Disclaimer : Ils sont à Tokita/Yadate/Tomino je les emprunte et j'essaye de ne pas les abîmer, en tout cas, ils ne se sont encore jamais plaints. Les autres personnages ne faisant pas partie de l'univers de GW sont ma propriété.

Genre : Hurt/confort/Amitié, tranche de vie.

Lectrice 01 : Arlia Eien.

Acteurs : Heero, Duo, Wufei, Quatre, Hilde, Relena, Trowa.

Début d'écriture 21 mars 2013


Que t'arrive-t-il ?

Chapitre 1


Après la fin de la guerre et le coup d'État, chacun des G-boys repart vers son avenir. Pour plusieurs d'entre eux, il est incertain.

Heero ne se plaît pas dans ses études qu'il a reprises entre la guerre et l'affaire Marie-Meiya. Après plusieurs mois, il n'est pas sûr de se plaire au service de garde du corps de Relena. Déjà parce qu'elle lui fait continuellement des avances et qu'il ne supporte pas cela, puis il doit bien avouer que la présence de Duo lui manque.

Quand il suivait des cours sur L1, il voyait plus souvent débarquer le jeune homme que depuis qu'il est exilé sur la Terre.

Après avoir prévenu Relena de son envie de changer de vie. Il contacte Wufei, qui fait partie des Preventers, afin d'intégrer la section des Colonies et si possible la plus proche de L2.

Chang, n'étant pas plus stupide qu'un autre comprend très bien pourquoi il aimerait ce secteur qui est un des plus turbulents. Pas tellement qu'il menace la paix entre les Colonies et la Terre, mais surtout à cause de pauvreté de la Colonie et des conditions de vie difficiles.

C'est ainsi que Heero intègre la section spatiale située à proximité de L2. Bien sûr, s'il s'est rapproché de Duo, il ne fait pas le dernier pas, un peu par peur de se faire repousser, mais surtout parce qu'il espère que le natté comblera la distance comme avant.

Il doit y avoir deux mois qu'il travaille dans cette section quand un membre de son équipe se fait tuer en mission.

Pour lui, la mort fait partie du quotidien. Il l'a tellement côtoyée à une époque qu'il ne comprend pas le drame qu'on en fait.

À la mort d'Odin, il a fini sa mission en sa mémoire puis il a tourné la page. Il n'a jamais su où il avait été enterré, si on l'avait brûlé ou envoyé se désintégrer dans l'espace. Il n'en sait rien et n'en fait pas une maladie.

Même si l'homme n'est pas mort durant une mission qu'il a préparée, on le prie comme tous ceux qui ne sont pas en service de se rendre aux obsèques. Il aurait préféré profiter de sa matinée pour faire des courses. Il est d'après-midi toute cette semaine. Et il aime encore bien se promener dans les rues de L2, on ne sait jamais que le destin le mette sur la trajectoire de Duo.

Puisqu'il ne peut pas y couper, il fera son devoir, il ira et il surveillera qu'il n'y ait pas trop de décès, il ne tient pas à perdre trop souvent du temps comme cela.

Heero s'installe à la fin de l'Église, lui qui ne croit pas en Dieu va devoir subir une messe. Au moins, il va pouvoir détailler les gens qui assistent à l'office en se mettant en retrait.

La veuve entre, une main sur l'épaule d'une gamine de cinq ans environ. Un mouchoir dans l'autre, elle s'éponge les yeux régulièrement. Elles attendent que le cercueil entre dans l'église.

Yuy écarquille les yeux en voyant qui pousse le cercueil sur le système à roulette.

Quand il passe à sa hauteur, il lui fait un signe de tête et un minuscule sourire avant de reprendre un visage plus austère qui sied mieux à la circonstance.

Le brun se demande vraiment comment il en est venu à faire cela. Il ne l'y aurait jamais vu. Pas qu'il ne peut pas être sérieux, loin de là, seulement il a toujours été si vivant, plein d'entrain.

