CHRYSALIS

By Ginielee

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***

« Au fond, c'est ça la solitude : s'envelopper dans le cocon de son âme, se faire chrysalide et attendre la métamorphose, car elle arrive toujours. »

[August Strindberg]

***

- Je vais te prouver que tu es éveillée, riposta-t-il, mâchoires serrées et yeux plissés.

Sur ce, il enferma solidement mon menton entre ses mains sans se laisser démonter par ma résistance.

- S'il te plait, non, le suppliai-je en détournant la tête.

Ses lèvres s'arrêtèrent à deux centimètres des miennes. […]

- Pourquoi ? […] Est-ce que j'arrive trop tard ? Parce que je t'ai tellement blessée ? Parce que tu es passée à autre chose comme je le voulais ?

Réf : New Moon, Chapitre 23, page 520 (version française).

***

PROLOGUE

Nous étions tous les deux sur mon lit, étrangement proche. Il faisait nuit. Les souvenirs de l'Italie se bousculaient encore dans ma tête. Tout avait été si vite. Tout avait été si violent et tellement beau à la fois. Je l'avais sauvé et retrouvé. En l'espace de trois jours, j'étais passée par toutes les émotions qu'un être humain pouvait ressentir – moi pourtant tellement habituée à la léthargie émotionnelle depuis quelques mois – la peur, la haine, la joie, l'amour et maintenant l'angoisse. L'angoisse que tout ceci ne soit qu'un rêve, ou pire, la réalité. Au moins dans un rêve j'aurai pu me laisser aller à ses baisers – et comme ses baisers me manquaient à cet instant – malheureusement la réalité était tout autre. Il était revenu, mais rien n'avait changé pour autant, c'était encore pire. Il y avait de nouveaux paramètres. Victoria, les Volturi – tant de personnes voulant ma mort – la meute, Jake … tant d'autre ne voulant que mon bonheur.

Ces informations m'embrouillaient l'esprit, je n'avais pas mon cotât de sommeil et pourtant, il y avait une chose sur laquelle je n'avais aucun doute. Il est là. Mais pour combien de temps ? A cette pensée, le trou dans ma poitrine qui s'était endormi jusqu'à maintenant, se réveilla en hurlant, accélérant les battements de mon cœur.

- Passée à autre chose ? Répétai-je dubitative. Comment le pourrai-je ? Ma vie n'est qu'une longue agonie sans toi Edward.

Il se redressa pour m'observer, cherchant peut-être encore à sonder mon esprit. Moi allongée sur le dos, et son visage parfait si près du mien, c'était plus que ce que je ne pouvais supporter. Je senti les larmes me monter aux yeux tellement, à cet instant la frustration que je ressentais était puissante. Je me levais rapidement sentant son regard anxieux couvrir chacun de mes pas. Quand je lui fis de nouveau face, je remarquai qu'il s'était levé à son tour et avait fait quelques pas prudents vers moi. Il restait de marbre attendant que je m'explique. Mais je ne savais même pas me l'expliquer à moi-même. Ses yeux ne demandaient que des réponses que j'étais incapable de lui fournir. Comme j'aimais ses yeux pourtant. J'avais tant rêvé de le retrouver dans ma chambre, tant espérer le toucher à nouveau. Pourquoi réagir comme ça alors ?

- J'ai peur Edward, soufflai-je les mains tremblantes essayant en vain de ne pas craquer.

En voyant mon état de détresse, il fit un pas de plus dans ma direction mais s'arrêta net en voyant à quelle vitesse je m'étais plaquée contre le rebord de mon bureau.

- Peur de quoi ? demanda-t-il inquiet. De moi ?

Cette dernière question l'avait fait grimacé d'horreur.

- Ne sois pas idiot, répondis-je en passant mes deux mains dans les cheveux comme pour garder les idées claires. J'ai peur, j'ai peur de me laisser aller au bonheur de t'avoir retrouvé, j'ai peur que tout ceci ne soit qu'un simple rêve comme ceux que je fais régulièrement et qui me tordent de douleur à mon réveil.

Je savais alors à son expression qu'il était aussi triste que moi à cet instant. Je venais de le faire souffrir, je cru mourir. Pourquoi étais-je si cruelle avec lui ?

- Je t'aime Bella, dit-il doucement, je n'ai pas l'intention de repartir. Ai confiance en moi, je t'aime trop pour refaire une bêtise pareille. Je ne peux plus vivre sans toi à mes côtés. C'est une torture permanente. C'est tellement égoïste je le sais, mais je ne peux pas m'en empêcher.

- J'ai confiance en toi Edward, j'ai toujours eu une confiance aveugle en toi, c'est peut-être ça qui m'a perdue.

Les larmes coulaient lentement le long de mes joues.

- Bella je t'en prie, je ne peux supporter de te voir ainsi sans pouvoir te toucher, te prendre dans mes bras. Permet moi d'approcher.

