Hello ! Que dire, que dire, huuum...Bonjour ! XD
Cette fanfiction a été pré-publiée sur le forum HetaliaWorld (et qualifiée de "CRACK FIC". Donc peu de sérieux là-dedans...). N'hésitez pas à nous faire un petit coucou !
DISCLAIMER, valable pour toute la fanfic :
Hetalia est à Himaruya Hidekaz, sinon j'aurai de beaux blonds nordiques à mon service depuis longtemps. 8D
Les seules choses qui m'appartiennent sont l'histoire -DUH - Elin, Corben, Frankie, Popode et le truc vert.
Louise est à Arekushia. Et Keira à Coralie~
Attention, jurons, grosses bêtises et humour grivois en perspective. Cette fanfic est bourrée de mon humour étrange, à vous de juger si nous avons le même ou non. :3
Toute remarque, du moment qu'elle est formulée de façon correcte est la bienvenue. Bonne lecture !
La nuit était tombée depuis une bonne demi-heure déjà lorsque les trois jeunes filles quittèrent la maison de l'une d'entre elles. La plus petite arrangea rapidement ses collants rayés, noir et violet, et son chapeau de sorcière qui refusait de tenir sur la longue perruque rose qu'elle portait, alors que les deux autres avançaient déjà. Elle jura dans un souffle et les rattrapa rapidement. La plus élancée des deux lui sourit, et la petite sorcière ne put s'empêcher de glousser lorsqu'elle remarqua que les couettes de son amie tressautaient au rythme de ses pas. Elle était adorable.
Elles étaient toutes trois déguisées en sorcières, bien qu'elles ne soient que deux à porter des chapeaux – mais on dit que c'est l'intention qui compte, non ? Et elles avaient une bonne raison : c'était le soir d'Halloween, le soir où on va dépouiller les gentilles personnes âgées de tous leurs bonbons !
La dernière d'entre elles sonna à la première maison qu'elle vit allumée. L'interphone émit un sifflement, et elle déclara toute joyeuse :
- Bonsoir, c'est Halloween ! Un bonbon ou un sort !
Un ange sembla passer auprès des trois amies lorsqu'enfin, un homme sortit la tête par la fenêtre. Il agita sa main pour leur dire de déguerpir, et tout ce que la petite sorcière put saisir, ce fut un "Nein !" retentissant, suivit par une flopée de mots germaniques qui, vu le ton employé, ne devaient pas être très sympathiques.
Elle marmonna un "Ja, ja…" en tirant la langue à l'homme dès qu'il eut le dos tourné, alors qu'elles continuaient leur chemin.
La tournée promettait d'être longue…
« Ahhh, ces abrutis, ils vont finir par me tuer… »
La petite sorcière retira son costume avec un soupir d'aise – la perruque était depuis longtemps retirée, elle pesait trop lourd et remettre le chapeau en place s'était révélé être un véritable calvaire -, saisit son pyjama, ses sous-vêtements et ses affaires de toilette et fila dans la salle de bain.
« Heureusement qu'il y avait ta mère, Lou, sourit celle qui avait sonné chez l'allemand. J'aurai eu honte de montrer mon sac à ma mère, sinon…Moi qui pensais qu'on ferait une sacré récolte…On a pas arrêté de se prendre des vents !
- C'était pas des vents, c'était des tornades ! cria la plus petite, sa voix couverte par l'eau qui coulait.
- On comprend pas ce que tu dis, Elin ! répondit la dénommée Lou sur le même ton.
- Des vaches auraient pu voler tellement on s'en est pris ! continua Elin dans sa lancée.
- Keira, tu veux pas lui dire qu'on ne l'entend pas ? Elle parle toute seule et après, elle va encore se plaindre qu'on ne l'écoute pas…
- N'empêche que les vaches, si tu t'envoles, ça peut faire office de point d'encrage ! Même si on a déjà connu une mort plus digne…Au moins tu n'es pas seul !»
Keira soupira, rit d'un air complice avec Lou, et quitta la chambre pour demander à Elin si elle pouvait continuer son délire sur les vaches, mais dans la même pièce qu'elles deux, tant qu'à faire.
Lou, de son vrai nom Louise, restée seule dans la chambre encombrée par les vêtements, cosmétiques, et surtout les deux matelas ajoutés, passa une main dans son carré plongeant, tripotant une mèche châtain d'un air songeur. Elle décida finalement de se mettre elle aussi en pyjama – un grand pull rose, avec une tête de chien mignonne et des leggings noirs feraient l'affaire.
