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Bonjour !

Comme promis, une nouvelle fic HP qui sera plus longue que mes deux TS... et plus gaie aussi ! Je pense que celle-ci est assez originale dans le sens où je n'ai jamais vu une histoire dans ce genre dans les fanfics françaises -non je regarde pas du côté anglophone.

Disons pour ne pas spoiler mais pour vous donner une idée élargir le monde HP qui reste quand même beaucoup centré sur Le Royaume Uni, et montrer une Europe sorcière. Et aussi montrer des aspects qui ne sont pas montrés dans HP. Donc cette fic sera un peu (beaucoup) politique et très inspirée de notre vieux monde moldu. Pour quelques exemples, je vais créer une drogue sorcière, un système de mafia, une 'ONU' sorcière, enfin bref pleins de choses comme ça... Bon dis comme ça, on pourrais s'imaginer qu'HArry va tomber dans la drogue, va devenir mafieux mais non ne vous inquiétez pas !

Voili voulou...Bonne lecture pour ce prologue :)


Chapitre I : Une révélation pour le moins surprenante...


Le chuchotement qui suivait Harry depuis maintenant deux semaines l'accompagna jusqu'au deuxième étage. Il marchait vite, légèrement tendu du fait de ce chuchotis persistant et de la convocation qui l'amenait à visiter le directeur de Poudlard en cette veille de vacances. Il se retournait régulièrement, persuadé d'être suivi, et non pas seulement par des élèves en quête du frisson. Non, ce qui le suivait était bien plus dangereux qu'un simple groupe d'étudiants voulant l'insulter.

Depuis l'agression de Nick-Quasi-Sans-Tête et Justin Finch-Fletchey, une ambiance sinistre planait sur le château tandis que chacun accusait Harry d'en être l'auteur. Même Hermione et Ron ne lui parlaient plus, furieux qu'il ne leur ait pas dit pour son don de Fourchelangue. Don...ou malédiction, pensa amèrement Harry. Quand cela l'avait-il aidé ? Bien sûr, parler aux serpents était agréable, mais si c'était pour être vu comme un monstre, ou un mage noir, il préférait l'oublier et ne jamais recroiser de serpents de sa vie.

Il finit par arriver au fond d'un couloir, devant une gargouille de pierre qui semblait vivante. De nouveau, Harry se surprit à bénir la magie. Il n'aurait jamais assez de temps dans toute sa vie pour découvrir tout de ce monde fantastique.

– Mot de passe ? Demanda la gargouille en s'animant plus franchement, dans une sorte d'étirement qui fascina le gryffondor au point qu'il en oublie la question, jusqu'à ce que la statue répète, légèrement agacée.

– Hum...Le professeur Dumbledore m'a convoqué… répondit le brun en sortant la lettre qui lui était parvenue le matin même. La statue ne sembla pas s'en contenter et le fixa plus sévèrement. Il survola alors le message, et finit au post-scriptum, qui déjà à la première lecture lui avait semblé étrange.

– Sorbet Citron ? Essaya-t-il sans grande conviction.

La gargouille hocha la tête et fit un pas sur le côté. Derrière elle, le mur s'ouvrit pour le laisser passer. Le jeune Potter monta l'escalier en colimaçon, s'émerveillant une nouvelle fois de voir la magie ainsi faire tourner l'escalier sur lui-même. Enfin, après une petite minute d'ascension, Harry arriva devant une porte en chêne, surmonté d'un heurtoir représentant un phénix. Il toqua timidement à la porte, mais n'obtint aucune réponse. Il réitéra son geste et finit par entrer dans le bureau.

Ledit bureau était une belle et grande pièce circulaire. Au fond, un énorme bureau en chêne et en or trônait, avec derrière lui, un fauteuil tout aussi imposant. Un escalier menait à l'accès d'un étage supérieur d'où l'on pouvait voir une bibliothèque très impressionnante, ainsi qu'une porte qui devait mener aux appartements directoriaux. Les murs étaient couverts de portraits d'anciens directeurs qui fixaient Harry avec une curiosité évidente. Sur une étagère était posé le Choixpeau, toujours aussi rapiécé.