J'essuyais mes larmes du revers de ma main et le regardais sans répondre. Il attendait un accord, que je n'étais pas prête à lui donner et ça, même si j'en mourais d'envie. Il fallait que je le dise maintenant.

- Je t'aime tellement, si tu savais, j'ai attendu des jours et des nuits entières que tu reviennes.

- Je revenais vers toi mon amour.

Je levais le doigt vers lui pour lui signifier de me laisser finir. Les larmes avaient repris. Quelle pleurnicharde ! Pensai-je. Il ne bougea pas, les poings serrés pour contenir sa propre douleur.

- J'ai cru mourir quand tu es parti, continuai-je en essayant de rester concentrée – le fait de l'avoir si près, sachant qu'il pouvait apaiser ma peine d'un seul touché, ne m'aidai pas – Tu étais et es toujours, toute ma vie, ma raison d'être. Je ne supporterai pas un deuxième abandon.

- Je n'irai nulle part. Répondit-il en serrant les dents.

- Ça tu n'en sais rien. Il suffirait que ta condition de vampire remette en péril ma fragile existence et tu repartirais. Et je dois apprendre à me protéger Edward. Je dois apprendre à contrôler mes émotions. Se n'est pas en toi que je n'ai pas confiance mais en moi.

Epuisée je me laissais glisser sur le sol. Il ne pu tenir plus longtemps et s'élança vers moi. En une fraction de seconde, il était accroupi à ma hauteur attrapant mon menton, de sa main froide, pour m'obliger à le regarder. A plonger mes yeux imbibés de larmes dans son regard doré.

- Je ne le supporterai pas. Je dois être plus résistante. Lui di-je difficilement, tellement la pression de mon chagrin me serrait la gorge. Je dois réapprendre à faire confiance à mon pauvre cœur d'humaine pour ne pas qu'il me quitte à nouveau.

- Je ferai le nécessaire pour te faciliter la tâche Bella. Dit moi simplement ce que tu attends de moi et je le ferai. Me répondit-il en plongeant ses yeux de lave dans les miens.

- Donne moi du temps. Je t'aime Edward, n'en doute pas, mais pour le moment cette sensation me fait plus peur qu'autre chose.

- Bien. Dit-il simplement en se relevant.

Je le suivis du regard, sans comprendre, jusqu'à ce que je le voie enjamber la fenêtre de ma chambre.

- Où vas-tu ?!

J'avais presque crié, en tendant un bras désespéré dans sa direction. Il se retourna, le regard plus triste que jamais, sans comprendre. La confusion avait envahie ses traits si parfaits.

- Se n'est pas ce que tu souhaites ? Me demanda t-il perplexe.

- Tout le contraire, enfin je crois … Balbutiai-je

- Bella, commença t'il en soupirant, ne t'inquiète pas pour moi, si tu préfères rester seule tu n'as qu'un mot à dire.

Je me levai rapidement pour le ramener à l'intérieur. Nous étions face à face. Après un instant je reprenais.

- Tout ce que je veux pour le moment c'est dormir … à tes côtés. Simplement, sans se poser de question. On vient à peine de se retrouver toi et moi.

Il me sourit tristement. Un sourire lourd de sens.

- Du moins c'est un début. Ajoutai-je. C'est tout ce que j'ai à offrir pour l'instant et ça m'attriste autant que toi crois moi. Soufflai-je, essayant désespérément de l'apaiser.

Il était si proche de moi, que je devais lever les yeux pour accrocher son regard. Il avait l'air aussi perdu que moi, ne sachant comment interpréter mes paroles. Doutait-il de ma sincérité ? Qui l'en blâmerai ? Je n'étais pas des plus clair ce soir.

- Restes avec moi, s'il te plait. J'ai besoin de te sentir près de moi cette nuit. Je n'ai pas eu une seule nuit paisible depuis des mois. Enfin … si tu le souhaites également bien sûr, ajoutai-je légèrement honteuse.

Un léger sourire courba le coin de ses lèvres. Il me tendit une main que je saisi timidement et m'entraîna sur le lit, ouvrant les couvertures pour moi. J'étais épuisée, presque nauséeuse. Je me couchai sur le côté et le sentait s'installer derrière moi, épousant les formes de mon corps avec le sien. Il appuya sa tête sur l'une de ses mains et l'autre se posa délicatement sur ma hanche. Ce doux contact me fit frissonner de plaisir, je dégluti bruyamment avant de lui prendre la main et de l'enrouler d'avantage autour de moi. Ça faisait tellement longtemps. J'avais besoin de ce contact, aussi simple fût-il. Son bras autour de moi, sa peau aussi douce que dans mes souvenirs, son torse de pierre contre mon dos, son regard sur moi comme une protection céleste. J'essayais d'oublier les réactions de mon corps qui s'affolait en sa présence. Le sang battant dans mes tempes, mon cœur s'affolant ou bien cette douce chaleur remontant le long de mon ventre au contact de sa peau de marbre, ce contraste entre la chaleur que dégageait ma peau et la fraîcheur de la sienne.