Quelques minutes plus tard, Keira revenait en compagnie d'Elin. La dernière portait un adorable pyjama noir, où seule une tête de pingouin se détachait du reste, sur le haut. Elle avait remonté ses cheveux bruns, qui tiraient sur l'acajou, mouillés sur les pointes, grâce à une grosse barrette pour éviter de tremper le sol. Dans quelques instants, elle se plaindrait sûrement que ses cheveux bouclaient plus que nécessaire et ce à la moindre touche d'humidité, et que pire même, ils faisaient sans cesse des anglaises, qu'ils étaient sauvages et impossible à coiffer. Il y a des phrases types qu'on n'oublie pas…
Lou se retrouva soudain face aux grands yeux noirs d'Elin, qui la fixait d'un air suspicieux. La jeune fille s'était démaquillée, mais ses cils demeuraient longs et noirs ; Lou savait qu'il s'agissait de l'une des fiertés de son amie, qui était assez complexée par son corps et ce qu'elle appelait "ses rondeurs en trop". Elle répétait souvent : "Être pulpeuse, oui, être enrobée, non !" Mais Elin adorait les douceurs, et lutter contre sa nature profonde pouvait s'avérer difficile…
Celle en noir sautilla jusqu'à son matelas, le plus loin de la porte. Elle avait déclaré en le choisissant : "Au moins, si un psychopathe entre dans la chambre, je serai la dernière à mourir ! Je pourrais même le prendre à coup de truc vert !"
Elin gloussa. Ahh, le truc vert. Il s'agissait d'un tube vert étrange, d'environ un mètre, qui faisait un bruit qui s'apparentait à celui d'une soucoupe volante lorsqu'on le faisait tourner. Il était à l'origine de beaucoup de fou-rires…Et elle l'avait évidemment glissé dans son sac et avait attaqué ses amies avec.
Keira enfila un débardeur et un shorty – elle avait toujours préféré dormir en tenue légère, été comme hiver, et ce n'était pas le froid de la nuit qui allait l'arrêter – repoussa ses cheveux eux aussi bruns en arrière, en prenant soin de laisser sa mèche blonde cacher légèrement son visage. Elle avait obtenu cette petite coloration à force de supplier sa mère, alors elle avait tendance à la mettre en avant.
Les trois amies, jeunes filles d'environ quatorze ans, se réunirent autour du petit ordinateur posé comme une relique sur le lit de Keira – elles dormaient toutes chez elle – tandis qu'Elin branchait son disque dur.
« J'ai plein de vidéos à vous montrer ! souriait-elle, les joues rougies par l'excitation. Ils ne font que danser pour la plupart, mais ils sont juste trop…vous savez…hnnnng. »
Elle ramena ses petits poings sous son visage et continua à couiner quelques instants.
Les trois amies étaient des fangirls ; certes, pas aussi hardcore que celles qu'on pouvait trouver sur le net, mais chassez le naturel, il revient au galop…
Elles étaient des otakus, notamment Elin qui avait, comme elle se plaisait à le dire, montré la voie à Lou et Keira. Tout y passait ; animé, mangas, jeux vidéo, musique, Drama CD, doujinshi, otome games, et plus récemment, la culture traditionnelle…Elin était un véritable puits de savoir, que ce soit en culture nippone ou culture générale, et les deux autres savaient qu'elles pouvaient compter sur elle. Elle était généralement de bons conseils et se révélait être assez mature pour son âge, ce qui pouvait parfois être dur à croire lorsqu'on la voyait se prendre des fou-rires pour un rien. Mais alors vraiment un rien…Dernièrement, la seule énonciation du mot "vache" la faisait exploser de rire. Elle se disait qu'elle passait trop de temps sur Internet, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher, c'était plus fort qu'elle…
Quant à Louise et Keira, bien qu'elles soient un peu plus raisonnables que leur amie sur le quota d'heures passées sur l'ordinateur par jour, il était difficile de dire autre chose à leur sujet également.
Il y a peu, Elin leur avait fait découvrir Hetalia, un manga et animé parodiant les pays du monde en les personnifiant. Les cours d'histoire étaient subitement devenus passionnant, et il était impossible d'entendre la phrase "L'Allemagne a pris la France par derrière" sans avoir une quelconque arrière-pensée. C'était depuis devenu l'un de leurs sujets de conversation favoris, et ce soir-là encore, Elin avait fait le plein d'anecdotes et – surtout – de vidéos croustillantes.