Le garçon de douze ans fit quelques pas, pour observer les petits instruments en or qui s'alignaient sur le bureau. Mais quelque chose à sa droite attira son regard avant qu'il ne monte sur l'estrade. Il vit sur un perchoir doré un oiseau misérable, à moitié déplumé, et à l'air malade. Il s'approcha et voulut le caresser, mais alors qu'il levait la main, l'oiseau s'embrasa dans un jaillissement de flammes.

Harry poussa un cri perçant, cherchant sans succès quelque chose pour éteindre l'oiseau qui continuait de se consumer. En un instant, il ne resta plus rien de l'oiseau, si ce n'est un tas de cendre. A l'étage supérieur, la porte s'ouvrit sur Dumbledore, qui sourit à son élève.

– Bonjour Harry, comment vas-tu ? Demanda-t-il en descendant rapidement les marches de l'escalier alors que Harry continuait de fixer le perchoir.

– Professeur...Votre oiseau...Il a pris feu...balbutia le brun, je n'ai rien pu faire.

-Oh, ça faisait quelques temps qu'il n'était pas bien, sourit Dumbledore, surprenant Harry, qui finit par se détourner du perchoir. Vois-tu Harry, Fumseck est un phénix. Et, comme tout phénix, au moment de sa mort, il s'embrase, et renaît ensuite de ses cendres.

Le regard du survivant se posa de nouveau sur le perchoir, et il sursauta lorsque des cendres sortit une petite tête fripée d'oisillon. Sur un geste de son directeur, il s'assit, sans quitter des yeux le phénix qui poussait de petits caquètements.

– C'est dommage que tu l'aies vu le jour de sa combustion, nota Dumbledore. Il fronça ensuite les sourcils et reprit : Mais ce n'est pas pour ça que je voulais te parler. Comment vas-tu ?

Le gryffondor hésita puis avoua en baissant les yeux sur ses genoux :

– Et bien...Les autres ne me parlent plus depuis le club de duel…

– J'ai entendu ce qui s'est passé. Les fourchelangues, à cause de certains mages noirs, sont assez mal vu par les anglais, ce qui, entre nous, est très regrettable. Je connais des fourchelangues qui ne sont pas plus mauvais que moi.

Harry écarquilla les yeux en entendant ça. Dumbledore le vit et sourit.

– J'ai de nombreux amis hors de l'Angleterre, dans des pays où les mentalités sont bien différentes d'ici… Il soupira puis continua : Tu ne dois pas te punir pour ce don. Même si tu ne sais pas pourquoi il t'a été donné, tu dois être fier de le posséder. C'est très rare et encore plus précieux. Mais revenons au sujet principal… Je me demande, depuis quel temps déjà...Si je n'ai pas commis trop d'erreurs te concernant...Alors je pense que le mieux est de t'expliquer la situation et te donner le choix. Pour certains, tu restes très jeune, mais il me semble que... au vu de ce que tu as déjà traversé, tu as le droit de décider par toi-même.

Harry hocha la tête, intrigué par ce que venait de dire le professeur Dumbledore, qui lui sourit une dernière fois, avant de lancer un sort sur les tableaux qui devinrent tout à coup noirs.

– Je préfère que notre conversation reste privée, même si j'ai confiance en nos anciens directeurs. Voilà, je…Il hésita, cherchant ses mots, puis se lança dans un récit, oubliant même la présence de son élève :

"Lorsque j'étais jeune, j'étais un brillant élève, un peu comme Miss Granger. J'étudiais beaucoup, sacrifiant ma famille pour mon travail. Je ne rentrais jamais lors des vacances, préférant rester au château pour profiter de sa bibliothèque. Je m'intéressais à tout, l'histoire, les runes, la métamorphose, les sortilèges, l'alchimie... Mon travail acharné me valut mon statut de préfet. L'été de ma sixième année, je rentrai chez moi, comme chaque été. Ma famille et moi habitions dans un village majoritairement sorcier, et c'est cet été-là que j'ai rencontré Gellert Grindelwald, un jeune homme au pouvoir considérable, à l'ambition infinie. Nous nous liâmes d'amitié, et commençâmes à correspondre pendant les périodes scolaires. Nos recherches étaient passionnantes. Nous avions les mêmes centres d'intérêt, cette soif de connaissance inépuisable, c'était comme si nous appartenions à un tout, tellement notre compréhension de l'autre était…"