- Edward ? Chuchotai-je

Il ne répondit pas, mais la pression de sa main s'étant resserrée sur la mienne, je compris qu'il m'écoutait.

- Je suis tellement désolée de t'infliger ça.

- Bella, tant que tu es près de moi je vais bien, repose toi maintenant, tu es épuisée.

- Je t'aime tellement si tu savais. Di-je au bord du gouffre.

Je le senti frémir de douleur. Il laissa retombée sa tête à ma hauteur et passa son autre bras sous ma tête en me serrant d'avantage contre lui. Il respira l'odeur de mes cheveux avant de parler.

- Tu sais que je t'aime plus que tout Bella et si tu as besoin de temps avant de me reprendre dans ta vie, j'attendrai, j'ai tout mon temps. J'ai connu l'enfer de te savoir perdue, tu m'as tellement manqué. Je suis immortel, le temps n'est pas mon ennemi.

Il embrassa le haut de mon crâne, je soupirai de douleur et de contentement à la fois. Quel paradoxe.

Après ça, plus aucun de nous ne parla et je sombrai dans un sommeil profond et sans rêve, espérant simplement qu'à mon réveille, il serrait toujours là.

***

CHAPITRE I

PARAMETRES SUPPLEMENTAIRES

Je me mis à courir à travers les arbres, aussi vite que mes jambes humaines me le permettaient, ce que je savais complément inutile. Les branches me fouettaient le visage et je tombais à plusieurs reprises, m'écorchant les mains et les genoux au passage. J'entendais les bruits du combat qui faisait rage dans mon dos s'éloigner peu à peu alors que je m'enfonçais encore plus dans la forêt. Cette forêt qui semblait s'assombrir au fur et à mesure que j'avançais dans une course effrénée pour survivre. Je savais qu'elle s'en amusait. J'entendais ses déplacements discrets sur les hauteurs. De simples souffles, des murmures dans la végétation luxuriante de Forks. Des bruits que n'importe qui aurait prit pour le vent. N'importe qui, sauf moi. Elle tournait autour de moi tel le prédateur étourdissant sa proie avant d'attaquer.

Quelques goûtes de sang coulant de mes blessures glissaient sur le sol. L'odeur devait l'exister encore plus. Les souffles se rapprochaient maintenant du sol, elle était proche. J'étais à bout de souffle et le manque d'air me paralysait les muscles. J'allais bientôt m'écrouler. Je levais la tête et voyais avec effroie un voile roux au dessus de ma tête. Celui-ci disparu en un éclair. Elle était prête. C'était le moment.

Je trouvais pourtant le courage de courir et ça, malgré mes jambes en feu. « Plus que quelques mètres » me disais-je. Je voyais de la lumière à travers les feuilles. « Oui, j'y suis presque » - Mais où ? Tel était la question ? – Peut importe, toute sortie était bonne à prendre. Je m'engouffrais dans l'éclatante lumière qui me brûlait les yeux. Les larmes séchaient sur mon visage aussi vite qu'elles ne revenaient, aveuglantes, brûlantes sur ma peau glacée.

Malheureusement pour moi, ma course cessa. Non pas parce que mon corps m'avait lâché, mais parce qu'il n'y avait plus d'endroit vers lequel courir. Je ralentissais difficilement, entendant ses pas derrière moi, mais je ne me retournais pas. Pour quoi faire ? J'allais mourir, j'en étais certaine. M'approchant du sommet de la falaise sur lequel je venais d'atterrir, je regardais machinalement vers le bas. C'était comme si le vide avait voulu m'aspirer. Quelques morceaux de roches tombèrent dans le précipice et je dû reculer.

Elle était juste derrière moi maintenant et laissa échapper un rire machiavélique. Elle avait gagné. Je fermais les yeux abandonnant tout espoir de le revoir. De tous les revoir.

***

Le bruit du radio réveil me réveilla. Je l'éteignais d'un grand coup de poing. La nuit avait été courte. A ma grande surprise il faisait beau en ce samedi matin. Les oiseaux gazouillaient à travers la petite fenêtre de ma chambre. Je mi un moment avant de réaliser que j'étais seule – Je le savais, j'avais rêvée – « Stupide inconscient » me criai-je à moi-même en me frappant le front, pour ensuite me laisser retomber lourdement sur le lit. C'est en touchant un morceau de papier laissé sur l'oreiller que la réalité s'imposa à moi.

« J'ai dû partir avant l'aube, j'ai assez pris le soleil pour l'instant. Je suis désolé. Viens à la villa ce soir s'il te plait. On doit parler. Je t'aime. E. » - Il avait une écriture si légère, si parfaite, toute à son image.

Je laissais retomber le papier là où je l'avais trouvé – « On doit parler » - Qu'est-ce qu'il pouvait bien y avoir à dire ? Je sentais une boulle d'angoisse me serrer la gorge – Qu'avais-je pu bien dire dans mon sommeil ? Je me levais rapidement décidant d'aller prendre une douche.

