Sommaire : J'ai toujours voulu écire une fic sur Kyo qui rencontre Yuya plus tôt. Ici Yuya a douze ans et a perdu son frère à cause d'une maladie étrange. Elle n'a pas de désir de vengeance car il n'a pas été tué comme dans le manga. Elle a quand même son caractère et c'est toujours ce qui plaît à Kyo.

Couple : KyoxYuya mes préférés !

Disclaimer: Samurai Deeper Kyo ne m'appartiens pas, on le sait tous.

Warning : Attention cette fiction est catégorisée comme Mature (smut), ce n'est donc pas à mettre entre toutes les mains.

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SAMURAI DEEPER KYO

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ECARLATE

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Chapitre 1 :

La Rencontre

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Elle appartenait à cet homme. Ce samuraï aux yeux écarlates, aux long cheveux noirs et au long sabre tâché de sang.

Il était craint par tous ceux qui avaient entendu parler de lui, sa réputation de meurtrier sanguinaire et cruel n'était plus à faire.

A tout juste dix-neuf ans, il était connu sous le nom de Kyo aux yeux de démon et avait massacré de nombreux hommes sur son chemin.

Ce jour là, il avait traversé un village dans lequel il avait surpris un lynchage public.

Il renifla avec dédain et tourna les talons.

- Enfant du démon !

Il suspendit son pas.

- Tu nous apporte que le malheur depuis que t'es arrivée !

- Sale étrangère !

- Dégage !

- On veut pas d'toi ici !

Kyo repris sa marche.

- La ferme bande de lâches ! Hurla la voix d'une fillette.

Kyo se retourna alors. Les autres villageois avaient arrêté de crier un instant, sous le coup de la surprise sans doute. Son regard rouge fixa alors une petite fille qui leur faisaient face.

Elle était chétive et vêtue d'un kimono sale et déchiré. Elle portait des traces de coups et d'écorchures sur les bras et les jambes. Les yeux de Kyo remontèrent sur son visage et il comprit d'où venait l'insulte.

Elle avait effectivement l'air d'une étrangère, avec ses cheveux blonds et ce regard vert lançant des éclairs. Il s'arrêta un moment pour l'observer.

Il aimait bien ces yeux là.

- Tu vas la fermer petite garce ! C'est ta faute si ces bandits on attaqué le village !

- On a eu une épidémie à cause de toi !

- Ouais !

- C'est ça oui !

- On va te faire la peau !

Kyo vit la gamine bouillir de rage.

- J'ai rien fait du tout ! Hurla-t-elle, le visage pourpre. C'est pas ma faute tout ça vous racontez n'importe quoi !

- La ferme sale petite traînée !

- Je ne suis pas une traînée !

- C'est ça ! Et mon fils, et les autres garçons du village qui viennent dans ta cabane c'est quoi alors ?!

- Personne ne vient chez moi !

- Mon mari arrête pas de te regarder sale garce ! Et c'est pareil pour mes fils !

- Le mien aussi ! Je suis sûre que tu te vends à tous les hommes du village et des environs !

Kyo haussa les sourcils, dans quel village de bouseux était-il tombé. Ces vieilles peaux débitaient un ramassi de conneries toutes plus débiles les unes que les autres.

La gamine tremblait de rage maintenant. Elle semblait prête à leur sauter au visage. Elle ne pleurait même pas, elle avait du cran.

Un sourire carnassier étira les lèvres de Kyo. Il sentait que ça n'allait pas tarder à être intéressant.

En effet, la fillette se baissa et ramassa une poignée de cailloux. Certains reculèrent et Kyo se pencha pour profiter du spectacle, une lueur sauvage au fond des yeux.

La petite blonde en fit sauter quelques uns avant de les envoyer dans la tête de ses assaillants. Un concert de jurons et de cris se fit entendre. Elle visait parfaitement bien et en toucha plus d'un au visage.

Puis ils se jetèrent tous sur elle et se mirent à la ruer de coups. Pieds, poings, coudes et autres réjouissances. Le sourire disparu du visage de Kyo et il se jeta dans la mêlée.

Les corps se mirent à voler dans tous les sens, des cris de douleur, de suprise et d'horreur se firent entendre.

Certains retombèrent morts d'autres estropiés ou mutilés. Une pluie de sang s'abattit sur le sol terreux et un homme se tint debout au milieu du carnage.

Le sang coulait sur son visage et ses mains, son sabre teinté de rouge étincellant dans la lueur du jour. Ses longs cheveux noirs retombèrent autour de lui et son regard rouge glissa lentement vers la fillette qui le fixait, les yeux écarquillés d'horreur.

Elle était couverte de marques pourpres, violettes et rouges, son petit nez saignait tout comme sa bouche et son front. Ses cheveux blonds avaient été tirés brutalement, des mèches de cheveux tombant sur le sol.

Ses grand yeux verts s'emplirent de larmes et ses lèvres tremblèrent.

Kyo plissa les yeux et retroussa le nez de manière méprisante. Lui qui pensait qu'elle était intéressante...

Il tourna le dos et s'éloigna.

- A... Attendez !

Kyo ne se retourna pas et continua à marcher.

- Monsieur !

Un pas de plus.

- Hey !

Puis un autr-

Kyo arrêta une pierre lancée à vive allure d'une main, sans se retourner.

Voilà qui était mieux.

Il se retourna lentement, posant son regard sur la gamine qui boitillait en avançant vers lui.

Elle lui fit presque pitié.

Il pouvait voir qu'elle se retenait de pleurer de toutes ses forces.

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Pourquoi vous les avez tués ?!

Kyo n'était pas souvent surpris, mais là elle l'avait eu.