La voix du directeur se brisa légèrement, alors que ses yeux se posaient sur quelque chose au loin. Harry, en face, écoutait avec attention. En lui-même, il savait que ce récit était inédit et peu connu des autres sorciers et il était fier de la distinction que lui faisait Dumbledore.

"A la fin de mes études, ma mère mourut, et je dus endosser la charge de chef de la famille. J'ai donc arrêté mes recherches et mes études pour m'occuper de mon frère et de ma sœur, à qui j'en voulais énormément. Alors que je restais dans notre vieille maison, je recevais de temps à autre des lettres exaltantes de mon ami Gellert, qui, à ce moment, voyageait aux quatre coins de l'Europe. Intérieurement, je brûlais de jalousie et de rage de ne pas pouvoir l'accompagner. Les mois passèrent, et je finissais par reprendre des études de métamorphoses, tout en gardant mon rôle de chef de famille."

"Un soir, alors que mon frère, ma sœur et moi étions chez nous, Gellert arriva dans un état d'excitation impressionnant. Il avait trouvé des éléments pour nos recherches, et voulut m'emmener avec lui. Je faillis accepter, mais mon frère se mit en colère, et m'accusa de les abandonner, lui et notre soeur. Gellert l'insulta, le traitant de jaloux et sortit sa baguette. Mon frère fit de même et cela finit par dégénérer."

Les yeux bleus du directeur se fermèrent douloureusement.

"Ma sœur avait toujours été instable magiquement, et la dispute causa en elle une sorte de crise qui la tua. Gellert partit, me laissant avec un frère fou de rage. Alors que la tristesse et la culpabilité me rongeaient, je songeais égoïstement que je n'aurai plus à m'occuper de ma famille. C'était vrai. Mon frère partit le lendemain de l'enterrement, et ne me parla plus après cela. J'étais libre. Je postulais au poste d'enseignant à Poudlard, et devenait professeur de métamorphose, tout en continuant mes recherches en parallèle. Cependant, je m'efforçais de m'éloigner de mon ami Gellert."

"Cinq ans après la mort de ma sœur, je repris contact avec lui, n'y tenant plus. J'avais besoin de lui. Il était évident que mes sentiments pour lui avaient...changés. Je finis par lui avouer et…"

Le regard du directeur se fit encore plus mélancolique, alors que Harry l'imaginait avec un autre homme. Ce n'est pas tant qu'il soit avec un homme, mais plus le fait qu'il soit avec quelqu'un qui le surprenait.

"Nous passâmes une décennie ensemble. J'enseignais à Poudlard, et rentrais le soir dans notre logement, où nous continuions nos recherches jusqu'à l'aurore. Lors des vacances scolaires, nous voyagions et explorions des régions exotiques où la magie était pratiquée autrement. C'était merveilleux. Nous étions heureux. Mais cela ne dura pas… En 1914, la guerre éclata, déchirant l'Europe et ses occupants. Gellert était persuadé qu'il fallait profiter de cette guerre pour se dévoiler aux moldus. Ils étaient trop occupés pour penser à nous combattre et nous accepteraient si nous offrions notre aide pour la victoire. Mais personne ne l'écouta, et il commença à nourrir un sentiment de rancoeur. Il ne voulait plus que les sorciers se cachent. La guerre se finit, sans qu'il ne décolère. Ses recherches se firent désespérées. Il voulait que nous formions une famille, ce qui était impossible, évidemment. De mon côté, je découvrais mon héritage de famille et endossais de nouvelles responsabilités."