L'eau chaude détendit peu à peu mes muscles et mon visage qui devaient encore porter les stigmates de la nuit. Je savais que Charlie attendait mon réveil pour avoir une discussion qui n'allait sûrement pas me plaire. Qu'est-ce qu'ils avaient tous à vouloir parler avec moi aujourd'hui ? Chassant ses idées de mon esprit, je levais la tête. L'eau caressait mes joues, c'était agréable. La chaleur remplissait maintenant l'habitacle de la douche. C'était comme être dans un cocon protecteur, une bulle, ma propre bulle de bien être. Bizarrement, alors que cette idée faisait doucement son chemin en moi, je me surprise à penser à lui. A ses yeux, à ses traits qui avaient l'air d'avoir été dessinés par Michael Ange lui-même. A sa fine bouche couvrant les miennes de son haleine fraîche et légèrement sucrée, ses lèvres – habiles et sensuelles – Ses mains me caressant le dos, faisaient frissonner la moindre particule de mon être, alors qu'elles continuaient leur course sur mes reins, mes cuisses …

« - Bella ! » Cria une voix venant d'en bas. C'est en découvrant ma propre main le long de ma cuisse que je revins à la réalité, presque haletante.

« - Tu ne pourra pas rester sous la douche toute la journée jeune fille, tu as cinq minutes pour descendre ! » Continua Charlie.

Se fût comme un électrochoc et c'est honteuse que je coupais l'eau et me séchais rapidement. Retournant dans la chambre, j'attrapais les vêtements que je portais hier, les enfilant avec hâte. Charlie montait déjà l'escalier.

***

J'avais eu l'impression que la discussion n'avait été que dans un seul sens. Je n'avais pas pu en placer une. Après avoir donnée une excuse vaseuse à mon père pour ma disparition ces derniers jours, il m'avait demandé si je comptais revoir Edward. Ma réponse, bien que muette, fût sans appel. Après ça, il avait crié encore quelques bonnes minutes, passant en revue toutes les formes de punitions qu'il pouvait imaginer. Mon air résigné l'avait mis hors de lui et il avait quitté la maison en me promettant de me faire connaître ma sentence à son retour. « Pauvre Charlie », avais-je alors pensé. Il n'avait pas mérité de telles frayeurs.

Je décidais de ranger un peu la maison et de nettoyer pour prouver ma bonne foie. Me repentir de mes péchés. Pfff, comme si ça pouvait changer quelque chose. Au bout de deux heures de dur labeur, je me retrouvais seule au milieu d'une maison trop bien rangée qui me fit froid dans le dos. Je me saisissais de mon coupe vent et de mes clés, décidant d'aller à La Push. Après tout, je n'étais pas encore punie d'après ce que j'avais cru comprendre. Je sais que c'était jouer sur les mots, mais peut importe. Je n'avais pas revu Jake depuis mon départ et je savais que téléphoner était inutile.

Sur le trajet me menant à la réserve, je ne pu m'empêcher d'imaginer toute sorte de scénarios. Malheureusement, aucun n'avaient de fin heureuse. Jacob devait m'en vouloir de l'avoir abandonné et cette idée m'était inconcevable.

C'est dans cet état d'esprit que je me garais devant la petite maison rouge des Black. J'avais été repérée. Billy était déjà derrière la fenêtre, les rideaux étaient retombés juste avant que je descende de ma Chevrolet, claquant la portière dans un bruit de vieille ferraille. J'entrepris de marcher jusqu'à l'entrée mais Jake fut plus rapide que moi et sortit de chez lui, s'arrêtant à mi chemin entre moi et l'entrée. Il attendait les bras croisés sur la poitrine. Je m'arrêtais un instant. Nous nous fixons en silence. Son regard était dur et froid, tout le contraire du mien qui devait être des plus misérable. Je fis le premier pas, mais encore une fois, il me devançât.

- Qu'est-ce que tu viens faire ici Bella ? Demanda t'il, dépourvu d'émotion.

« Moi ? » C'est malheureusement tout ce que j'avais trouvé à dire.

J'avançais encore de quelques pas, mais Jacob recula en plissant le nez.

- Reste où tu es, tu empestes leur odeur. Dit-il froidement.

Odeur qui avait instantanément déclenché ses tremblements. Je décidais donc qu'il était plus sage de ne plus bouger et recommençais à parler :

- Jake, écoute … - Par où commencer ? – Je … Je suis juste venue voir comment tu allais ?

- Très bien comme tu peux le voir.

Je repris, non sans mal, le ton de sa voix m'avait frappé de plein fouet.

- Comme tu peux le voir, j'ai survécue.

- Je vois ça.

- Jake ça suffit ! Bon sang parle moi ! M'énervai-je

- Tu veux que je te parle ? Très bien on va parler.

Il avança rapidement vers moi, contrôlant ses tremblements avec beaucoup de difficulté. Il était tellement grand que je devais me dévisser le cou pour le regarder.

- Alors, commençât-il à quelques centimètres de moi, ça y est ? Tu es guérie ? Tu as retrouvé tes sangues ?