- Qu'est-ce que tu as dis ?

- J'ai demandé pourquoi vous avez tué tous ces gens ?!

Kyo sourit de manière cruelle en agrippant son petit visage d'une main. Il vit et sentit la peur émaner d'elle, mais son regard vert brillait de colère et de tristesse.

- Vous n'aviez pas besoin de faire ça, murmura-t-elle.

- T'as raison, fit-il, j'aurais du les laisser te massacrer...

- C'est pas ce que j'ai dis, répondit la fillette. Vous êtes assez fort pour les battre sans les tuer... alors pourquoi ?...

- Les forts vivent, les faibles meurent, répondit Kyo, tu devrais savoir ça.

Elle ne protesta pas, même si elle en avait envie. Après tout, il venait de lui sauver la vie...

Voyant qu'elle ne répondait pas, Kyo lui lécha tout le côté du visage, goûtant son sang par la même occasion. Elle se mit à crier et se débattre mais il ne la laissa pas faire. Il la jeta sur son épaule et reprit sa marche.

Elle se débattit comme une furie mais quelques fessés plus tard, elle se laissa trimbaler comme un sac de pommes de terre, le visage rouge de honte et les yeux étincellants de colère.

Au bout de plusieurs heures de marche, et ne supportant plus le silence, la fillette le rompit.

- Tu t'appelle comment ? Demanda-t-elle.

Il ne lui répondit pas et elle lui donna une tape derrière la tête. Kyo s'arrêta immédiatement de marcher et la saisit par le noeud arrière de sa ceinture avant de la jeter à terre sans ménagement.

La fillette tomba lourdement sur les fesses et poussa un cri de douleur en roulant sur le côté. Des larmes coulèrent alors sur ses joues et Kyo se souvint qu'elle avait reçu de nombreux coups violents tout à l'heure. Il se baissa et souleva son visage vers lui. Elle serra les lèvres pour retenir ses sanglots et il sentit le besoin brutal de la protéger. Il plissa les yeux. Ce n'était pas dans ses habitudes de ressentir ce genre de chose, mais cette gamine avait l'air d'avoir pas mal souffert dans sa courte vie.

Et elle avait du se faire souvent insulter et maltraiter à cause de la couleur de ses cheveux et de ses yeux. Ce genre d'apparence ne courait pas les rues au Japon, et lui-même avait été constament haï pour la couleur de ses yeux.

Peut-être qu'il s'était senti proche d'elle à cause de ça...

- Refais jamais ça, grogna-t-il en plongeant son regard carmin dans le sien. C'est compris ?

Yuya acquieça doucement de la tête et Kyo la relâcha.

- Ta vie m'appartient maintenant, fit-il. Et j'ai bien l'intention de te faire obéir.

Le visage de Yuya s'empourpra.

- J-je ne suis pas un chien ! S'écria-t-elle.

Le sourire de Kyo s'élargit.

- Oh mais c'est la même chose, répondit-il. Je peux faire de toi tout ce que je veux, ajouta-t-il en la saisissant par la nuque. Absolument tout, et personne ne pourra m'en empêcher...

Yuya rougit furieusement à sa proximité. Il était vraiment très beau, mais aussi terrifiant. Elle frissonna, sachant pertinament que tout ce qu'il disait était vrai.

Elle venait de voir ce dont il était capable, et elle voyait bien qu'il était sérieux alors que ses yeux plongeaient dans son regard rouge flamboyant. Yuya ne dit rien de plus, c'était inutile. Kyo la relâcha à nouveau et la souleva pour la remettre sur son épaule.

Il continua à marcher avant de trouver un petit coin tranquille et assez dissimulé pour se reposer un peu. Il avait choisi un endroit près d'un ruisseau et Yuya se dit qu'il l'avait peut-être fait pour qu'elle puisse se laver.

Kyo la reposa à terre et Yuya se mit à boitiller vers le ruisseau. Elle s'agenouilla en grimaçant de douleur. Ils ne l'avaient pas râtée au village. Si son frère avait su ce qu'ils lui feraient une fois mort, il ne se serait jamais installé là.

Yuya essuya quelques larmes et défit doucement la ceinture de son kimono. Elle se retourna en entendant un bruit métalique derrière elle. Kyo avait retiré son sabre et était en train de se déshabiller tranquillement, totalement insensible à la présence de la fillette. Yuya rougit furieusement et se détourna vivement.

- M-mais ça va pas ! S'exclama-t-elle. N-ne fais pas ça devant moi !

- Te gêne pas si t'as envie de regarder, fit Kyo avec un grand sourire qu'elle pouvait entendre.

- Sale pervers ! Qui a envie de regarder ça ?!

Kyo ricana en passant devant elle sans aucune gêne. Elle put apercevoir malgré elle le fessier et les jambes musclées du jeune homme à la peau dorée tandis qu'il entrait dans l'eau fraîche.

- Le sang de ces porcs pue la mort, dit-il en se lavant le corps énergiquement.

Le visage de Yuya la brûlait littéralement. C'était la première fois de sa vie qu'elle voyait un homme nu. Elle détourna rapidement le regard et s'éloigna un peu.

Kyo lui agrippa aussitôt le poignet et la tira vers lui.

- Où tu crois aller comme ça ? Demanda-t-il, la voix grondante.

Yuya tenta de se dégager mais il l'a maintenue contre lui sans le moindre effort.

- T'as pas intérêt à te barrer gamine, grogna-t-il contre son oreille. T'es à moi maintenant et j'ai pas envie d'avoir un chien sale et puant à mon service.

