Bonjour à tous, c'est ma première fanfiction. Je vais essayer de continuer cette histoire au rythme minimum d'un chapitre par semaine. Etant maman de deux jeunes enfants, je n'ai pas toujours le temps de faire ce que je veux... snif... J'acceptent toutes les critiques, du moment qu'elles soient constructives.

Pour info, je vais traduire toutes les histoires que j'écrirai en anglais. Je le parle "assez" couramment pour, j'espère, faire plaisir aux lecteurs anglophones.

D'avance merci à ceux qui me liront et m'écriront.

Donc, comme il faut bien en passer par là: Rise of the guardians n'est pas de mon fait (heureux William Joyce!), les personnages sont la propriété de leurs auteurs et graphistes. Lorsqu'il y aura introduction de nouveaux personnages, je le signalerai.

Une nuit inoubliable

La neige dorée qui tombait délicatement sur le lac gelé fascinait Pippa. Les pouvoirs du Marchands de Sable étaient si extraordinaires et emplis de tant de fantaisie ! Toutefois, malgré l'immense joie qu'elle ressentait en son cœur, une certaine appréhension commençait à naître. Les Gardiens s'apprêtaient à décoller à bord du traineau magique du Père Noël, laissant Jamie et Jack se dire au revoir. Pippa ignorait depuis combien de temps son ami avait rencontré Jack Frost, le tout nouveau gardien, mais elle était sûre d'une chose : le lien qui les unissait était extrêmement fort. On aurait dit deux frères qui avaient du mal à se séparer sur le quai de la gare (elle se rappelait les larmes et les embrassades de son jeune cousin Jason lorsque son frère aîné Harry était parti en septembre dernier pour sa première année à la fac de Yale). Quand Jack rejoignit ses amis immortels, elle se décida à sourire et à leur faire ses adieux comme ses camarades autour d'elle.

Le traineau ne fut bientôt plus qu'un minuscule petit point à l'horizon, et elle entendait déjà Monty se plaindre du froid. « Tu exagères, tu as un manteau toi ! » grommela Choupette. Pippa entrevit derrière son amie Caleb et Claude qui essayaient de se rapprocher aussi discrètement que possible d'un des yetis pour semble-t-il se réchauffer grâce à sa fourrure. Le yeti se rendit compte de leur manège et se tourna si vite vers eux qu'ils glissèrent de surprise sur la glace et firent une pirouette peu esthétique avant de percuter Choupette puis Monty. Les œufs, elfes et yetis qui les entouraient se mirent tous à rire. Du coin de l'œil, elle vit Jamie qui riait en se tenant les côtes. Peut-être qu'elle n'avait pas besoin de s'inquiéter après tout…

Les râles de Claude, à moitié écrasé par les enfants empilés au-dessus de lui, furent entendus par deux yetis qui l'extirpèrent en un clin d'œil de sa malheureuse position. Sophie trouva cela fort amusant et tendit les bras vers un yeti brun aux moustaches grises. Le yeti cligna des yeux, ne comprenant pas la demande. Pippa s'avança vers lui et chuchota « Je crois qu'elle voudrait elle aussi être porté ». Le yeti cligna une nouvelle fois des yeux, se tourna vers la fillette blonde qui lui agrippait la jambe droite et d'un geste vif la souleva de terre.

« Sophie, vole ! » s'écria-t-elle, à l'horizontale au-dessus de la tête de son porteur, son timbre de voix si plein de joie et d'émerveillement que tous ne purent que regarder la scène. Pippa observa les visages des autres yetis. Ils semblaient si heureux de voir que des enfants avaient le désir de jouer avec eux. L'un d'eux, celui là-même qui avait surpris les jumeaux, grommela quelque chose dans leur langage étrange. Les autres répondirent en râlant. Les yetis firent signe aux enfants de les suivre. A contre-cœur ils marchèrent en direction de la maison de Jamie, la plus proche du lac. Arrivés devant la barrière en bois entourant la demeure des Bennett, celui qui était apparemment le chef des abominables hommes des neiges (pas si abominables que ça selon Pippa) sortit un globe en verre qu'il jeta plus loin. Un portail magique s'ouvrit alors et les œufs de pierre, ceux plus petits en chocolat et les elfes commencèrent à y entrer. Jamie et Monty s'exclamèrent en même temps : « Vous partez déjà ? ». Les yetis hochèrent la tête et vinrent saluer les enfants. Sophie fut déposée près de son frère. La tristesse que Pippa avait ressenti quelques instants auparavant repris place dans son cœur. Le dernier yeti s'apprêtait à franchir le portail iridescent quand il se tourna soudain vers eux et lança à Jamie quelque chose. Celui-ci l'attrapa au vol et quand il regarda ce qu'il tenait dans la main, le portail se refermant subitement derrière le dernier voyageur, il ne put retenir un cri de surprise : « Une boule à neige ! » Ses amis se précipitèrent vers lui.