- Ne les appels pas comme ça. Répondit-je en serrant les dents.

Il eu un rire amères.

- Les retrouvailles étaient émouvantes j'espère ?

Il allait trop loin. Des larmes de rage me montaient aux yeux, comme à chaque fois dans ce genre de situations.

- Tu serrais surprit. Répondis-je sur le même ton, en le fusillant du regard.

Ma réponse eu au moins le don de le surprendre. Il fronça les sourcils et recula un peu.

Je reprenais :

- Tout ne se passe pas toujours comme prévu.

- Qu'est-ce que je dois comprendre ? Me demanda-t-il méfiant.

- Quelque chose que tu aurais du comprendre depuis longtemps déjà, je m'approchais et posais une main sur son bras – un geste qu'il avait suivit du regard comme si je venais de lui envoyer une décharge – tu es trop important pour moi pour que je te laisse tout gâcher à cause de ton sale caractère Jacob Black.

Il sourit. « Oui », j'avais réussi. Je lui retournai son sourire et voulu le prendre dans mes bras pour le rassurer mais il fit un pas de recul, une fois de plus.

- Désolé mais … cette odeur …

- Désolée, m'excusai-je.

Il me fit signe d'aller m'asseoir sous le proche et m'accompagna.

- Alors ? Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Demanda-t-il en fixant l'horizon

Je haussais les épaules, fixant le même point invisible que lui.

- On continu là où on s'en était arrêté non ?

Il eu un petit rictus résigné.

- Bella … je ne pense pas qu'on en était au même point toi et moi. Lâcha-t-il légèrement amère.

Je le regardais, malheureusement je savais où il voulait en venir et bien que ça ne me plaisait pas du tout, il fallait crever l'abcès.

- Je ne sais vraiment pas quoi te dire Jake. Soupirai-je. Tout ce que je sais, c'est que je ne veux pas te perdre.

- Pour que tu ais quelqu'un vers qui te tourner quand la sang … quand monsieur aura été vilain. Non merci.

Il se leva et fit quelques pas. Je l'imitais.

- Excuse moi, je croyais que c'était ce que les amis faisaient ! crachai-je en colère.

- Et si moi je veux plus que ça ? Il me fit face et m'attrapa par les épaules. Si je veux que tu me voies comme moi je te vois ? Tu y as pensé à ça Bella ?

- Je suis incapable de donner plus à qui que se soit pour l'instant. Chuchotai-je, prise au dépourvu.

Mon expression due le toucher car son visage se radoucie un peu et il me prise dans ses bras. Son corps était si chaud, c'était tellement sécurisant. Je fermais les yeux et nous ne bougions plus un moment.

- Mon odeur ne te dérange plus ? Demandai-je, timide.

Il ri doucement ce qui me réchauffa le cœur.

- Je respire par la bouche. Confessa-t-il. Il faut que je te dise quelque chose Bella.

- Tout ce que tu veux. Soufflai-je ne me laissant aller contre le corps de cet ami retrouvé.

- Victoria …

« Victoria », deuxième électrochoc de la journée ! Je reculai pour le regarder, légèrement contrariée. Il me libéra de son emprise avant de parler.

- Nous l'avons faite fuir deux jours après ton départ et nous avons perdu sa trace depuis. Je crois qu'elle a renoncé.

« Aucune chance » pensai-je.

- Je pense que tu es en sécurité maintenant, mais nous continuerons les rondes, juste pour s'en assurer.

Cette idée me fit grimacer.

- Ne t'inquiète pas pour nous Bella. Me dit-il en passant sa main dans mes cheveux.

Je soupirai et retournai m'asseoir.

- Il faut juste que tu saches qu'en dehors de la réserve, nous ne pouvons t'assurer aucune protection.

- Je sais. Soufflai-je

- Tu devrais rester à La Push.

« C'était plus une requête qu'un conseil ça. »

- ça ira Jake. Je vais y aller.

- Déjà ? oh, ok. Peut-être qu'on peut aller faire un peu de moto ce soir, ça fait longtemps qu'on n'a pas fait rugir ces petites merveilles non ?

« Oups, c'était trop facile. »

- Ce soir je ne peux pas. Mais demain si tu veux.

Son visage c'était immédiatement refermé, comme à mon arrivée.

- Tu vas le voir pas vrai ?

- Bien que ça ne te concerne pas, oui, je vais LES voir, tous.

- Bien. Se contenta-t-il de répondre.

- Bien ? ça veut dire quoi au juste ? Demandai-je légèrement irritée.

- Rien du tout.

Il se dirigeait déjà vers la porte de chez lui.

- On se voit demain ?! Criai-je alors qu'il me tournait le dos.

Je n'eu qu'un simple signe de main en guise de réponse. Je soupirai de lassitude avant de retourner vers la voiture.

En entrant dans l'habitacle, je regardai machinalement mon portable posé sur le siège passager. L'écran affichait : « 4 appels en absence ». Qui donc pouvait bien s'être acharné à ce point? J'écoutais ma messagerie.