« Ahhh, ils sont trop beaux ! » gémit Keira en se dandinant sur place.
Elin soupira d'un air las.
« Et surtout irréels…
- Ne dis pas des choses comme ça ! Tu casses l'ambiance ! maugréa Lou en serrant une peluche de cheval contre elle, l'une des nombreuses appartenant à Keira.
- Je suis réaliste, mais je vous rassure, fantasmer est l'une de mes activités préférées ! » pouffa la brunette en reprenant sa bonne humeur habituelle.
Une dizaine de vidéos plus tard, Keira fut la première à bâiller. Ses paupières étaient étrangement lourdes. Elle avait pourtant bien dormi la veille, et lorsqu'elle constata qu'il était seulement vingt et une heure trente, elle comprit que quelque chose clochait définitivement.
À y regarder de plus près, Lou s'étirait pour la dixième fois et son regard semblait comme éteint, et elle n'avait de cesse de se frotter les yeux. Elin, de nature déjà fragile, avait l'air au bord de l'évanouissement tant elle était fatiguée, accrochée comme à une bouée de sauvetage à sa peluche en forme d'éléphant, à laquelle elle avait enfoncé les écouteurs de son iPod dans les oreilles, comme s'il écoutait la musique.
« Non, quelque chose ne va pas », marmonna la méchée.
La dernière chose dont elle se souvint, ce fut le bruit sourd que fit la tête d'Elin lorsqu'elle heurta le sol et cette lumière blanche qui tentait de s'immiscer jusque sous ses paupières.
« Uuugh…J'ai froid… »murmura celle aux yeux noirs.
Elle se releva péniblement, de sorte à être à genoux. Elle était encore entière, Corben – son éléphant – et son iPod étaient toujours dans ses bras, mais quelque chose semblait différent. Sa perception du monde…Et elle-même…tout avait changé.
Lorsque la brume qui l'entourait se dissipa, elle vit ses amies à ses côtés, toujours affalées au sol. Elle aurait juré que Keira bavait, mais peut-être était-ce juste un reflet…
Alors, la vérité la frappa.
Elle regarda ses mains, ses jambes, sous son haut de pyjama, et son reflet dans l'écran de son baladeur : elle était devenue un personnage d'animé.
Rêve réaliste ou coup du sort ? Elin n'osait pas y croire.
Tous ses petits défauts – kilos en trop, imperfections de la peau, des choses comme ça – avaient disparu, ses jambes étaient enfin marquées, son ventre plat et surtout elle était mignonne même sans maquillage – enfin, elle savait qu'elle avait du potentiel même sans, mais elle se préférait avec, et puis bref – elle était devenue un personnage d'ANIMÉ ! Ce qui la choquait le plus, c'était son âge ; elle avait toujours fait un peu plus femme que certaines de ses copines, mais là, il n'était plus question d'adolescence ; la jeune fille était devenue jeune femme qui entamait la vingtaine.
Elle commença à paniquer. Ses amies avaient subi le même sort, même si elle préférait qualifier ça de miracle, mais refusaient de se réveiller. Et si elles avaient été projetées dans…
« Zut, j'avais tout prévu, sauf ça », la coupa une voix orgueilleuse.
Elle sursauta, l'homme avait mis fin à son raisonnement, et elle avait noté qu'il parlait anglais. Elle regarda le sol d'un air pensif. Comme elle s'y attendait, un pentacle vert phosphorescent brillait sur la pierre froide, sous ses doigts – sous ses amies. Louise commença à émerger.
Ses craintes furent confirmées. Elles avaient été projetées dans Hetalia.
Angleterre – car c'était bien lui – s'approcha d'elle. Il l'observa comme si elle était une bête de foire.
« Vous êtes de l'autre monde, pas vrai ?
- Si tu le dis, répondit-elle prudemment en anglais.
- Je ne peux pas vous renvoyer, énonça-t-il simplement.
- Pourquoi ? »
Elin sentit une goutte de sueur lui rouler dans le dos.
« …Je ne sais pas comment faire. Je suis désolé, j'avais prévu d'invoquer un truc particulièrement méchant pour faire peur à Amérique – c'est Halloween, et nous avons un concours chaque année, pour faire court – mais il semblerait que je me sois trompé dans ma formule…
- Notre présence ici est une erreur, donc ? remarqua Lou en rampant jusqu'à l'anglais et son amie. D'ailleurs, on fait un rêve collectif, Elin ?