Yuya trembla de peur au son de sa voix. Il ne plaisantait pas et avait bien l'intention de lui faire obéir, de gré ou de force. Elle déglutit et poussa un cri de suprise en sentant le jeune samouraï lui arracher la ceinture de son kimono et lui enlever celui-ci puis celui d'en dessous. Yuya devint rouge de honte et se débattit en sentant la brise fraîche glisser sur son corps à présent nu. Kyo ne se formalisa pas, le corps d'une fillette ne lui faisait aucun effet. Il la mit à l'eau et lui ordonna de se laver.

Yuya tremblait encore et entreprit de se débarrasser du sang et de la sueur qui recouvraient sa peau. Kyo apperçut de nombreuses cicatrices, des bleus et des traces de doigts sur ses bras, ses jambes et le reste de son corps.

Il sentit sa mâchoire se crisper en imaginant le calvaire que devait vivre cette fillette depuis qu'elle n'avait plus personne pour la protéger. Il se remit à se laver aussi en chassant ces pensées. Elle avait un sacré caractère et il avait vu qu'elle était capable de se défendre. Avec un peu d'entraînement elle serait bien plus forte.

Un sourire étira ses lèvres. Il allait bien la dresser.

Kyo se lava ensuite les cheveux et Yuya ne put s'empêcher d'admirer sa longue chevelure noire. Elle ne faisait qu'ajouter à sa beauté sauvage qui fit manquer un battement à son petit coeur. Il l'avait sauvé d'une mort certaine, alors qu'il ne la connaissait pas.

Il était vraiment brutal, et assez pervers quand même... Mais... il l'avait sauvée alors qu'il n'y était pas obligé, et ça, elle lui en serait reconnaissante jusqu'à la fin de sa vie.

Kyo sortit de l'eau, coupant court à ses pensées. Yuya rougit furieusement en voyant son corps nu et musclé ruisselant d'eau. Puis elle reçu un lourd tissu en pleine figure et failli tomber dans le ruisseau. Elle se débarrassa rapidement de ce qui la recouvrait et reconnu le kimono du samouraï et le sien.

- Lave ça, commanda Kyo, nu comme un vers.

Yuya protesta mais il la fit taire d'un regard.

- Je vais faire du feu pour les sécher, grouille-toi.

Yuya sentit une colère sourde monter en elle au ton du jeune homme mais elle comprit bien vite que si elle voulait vivre longtemps elle n'avait pas intérêt à lui désobéir.

Elle finit de se laver le corps et les cheveux puis mit les vêtements dans l'eau avant de frotter le tissu pour faire partir le sang et les saletés qui recouvraient les kimonos.

Elle éternua, frissonnant légèrement sous la brise qui soufflait autour d'eux. Kyo se sécha auprès du feu et l'observa tranquillement. Elle était plutôt maigre, il pouvait voir ses côtes. Et elle aurait du avoir quelques formes pour son âge qui n'étaient pas là. Il devrait l'engraisser un peu pour que ça devienne intéressant plus tard...

Tandis qu'elle lavait les kimonos, il partit attraper deux lapins et les fit cuire sur le feu, une bonne odeur de chaire grillée embaumant l'air et chatouillant les narines de Yuya. Elle entendit un grondement sourd venir de son ventre et rougit de honte en sentant le regard amusé de Kyo sur elle.

Quand elle eut terminé, elle sortit de l'eau et Kyo lui prit les vêtements des mains pour les étendre sur les branches d'un arbre près du feu. Yuya fut surprise qu'il l'aide mais après ce qu'il avait fait pour elle...

- T'es trop maigre, fit Kyo qui l'observait de l'autre côté du feu en dévorant une cuisse de lapin. Si tu bouffe pas plus t'auras rien d'intéressant à me faire croquer.

Il ricana devant la mine outrée de Yuya qui rougissait comme une pivoine. Elle se cacha un peu en croisant les bras et les jambes. Mais c'était difficile de manger dans cette position. Ses grands yeux verts lançaient des éclairs à Kyo qui se foutait pas mal d'être complètement à poil devant cette gamine.

Mais la faim la tenaillait depuis trop longtemps et elle oublia bien vite sa gêne pour dévorer la chaire tendre et grillée du rongeur. Kyo rota bruyamment après avoir finit son repas et fouilla dans un sac qu'il gardait avec lui pour sortir un bouteille de saké. Il l'ouvrit et la termina d'une traite avant de roter à nouveau.

- Tu es vraiment dégoûtant, fit Yuya en retroussant le nez, répugnée.

Kyo se mit à rire et se leva. Il toucha le tissu de son kimono et constata qu'il avait séché. Il le passa avant d'attacher le fourreau de son sabre à sa ceinture. Yuya le regarda faire avec curiosité. Elle n'avait jamais vu de samouraï avant lui et elle était impressionnée de la longueur de son sabre.

Il observa son regard et sourit avec fierté.

Puis Yuya finit son repas et se releva. Elle boitilla jusqu'à la branche où était suspendu son kimono et tenta de le tirer à elle sans montrer tout son corps à Kyo qu'elle savait en train de la regarder. Elle pouvait sentir ses yeux sur elle, comme si il la touchait. Elle sentit ses joues brûler à cette sensation et secoua la tête, son yukata retombant sur elle. Yuya s'habilla aussi rapidement qu'elle le pouvait vu les douleurs qui parcouraient son pauvre corps meurtri et Kyo ressentit à nouveau de la pitié pour elle.

Il claqua la langue et partit s'appuyer contre un arbre pour passer la nuit. Ses yeux rouges ne quittèrent pas la fillette des yeux et il lui fit signe de le rejoindre. Elle boitilla de nouveau jusqu'à lui et Kyo pensa que ces villageois étaient vraiment des lâches pour s'en prendre aussi violemment à une gamine comme ça.