"En 1929, alors que j'étais nommé directeur de gryffondor, Gellert me surprit dans mon bureau à Poudlard. Il avait, semble-t-il, trouvé un moyen pour que deux sorciers aient un enfant. C'était notre plus grand désir et pendant une longue année, nous mirent en pratique quinze ans de recherches et de théorie. Cela finit par fonctionner. Le 17 mai 1930 naissait Wilhem Xander Grindelwald. A cette époque - et aujourd'hui encore - un enfant devait être conçu par un couple hétérosexuel, et nous ne pouvions donc pas lui donner nos deux noms. Comme je devais rester le plus long de l'année à Poudlard, il prit le nom de Gellert qui l'éleva. Nous ne cherchâmes pas à divulguer notre méthode, car notre société était encore très stricte en ce qui concernait les gens comme nous."

"Wilhem était magnifique. Il illuminait nos vies à Gellert et moi. Mais encore une fois, il nous sembla que notre bonheur ne pouvait pas durer. Alors même que mon fils apprenait à marcher, je me rendais dans un orphelinat pour révéler à un jeune garçon qu'il était un sorcier. Il se nommait Tom Riddle. Un sorcier, qui, quelques années plus tard deviendrait Lord Voldemort…"

Harry écarquilla des yeux. Voldemort avait été orphelin, comme lui ? Son ventre se retourna, alors que son regard glissait vers le Choixpeau. Oh, il se rappelait de ce qu'il lui avait dit lors de la répartition...Serpentard l'aurait mené sur le chemin de la grandeur. Il baissa les yeux sur ses genoux, alors que la voix de Ron résonnait en lui. Tu-Sais-Qui était fourchelangue. Combien d'autres similitudes existaient entre lui et le meurtrier de ses parents ? Il ferma les yeux avec angoisse et se concentra sur la voix de Dumbledore qui continuait, imperturbable, son récit.

"Durant la scolarité de Tom, je gardais constamment un œil sur lui. Il me semblait étrange, trop parfait. Le corps professoral ainsi que l'ensemble des étudiants lui mangeaient dans la main. J'étais le seul à me méfier et il m'arrivait parfois de douter. Les seuls moments de sérénité étaient lorsque je retournais dans notre appartement, où je voyais enfin Gellert et Wilhem. Wilhem qui grandissait doucement. Il était très puissant...Trop peut-être... Nous ne savions pas si ça venait de nous -Gellert avait à peu près ma force magique, ce qui n'est pas peu dire…- ou de la conception magique. Quoi qu'il en soit, il eut rapidement des accidents magiques d'une envergure impressionnante, mais qui ne furent jamais dramatiques."

"Alors que Tom fréquentait des aristocrates et se faisait des connexions, la deuxième grande guerre moldue éclata. Dans le même temps, on reporta des actions d'un mage noir en Allemagne. Je fus désigné pour le combattre. Ce fut le début d'une poursuite qui dura quatre ans. Ma vie était rythmée par les combats en Allemagne et en Europe où je devais protéger des villages entiers, mes cours à Poudlard où j'étais devenu directeur de Gryffondor, et mes rares moments de repos consacrés à ma famille. Les sorciers se reposaient entièrement sur moi, alors que je fatiguais jour après jour. Il m'arrivait de souhaiter rester dans notre petit appartement et ne plus jamais en sortir. J'aurai peut-être dû le faire…

"Le mage noir était très habile. Il apparaissait et disparaissait avec une rapidité incroyable. Aucune information sur lui ne me parvint avant que je le coince à Berlin, une nuit de bombardements. Cette nuit-là, je signais ma propre mort..."

"J'avais toujours su que Gellert voulait la renaissance du monde sorcier, mais je n'avais jamais compris qu'il voulait pour ça la mort des moldus. Alors, quand je le vis, incendiant les bâtiments…"

Il y eut un silence dans le bureau, pendant que Dumbledore revoyait la scène sous ses yeux. Harry souffrait pour son directeur, et voulut un instant lui prendre la main, dans un geste de réconfort, mais à peine cette idée effleura son esprit que le récit continua :

"Si je ne savais rien de ce mage noir, c'était parce que lui savait quand je devais me rendre à tel endroit, parce qu'il connaissait mes pensées, parce qu'il me conseillait. Il savait tout de moi et je ne savais rien de lui, alors qu'il dormait à mes côtés chaque nuit…"

"Le combat qui suivit fut terrible. J'étais déchiré par mon amour pour lui et mon devoir de sauveur. Après plusieurs heures, je pris l'avantage. Je ne le tuais pas -comment aurais-je pu ? - mais l'enfermais à Nurmengard. Notre fils étudiait à cette époque à Durmstrang. Il ne me pardonna pas pour ce que j'avais fait et disparut sans laisser de traces."