- Il est très convaincant alors, souffla-t-elle. Lou, tu t'es vue ? Tu fais encore plus vieille que moi.
- Moi aussi je t'aime », rétorqua ironiquement celle aux cheveux courts en s'observant de la même manière que la brunette l'avait fait précédemment.
Elle parut d'abord horrifiée sous l'effet de la surprise, puis se détailla d'un œil satisfait. L'imperfection n'existait pas dans l'animé, et la couleur de ses yeux noisette semblait lui convenir. Leur apparence n'avait en soi, pas tant varié ; cheveux, yeux, tout restait de la même couleur, mais tout était corrigé par le graphisme asiatique. Et se voir avec quelques années de plus était certes choquant sur le coup, mais aussi très agréable. Elle sentait au fond d'elle, que moralement également, quelque chose avait également évolué.
Avant qu'Elin ait pu comprendre ce qui se passait, l'anglais avait aplati la paume de sa main sur le front de la jeune femme, et un choc électrique se produit.
« C'est ce que je pensais, commença la Nation. Mon intuition ne me trompe jam…
- OH, FLYING MINT BUNNY ! » cria soudainement la petite brune en pointant ledit lapin volant.
Lou la regarda comme si elle était demeurée.
« Non mais t'as craqué ? C'est Iggy qui te met dans cet état ? »
La réaction d'Angleterre fut plus mitigée. Il jeta dans un premier temps un regard noir à Louise pour avoir employé ce surnom – bien qu'elle eut parlé en français, il s'était reconnu dans ce sobriquet qui lui était attribué par Amérique – puis dévisagea Elin, Flying Mint Bunny qui était bien en face du doigt de celle aux yeux noirs, puis à nouveau la jeune femme, et un sourire triomphant étira ses lèvres.
« Finalement, enfin quelqu'un de sensé.
- Je peux voir les créatures magiques, scandait Elin d'un air émerveillé. Je suis dans Hetalia et je peux voir les créatures magiques. Ma vie est complète !
- Ça ne m'étonne pas, toujours plongée dans ses livres sur la fantasy… grommela Keira en rejoignant Louise – elle avait saisi une partie de la conversation dans sa somnolence. Elle nous avait pas raconté qu'elle se prenait pour une sorcière quand elle était petite ? Elle avait la baguette d'Hermione et tout… »
Le regard noisette de Louise se fit plus aiguisé.
« Quelque chose contre Harry Potter ?
- Ça me saoule.
- Tes derniers mots ?
- C'est mon dernier mot, Jean-Pierre. »
Lorsque Keira et Lou eurent fini de se crêper le chignon, Angleterre consentit à leur expliquer correctement ce qu'il leur était arrivé. Il avait connaissance d'un autre monde, et savait qu'un ouvrage papier racontait leurs déboires, mais il était le seul, littéralement seul au monde. C'est pourquoi il leur intima de garder ce secret le plus longtemps possible, car cela pourrait causer "d'inutiles remous et questions" qui ébranleraient le monde pour rien. Il leur avoua qu'il n'avait aucune idée sur la manière à employer pour les renvoyer chez elle, et qu'il trouvait leur aura différente de celle des autres humains – de leur monde comme du sien. Il avait alors vérifié sur Elin, et ses craintes s'étaient confirmées ; il avait fait une grosse bêtise…
Il s'apprêtait à leur en dire plus, lorsqu'une femme de chambre entra timidement dans la cave.
« Mr. Kirkland, vous devriez vous préparer pour le Sommet Mondial, vous allez être en retard.
- Très bien, merci, Catherine. Vous trois. Interdiction formelle de sortir d'ici, est-ce bien clair ? Je ne vous ai pas tout expliqué et votre présence pourrait causer des problèmes à cause de mon erreur. Je vous préviens ; la salle est gardée, gare à vous. »
Sur ces mots, il tourna les talons et les abandonna à leur sort.
« J'ai froid, grogna Elin. Comme si cet enfoiré pouvait pas mettre le chauffage dans sa foutue cave…Et il nous laisse là comme des paumées en plus ! Même pas dans une chambre ! »
Elle enfouit son visage dans le ventre pelucheux de Corben, son éléphant de chez Ikea, et étouffa un cri de rage.
« Eh, les filles…commença Keira avec un sourire qui n'annonçait rien de bon.
- Oh mon dieu, elle a encore une mauvaise idée, murmura Lou.
- On est dans Hetalia…Et on va se contenter du panorama de cette cave qui sent le moisi ? Je sais pas vous, mais je pense qu'on vaut mieux que ça.