Yuya s'allongea difficilement près de Kyo et se recroquevilla contre son flanc pour avoir un peu de chaleur. Etrangement, il la laissa faire, ses yeux quittant son petit corps avant de plonger dans les flammes du feu qui n'allait pas tarder à s'éteindre.

Lorsque Yuya se réveilla, elle vit que Kyo était toujours là et qu'il la fixait avec une expression songeuse. Elle rougit et se redressa. Une petite couverture glissa sur ses genoux et elle leva de grands yeux interrogateurs vers Kyo qui se contenta d'un petit sourire en coin avant de se lever.

Il s'étira et bailla longuement, dévoilant des canines anormalement pointues qui intriguèrent Yuya. Décidément, Kyo ressemblait vraiment à un animal sauvage.

On aurait dit un grand loup noir...

Yuya eut un fou-rire en le voyant se gratter la nuque comme l'aurait fait un loup avec sa patte arrière. Il agrippa son visage avant de le relâcher en la poussant en arrière.

Elle lui jeta un regard noir et se frotta le visage.

Elle avait encore les marques de coups et Kyo se dit qu'il faudrait quelques semaines pour que ça disparaisse. En attendant il allait la faire manger. Hors de question qu'il n'ait rien à se mettre sous la dent d'ici deux ou trois ans...

Là encore, il s'étonna lui-même de cette idée de la garder avec lui des années, mais il haussa les épaules. Il verrait bien plus tard...

Kyo reprit la marche et Yuya le suivit en traînant derrière. Il ralenti l'allure et la fillette rougit en pensant qu'il le faisait exprès pour s'adapter à elle.

Vraiment, pensa Yuya, il n'était pas si terrible que ça...

Ils rejoignirent un petit village après de longues heures de marche. Kyo trouva un bar où il acheta quelques bouteilles de saké. Puis il ordonna qu'on lui amène un médecin. Un petit homme rabrougri et tremblant avec l'âge fut amené devant lui. Il l'observa un instant avant d'agripper Yuya par le bras et de la mettre sous le nez du vieil homme.

- Soigne-la, ordonna-t-il.

Le médecin observa un instant la fillette, surpris par ses cheveux blonds et ses grands yeux verts avant de remarquer les traces de coups. Il secoua doucement la tête, pensant qu'elle était bien mal tombée si cet homme pouvait la frapper aussi violemment.

- Ce n'est pas lui, souffla doucement Yuya en lisant dans le regard désaprobateur du vieil homme.

Il sembla surpris et acquieça de la tête.

- Je dois l'osculter et l'emmener dans mon cabinet, dit-il à Kyo. J'ai tous mes ongants et mes remèdes là-bas.

Kyo se leva sans rien dire et balança quelques pièces sur le comptoir avant de jeter Yuya sur son épaule pour suivre le vieux médecin. Ils arrivèrent bien vite devant une petite cabane. Ils entrèrent et le vieil homme fit signe à Kyo d'installer Yuya sur un petit futon près de la fenêtre.

Il ne fut pas délicat, mais pas non plus brutal quand il déposa Yuya sur le lit. Il alla s'adosser à un mur pour observer le médecin s'occuper de la gamine. L'homme tira un par-à-vent pour pouvoir cacher Yuya mais Kyo lui saisit le poignet avec force.

- Laisse ouvert le vieux, ordonna-t-il.

- M-mais elle va devoir se déshabiller et-

- Je m'en fous, tu laisses ouvert, l'interrompit Kyo en le fixant de son regard étincellant.

Le vieux médecin cru y lire quelque chose qui disparut aussitôt. Il secoua la tête, ce n'était pas ses affaires après tout.

Il demanda à Yuya d'enlever ses affaires et elle rougit, honteuse de devoir se déshabiller devant ce veil homme avec Kyo qui les obervait. Elle du cependant obéir et se retrouva nue devant les deux hommes, la tête baissée.

Le médecin eut une expression de choc puis de profonde tristesse pour la fillette. Son petit corps maigre était couvert de coups. Il entreprit de vérifier si elle avait quelque chose de cassé et Yuya émit des gémissements de douleur pendant toute l'oscultation, arrachant excuses après excuses au vieil homme.

Il ne comprenait pas comment on pouvait s'en prendre ainsi à un être sans défense et il en était à la fois peiné et indigné.

- Ma pauvre enfant, tu n'as pas du avoir une vie facile, murmura-t-il en appliquant de l'ongant cicatrisant sur certaines plaies.

Yuya sentit une boule se former dans sa gorge. Elle avait tellement souffert c'est vrai... Kyo vit les yeux de la fillette s'emplir de larmes et il en voulut alors au médecin, s'étonnant une fois encore de ce sentiment protecteur qu'il ressentait.

- Bon, tu vas t'allonger un peu pour que l'ongant fasse effet, dit-il. Je vais te préparer un remède que tu vas prendre avec un thé chaud aux plantes. Ca atténuera la douleur.

Yuya fit ce qu'il dit.

- Je te donnerait un pot de thé et du remède, tu devras en prendre une tasse par jour, deux si tu as trop mal. Et puis je dois avoir quelques petits pots d'ongant apaisant aussi, pour tes bleus.

Yuya acquieça, ses yeux verts glissant vers Kyo qui l'observait sans bouger depuis le début.

C'était lui qui allait payer tout ça pas vrai ? Elle devrait tout faire pour le rembourser, pour le remercier...