L'homme amène le cercueil près de l'autel et remonte l'allée. Il s'arrête à la hauteur du métis.

-« Toutes mes condoléances. »

-« C'est l'État-Major qui nous oblige à être là. » Rétorque Heero.

-« Je dois y aller, j'ai un autre cercueil à amener au crématorium. »

-« Quand est-ce qu'on peut se voir ? »

Si le destin l'a mis sur son chemin, il ne va pas en perdre la trace, il fera le dernier pas. Et puis, c'est le jeune homme le premier qui s'est arrêté pour lui parler se rassure le brun.

L'autre sort de sa veste noire et bien coupée une carte de visite et la tend au métis.

-« Je ne bouge pas souvent de là et tu as mon numéro de GSM. Passe après la cérémonie. »

-« Je serai au travail. »

-« Après ton travail, je ne suis pas un couche-tôt. »

Heero baisse son regard sur la carte et lit

Pompe Funèbre Nathanaël JÉRUSALEM et associé

2 Route du crédit

District Sud

Quand il redresse la tête, l'autre est parti. Le prêtre commence à prêcher. Yuy range la carte dans son portefeuille. Il ira après le travail, avant de rentrer à son baraquement.

Le temps passe lentement, le brun regarde chaque personne installée dans l'Église. On n'a toujours pas arrêté le responsable de la mort du Preventer, peut-être qu'avec un peu de chance, il est là pour savourer sa victoire sur la justice.

La messe est presque finie quand le croque-mort revient, ce qui étonne Heero.

-« Tu n'as pas l'air d'aller souvent à un enterrement. » Lâche-t-il dans un murmure.

-« C'est le premier. » Avoue Yuy sur le même ton.

-« Il y a des personnes qui ne passent pas par la case messe et qui préfèrent juste quelques mots avant la crémation, comme l'autre mort. »

-« Cela dure longtemps ? »

Heero est tenté d'y aller rien que pour profiter encore un peu de la compagnie du jeune homme.

-« Une heure trente. »

-« Je n'aurai pas le temps, je dois me rendre au travail. »

-« C'est souvent que pour la famille proche, ceux qui ont droit aussi à un jour de congé pour cause de décès qui y vont. » Répond le croque-mort.

-« Je passe sûrement ce soir. »

-« J'espère qu'on ne sera pas interrompus. » Lâche-t-il avant de remonter l'allée l'air triste.

Une nouvelle fois, le brun fronce des sourcils se demandant ce qu'a voulu dire le jeune homme. Voyant son collègue remonter l'allée, il lui emboîte le pas. Il est venu avec lui, s'il veut être de retour au QG dans les temps, il doit partir maintenant.

µµµ

Il est vingt-deux heures trente quand Heero arrive à l'adresse notée sur la carte. Voyant des plaques mortuaires derrière la vitre, des cercueils dressés, Yuy se demande si le jeune homme habite bien là pour finir.

Le meilleur moyen de le savoir restant de sonner, c'est ce qu'il fait. Une fenêtre s'ouvre à l'étage et le brun recule d'un pas.

-« Ah c'est toi, j'arrive. »

Il ne faut pas longtemps pour que la porte s'ouvre.

-« Viens, entre, mes appartements sont à l'étage. »

Le métis monte les escaliers, alors que le croque-mort referme la porte et pousse les sécurités qu'il vient d'ôter.

-« Le salon c'est la porte juste en face. » Entend le brun alors qu'il s'arrête sur le palier.

Alors qu'il ouvre la porte, il voit une boule brune et noire détaler à toute vitesse.

-« J'ai vu passer quelque chose. » Avoue Heero.

-« Ce n'est que mon lapin nain, il doit être allé se cacher dans son clapier. Cela fait plaisir de te voir, il y a combien de temps ? » Demande le jeune homme en s'installant dans un fauteuil.