- Il l'a dit en sortant. La cave est gardée, la mit en garde celle au carré plongeant.
- Par qui ? "Catherine" ? Je n'ai vu personne arriver, et je n'ai pas vu cette fille partir non plus… »
Elin releva le nez, cacha Popode II – son iPod – dans le nœud papillon et fourni de Corben, et se releva. Elle épousseta son mignon pyjama noir, et se tourna vers Lou, à qui elle tendit la main. La jeune femme était la seule assise.
« Viens. Elle a raison, pour une fois.
- Hey ! Le pour une fois est de trop !
- Et puis, je vois les créatures magiques. Dans Hetalia. Tu sais ce que ça veut dire ? commença la brunette en souriant doucement.
- …Que tu peux faire de la magie ? hésita Louise en se levant à son tour.
- Avec un peu de chance. Et sais-tu où nous sommes ?
- Dans le sous-sol magique d'Iggy ! s'exclama Keira avec enthousiasme. Qui est plein de grimoires !
- Au boulot ! Qu'est-ce qu'on attend ? » rit Elin en levant le poing de façon encourageante.
Elles se mirent toutes trois à éplucher les vieux ouvrages, où des runes incompréhensibles pour deux d'entre elles se succédaient page après page. Les mots s'enchaînaient naturellement pour Elin, et savoir qu'elle avait, en plus d'être dans Hetalia, un don particulier, remplissait tout son être d'allégresse.
Au bout d'une heure, elle tomba, par chance, en ouvrant un livre au hasard, sur la formule qu'il l'intéressait.
Elle effleura la page du bout des doigts.
« …J'ai trouvé, sourit-elle narquoisement.
- Alors, alors ? se pressa Keira à ses côtés.
- Cette formule endort toutes les personnes qui sont dans un rayon d'un kilomètre de l'enchanteur – enchanteresse, dans mon cas. Ça devrait endormir tout le manoir.
- Et nous avec, fit remarquer Louise d'un air inquiet. Et puis pour combien de temps ?
- Vous n'aurez qu'à me toucher, ça devrait suffire à vous lier à moi et à vous tenir réveillées. Et le sort est à durée illimitée, comme dans la Belle au Bois Dormant ! Je suis sûre qu'il saura le lever en rentrant. »
Elle prit une inspiration.
« …Désolée, Iggybrow…Tu ne vas pas être content. »
Une incantation plus tard, les ronflements faisaient vibrer le plafond.
« JE L'AI FAIT ! beuglait Elin en sautant partout. J'AI FAIT DE LA MAGIE !
-…Je suis soufflée, commença Lou, admirative.
- Je savais qu'il valait mieux ne pas la mettre en colère, mais son niveau de dangerosité vient de prendre des dimensions autrement considérables… » frissonna la méchée.
La brunette essuya une larme d'émotion et se tourna vers ses amies.
« C'est le plus beau jour de ma vie.
- J'imagine, fit Keira en passant un bras par-dessus ses épaules. Moi, je propose qu'on s'habille et se pomponne décemment…
- J'avoue que rencontrer France en pyjama, ça me tente pas trop, remarqua Lou en tirant sur son pull rose.
- Et qu'on aille faire un petit coucou à Iggy au Sommet Mondial », acheva celle qui les avait hébergées.
Elin avait vaguement protesté qu'elle n'aimait pas trop l'idée de laisser Corben et Popode II seuls ici, ainsi, elle les prit sous le bras, mais Keira régla le problème, lorsqu'arrivées au dressing-room – qui contenait, heureusement pour elles, des vêtements pour femme – elle proposa de les mettre dans un grand sac. Elles y mirent également quelques sous-vêtements et t-shirts de rechange, et une bouteille d'eau "empruntée" par Louise à la cuisine. Elle n'avait pas osé ouvrir les placards. Ils étaient chez Angleterre, après tout.
Louise enfila un slim gris, un débardeur bleu à fleur blanches, et un gilet noir, ainsi qu'une paire de converse assorties au haut à laquelle Elin avait jeté un sort – elle avait emporté le grimoire également – pour qu'elles soient à sa taille.
La plus petite se décida pour une jupe plissée noire, un haut noir également à manches trois-quarts avec deux grosses cerises en paillettes et semi-transparent dans le dos, une paire de mi-bas noir et des bottines grises, elles-aussi retravaillées pour être à sa pointure.