Kyo apperçut une lueur de reconnaissance traverser le regard émeraude de Yuya et il ne put empêcher un petit sourire moqueur d'étirer le coin de sa bouche. Yuya comprit qu'il comptait bien se faire rembourser, et que pour cela il s'amuserait beaucoup à ses dépends...

Le médecin expliqua aussi qu'elle devait manger de bons plats nourrissants, qu'elle était bien trop maigre et que pour son âge elle ne devrait pas avoir si peu de formes. Elle rougit furieusement à cette remarque.

- Quel âge tu as ?

- D-douze ans, murmura Yuya en regardant le sol.

- Tu as déjà eu tes règles ?

Yuya rougit plus encore et elle secoua rapidement la tête de gauche à droite, sentant le regard insistant de Kyo sur elle.

- Ah... fit le médecin, songeur pendant quelques secondes. Tu es pourtant dans cette période, reprit-il. Je connais des filles de ton âge déjà formées...

Yuya grogna et se recroquevilla sur le futon, honteuse.

- Ne sois pas embarrassée mon enfant, c'est normal tu sais, expliqua-t-il. Je pense que c'est la malnutrition et le stress qui ont retardé le processus. Il faut vraiment que tu prennes bien soin de toi, que tu manges correctement, tous les jours, et que tu fasses un peu d'exercice. C'est mieux pour toi que tu ais tes règles à cet âge là, plus tard ça peut devenir problèmatique.

Yuya se figea, songeant à ces femmes du village incapable de concevoir. Elle voulait absolument avoir des enfants plus tard, c'était son rêve d'avoir une grande famille, une maison bruyante et grouillante d'enfants.

Elle renifla un peu et le médecin la rassura rapidement.

- Il n'y a pas de raison que ce soit grave, fais ce que je te dis et tout devrait bien aller, d'accord ?

Yuya acquieça, il était gentil...

Ils quittèrent le cabinet deux heures plus tard. Kyo avait en effet payé le médecin et celui-ci avait fouillé dans ses placards avant de sortir un petit sachet de bonbons qu'il donna à Yuya avec un sourire bienveillant.

Elle rougit et le remercia pour sa gentillesse. Kyo lui agrippa le bras et la traîna derrière lui et hors de la petite cabane. Le vieux médecin les observa s'éloigner rapidement, la gamine bougeait déjà mieux. Et son regard plein de sagesse glissa sur la grande main du jeune homme qui agrippait le frêle bras de Yuya. Il avait lu de la jalousie et de la possessivité dans le regard rouge du samouraï.

Il espérait que ce drôle de couple connaîtrait le bonheur un jour.

- A-attends, appela Yuya. D-doucement s'il-te-plaît...

- La ferme, gronda le jeune homme en s'enfonçant dans la forêt, la traînant presque derrière lui.

- S-s'il-te- plaît tu me fais mal !

Kyo se retourna et repoussa Yuya. Elle se frotta le bras, endolori par la pression qu'il avait exercé dessus. Pourquoi il faisait ça ? Se demanda-t-elle en l'obervant silencieusement. Il avait été plutôt gentil jusqu'à présent...

- T'es à moi n'oublie pas, fit-il en s'approchant dangereusement d'elle.

Yuya se retrouva rapidement adossée à un arbre et elle dévisagea Kyo sans comprendre. Il se colla à elle très rapidement et elle manqua de défaillir quand ses yeux brûlants plongèrent dans les siens et que son odeur ambrée et virile lui empli les poumons. Ses lèvres roses s'écartèrent dans un hoquet de surprise et Kyo cogna les deux poings au-dessus de sa tête. Il avait l'air en colère et aussi supris de cette colère.

- Q-qu'est-ce qu'il y a ? Osa-t-elle demander doucement.

Il ferma les yeux et posa son front contre le tronc de l'abre juste au dessus de la tête de Yuya qui se retrouva le visage enfoui contre la poitrine musclée du samouraï.

Elle l'entendit soupirer de frustration avant qu'il ne s'éloigne d'un seul coup, arrachant sa chaleur et son parfum ennivrant à Yuya. Elle en aurait protesté tellement elle les avaient aimés.

- Kyo, finit-il par dire. Mon nom c'est Kyo.

Yuya en resta bouche bée, qu'est-ce qu'il venait de se passer dans la tête de ce type ? Puis elle se reprit, se souvenant qu'elle ne lui avait pas non plus dit son nom alors qu'ils s'étaient déjà vus nus et qu'ils avaient dormi l'un contre l'autre.

- Je m'appelle Yuya, fit-elle en rougissant.

Kyo la dévisagea un instant sans rien dire avant de lui faire signe de le suivre. Il se remit en marche et Yuya le suivit rapidement, se collant presque à lui. Un éclair de possessivité passa dans les yeux de Kyo sans qu'elle puisse le voir.

Il n'avait pas l'intention ni l'envie de la toucher mais cela viendrait. Et en attendant elle devait bien se souvenir qu'elle lui appartenait, à lui et seulement à lui. Il n'avait pas aimé qu'elle rougisse devant le vieux médecin tout à l'heure.

Il avait reconnu une émotion aussi choquante qu'incompréhensible l'étouffer à cet instant.

Il avait ressentit une jalousie si violente qu'il avait bien failli tuer le vieillard sur le champs avant de forcer la gamine à-

Kyo secoua rageusement la tête. Il n'avait aucune envie d'elle, il n'avait jamais désiré une fille aussi jeune, jamais. Mais il voulait qu'elle soit à lui, qu'il doive la forcer ou non.

Qu'il en ressente du plaisir ou pas n'avait aucune importance.

Mais il savait qu'il ne ferait jamais une chose pareille. De toute façon la gamine avait compris qu'il ne plaisantait pas, elle savait à qui elle appartenait.