Cette fois-ci, les yeux bleus du directeur brillaient de larmes qui coulèrent silencieusement le long de ses joues pour finir dans sa barbe. Harry lui, était désolé pour le vieil homme. Il le trouva soudainement extrêmement seul. Non par choix, mais par contrainte, et cela lui rappela son enfance, où lui-même devait rester seul, à l'écart de ses camarades de classe qui craignaient des représailles de son cousin. Cela lui évoqua également la solitude qu'il vivait depuis... Depuis qu'Harry Potter était un sorcier exceptionnel, aux yeux des autres, tout comme Albus Dumbledore l'était. Des êtres exceptionnels et surtout, exceptionnellement seuls.

"Alors que le monde sorcier m'acclamait, j'étais brisé, sans famille. Je retournais à Poudlard, ayant la promotion de directeur adjoint, mais le cœur n'y était pas. On me félicitait, me souriait, me donnait le titre d'ordre de Merlin, m'offrait une carte de chocogrenouille à mon nom, et moi, je ne pensais qu'à mon fils perdu."

"Les années passèrent, et je continuais à m'enfoncer dans la solitude. Il me semblait que personne ne me comprenait. Alors, je travaillais, de la même manière que durant mon enfance. Mais les recherches que je menais ne changeaient rien à ma tristesse et au vide que je ressentais. Puis, de nouveau, on se tourna vers moi, lorsque Voldemort commença à entrer en action. Le cauchemar recommença."

"Je devais protéger les villages moldus lors des raids ennemis, collaborer avec un ministère de la magie rongé par la corruption, tout en continuant à diriger Poudlard. Mais, alors que les cadavres s'accumulaient autour de moi, j'oubliais mes malheurs et, finalement, un miracle eu lieu. Mon fils, qui avait entendu parler de moi à travers les journaux sorciers vint me voir."

"Il avait grandi depuis la dernière fois que je l'avais vu et sa puissance s'était multipliée… Il se tenait juste là, devant moi. J'en oubliais pour une soirée la guerre. Il me raconta qu'en sortant de Durmstrang, il avait fait des études d'arithmancie et était devenu par la suite briseur des sortilèges. Il s'était marié à une jeune femme qu'il avait rencontré lors de ses études et qui était, depuis lors, enceinte."

"Les semaines qui suivirent furent un mélange de batailles, de combats et de rencontres avec mon fils. Cependant, il m'apparut rapidement qu'il était malade. J'en parlais à sa femme, lui ne voulait rien entendre. Nombreuses ont été mes recherches avant que je ne comprenne enfin"

"Chaque corps a ses limites. Wilhem était trop puissant pour son corps. Sa magie était trop concentrée en lui et le rongeait. Je cherchais un remède, mais il était déjà trop tard. Un an après l'avoir revu, il mourut. Sa femme, quant à elle, donna naissance à deux magnifiques bébés, mais, elle le rejoignit pendant l'accouchement, sans doute à cause de la puissance magique des enfants."

"Je me retrouvais donc avec deux orphelins en bas âge en temps de guerre. Il était impossible pour moi de les garder. Je les plaçais donc dans deux différentes familles anglaises qui m'avait prouvé plus d'une fois être digne de confiance. Ce fut un déchirement pour moi, mais cela me semblait être la meilleure des choses à faire. Je devais combattre Voldemort et mes petits-enfants auraient été en danger avec moi."