Keira fut la dernière à se décider ; les vêtements lui semblaient tous ordinaires et faisaient "vioques", et ce fut Elin qui réussit à la convaincre d'enfiler une robe bordeaux à manches longues, qui lui découvrait les épaules et lui arrivait au-dessus du genou, avec une grosse ceinture noire pour marquer sa taille, ainsi que des talons noirs.
Les nouvellement jeunes femmes s'étaient faites plaisir ; ce n'était pas tous les jours qu'on se retrouvait dans son animé préféré, autant faire bonne impression aux personnages ! Leur apparence leur paraissait importante, plus que jamais.
Pomponnées – il était absolument hors de question pour Elin de sortir sans être un minimum maquillée et coiffée, non mais – et parées à l'aventure, elles sortirent du manoir, non sans avoir une fois de plus "emprunté" un peu d'argent à Iggy.
« Le pauvre, on l'a pillé. 'Faudra le rembourser.
- Elin, j'apprécie ton savoir-vivre, mais c'est pas le moment d'avoir des remords. On compte sur toi pour causer anglais, d'ailleurs, se plaignit Keira qui portait le sac à babioles, comme l'appelait Lou.
- Je sais, gloussa la plus petite en hélant un taxi. On va foutre un de ces bordels... »
« J'ai l'impression d'être Sealand, soupira Louise d'un air rêveur en pénétrant d'un l'immense bâtisse. Toujours à essayer d'être un pays, et qui file Iggy en douce…
- Tu as vu le nombre de drapeaux à l'entrée ? TU AS VU TOUS CES DRAPEAUX ? répétait sans cesse la brunette en tripotant le nœud noir dans ses cheveux bouclés.
- Oui Elin, on a vu les drapeaux, mais le mieux, c'est quand on va rencontrer ceux qui les représentent… » fit remarquer sournoisement la méchée.
Elin dut retenir un cri de joie à cette pensée. Son cœur battait à tout rompre, elle frissonnait d'appréhension et d'envie, et son esprit tournait aussi à cent à l'heure. Elle ne savait pas si elle serait capable de retenir Keira et Lou ; les deux tenteraient à coup sûr de se jeter sur respectivement Prusse et France si elles les voyaient…Prusse n'étant plus une Nation à proprement parler, et donc ne faisant plus parti du Sommet Mondial, elle aurait, avec un peu de chance, juste à jouer les garde-fous avec Louise.
« …On y est. Bordel les filles, on y est ! » chuchota Keira lorsqu'elles furent juste derrière la double-porte d'où s'élevaient des cris. Ils se disputaient encore…
« Oh, c'est France ! Et Iggybrow ! On les entend de là… sourit avec délice celle au carré plongeant.
- Hey, Elin, je crois que y'a tes nordiques, aussi ! lui fit remarquer Keira avec un coup de coude et un clin d'œil révélateur.
- Idiote, rougit la brunette, c'est un Sommet Mondial. C'est normal qu'ils soient là.
- Ohh, Lou, elle fait sa tsundire !
- Tsundere, corrigea en levant les yeux au ciel la plus petite. Je n'en suis pas une ! Et puis, elle a entendu France, c'est fini : on l'a perdue… »
En effet, Louise était collée à la porte, et riait d'un air absent, les joues rosies, rien qu'au son de la voix du français.
« …Ah ouais, quand même. Mais c'est nul ! Y'a pas Gilbert ! ronchonna Keira en s'asseyant dans un coin.
- Eh, les filles, commença Lou, sortie de sa transe.
- Qu'est-ce qui se passe ? s'enquit Elin.
- Y'a encore un petit hall après la porte…Et on peut se cacher dans l'angle. On y va ?
- Adjugé ! »
Elin sauta sur ses pieds et fit signe aux deux autres de la suivre. À pas de loup, elles s'approchèrent. Les voix se firent plus distinctes ; la brunette dut une fois de plus retenir des larmes d'émotion.
« …Et maintenant ? souffla Keira.
- Maintenant, tu écoutes, tu te tais et tu profites du spectacle, lui répondit la plus élancée des trois.
- Oh, une bella ragazza ! Oh, en fait, y'en a trois ! Qu'est-ce que vous faites de beau ici, vee~ ? »
Elin se retourna avec horreur. Non pas qu'elle n'était pas heureuse de voir Italie, non, elle n'avait qu'une envie, c'était d'aller faire des pâtes avec lui. Ou échapper à tous les regards sans exception qui s'étaient posés sur elles, au choix.
Le groupe était maintenant visible aux yeux de tous grâce à l'intervention de l'italien qui avait parlé suffisamment fort pour attirer l'intention de tout le monde – littéralement.