- Tu es à moi, répéta-t-il.

Yuya rougissait, comprenant alors qu'il se sentait possessif d'elle. Après tout elle lui devait la vie... Mais elle ne se laissera pas traitée comme un objet non plus. S'il voulait qu'elle reste avec lui, il devrait bien se plier à certaines de ses volontés à elle.

Kyo se sentait frustré. Il avait besoin d'une femme, très vite. Il trouva une ville plus grande après quelques jours de marche, avec les quartiers des plaisirs dans lesquels il traîna la pauvre Yuya, choquée par toutes ces femmes qui aguichaient les passants, et celles qui appelaient Kyo avec des yeux avides et brillants d'envie. Elle aussi ressentit une violente jalousie et se serra contre Kyo, enfonçant ses ongles dans le tissu de son kimono. Un grand sourire vainqueur étendit les lèvres de Kyo, mais il ne la toucherait pas elle. Il voulait des femmes, de vrais femmes avec des poitrines et des hanches généreuses.

Il finit par entrer dans un bordel, tirant Yuya derrière lui. Il demanda une chambre et qu'on fasse venir les plus belles femmes avec du saké, beaucoup de saké. Yuya protesta vivement, tirant sur le bras de Kyo pour qu'ils s'en aillent. Kyo claqua la langue et la jeta sur son épaule pour suivre une employée à l'étage. Ils passèrent de nombreuses portes d'où s'échappaient des cris et des gémissements qui firent virer la peau de Yuya au pourpre.

- Kyo ! S'écria-t-elle en tambourinant son dos. Non ! Allons nous-en ! Je ne veux pas je ne veux pas !

- La ferme planche à pain, gronda Kyo en entrant dans une chambre. Il la jeta sur le futon et Yuya poussa un cri de douleur. Malgré les ongants et le thé du médecin elle avait encore un peu mal. Kyo balaya son sentiment de culpabilité d'un revers de main et s'installa près de la fenêtre.

De magnifiques jeunes femmes se pressèrent dans la chambre, vêtues de beaux kimonos, coiffées et maquillées comme des princesses. Yuya fut estomaquée par leur beauté et elle observa ces jeunes femmes se presser autour de Kyo pour lui servir à boire, masser ses épaules et le caresser.

Yuya s'empourpra de colère, toute admiration oubliée. Elle se leva précipitemment et se mit à repousser chacune des femme qui entouraient Kyo. Ce dernier rit à gorge déployée quand elles se mirent toutes à se chamailler pour lui.

Il vit Yuya repousser les assauts des jeunes femmes, ses yeux verts brillants de jalousie. Les autres n'osaient pas vraiment s'en prendre à elle, apparemment la gamine était avec lui.

- Veux-tu bien aller jouer là-bas, fit tout de même l'une d'entre elles. Tu vois bien que tu ne peux pas satisfaire un homme.

Yuya rougit de honte et lui jeta un regard noir.

- Et vous ? Vous n'avez pas honte de vous jeter sur un homme comme des chiens sur un os ?

Les jeunes femmes la dévisagèrent avec mépris et colère.

- Au moins cet os veut de ces chiens, dit l'une d'elle.

- Ca m'étonnerait qu'il ait envie de toucher une petite chose aussi maigre et laide que toi.

Kyo ne riait plus, il observait la scène en silence, impatient de voir ce que ferait Yuya ensuite.

Elle fusilla du regard toutes les femmes et se mit à hurler des insanités toutes plus horribles les unes que les autres. Les jeunes femmes blêmirent en entendant le flot ininterrompu d'insultes colorées quitter les lèvres de cette gamine blonde qui serait sans doute jolie comme un coeur sans toutes ces traces de coups et un kimono en bon état.

Kyo se remit à rire plus fort encore, voyant les jeunes femmes se mettre à reculer devant la petite blondinette en train de s'égosiller. Elle finit par s'arrêter, haletante et transpirante. Kyo mit alors dehors toutes ces femmes et leur claqua la porte au nez.

Il se tourna vers Yuya dont les yeux lançaient des éclairs.

- Reste ici, je vais chercher plus de saké, fit-il.

- Mais !

Yuya s'approcha de lui pour le retenir, elle ne voulait pas qu'il la laisse toute seule.

- J'en ai pas pour longtemps, fit-il en lui saisissant le visage d'une main.

Ses yeux rouges plongèrent dans les émeraudes brillantes de ses yeux et il lécha tout le côté de son visage avant de la relâcher, comme il l'avait fait le jour de leur rencontre. Yuya se mit à l'insulter et le poussa elle-même dehors en claquant la porte derrière lui. Elle tremblait de colère mais son visage était rouge d'embarras.

Quel sale pervers !

Kyo retrouva les jeunes femmes qu'on lui avait envoyées au bout du couloir. Quand elles l'apperçurent, elle se jetèrent à son cou. Il eut un sourire carnassier qui les fit toutes frissonner.

- Je vois que je n'aurais pas besoin d'aller chercher plus loin, murmura-t-il de sa voix rauque.

Elles tremblèrent toutes d'excitation et l'entraînèrent dans une chambre, à l'opposée de celle où attendait Yuya.

La fillette faisait les cents pas, s'impatientant du retour de Kyo. En plus elle devait supporter les cris et les gémissements de plaisir dans les chambres attenantes. Elle cru devenir folle au bout de plusieurs minutes. Et puis Kyo en mettait du temps. Qu'est-ce qu'il pouvait bien faire ?