"Trois mois avant la chute de Voldemort, l'une des familles fut anéantie lors d'un combat. Je repris donc un des deux jumeaux, mais laissais l'autre chez sa famille, pensant qu'il y serait plus en sécurité. Ce que je ne savais pas, c'est qu'un traître donnerait le lieu de leur cachette à Voldemort et que celui-ci leur rendit visite. 'La suite t'est certainement plus que familière…"

– Hum...non ? Répondit Harry, perdu. Il avait été complètement absorbé par le récit du directeur, et le retour à la réalité le laissait désorienté.

– C'était toi, Harry, murmura Dumbledore. Tu étais l'enfant que j'avais placé chez les Potter -Il continua plus rapidement, de peur d'être interrompu. Je les croyais en sécurité, ils étaient en sécurité, mais Pettigrow les a vendus et Voldemort a voulu te tuer. Lorsque je suis arrivé, il était trop tard. Tu étais le Survivant, il m'était impossible de te reprendre. Je te plaçais alors chez la sœur de Lily Potter, ta mère adoptive. Ce que je ne compris pas, c'est que Pétunia aimait plus que tout sa chère sœur et qu'elle te désignerait responsable de la mort de Lily. J'attendais des années pour te revoir. Le sort de métamorphose t'avait donné les traits de James et Lily, et lorsque je te vis dans la Grande Salle pour la première fois, je crus que je ne pourrais jamais revenir en arrière. *

– Mais alors...pourquoi me le dire, maintenant ? Demanda Harry, de plus en plus perplexe. Il était partagé entre le surprise, la colère, et la joie. Il avait toujours cru être Harry Potter, même après avoir découvert le monde des sorciers. Mais apparemment, James et Lily n'étaient que ses parents adoptifs, qui l'avaient recueilli suite à la demande de Dumbledore, son grand-père. Les noms se bousculaient dans sa tête dans un chaos où seule la certitude d'avoir un grand-père lui apparaissait claire.

– Je croyais que tu serais heureux, mais...je me suis trompé, admit le vieil homme d'un air désolé. Ton statut de survivant est très lourd à porter, et je...je te propose de tout recommencer. Tu peux reprendre ta vraie identité, ta vraie apparence et vivre avec moi. Bien évidemment, si tu ne le souhaite pas, tu peux rester Harry Potter…

– Je…

– Tu as tout le temps pour réfléchir, lui assura son grand-père tout en fouillant dans un tiroir de son bureau. Je voudrais juste...Je voulais juste...que tu le saches, et que tu décides.

– Mais...pourquoi avoir attendu ? S'exclama Harry avec curiosité et une pointe de colère.

Le vieil homme soupira :

– Je voulais donner une chance à Harry Potter. Si tu reprends ta vraie identité, tu auras d'autres problèmes. Mais je pense que tu seras plus heureux.

Il passa une main dans sa barbe puis rectifia :

– En réalité, je ne sais pas. C'est juste... Harry, je veux que tu sois heureux. Et, les mois passant, j'ai l'impression que tu ne le serais jamais en tant que Harry Potter. Et par ailleurs, avec les événements présents...

– C'est pour ça que…

– Oui. En premier lieu, ta sécurité est compromise à Poudlard avec toute cette affaire. Et puis, je doute que tu trouves la paix, avec ton statut de survivant. Les élèves peuvent être parfois très cruels…

Harry hocha la tête, ses yeux reflétant sa solitude et sa tristesse. Il y avait une voix dans sa tête qui lui disait d'attendre pour se décider, et pourtant, il voulait accepter immédiatement, et quitter ce rôle qu'on lui avait attribué sans lui demander son avis.

– Mais... Je ferai quoi ?

– Tu deviendras mon petit-fils, même si ton premier nom sera Grindelwald. Ladislas Alexei Grindelwald, c'est le nom choisi par ta mère... Tu habiteras dans la propriété Dumbledore, et étudieras où tu veux. Je te conseillerai une autre école que Poudlard, car ici tu seras jugé en fonction de ton nom…

– J'aurai une famille, murmura doucement Harry, sachant pertinemment qu'il accepterait. Après tout, c'était son désir le plus cher, celui que lui avait montré le Miroir du Risèd, quelque mois auparavant, et qu'il lui montrerait encore s'il n'avait pas été détruit.