« Non ? Sérieux ? Il t'en a donné un ? » s'écria Caleb. « Tu crois qu'on peut l'utiliser pour aller les voir ? » demanda Monty. « Tu sais comment l'utiliser ? » s'inquiéta Choupette. « Je crois que nous devrions attendre un moment plus propice, annonça Pippa. Ils viennent tout juste de partir, il fait nuit, on est en pyjamas tous mouillés par la neige, et perso je tombe de sommeil. Maintenant que c'est plus calme, je crois que je pourrais m'endormir sur le trottoir tellement je suis fatiguée… » Un bâillement ponctua sa dernière phrase. Elle se demanda si le Marchand de Sable n'y était pas pour quelque chose… Ses amis se jetèrent des regards en coin. Jamie, lui, soutint son regard une dizaine de secondes puis acquiesça. « Rendez-vous demain matin à 10h près du lac. Comme c'est un jour férié, on va pouvoir discuter entre nous de tout ce qu'il vient de se passer. Ce sera mieux si on est bien réveillés. »

Sophie, qui n'avait plus de yeti-porteur personnel, s'était déjà accroupie sur les marches menant à la porte d'entrée et fermaient les paupières en serrant dans ses mains l'œuf qui avait décidé de rester avec elle. Choupette donna une claque sur le dos de Jamie, qui ne sut par quel miracle il avait réussi à rester debout, et s'éloigna en leur disant un « A demain ! » joyeux. Monty, Claude et Caleb partirent d'un pas lent en chuchotant et bougeant les bras dans toutes les directions. « Ils ne peuvent pas s'empêcher d'en discuter dès maintenant… » gloussa Pippa. « Bah, rien d'étonnant de leur part ! » rappela Jamie. « Bon, je dois mettre Sophie au lit. On se voit demain alors ? » « Oui mais… » Pippa rougit soudain et commença à tirer sur ses mains, l'air gêné.

« Tu vas bien ? » « Euh, non. En fait, quand je suis sortie de chez moi pour vous rejoindre, j'ai… comment dire… j'ai fermé la porte, en laissant les clefs à l'intérieur. Et elle ne peut s'ouvrir depuis l'extérieur que si tu as les clefs ! Je suis coincé dehors ! Et si je sonne pour que mon frère m'ouvre, je vais devoir lui donner une explication valide. Mes parents sont absents pour le week-end, il va leur téléphoner et ils vont me demander ce que je faisais dehors à une heure pareille, et je vais être punie et je ne pourrais plus sortir de chez moi pendant au moins deux semaines, et alors je ne pourrais pas être là demain matin pour notre réunion, et ça c'est pas possible, et… et… » Si Pippa avait commencé sa tirade en bégayant, elle avait terminé si vite et en sanglotant que Jamie eu du mal à suivre ses paroles. « Tu veux dormir chez moi ? On appellera tes parents et ton frère demain matin très tôt. On trouvera bien quelque chose à leur dire… Ne pleure pas, je ne sais pas comment on console les gens qui pleurent (surtout les filles, pensa-t-il) ! »

Pippa arrêta aussi sec de sangloter. Elle sourit timidement et s'avança vers Sophie. « Je vais t'aider à la porter.» « Merci, je vais ouvrir la porte en premier. On ne doit pas faire de bruit, sinon ce seront mes parents qui … enfin, tu as compris. » Pippa fit oui de la tête et tous deux transportèrent tant bien que mal Sophie jusque dans son lit. Pippa s'écroula sur le lit de Jamie et s'endormit aussitôt. Quand Jamie revint des toilettes, il n'eut pas le cœur à la réveiller et se contenta de son sac de couchage posé sur son tapis. Tout comme son amie, il s'endormit paisiblement dès que sa tête toucha l'oreiller. Loin d'eux, Sandy contemplait mentalement son travail d'un air satisfait. Les premiers croyants de Jack faisaient tous de beaux rêves.