Ma première fanfiction reprenant l'univers de la trilogie des Hunger Games et de son histoire, il s'agit là d'une pure expérimentation à plus d'un titre. Rédigée à la demande d'une amie, j'espère seulement ne pas trop saccager l'œuvre de Suzanne Collins. Une histoire qui est donc sans prétention aucune. Celle-ci débute à la fin de "l'Embrasement" (Catching Fire) et de l'édition Expiation, une issue différente pour la soixante-quinzième édition des Hungers Games, pour ceux qui s'aventureront dans ce récit (bon courage à eux !), j'espère que vous appréciez Peeta, qui sera le principal narrateur. Il est cependant possible que cela change à l'occasion de chapitres bien précis. Le thème de cette fanfiction aura surement été traité à de multiples reprises. L'histoire sera principalement centrée sur le point de vue de Peeta par rapport à la rébellion. Qu'aurait-il parfois pensé, ressenti à la place de Katniss. Elle évoluera au rythme des bouleversements de la rébellion, un sort différent pour bon nombre de personnages. De nombreux éléments seront repris de "La révolte", de façon à ne pas trop s'en éloigner. Bien qu'à mesure que les chapitres passeront, je prendrai de plus en plus d'autonomie. Je conclus donc ce commentaire tout à fait inutile, surtout profondément ennuyant.^^
Et je vous laisse découvrir le prologue, en espérant qu'il plaira. N'hésitez pas à laisser des commentaires.
Prologue :
-Je les accompagne pour les couvrir, je m'exclame.
Immédiatement, je me heurte au regard réprobateur de Beetee.
-Tu es trop lent. En plus j'ai besoin de toi ici, Katniss peut courir avec Johanna. Je regrette, mais nous n'avons pas le temps de discuter. Si les filles veulent avoir une chance de s'en sortir, elles doivent partir maintenant.
Katniss m'assure alors que tout ira bien, mais même cela ne parvient pas à me détendre. Le sentiment que la situation est en train de m'échapper, s'accroît à chaque seconde qui passe. On l'éloigne de moi, on l'emmène hors de ma portée, là où je ne serai pas en mesure de la protéger. Beetee a pourtant raison, et il me faut me résoudre à la laisser partir. Je ne leur serai d'aucune utilité en les suivant, au contraire je ne ferai que les ralentir.
Beetee s'empresse d'ajouter quelques autres précisions, mais je n'entends absolument rien de ce qu'il dit. Concentré sur Katniss, dont je ne détache plus mon regard, à la recherche de mes mots. Les secondes filent à la vitesse de l'éclaire, et dans quelques instants, elle ne sera déjà plus là. Alors que je m'apprête à émettre une nouvelle objection, Katniss se rapproche et prend mon visage entre ses mains.
-Ne t'en fais pas. On se voit à minuit.
Elle se penche alors plus près encore, jusqu'à ce que ses lèvres n'effleurent les miennes. Puis elle se dégage presque aussitôt, sans ne plus rien ajouter. Son attention se porte alors sur Johanna.
-Prête ? lui demande-t-elle.
Cette dernière lui offre une réponse positive, et les voilà qui entament leur descente en direction de la jungle. Et chaque nuit, je tente vainement de leur emboîter le pas, sachant pertinemment ce qu'il adviendra d'elles par la suite. Mais inlassablement, mes cauchemars prennent la même tournure. Je ne peux que les observer s'éloigner, pour finalement disparaître entre les branches. Je ne suis plus maître de mes mouvements, mon corps ne m'obéit plus. Je suis comme spectateur d'une scène passée, condamné à la revivre encore et encore, dès lors que je perds conscience.
Le sentiment d'impuissance qui m'habite est insupportable, et je me débats dans mon sommeil. Je me revois courir à en perdre haleine, dans la chaleur étouffante de l'arène, désorienté, catastrophé, apeuré, je ne sais plus… Le fil s'est rompu. Mes pas m'ont guidé jusqu'ici, mais j'ignore tout à fait de quelle façon. Je la cherche, je crie son nom toujours plus fort, qu'importe que je me fasse remarquer, j'en perds mon souffle. Je me fraye un chemin tant bien que mal entre les arbres, dans un état second. La peur latente de l'avoir déjà perdu me transperce de part en part.
Je perds définitivement toute contenance, je n'ai qu'un seul mot en tête, Katniss. La résonance de la jungle, le bruissement des arbres, le craquellement des branches sous mes pieds, le simple bruit de ma propre respiration, tout me devient odieux, je ne supporte plus ce bruit constant. Parce qu'il y a bien un son que je redoute par-dessus tout. Un premier coup de canon retentit, et quelque chose se brise en moi. Je l'appelle, je m'époumone, je deviens fou. Je croise Brutus, encore penché sur le corps inerte de Chaff et je n'hésite pas. Lui ou moi… Je me jette sur lui, et ne le lâche plus jusqu'à ce qu'il ait rendu son dernier souffle. Un second coup de canon perce le ciel, et je reprends ma route.
Je l'entends crier mon nom, elle est là quelque part, surement tout aussi désorientée que je peux l'être, mais elle est vivante. Je serre les dents et je cours. Il me semble que mon propre corps me fait défaut à présent. Mes jambes me répondent avec davantage de difficulté, ma prothèse me ralentit dans ma course, me tirant des jurons de douleur. Mais je n'ai pas le temps de m'y attarder, ni même sur les meurtrissures qui me parcourent dorénavant la chair. Les lacérations des branches et des feuilles, qui deviennent tout aussi tranchantes que du papier de verre. Tantôt ma vision se trouble, je me sens défaillir, mais les cris persistants de Katniss me raccrochent à la réalité. Je tombe, je me redresse tel un poids mort, je parais errer sans but précis. Cette musique me terrifie, la voix de celle que j'aime me berce, comme une invitation à succomber à l'inconscience contre laquelle je lutte, aussi bien qu'elle me transperce, elle semble à la fois si proche et si lointaine. Je deviens fou, à présent j'en ai la certitude. J'entends les glas de ma propre souffrance, et je ne sais plus si je pleure ou gémis.
Ma voix se perd toujours plus profondément dans cette jungle, alors que je l'appelle avec insistance. Mais cette course sans fin n'obtiendra jamais son gain. Je n'ai pas retrouvé Katniss cette nuit-là. Une dernière détonation nous a irrémédiablement éloignés l'un de l'autre, si tenté qu'elle se soit vraiment trouvée si proche à un moment donné. La terre s'est dérobée sous mes pieds et un vent s'est abattu sur nos pauvres carcasses déjà meurtries, nous emportant comme de vulgaires poupées de chiffons, puis j'ai perdu le contact avec la réalité.
Je me réveille cette nuit comme toutes les autres, à demi prisonnier de mon drap, des sueurs froides me parcourent tout le corps. Je ramène mes mains moites à mon visage, que je palpe avec acharnement, comme pour me prouver que tout ceci est bien réel. Et inlassablement je répète cette même phrase dont la véracité m'anéantit toujours, avec une force égale aux nuits précédentes.
« Je m'appelle Peeta Mellark, j'ai dix-sept ans. J'ai remporté la 74ème édition des Hunger Games. Je viens du district Douze. Il n'y a plus de district Douze. Le Capitole l'a réduit en poussière. Ma famille a péri dans son bombardement. Je n'ai plus de famille. J'ai participé à l'Expiation. On m'en a sauvé. Katniss a été faite prisonnière. Ils la supposent morte. Il serait préférable qu'elle le soit. Mais je sais qu'ils la torturent. Ce supplice n'aura pas de fin. »