« Bella Swan tu as intérêt à ne pas avoir fait de bêtises ! Qu'est-ce que tu fabriques ? Pourquoi je ne te vois plus ? » La voix d'Alice, même en colère, carillonnait toujours dans mes oreilles de la même manière, ce qui me fit sourire.

« Heureusement qu'Edward est partit chasser parce que je te jure qu'il t'aurait sonné les cloches ! » Deuxième message. Mon sourire se dissipa légèrement à l'évocation d'Edward, plus loin de moi que prévu. Quelle égoïste je fais !

« Bella ! Quand vas-tu enfin me répondre ! Je commence à m'inquiéter ! Je sais que tu es avec le chien … enfin ton ami et tu sais que je ne peux pas venir ! Rappel moi ! » Troisième message.

Je décidai de ne pas écouter le quatrième et composait le numéro d'Alice pour la rassurer. Elle décrocha à la première sonnerie et me sermonna quelques instants avant que je puisse en placer une.

- Calme toi Alice, tout va bien. Je partais justement. Ecoute, je sais qu'il est encore tôt mais tu crois que je pourrai venir chez vous maintenant ? Si jamais Charlie est à la maison, je ne pourrai jamais en ressortir et Edward – Aïe ce pincement persistait, stupide cœur humain – m'a demandé de venir ce soir… j'arrive tout de suite alors. Merci.

Je démarrai et prenais le chemin de la villa. Un chemin que j'avais tant emprunté autrefois. C'est dans une nostalgie toute particulière que le trajet se déroula. Un mélange de joie et de peine me submergeait. Toujours ce sentiment contradictoire. Ça me poursuivait.

La journée se déroula le plus naturellement du monde. J'étais entourée d'Alice et Esmée. Rosalie était là, mais elle était un peu plus en retrait, bien qu'elle fût aimable et plutôt agréable. C'était simplement Rosalie, elle était entière.

La seule fois où elle avait vraiment pris la parole était quand elle m'avait compté les exploits des sœurs de Delani. Le second clan végétarien. Elle avait surtout insisté sur Tanya. Une magnifique blonde, indépendante et solitaire qui avait jetée son dévolu sur Edward. Alice c'était alors empressée d'ajouter qu'il avait toujours décliné toutes ses faveurs, préférant rester ami avec elle. Les deux clans étaient très proches. Tanya serait beaucoup plus proche et similaire à Edward que je ne le serais jamais. Comment ne pas se sentir insignifiante à côté d'elle ? Je ne l'avais jamais rencontré et pourtant, à l'instar de Rosalie, je savais qu'elle était sublime et que je ne lui arriverais jamais à la cheville.

Les garçons étaient partit en chasse depuis l'aube et Carliste, occupé à l'hôpital. J'eu bien sûr le droit à quelques remarques sur cette odeur qui semblait différer selon les personnes qui l'humait. Ils finiraient bien par l'accepter. J'étais comme une perle, se baladant d'une extrémité à une autre sur sa chaîne. D'un monde à l'autre. Si la chaîne se brisait toutefois, la petite perle ne pourrait continuer son voyage. Chaque extrémité étant un point d'ancrage faisant partie d'un tout. Son équilibre – mon équilibre.

Alice s'amusa à me faire les ongles, je ne disais rien trop heureuse de la retrouver dans un moment pareil. Esmée m'avait préparer mon plat préféré ce qui tombait bien, moi qui n'avais rien avalé de la journée. Elles m'avaient toutes les deux compté les différentes choses qu'elles avaient fait pendant leur « voyage ». Je préférais ce mot à « absence » - il évoquait moins de traumatismes. Il était tellement agréable d'être dans cette maison qui, bizarrement, était remplie d'une chaleur – pas humaine non, et je n'aurai su la décrire d'ailleurs – juste cette chaleur qui remplie le cœur de joie parfois. Ils m'avaient tous manqué, je me rappelais enfin avec qu'elle facilité je les avais choisi comme deuxième famille. Mais qu'en était-il maintenant ?

Quand je remarquai que le soleil commençait à disparaître derrière les montagnes noires de Forks, j'éteignais mon portable. Charlie allait appeler, c'était certain et j'assumerai les conséquences de cet acte en rentrant. Mais pas maintenant, je voulais encore profiter de cette liberté dont j'allais sûrement être privée dans les prochaines semaines.

Les trois magnifiques femmes qui m'entouraient se redressèrent soudainement, attendant un bruit encore imperceptible à mes oreilles. Un sourire se dessina sur leurs visages et je compris qu'ils étaient de retour.

« - Il se réjouit que tu sois là. » Chuchota Alice à mon oreille avant de filer les accueillir avec les deux autres.

