coeur ne se transforme pas en amour destructeur. Il aurait aimé l'aimer mieux, comme un homme sage et vertueux, comme un amant aimant et non pas comme le bandit, le troubadour de l'amour, l'illusionniste qu'il est. Mais voir la rage habiter ses yeux fait battre son coeur trop violemment pour qu'il n'y revienne pas, inlassablement. Il aime quand ses ongles écorchent sa peau, quand il l'entends gémir, crier sa passion, sa rancoeur puis quand ses coups cessent, quand son corps abandonne la partie et se laisse aller à lui. C'est cela qu'il aime plus que tout. La langueur de son corps, quand épuisé et sans force, il se met à redessiner ses courbes, à effleurer la moindre parcelle de peau dévoilée, tout cela sans que l'autre ne l'aperçoive. Dans le secret de la nuit, qui elle seule connait ses élans de tendresses envers ce corps alanguis, ce corps aimé mais meurtri.

Ma gorge me brûle, mes poumons me brûlent, mon coeur me brûle à force de se débattre en moi mais mon corps ne bouge plus. La fin arrive. J'ouvre une dernière fois les yeux et la silhouette de la lune éclaire les eaux sombres. La nuit est ma seule maîtresse, à jamais.