Et puis elle se souvint qu'il y avait pas mal de monde en bas, peut-être devait il attendre longtemps pour avoir son saké... Yuya secoua la tête, comme si lui allait attendre d'être servi.

Puis un sourd malaise s'empara d'elle.

- Non... souffla-t-elle, espérant que son imagination lui jouait des tours, qu'il n'avait quand même pas fait ça...

Yuya sentit son sang se glacer, ses jambes tremblèrent alors qu'elle avançait lentement vers la porte de la chambre. Elle agrippa avec des mains tremblantes les poignets avant d'ouvrir et de sortir sur le palier.

Il n'y avait plus personne dans le couloir, les jeunes femmes de tout à l'heure n'étaient plus là. Yuya s'avança lentement dans le couloir, une boule se formant dans sa gorge en pensant qu'il avait peut-être...

Non.

Il ne l'aurait pas laissée toute seule dans la chambre d'un bordel pour aller faire ce qu'elle croyait... Il n'avait pas voulu qu'elle s'éloigne de lui de plus de quelques mètres depuis qu'il l'avait sauvée il y avait un peu plus d'une semaine.

Yuya entendit des rires au bout du couloir. Elle cru que son coeur allait s'arrêter quand elle reconnu la voix de Kyo. Elle s'approcha lentement de la chambre close et discerna alors des gémissements entrecoupés de grognements et de rires. C'était les grognements de Kyo, et les gémissements c'étaient ceux de femmes, les rires aussi. Kyo eut un petit ricanement et il se mit à parler.

- Vous êtes bien affamées ce soir, fit-il, grognant un peu.

Un nouveau gémissement s'éleva dans la chambre et Yuya recula d'un pas, son coeur lourd et affolé battant dans sa poitrine.

- Alors, qui sera la prochaine ? Demanda Kyo avant de ricaner légèrement.

- Oh à mon tour ! S'exclama une jeune femme.

- Non à moi !

- Ca suffit Sayuri, lâche-le maintenant !

Yuya entendit comme des bruits de chamailleries puis plus de gémissements, plusieurs femmes et les grognements de Kyo. Elle ne put en supporter plus et courut en direction de sa chambre, ignorant la douleur de ses jambes, de son corps abîmé et de son coeur qui semblait remonter dans sa gorge.

Elle claqua les portes derrière elle et se jeta sur son futon. Au bout de quelques secondes elle se mit à pleurer. Elle était choquée et terriblement déçue de l'attitude de Kyo.

Kyo revint quelques heures plus tard, deux bouteilles de saké à la main. Yuya s'était endormie après avoir longtemps pleuré. Il s'approcha de son futon et pu voir les traces de larmes sur les joues de la fillette, ses yeux gonflés et rougis. Il comprit immédiatement ce qui avait du se passer et se refusa à reconnaître l'émotion qui le traversa alors.

Elle était encore trop jeune et il avait eu besoin de satisfaire ses besoins d'homme... il ne pouvait pas le faire avec elle, alors il fallait bien trouver un moyen.

Il s'allongea près d'elle sur le futon et il ferma les yeux. Il avait lui aussi envie de se reposer avant de reprendre la route le lendemain. Il sentit la petite main de Yuya agripper la manche de son kimono et sans la regarder, il l'attira contre lui et finit par s'endormir.

Le lendemain,Yuya se réveilla seule dans le futon. Elle se redressa difficilement et se frotta les yeux.

Elle vit que Kyo était là, adossé à un mur près de la fenêtre à fumer une longue pipe. Elle remarqua ensuite un petit plateau surélevé sur lequel se trouvaient un bol de soupe miso, une tasse de thé et de la viande grillée avec du riz blanc. Son estomac se manifesta bruyamment, ce qui fit sourire Kyo. Yuya rougit et se dépêcha de manger en l'ignorant.

Elle ne lui avait pas pardonné ce qu'il avait fait la veille. C'était irresponsable de sa part de laisser une fillette de son âge toute seule au beau milieu d'un bordel. Et en plus pour faire ces choses dégoûtantes, pensa Yuya en baissant la tête et en ravalant ses larmes.

Ca lui avait fait beaucoup de peine, plus qu'elle ne l'aurait pensé étant donné qu'ils ne se connaissaient pas depuis longtemps. Elle s'était attachée à lui très vite. Et puis, il prenait soin d'elle l'air de rien...

Le médecin, la nourriture, les abris... sa vie. Elle releva la tête et le regarda fumer tranquillement.

Elle lui devait beaucoup, qu'il agisse comme n'importe quel homme l'avait déçue mais, avec tout ce qu'il avait fait pour elle jusqu'à présent, elle n'avait pas le droit de lui en vouloir.

- Grouille-toi de manger, dit-il, on se barre.

Une veine battit à sa tempe mais elle se retint de lui hurler dessus in extremis. Elle termina rapidement son petit déjeuner et avant qu'elle ait pu se lever, Kyo lui jeta un paquet ficelé qu'elle attrapa par réflexe. Il sourit de sa rapidité et se tourna vers la fenêtre. Yuya baissa les yeux sur le paquet puis les releva pour regarder Kyo.

Il ne semblait pas prêt à lui fournir d'explication et Yuya se mit à défaire la ficelle qui entourait le paquet et déchira le papier brun. Elle poussa une exclamation de surprise en découvrant ce qu'il y avait à l'intérieur.

Un yukata.

Tout neuf en plus.

Yuya déplia le vêtement et son visage s'illumina. C'était un yukata rose pâle avec des fleurs dans les tons pourpres sur les épaules et le bas. Il y avait aussi un léger kimono blanc qui devait se mettre dessous et une ceinture pourpre. Yuya leva de nouveau les yeux vers Kyo et lui adressa un magnifique sourire.