Je restais en retrait sans trop savoir pourquoi. Je m'étais levée, les mains dans les poches arrières de mon jean – fallait bien les mettre quelque part – fixant anxieusement la porte. Jasper entra le premier, serrant sa moitié contre lui. Puis se fût au tour d'Emmett, chaleureusement accueillie par la resplendissante Rosalie. Il était le seul à la faire sourire ainsi. Puis Carlisle se joignit au groupe. Ils s'étaient donné le mot ou quoi ? Le Docteur embrassa discrètement sa femme et m'adressa un sourire chaleureux que je lui rendis timidement.

Finalement, il entra et mon cœur commença un marathon sans que je ne puisse contrôler quoi que se soit. Il dû le remarquer car un petit sourire naquit à la commissure de ses lèvres avant même qu'il ne lève les yeux vers moi. J'avais l'impression de voir tous ses mouvements au ralenti. M'attardant en premier sur ses bras, dont les manches avaient été remontées jusqu'aux coudes. Ils suivaient en rythme les mouvements fluides de son corps gracieux. Puis mes yeux se posèrent sur son cou et déjà il avançait vers moi. Quand il fût à ma hauteur, tout ce que je pouvais voir était sa bouche et des flash de mon expérience sous la douche ce matin s'imposèrent à moi. Je remerciai le ciel, ou ce qu'il y avait d'approchant, qu'il ne lise pas dans mon esprit. Je rougissais déjà quand sa voix me ramena sur terre me forçant à le fixer.

- Au moins je suis sûr de l'effet que ma présence a sur toi. Me chuchota-t-il en me prenant timidement la main.

- N'en doute jamais. Lui répondis-je en lui souriant.

- Edward. Intervint Carlisle.

Edward le regarda un instant et quand ses yeux se posèrent de nouveau sur moi, son regard avait changé. Les autres s'étaient rapprochés de nous.

« Je le savais, c'était un piège ! ».

- Bella, commença Carlisle, Edward t'as demandé de venir ce soir car nous devons te parler.

- Je désapprouve complètement. M'informa Edward.

Et je reconnaissais alors son expression. Un seul sujet pouvait le mettre dans cet état. J'avalai difficilement ma salive et reportai mon regard sur les autres, passant devant lui en lâchant sa main. « - Je suis au milieu d'un cercle de vampires », pensai-je, et pourtant je n'aurai pas pu me sentir plus en sécurité.

- Nous avons bien réfléchis après les mésaventures de Voltera Bella, commença le patriarche de la famille sur un ton grave qui me glaça le sang, nous savons ce que pense Edward du sujet et nous connaissons à peu près ton point de vue.

- Jusqu'à maintenant. Précisa Alice en me lançant un regard désapprobateur.

- Nous tenions simplement à t'informer que nous sommes, et ça depuis le premier jour où nous t'avons rencontré, prêts à t'accueillir dans notre clan.

- Si jamais les choses se précipitaient. Intervint Esmée.

Je restais sans voix. Edward leur avait tourné le dos. Le Cullen venaient de m'offrir leur accord. Ils venaient de me permettre de rester avec eux pour l'éternité, de faire partie de leur monde. Il y a encore quelques jours, cette annonce aurait été comme une providence pour moi. Une joie immense m'envahie soudainement, les larmes me montèrent aux yeux mais je me contrôlai. C'était maintenant que je ne savais plus ce que je voulais, qu'ils m'offraient cette possibilité. Je ne savais plus quoi penser. Je sentais Edward bouillir de rage au fond de la pièce.

- Je … merci …je ne sais pas quoi dire.

- Quoi que tu décides tu fais partie de cette famille et jamais aucun Volturi – je frissonnai à l'évocation de ce nom – ne pourra t'éloigner de nous, tu sais que nous ferons le nécessaire maintenant, me rassura Esmée en passant son bras autour de mes épaules. Elle avait un magnifique sourire.

Ensuite ils vinrent tous me saluer, même Jasper, en me souhaitant la bienvenue, en quelque sorte. Tous sauf Edward et Rosalie, mais je doutais que ce soit pour les mêmes raisons.

- Viens je te ramène, me chuchota Edward visiblement contrarié, Charlie doit t'attendre.

Je me laissais emporter vers la sortie sous les regards chaleureux et encourageants de ceux que je considérai maintenant comme « mon nouvel espoir ».

Si seulement c'était la voix que je choisissais.

J'avais l'impression que deux personnes parlaient en moi. Une, la plus ancienne, se réjouissait. Elle qui avait tant espéré pouvoir, un jour, accéder au don ultime de l'éternité. L'éternité avec lui, parmi les siens. Découvrir une toute nouvelle vision du monde, échappant enfin aux conventions qui l'oppressaient. Se sentir libre et forte, enfin forte, elle qui n'avait été qu'une faible chose toute sa vie. Trébuchant à chacun de ses pas, n'attirant que les situations dangereuses de par sa maladresse. Pouvoir enfin contrôler ses propres émois, ceux qui la rendaient si humaine. Et surtout la promesse d'être son égal, à ses côtés, jusqu'à la fin des temps et même plus encore. Cette petite voie dans ma tête qui hurlait encore, aurait vendu père et mère pour une telle offre. Si les choses n'avaient pas changé aujourd'hui, elle serait déjà entrain de dire adieu à son ancienne vie, se préparant à sa renaissance.