Il montre le divan en face de lui et Heero s'y installe. Son regard parcourt les pièces. Tout est ouvert, la cuisine, la salle à manger et le salon dans le prolongement, le tout doit faire facilement dix mètres sur quatre. Il y a un feu ouvert dans le salon. De là où il est, il voit une porte près du réfrigérateur dans la cuisine.

-« Ma chambre. » Renseigne l'autre en lui souriant.

-« Il doit y avoir trois ans qu'on ne s'est plus vus. » Répond avec un temps de retard Yuy.

-« Tu veux manger quelque chose ? Il doit me rester des sandwichs de l'enterrement de ton collègue. »

-« Je veux bien. »

L'homme se lève pour se rendre dans la cuisine, il ouvre un frigo style américain.

-« J'ai au steak Tartare, Dagobert, salami ? »

-« Dagobert. »

Le croque-mort revient avec deux sandwichs sur une assiette et deux cannettes de limonade.

-« Tu ne manges pas que ce genre d'alimentation ? » S'informe Heero en prenant ce qu'on lui tend.

-« Non, comme la clientèle paye et choisit le menu, la plupart reprennent ce qu'ils ont payé. Ils se partagent les restes. Ici, la veuve a mal calculé, elle pensait que tous les collègues seraient aussi au buffet de la crémation. J'ai été porter une grande partie de ce qu'ils n'ont pas su reprendre à l'Orphelinat Maxwell et un peu pour nous deux si tu venais. » Explique l'homme en se réinstallant. « Quand il y a des restes, l'Orphelinat est heureux de récupérer. »

-« Et comment t'es-tu retrouvé à faire cela ? » Demande Heero en mordant dans son sandwich.

-« Après le coup d'État, j'ai repris ma place dans la société de recyclage. Je dois avouer que j'ai toujours apprécié l'ambiance des cimetières, des morgues. Je ne saurai pas t'expliquer, cela me repose. J'ai pris l'habitude de venir aux veillées mortuaires que je voyais affichées sur le faire-part de décès, de me rendre aux enterrements. J'assistais aux buffets mortuaires quand je ne travaillais pas, surtout en fin de mois quand je n'avais pas d'argent pour acheter de la nourriture. La vie est chère sur L2. »

Le croque-mort s'arrête de parler pour boire un peu sur sa cannette.

-« Tu préfères un verre ? Je manque parfois de savoir-vivre. »

-« C'est très bien ainsi, par contre si tu avais un second sandwich. »

De suite le jeune homme se lève et traverse la longue pièce. Cette fois, Heero voit le croque-mort se baisser pour ramasser quelque chose sur le sol au retour. Le brun ne peut s'empêcher de sourire en constatant que c'est le lapin.

-« Il brise ma solitude. C'est très silencieux, j'aime le calme. Il était à une vieille dame qu'on a incinérée il y a un an. Personne dans sa famille ne voulait le reprendre, par peur qu'il ne fasse des dégâts, qu'il ne soit pas propre. Il retourne dans son clapier pour faire ses crasses, j'ai bien une ou deux petites crottes de temps en temps, mais c'est vite ramassé. Quand je ne suis pas là, il est enfermé dans son clapier entre mes deux buffets. »

Là, Heero le repère, le drôle de meuble à deux étages avec un grillage à certains endroits, il s'était demandé ce que c'était.

-« Je peux aussi venir briser ta solitude, je n'ai jamais fait beaucoup de bruit. » Lâche Yuy.

Le jeune homme lui sourit avant de répondre :

-« Il ne faut pas te sentir obligé. »

-« Cela me ferait plaisir. »

-« Tu ne m'as pas dit comment tu es arrivé à devenir Preventer pour le secteur de L2 ? » Réalise le croque-mort.

-« Tu n'as pas fini ton histoire. » Rappelle Heero. « Moi, je voulais me rapprocher de toi puisque tu ne me rendais plus visite. Tu reprends souvent des animaux ? » Demande-t-il en le voyant le remettre sur le sol.