Le coeur du samouraï manqua un battement. Qu'est-ce que ce serait quand elle serait plus âgée...

Il fit un rond de fumée comme pour chasser ces pensées inutiles et s'éloigna du mur contre lequel il était appuyé. Il s'assit sur le futon et ouvrit une bouteille de saké qu'il avait ramené la veille. Yuya rougit en comprenant qu'il n'avait pas l'intention de sortir.

Elle se leva pour aller se cacher derrière un par-à-vent dans un coin de la chambre et Kyo se mit à rire, s'allongeant sur le côté en s'appuyant sur un coude. Il observa le tissu de son vieux kimono déchiré tomber sur le sol, recouvrant ses petits pieds.

Le sourire de Kyo disparut alors.

Qu'est ce qui lui prenait ?

Depuis quand il prenait soin des autres comme ça ?

Le vieux serait surpris...

Mais Kyo ne pouvait pas l'abandonner. Il n'y avait même pas pensé une seconde depuis qu'il l'avait embarquée ce jour-là.

Il bu une gorgée de saké.

De toute façon, personne ne voudrait d'elle avec ces cheveux et ces yeux d'étrangère, elle finirait par se faire tuer.

Ou pire...

Et puis, il avait besoin d'un serviteur de toute façon.

- T'as pas encore fini ? Finit-il par demander, irrité par le temps qu'elle mettait.

- Si j'ai terminé ! S'exclama Yuya, elle aussi énervée.

Elle n'était pas magicienne bon sang !

Yuya sortit de derrière le par-à-vent, un peu intimidée. Kyo se redressa en position assise pour l'observer attentivement. Elle avait déjà l'air moins moche avec ce yukata. Et puis elle s'était brossé les cheveux et les avaient attachés avec le petit ruban qu'elle portait depuis de début de leur voyage. Une petite queue de cheval au niveau de sa nuque, de petites mèches blondes retombants sur ses tempes et son front. Ses grands yeux verts plongés dans les yeux brillants de Kyo.

Il eut un petit sourire en coin, c'étaient ces yeux là qui l'avaient attiré la première fois.

- Merci Kyo, murmura-t-elle doucement.

Son sourire s'élargit, dévoilant ses canines pointues. Il se leva et s'approcha lentement de Yuya. Elle leva les yeux pour ne pas rompre le contact de leurs regards et vit une lueur briller dans ses magnifiques prunelles rouges. Ses joues chauffèrent et Kyo leva la main pour l'agripper par la nuque et rapprocher son visage du sien.

Son souffle tiède, au goût de saké effleura ses lèvres roses entrouvertes. Son coeur se mit à battre plus fort.

Kyo était sans aucun doute le plus bel homme qu'elle ait jamais vu, et il dégageait une telle force, une telle puissance... comment pouvait-elle rester insensible ?

- Tu devrais savoir que je compte bien me faire rembourser, murmura-t-il, les lèvres soudain collées contre son oreille.

Yuya frissonna malgré elle.

- Et avec tous les intérêts, ajouta-t-il avant de mordiller le lobe de son oreille.

Yuya ne put retenir un petit gémissement et elle se dégagea rapidement, collant la main sur son oreille et jetant un regard outré à Kyo. Il se mit à rire et partit ramasser son sabre près du futon. Il se redressa et le mit à sa ceinture.

- Allez, on s'en va, fit-il avant d'ouvrir la porte de la chambre et de sortir.

Yuya se dépêcha de le suivre en emportant le petit sac qui contenait le thé et les ongants que le vieux médecin lui avaient donnés. Elle pris un petit bonbon et suivit Kyo hors du bordel. Il faisait jour et Yuya regarda autour d'elle émerveillée. Elle n'avait jamais vu une ville avec autant de grands bâtiments ni autant de monde. Elle regardait partout, ignorant les passants qui les fixaient tous les deux. Kyo ricana en la voyant faire. Elle se retournait, se cognait avant de s'excuser et de se rapprocher de lui.

Elle marchait déjà plus vite, pensa Kyo. Le vieillard avait bien fait son boulot. D'ici deux ou trois semaines les traces de coups auraient disparus. Il pourrait alors commencer à l'entraîner. Qu'elle puisse au moins utiliser une arme pour se défendre. Les cailloux ça n'était pas le plus sûr moyen de le faire.

Encore une fois, Kyo se demanda pourquoi il se compliquait la vie avec cette fille. Elle lui adressa alors un sourire éblouissant et il sentit le coin de sa bouche se soulever.

- Souris pas trop, t'es déjà assez moche comme ça, dit-il.

Yuya fronça immédiatement les sourcils et cessa de sourire. Quel abruti!

Mais elle oublia bien vite sa remarque en observant les étales des marchands, les petits restaurants et les grandes rues animées. C'était tellement... vivant !

Elle tournoya sur elle-même et Kyo se suprit à sourire presque gentiment.

Presque...

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A suivre...

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Voilà, j'espère que ça vous a plu. J'aime bien l'idée que Kyo et Yuya se rencontrent plus tôt que dans le manga.

J'espère aussi que Kyo n'est pas trop OOC, je me plais à imaginer qu'il était plus "doux" avant la guerre de Sekigahara, et que tout en taquinant Yuya, il la traiterait plus gentiment si elle était plus jeune encore.

Je ne vais pas suivre tous les évènement du manga car à l'époque où je situe cette fanfiction, Kyo n'a pas encore participé à la guerre, n'a donc rencontré ni Akira, ni Akari. Pour ce qui est de Luciole et Bontenmaru, je verrais plus tard...

La suite au prochain chapitre ^^