C'en fut trop pour Keira qui fit exploser toute sa frustration sur le pauvre mangeur de pâtes.
« PUTAIN, MAIS T'ES TROP CON ! Tu pouvais pas la fermer ! Tu vois pas qu'on était en mode ninja, là ! Espèce de mangeur de pasta avariées ! T'as tout fait foirer, de toute façon t'es bon qu'à ça, ESPÈCE D'ENC… »
Lou se jeta sur Keira pour l'empêcher d'aller plus loin, la bâillonnant avec un foulard noir à étoiles qu'Elin avait pris chez Angleterre.
« C'est toi la débile ! Pour quoi est-ce qu'on passe ? Hein ? Mais à quoi tu pensais en beuglant comme une tarée ? cria-t-elle à son tour. Tiens, bouffe le foulard, bouffe-le, ça te fera fermer ta grande bouche !
- AAAAAH NON JE REGRETTE. C'est mon foulard, j'y tiens, alors maintenant tu me rends ça tout de suite OU JE FAIS TOUT PÉTER ! hurla Elin en tentant de séparer les deux autres furies, une drôle d'aura verte l'entourant. Pas touche au foulard, namého. Pauvres tâches.
- Euh… commença Allemagne en s'avançant, l'air sévère. Qui êtes-v…
- Pas le temps pour ça, Doitsu ! l'interrompit Keira. On est sur une affaire importante, siffla-elle en attrapant le pauvre Italie par le col de sa chemise, terrorisé.
- Je croyais vous avoir dit de rester dans la cave ! s'exclama Angleterre en les reconnaissant. D'ailleurs, ce sont mon grimoire et mes vêtements, sales kleptomanes !
- Attends, tu gardes des jeunes filles dans ta cave ?...s'horrifia France.
- Trop long à expliquer, sale grenouille !
- Répète, mangeur de scones !
- Je vais utiliser le truc vert à trois, menaça Elin à l'attention de Keira et Lou qui se prenaient toujours le bec.
- …Truc vert ? Ça se mange ? demanda Italie, soudainement intéressé.
- Un… l'ignora Elin, bouillonnante.
- Tu as insulté Italie devant le monde entier ! continuait Louise.
- Mesdemoiselles, veuillez décliner vos identités ! tentait de se faire entendre Japon qui voulait venir en aide à Allemagne.
- Deux…
- Ohh, elles sont mignonnes ! Je ne pensais pas qu'Iggy fréquentait d'aussi jolies personnes, il est loin d'être un héros, après tout ! commenta Amérique en y ajoutant son rire tonitruant.
- La partie de la cave reste ce qui me préoccupe le plus, aru… frissonna Chine.
- Fufufu~, se contenta de rire Russie.
- TROIS ! »
Une explosion retentit dans le hall de la grande salle, rapidement envahie par une fumée verdâtre et des paillettes.
Lorsqu'elle se dissipa, Louise et Keira constatèrent avec effroi que leur amie tenait dans ses mains le tant redouté truc vert. Et qu'elle n'avait pas l'air, mais alors pas du tout du tout, contente.
« N-NOOOOON !
- Ahh, c'est sa rape face ! »
Les coups s'abattirent sans aucune pitié sur leurs crânes.
« Et maintenant, vous vous tenez tranquilles ! »
Le truc vert disparut avec beaucoup moins de cérémonie qu'à son arrivée, et Elin se tourna vers le reste du monde.
« Les carottes sont cuites… » déglutit-elle difficilement.
Elle tomba à genoux, et Lou et Keira se précipitèrent aussitôt vers elle. Elin les rassura rapidement ; utiliser la magie avait un prix auquel elle n'était pas habituée. Rapidement, elle fut à nouveau sur ses deux pieds, bien qu'un peu plus pâlotte.
Louise se chargea de raconter à Angleterre ce qui s'était passé – en omettant le côté téléportation, monde parallèle et animé – après son départ, tout en essayant de le regarder dans les yeux. Ses énormes sourcils et France l'attiraient comme des aimants, et rester concentrée – et surtout parler devant autant de personnes – s'avéra plus dur que prévu.
Iggy se pinça l'arête du nez en signe d'agacement.
« J'aurai du me douter que vous ne tiendriez pas en place…
- Forcément ! Qui voudrait rester dans une cave qui pue la vase ?
- Prusse, qu'est-ce que tu fais là ? Tu devais m'attendre dans la cafétéria, l'apostropha Allemagne.