La seconde, la trouillarde, je ne parlait déjà plus – trop apeurée par ce qu'impliquait une telle décision – Ne jamais plus baisser sa garde, tel était sa philosophie. Ne plus jamais se sentir comme … complètement vidée de son essence vitale. Ne plus jamais être une simple coquille vide, un automate, un pantin. Même si tout cela signifiait ne plus jamais ressentir le moindre désir, la moindre flamme, la moindre passion. Elle saurait au moins sûre de qui elle était et se suffirait à elle-même jusqu'à la mort. C'était cher payé mais, comparé à cette douleur qu'elle avait pu ressentir en se sentant dissoute durant quelques mois, ça en valait la peine. Cette période de sa vie avait été la plus douloureuse, la plus confuse et la plus dévastatrice. Elle avait dû tout réapprendre. Respirer, manger, apprécier, jouir du moment présent ou ne plus craindre de vivre, tout simplement.

Cruel dilemme … l'abandon complet ou la résistance salvatrice ? Aucun de ces choix ne me semblaient faciles pour le moment. Ils m'attiraient tous les deux.

Une fois dans la Chevrolet, il ne démarra pas tout de suite, restant silencieux, le regard fixe. Je ne connaissais que trop ce regard.

- Bella, il ne faut pas que tu te formalises. Commença-t-il.

- Me formaliser ? Ta famille vient de m'accepter parmi vous, se n'est pas rien ! M'exclamai-je.

- Et tu connais ma position sur le sujet. Répondit-il fermement, ne perdant pas son calme néanmoins.

- Rien n'a changé je sais, tu veux que je meure vieille et décrépie dans mon lit. C'est toi qui ne me veux pas. Lâchai-je en le regrettant immédiatement.

- Comment peux tu ne serai-ce qu'envisager ta transformation après ce que tu m'as dit la nuit dernière ! Toi qui a peur de t'abandonner à nouveau, c'est plutôt un gros engagement de mourir tu sais, il n'y a pas de retour en arrière cette fois. Me répondit-il sèchement.

Il c'était légèrement emporté et il le regrettait également. Je le lu dans ses yeux. J'eu envie de crier tellement cette vision m'attrista.

- Tu as raison, je suis obligée de l'admettre. Mais tu sais, le fait de savoir que tu n'es pas prêt à un tel sacrifice, je parle de mon humanité, ne me rassure pas.

- On ne tombera jamais d'accord sur le sujet Bella. Dit-il en serrant sa main sur le volant. Nous n'avons pas la même perception de la chose. Je refuse ta transformation parce que je t'aime trop pour mettre fin à tes jours. Toi tu le comprends autrement, comme si je ne voulais pas être avec toi pour l'éternité.

Il s'arrêta de parler, visiblement ému et regarda machinalement par la fenêtre, scrutant la forêt sombre, il y voyait certainement plus que moi. Je faisais de même de mon côté de l'habitacle, sauf que moi je m'étais transformée - malgré moi, un trait de caractère que je n'appréciai pas du tout - en fontaine silencieuse.

- C'est exactement ce que je pense en effet, balbutiai-je, c'est même une des raisons pour lesquelles je crois que tu pourrai partir de nouveau. Ma stupide et éphémère humanité à laquelle tu tiens tant.

Il me regarda de nouveau. Je venais encore de le torturer inutilement – quelle imbécile ! – Il caressa doucement le dos de ma main du bout des doigts.

- Je ne te quitterais jamais plus, tant que tu voudras de moi bien entendu. Je ne sais pas comment te le prouver.

J'allais répliquer mais il me coupa la parole, d'un doigt sur mes lèvres - brûlantes et humide de larmes.

- Une autre preuve que celle de ta mort Bella ! Précisa-t-il sévèrement.

Je me ravisai donc. De toute façon, toute pensée cohérente m'avait quitté. Je ne sentais plus que ses doigts sur mes lèvres. Il était apparemment aussi troublé que moi à cet instant. Il fixait mes lèvres avec envie pendant que sa main fraîche et dure comme la pierre, s'attardait maintenant sur ma joue - séchant mes larmes au passage. Je me laissai bercée par cette douceur, je ne pensais plus à rien, j'étais tétanisée. Il avança lentement, très lentement vers moi, rapprochant son visage du mien. Je pouvais sentir son haleine si délicieuse contre ma peau. Ce contact me fit frissonner de plaisir. Il me fixa quelques secondes qui me parurent une éternité et finit par ... embrasser le haut de mon crâne.

Il fut plus raisonnable que moi – n'était-ce pas ce que je lui avais demandé après tout ? Je savais qu'il respecterait toujours mes décisions. Il m'avait prise à mon propre jeu - il démarra la voiture me laissant palpitante d'envie.

« Stupide trouillarde ! » pensai-je en me mordant les lèvres pour ne pas hurler ma frustration.