-« C'est la seule fois. Les deux enfants étaient en train de se disputer devant la dépouille que je venais enlever parce que personne n'en voulait. J'avais mal pour la petite bête et pour la défunte. »

-« Il s'appelle ? » Demande Yuy.

Il se penche pour le caresser un peu, puisqu'il vient lentement vers lui. En marchant à quatre pattes, il n'avait jamais vu ça.

-« Caramel. Pour continuer mon histoire, c'était il y a deux ans, le croque-mort Monsieur Jérusalem a fini par remarquer que j'étais à presque tous les enterrements, du moins une bonne partie. Il est venu me trouver, surtout parce qu'il m'avait vu à l'enterrement de sa femme, quatre mois auparavant. On a un peu parlé, il m'a demandé si cela m'intéressait de reprendre son affaire, son fils unique n'en voulant pas. »

-« Tu n'avais pas l'argent ! » S'étonne Yuy.

-« C'est pour cela qu'on est associé. Je lui paye cinquante pour cent du bénéfice. J'ai le logement gratuit et quand il sera décédé, je dois verser mille crédits à son fils jusqu'à son décès à lui ou le mien. » Sourit le jeune homme.

-« Et ça te plaît ? »

-« Énormément, même si dans l'espace et qu'on préconise l'incinération, les musulmans sont toujours enterrés dans une parcelle qui leur sont réservées sur Terre. Les orthodoxes mettent un peu de riz dans le cercueil avant l'incinération. Normalement, ils jetaient du riz sur le cercueil avant de le recouvrir de terre. Il y a tellement de différences suivant le lieu, la religion. Tu sais qu'il y a des urnes biodégradables sur Terre pour enterrer les cendres, un bon compromis entre l'enterrement et l'incinération. »

-« Je vois. »

-« Il va être vingt-trois heures trente, je ne vais pas tarder à me coucher, passe quand tu veux. »

Heero se lève et se laisse raccompagner.

-« Il y a des morts pour l'instant ? »

-« Quand il y a un faire-part, il y a un mort dans la pièce. » Sourit le croque-mort.

Yuy se rend compte que sur les six portes, il y en a trois avec un faire-part.

-« Beaucoup de travail demain. »

-« Non, cela va encore, je n'en ai qu'un. Mais il y a les veillées funéraires à prévoir, avoir fait assez de café pour tout le monde. J'apprécie cette convivialité car elle ne dure pas longtemps. »

-« Je te laisse, si j'ai le temps, je repasse demain. »

-« Cela me fera plaisir. »

µµµ

Toute la journée du lendemain, alors que Heero remplit des rapports, il n'arrête pas de penser à Duo. Cela lui a fait plaisir de le retrouver, de comprendre son parcours. Il est presque jaloux de l'étincelle qu'il a vue dans les yeux du jeune homme quand il parlait de son métier.

Est-ce qu'un jour il trouvera sa vocation ? Il apprécie ce qu'il fait mais c'est plus par habitude que par réel goût. Il faut bien faire quelque chose de sa vie. Il faut bien travailler pour manger et payer des vêtements, même s'il n'en pas beaucoup. Les Preventers lui offrent le logement et les tenues de travail, il y a la cantine quand il est au travail. Mais en dehors, il faut manger. Lui cela ne le dérange pas de s'habiller en Preventer quand il n'est pas au QG, il a pourtant deux, trois trucs pour s'il ne peut pas s'habiller en tenue militaire.

S'il va rendre visite à Duo, il devra dépenser un peu d'argent pour se déplacer avec les transports en commun. Il va devoir calculer tout cela même s'il a pas mal d'argent de côté puisqu'il n'a pas de loisirs.

Il va bien boire un verre avec l'un ou l'autre mais c'est seulement parce qu'on lui demande, c'est plus pour leur faire plaisir, sa vie se résume à pas grand-chose en réalité.