– Oui…

Il y eut un silence alors que grand-père et petit-fils échangeaient un regard lourd de sens. Puis, le plus jeune de la pièce hocha la tête, et sourit timidement à Dumbledore. Le vieil homme lui rendit son sourire avant de le regarder par-dessus ses lunettes :

– Je ne veux pas que tu te presse, le rassura-t-il en se levant pour regarder le parc à travers une fenêtre. J'ai vu que tu restais au château pour les vacances qui commencent demain, tu as tout le temps pour réfléchir. Viens me faire part de ta...décision lorsque tu penses être sûr.

– Mais...essaya Harry, qui voulait accepter immédiatement.

– Non, le coupa doucement le directeur, ce que je te propose doit te paraître attirant, mais tu dois prendre le temps pour prendre cette décision. Une fois que tu auras retrouvé ta vraie apparence, il n'y aura plus de retour en arrière. De plus...cela signifie également quitter tes amis, comme Miss Granger ou Monsieur Weasley...

Le brun acquiesça, pensif. Son nouveau grand-père lui sourit une dernière fois avant qu'il ne quitte le bureau directorial. En descendant les marches de l'escalier en colimaçon, le survivant se remémora le discours de son directeur. Il n'avait pas tout saisi, du fait de sa connaissance pauvre du monde de la magie. Il avait cru comprendre que Grindelwald était un mage assez mauvais, du même calibre que Voldemort, mais certains noms, comme Nurmengard, ou Durmstrang le laissaient perplexe. Et puis, apprendre que Voldemort avait été élève de Dumbledore était très étrange…

Néanmoins, il avait été rassuré par le récit de son directeur. Car s'il avait appris que Voldemort avait été, comme lui, orphelin, il pouvait également à présent voir en Dumbledore des ressemblances, peut-être plus marquantes que celles qu'il partageait avec le mage noir. Et cela la réconfortait, car, entre des insultes jetés par des élèves apeurés et les paroles justes de son sage directeur, il n'hésitait pas. Il n'était pas un mage noir, et ne le deviendrait pas, se promit jeune gryffondor en se dirigeant vers sa salle commune. En tournant à un couloir, il sentit comme une présence derrière lui, et se retourna rapidement, scrutant la pénombre du couloir. Il n'y avait rien.

Il soupira, soulagé, et se remit en marche. Ces derniers temps, il devenait nerveux, rien qu'en se promenant à Poudlard, mais, après avoir entendu les paroles funestes -que personne d'autre que lui n'entendait- et découvert plusieurs corps pétrifiés, il ne se sentait vraiment pas à l'aise. S'il était resté, c'était simplement parce qu'il savait que les Dursley lui reprocheraient son retour intempestif.

Une fois devant le tableau de la Grosse Dame, il eut un instant d'hésitation. Il entendait à travers la toile les rires de ses camarades, qui se tairaient à son arrivée, pour mieux le fixer. Même la Grosse Dame le regardait avec curiosité.

– Harry ? Qu'est-ce que tu fais ? Appela soudainement une voix derrière lui, le faisant sursauter.

– Neville ! S'exclama-t-il, en reprenant son sourire. Neville était l'un des rares élèves à ne pas le considérer comme l'héritier de Serpentard, et continuait à lui parler comme avant. Qu'est-ce que tu fais là ?

– Je peux te retourner la question, répliqua joyeusement son camarade en lui montrant un livre sur les mandragores. Je voulais me documenter, alors j'ai demandé au Professeur Chourave de me donner des titres de livres qui pourraient m'intéresser.

– C'est chouette ! S'enthousiasma Harry avec un large sourire. Il avait depuis quelques temps déjà compris que la botanique était la matière préférée de jeune Londubat. Je suis allé voir le professeur Dumbledore.

– Ce n'est pas pour ces histoires de…enfin...tu-sais-quoi ? S'inquiéta son ami avec inquiétude.