- J'ai entendu qu'il y avait du grabuge, alors je me suis dit que le fabuleux moi devait vous manquer. »
Il ponctua sa phrase de son rire si particulier, alors que Louise et Elin se regardaient d'un air entendu. Elles prirent chacune un bras de Keira. Histoire qu'elle ne s'échappe pas.
« Psst, Keira. Tu baves », lui souffla Elin avec un petit rire.
La concernée maugréa quelques jurons à voix basse, rougit légèrement et continua de dévorer le prussien du regard.
Il était là, dans la même pièce qu'elle. Il respirait le même air qu'elle. Et si jamais il la touchait ? Oh mon Dieu. Elle ne pourrait plus jamais se laver.
« Venez avec moi. On a besoin de discuter dans un lieu tranquille », leur intima Angleterre en désignant le reste du monde qui semblait plus qu'intéressé par la tournure que prenaient les choses.
Ils sortirent rapidement, et les quatre d'entre eux se retrouvèrent dans un coin sombre de la bibliothèque de l'édifice.
« Vas-y, dis-nous ce que tu as à nous dire. Tu t'étais arrêté à ta bêtise, déclara Elin en croisant les bras, attentive.
- Tu ne perds pas le Nord, toi, hein ? soupira-t-il.
- Non, effectivement, ricana Keira en faisant un clin d'œil équivoque à son amie.
- La ferme, rougit violemment la plus petite. Pas ici. Angleterre, continue, je t'en prie. Ne fais pas attention à elle.
- Oh, toi et moi, on va avoir des comptes à régler en sortant, fulmina la méchée dont les yeux verts lançaient des éclairs.
- Il semblerait qu'en vous invoquant dans ce monde, je vous ai, euh…comment dire…liées à un bout de cette Terre.
- Pardon ? s'étrangla Lou.
- J'ai fait de vous la personnification d'un territoire, répéta-t-il, plus assurément cette fois. C'est ce que je vérifiais avec Elin plus tôt. »
Cette dernière se laissa tomber sur un fauteuil, sous le choc.
« …Et il y a moyen de savoir lequel ? reprit-elle.
- Bien sûr. Grâce à ma magie, j'ai pu savoir tout ce que je voulais sur vous, avec juste un toucher !
- Oui, tu es génial Iggybrow, le coupa Keira. Dis-nous maintenant !
- Si vous permettez, laissez-moi vous toucher le front, et je peux faire un petit dossier sur vous. Territoire représenté, particularités physiques – j'ai cru comprendre que vous n'étiez pas tout à fait pareilles avant, hum ? – et… »
Son regard s'adoucit lorsqu'il le posa sur Elin.
« …Capacités particulières.
- Génial ! Ça te prendrait combien de temps ? l'interrogea Louise.
- Pas plus d'un quart d'heure.
- Alors…Vieeeens, aie confiaaaaceuh~ », chantonna Keira en désignant son front.
L'anglais leva les yeux au ciel et s'exécuta. Comme promis, un quart d'heure plus tard, il avait imprimé une feuille chacune où étaient consignées leurs informations personnelles.
« Je me disais…Qu'il vaudrait mieux que vous alliez vivre chez la Nation…Dont vous dépendez. »
Elin jeta un coup d'œil sur sa fiche et pâlit.
« Vous vous doutez bien que vous n'êtes pas des pays ?
- Tu pouvais quand même pas faire une erreur aussi énorme, railla Keira.
- Vous êtes la représentation d'une région, continua-t-il en lançant un regard noir à celle aux yeux verts, avant de vérifier sa montre. Donc…la réunion devrait être finie à l'heure qu'il est. Vous avez l'air d'en savoir beaucoup sur nous…Vous avez quand même besoin que je vous présente à eux ?
-…On devrait pouvoir se débrouiller, acquiesça Louise.
- Angleterre, c'est l'une des raisons pour lesquelles tu ne peux pas nous renvoyer, n'est-ce pas ? demanda Elin d'un ton espiègle.
- En effet, ça complique encore plus les choses…Je vous informerai de chacune de mes avancées. Ah, et on risque de vous appeler par votre nom de territoire, il faudra vous habituer…Je vais prévenir les pays concernés qu'il va falloir prendre soin de vous. Enfin…pour le moment…Bonne chance dans votre nouvelle vie. »
Sur ces mots un peu plus chaleureux, il quitta les lieux et laissa les trois jeunes régions livrées à elles-mêmes.