Tant qu'il fera les après-midi, il peut se permettre de se rendre une à deux heures chez Duo et il va le faire. Il en a envie et le jeune homme avait l'air emballé aussi par la rencontre. Quand il fera le matin, leurs horaires se combineront peut-être moins bien, lui sera plus fatigué de devoir veiller tard.

Sa journée de travail achevée, le brun prend la navette pour quitter le satellite Preventer et se rend sur L2, il prend un bus pour se rendre dans le quartier de Duo. Le reste, il le fait à pied.

Après avoir sonné, il voit le visage de Maxwell apparaître à la fenêtre et son air devenir radieux.

-« J'arrive. » Lâche le natté.

Puis les sécurités sont retirées, la porte s'ouvre.

-« Je me suis demandé si tu repasserais, je n'ai aucun moyen de te contacter, moi. » Dit le châtain en guise de bonjour.

-« Je te donnerai mon numéro de téléphone. »

-« Ça me ferait vraiment plaisir. »

Les jeunes gens montent à l'étage, Heero se dirige directement dans le fauteuil qu'il occupait hier. Duo arrive rapidement avec une cannette de limonade pour lui et une pour Heero.

-« Tu sais ce que deviennent les autres ? » Demande Maxwell en lui tendant la sienne.

-« Wufei est dans les Preventers, la section spatiale basée sur Terre. »

Le natté ne peut que sourire devant l'appellation.

-« Oui, je sais c'est stupide, mais c'est lui qui gère les sections spatiales depuis la Terre. » Éclaire le brun.

-« Et les autres ? »

-« Quatre est à la tête de plusieurs sociétés, je n'ai plus de contacts comme pour Trowa, je ne sais même pas où il est. » Avoue le métis.

-« Moi non plus, c'est pour cela que je te demandais. Et Relena ? »

-« Il te suffit d'ouvrir un journal pour le savoir. » Rétorque Yuy.

-« Vu que tu courrais toujours à son secours. » Réplique un rien mal à l'aise le natté.

-« Et Hilde ? » Lâche le brun.

Parce que lui aussi partait souvent à son secours, que sa route a croisé celle de la jeune fille plus d'une fois et que durant la guerre, il a vécu chez elle. Ils ont même travaillé ensemble un moment à l'entre-deux-guerres.

-« Aux dernières nouvelles, elle est en couple. Elle doit avoir un enfant ou plusieurs. Elle était enceinte la dernière fois que je l'ai vue, il y a trois ans, je crois qu'elle s'apprêtait à quitter L2 avec son mec. »

Un léger silence s'installe, Heero se penche pour caresser Caramel qui vient quémander de l'attention. Ce n'est pas qu'il trouve le calme gênant, il a surtout peur que la seconde visite se passe mal et ne pas pouvoir revenir. Alors, il cherche un nouveau sujet de discussion.

-« Tu as encore récupéré de la nourriture ? »

-« Tu as faim ? » S'informe Duo.

Il est déjà prêt à se lever pour lui préparer quelque chose, c'est vrai qu'hier, Heero a mangé deux sandwichs.

-« Non, j'ai soupé à la cantine. »

-« C'était pour faire la conversation ? » Questionne Maxwell.

-« Hn. »

-« Non, pas aujourd'hui, ils ont tout repris, c'est ce qui arrive le plus souvent. »

-« Et ta vie te plaît vraiment ? »

-« Un peu solitaire mais elle me plaît. Un jour peut-être que je rencontrerai la personne qui veut bien partager ma vie, je ne suis pas pressé. Et puis, si je dois finir seul, c'est que c'était écrit. »

-« On s'est pourtant battu pour changer l'histoire ! » Clame le brun.

-« Qui te dit que ce n'était pas ce qui était écrit. » Sourit le natté.

-« Tu crois que notre vie est écrite et qu'on ne peut rien changer ? » S'étonne le métis.