– Non, c'était pour…

Sa voix s'éteignit alors qu'il cherchait ses mots. Il ne se voyait pas annoncer à qui que ce soit qu'il n'était pas vraiment Harry Potter. Ou même que Dumbledore - Albus Dumbledore ! - était son grand-père. Heureusement pour lui, Neville comprit son problème, qu'il ne pouvait pas en parler et posa une main sur son épaule.

– Tu n'es pas obligé de me dire. Je suis soulagé que ce ne soit pas à cause de ce que disent les élèves…

– Merci Neville…

Le tableau se referma, laissant de nouveau le survivant dans le couloir. Il s'approcha d'une fenêtre et observa le parc. La pelouse était recouverte d'une couche de neige qui reflétait la clarté de la lune. Le lac, gelé depuis une semaine maintenant était, quant à lui, un abîme de noirceur, qui, inconsciemment, provoqua des frissons chez Harry.

Il se détourna rapidement de la fenêtre et finit par entrer dans la salle commune, qui en cette veille de vacances était vide, les élèves préparant leurs valises. Le jeune survivant resta devant la cheminée jusqu'à minuit, réfléchissant à l'avenir que lui offrait Dumbledore. De toute façon, il était trop excité pour dormir., alors penser aux alternatives que lui avait laissé son directeur ne le dérangea pas.

Au fond, il était dans la même situation qu'il y a un an et demi, lorsque Hagrid lui avait révélé l'existence du monde sorcier. Il n'avait pas hésité, entre autres parce que sa vie ne pouvait pas être pire qu'avec les Dursley.

Mais aujourd'hui ?

Maintenant que toute l'école le percevait comme un danger ? Et que Ron et Hermione ne lui parlaient plus ? Ne voulait-il pas d'une nouvelle vie, avec, cette fois-ci, une famille qui l'aimerait ?

Le feu dans la cheminée crépita dans un semblant de réponse. Il allait devoir décider seul, estima-t-il dans un soupir. Pourtant, il aurait tellement préféré ne pas avoir le choix, que Dumbledore lui annonce qu'il vivrait avec lui à présent, sans aucune discussion. Cela aurait été plus simple. Mais aussi très lâche de sa part, nota-t-il avec un second soupir. Où était passé le courageux Gryffondor ?

Il n'avait que deux alternatives : soit il restait Harry Potter, l'orphelin et sauveur du monde sorcier, fourchelangue et présumé héritier de Serpentard ; soit il devenait le petit fils de Dumbledore, découvrait une famille, et recommençait une nouvelle vie plus normale, sans de Colin Crivey pour vous prendre en photo à chaque instant. Il était évident qu'il le regretterait toute sa vie s'il déclinait la proposition de Dumbledore. Alors que s'il l'acceptait…

Certes, Ron et Hermione lui manqueraient, mais il avait déjà perdu des amis par la faute de Dudley. Et cela n'avait jamais été insurmontable.

Le regard du survivant se fit plus clair. Il se releva de sa position inconfortable - le tapis étant moelleux jusqu'à une certaine mesure - et partit en direction de son lit.

Dans le dortoir, Ron ronflait, tandis que Dean et Seamus chuchotaient. Ils se turent un instant, et fixèrent leur camarade qui se couchait, avant de reprendre leur conversation à voix basse. Le Survivant s'enfonça dans ses couvertures, et chercha le sommeil, qui malheureusement n'arriva pas. Ce que lui avait raconté Dumbledore résonna en lui pendant plusieurs heures, jusqu'à ce qu'épuisé, il s'endorme.


Et oui ! Du Grindeldore !

En toute sincérité, je n'en ai jamais vu où ils avaient un enfant, donc je suis assez contente de ne pas avoir copié l'idée à quelqu'un... Pour ceux qui n'aiment pas le MPREG, ne vous inquiétez pas, il n'y a que l'allusion avec le grindeldore donc, mais sinon, ça n'apparaît pas. En gros, ils étaient des génies, mais personne ne peut refaire la même chose...

Deuxième point, oui, j'ai regardé les Animaux Fantastiques -à regarder, les amis, à regarder- et donc je vais peut-être m'inspirer d'un personnage (je ne spoile pas moi...) pour la suite...

A bientôt pour de nouvelles aventures !