-« Je crois que la plupart sont écrits et que tu ne peux pas modifier l'heure de ta mort. Tu sais la personne qu'on vient d'enterrer, elle n'est pas partie au travail, le réveil n'a pas sonné. Si elle avait été travailler, elle serait morte dans un accident à l'usine, une cuve a explosé. Pourtant, elle est morte en allant reconnaître un corps, elle a loupé une marche dans les escaliers en allant à la morgue. »

-« Un accident stupide. »

-« Je pourrais t'en raconter d'autres. Des gens qui croient avoir survécu à un accident d'avion et qui meurent dans un accident de la route le lendemain. »

-« Ce n'est pas très réjouissant. »

-« Désolé, mon métier n'est pas réjouissant, mais pouvoir dire ce genre de choses aide parfois la famille. »

-« Et cela peut aider à accepter les coups du destin. » Admet le brun.

-« Aussi, j'ai fini par accepter que je n'aurai rien pu faire pour sauver le Père Maxwell et Sœur Hélène. Que je n'étais pas responsable de leur mort en allant chercher cette armure mobile, c'était ainsi. » Réplique Duo en haussant les épaules.

En voyant l'heure sur l'horloge murale, Yuy se lève.

-« Je vais te laisser. Voici mon numéro de GSM. »

-« Tu ne repasses pas demain ? » Demande le natté en l'accompagnant.

-« Tu en as envie ? »

-« Oui, beaucoup. »

-« Alors, je viendrai. »

De soirée en soirée, les deux jeunes gens se rapprochent. Duo lui a d'abord donné la clef de sa maison pour qu'il ne se trouve pas devant une porte close s'il était parti pour enlever un corps.

Quand Heero fait les matins, ils soupent ensemble.

Il doit y avoir trois mois que les jeunes gens se voient quotidiennement quand après un repas, alors qu'ils font la vaisselle, le natté lâche dans la discussion :

-« Je vais peut-être te sembler déplacé, seulement, je t'apprécie beaucoup, je t'ai toujours aimé dès l'époque de l'opération météore. J'avais espéré que tu t'étais rapproché de L2 parce que toi aussi tu avais des sentiments pour moi. Je t'ai fait des signes, mais tu n'as pas eu l'air de les voir. J'ai envie qu'on soit plus proches. »

Le brun fronce un peu les sourcils. Il ne comprend pas ce que veut lui dire Duo.

-« Tu me manquais, c'est pour ça que je suis venu. Je suis heureux de te voir tous les jours. Comment pourrait-on être plus proche ? »

Là, c'est Duo qui est surpris. Il lui semblait avoir été clair. Est-ce que depuis le temps, Heero n'aurait pas découvert d'autres choses sur les relations humaines ? Pourtant, il y a presque dix ans qui se sont écoulés maintenant.

De toute façon, il sera vite fixé si le métis n'est pas d'accord. Le châtain s'approche d'Heero, lui soulève le menton de l'index et dépose ses lèvres sur celles de son vis-à-vis. Il le voit écarquiller les yeux, puis se détendre quand il presse plus sa bouche contre la sienne. Prenant un peu d'assurance, il demande de la langue le passage entre ses lèvres.

Même s'il sent Heero un peu raide, ce dernier n'a aucun mouvement de recul. Il se laisse faire. Duo finit par arrêter le baiser et prendre le brun dans ses bras. Il le serre contre son cœur et sent les bras du métis venir se mettre dans son dos.

Cela le fait sourire. Ainsi Heero est encore plus innocent sur certaines choses de la vie qu'il ne l'aurait imaginé.

Il faudra qu'il prenne son temps, mais cela ne le dérange pas. Il est bien trop heureux de ne pas s'être fait repousser.

Et aux bras qui le serrent, il se rend bien compte qu'il a apprécié le baiser, qu'ils pourront recommencer.

À Suivre…