Voilà ça y est je me lance officiellement dans le Malec...
Ceci est donc ma première histoire sur ce fandom et sur ce couple et j'espère qu'elle vous intéressera parce que j'aime écrire sur ce couple, c'est passionnant.
Mon savoir se repose seulement sur la série, je n'ai pas lu les livres et à l'heure actuelle, je ne sais pas encore si je les lirais.
Cette histoire est un UA qui se déroule dans le monde humains. Il n'y a ni anges, ni démons, ni sorciers, rien de tout ça, seulement de bons vieux humains. Elle sera aussi ce qu'on peut appeler une Slowburn parce que le couple va mettre un certain temps avant de naitre. Bien sûr, le Malec sera mon couple principal mais pas que. Ils ne seront pas les seuls mis en avant et bien souvent vous risquez de penser qu'on parle pas souvent d'eux. Mais je vous rassure, ceci est bien une Malec.
Je voulais aussi remercier TwoLoversSasuNaru qui a accepté de me donner son avis sur ce projet et qui répond à toutes mes questions concernant les personnages et sur cet univers que je ne maîtrise pas encore. Merci à elle.
QUITE MAGICAL
UA
1.
_ Mademoiselle Lightwood, que répondez-vous à ceux qui pensent que tout ceci n'est qu'une vaste campagne de communication pour redorer l'image de votre compagnie ?, interrogea le journaliste qui se tenait au premier rang.
_ Lightwood Institut a pendant de nombreuses années contribué à l'industrie et au commerce d'armes. Je ne nierai pas cela. C'était la vision de mes parents, de mes grands-parents et de mes arrière grands-parents. Seulement, le monde évolue et l'Institut aussi. Nous ne souhaitons plus être associés aux meurtres de masse et aux conflits entre pays.
_ Pourtant l'armée américaine est l'un de vos plus gros clients. Ne craignez-vous pas la faillite ?
_ Ce n'est pas parce que nous ne produirons plus d'armes que nous abandonnons pour autant l'armée et notre pays. Seulement la nouvelle direction de l'entreprise souhaite se consacrer à l'avancée technologique, aux énergies saines et à la recherche médicale.
_ Vous fermez donc votre firme la plus rentable pour exploiter la plus petite ressource de votre Institut et pour une utopie ? Pensez-vous aux employés qui vont être licenciés suite à votre décision.
_ Aucun licenciement n'est à prévoir. Nos ingénieurs, micro-biologistes et toutes personnes composant l'entreprise travailleront ensemble pour apporter des solutions à des problèmes concrets.
_ La guerre n'est donc pas un problème concret pour vous ?
_ Je n'ai pas dit ça, contra Isabelle avec une pointe d'agacement.
_ Les rumeurs disent que votre frère a été déshérité et destitué de ses fonctions à cause de son mode de vie contraire aux principes de votre famille.
_ Je ne vois pas de question dans vos allégations, répliqua avec froideur Isabelle.
_ Est-il vrai qu'Alexander Lightwood a été renié à cause de son homosexualité vous forçant à reprendre les rênes de l'entreprise familiale alors que votre famille vous en jugeait incapable ?, reformula le journaliste avec un sourire.
_ Si j'avais voulu que ma famille se retrouve impliquée dans des potins fondés ou infondés, j'aurai demandé à la presse people de se déplacer. Nous sommes réunis pour parler de l'évolution de Lightwood Institut, pas pour débattre de nos vies privées, qui comme le précise à juste titre cet adjectif, sont privées. D'autres questions ?
Les mains des journalistes se levèrent alors que les flashs des appareils photos éblouissaient la jeune femme. Isabelle Lightwood avait été nommée Présidente de Lightwood Institut, nouvelle qui avait déclenché un cataclysme dans les médias et Wall Street. Les actionnaires avaient frémi à l'annonce de sa nomination et Isabelle avait passé la semaine à enchaîner les réunions pour tenter d'apaiser les hommes et les femmes composant le conseil d'administration. Qu'elle décide de fermer la section Armes au profit de la recherche avait fini de bouleverser la bourse et l'entreprise. Leur cotation en bourse avait considérablement chuté malgré tout, Isabelle ne regrettait pas son choix, même si de nombreux combats l'attendait.
La conférence de presse prit fin et Isabelle se retira, mitraillée par les photographes, un sourire sur les lèvres, donnant l'illusion d'être confiante et sereine dans l'avenir. Son assistant, Simon, l'attendait derrière la porte avec une tasse de thé et une pile impressionnante de dossiers dans les bras.
_ Votre frère vous attend dans votre bureau, lui signala Simon avant d'aller s'entretenir avec les assistants presse de l'entreprise.
Ce fut seulement une fois en sécurité dans son ascenseur privé qu'Isabelle s'autorisa à baisser sa garde et à tomber le masque. Fermant les yeux, laissant ses épaules s'affaisser, elle poussa un long soupir. Elle avait accepté la tâche que lui avait confiée Alec mais cela ne voulait pas dire qu'elle se croyait capable d'assumer pleinement son rôle.
_ Je déteste les conférences de presse, grogna la jeune femme en sortant de l'ascenseur.
_ Je sais, l'accueillit Alec en la prenant dans ses bras. Mais tu as assuré comme une pro.
_ T'es vraiment sûr de toi ? Quand les parents vont l'apprendre, ils vont rappliquer et là ça va être le début des problèmes. Pour toi comme pour moi.
Alec se détacha de l'étreinte de sa sœur avec un soupir avant d'aller s'installer sur le canapé ivoire du bureau.
_ Je ne suis plus un Lightwood maintenant, souffla Alec.
La douleur était encore présente dans la voix du jeune homme. Annoncer son homosexualité à sa famille n'avait pas été une chose aisée. Isabelle avait été la première à être au courant, principalement parce qu'elle l'avait surpris dans une position sans équivoque avec son premier amant durant leur adolescence. Alec avait été terrifié par la découverte de sa cadette. Il était jeune, introverti et absolument honteux de sa « condition ». L'adolescence avait réveillé ses hormones à cette époque comme pour tout jeune homme de son âge seulement, Alec s'était vite rendu compte que si les filles le laissaient indifférent, il n'en était pas de même pour le corps des hommes. Il s'était découvert homosexuel et cela l'avait déstabilisé.
Si au début, il avait parfaitement réussi à passer outre, son corps en avait décidé autrement. Alors il avait commencé à avoir des aventures avec des garçons dont il pourrait acheter le silence. Sa famille avait du pouvoir et de l'argent. Alec avait soigneusement choisi ses amants. Jusqu'à ce qu'il rencontre Jonathan et qu'il en tombe amoureux. Aussi amoureux qu'on pouvait l'être à dix-sept ans et alors qu'il se croyait seul dans le domaine familial, Isabelle l'avait surpris en pleins ébats avec son partenaire.
Isabelle, sa petite sœur qu'il protégeait envers et contre tout depuis l'enfance, s'était contentée de secouer la tête et de sourire. Jonathan les avait laissés discuter entre eux et la conversation avait été bizarre et maladroite. Alec ne cessait de s'excuser alors qu'Isabelle ne cessait de lui dire qu'elle l'avait toujours su et que ce n'était pas un problème. Sa petite sœur était ce soir-là devenue sa confidente et son alliée. Elle protégeait son secret et le soutenait quand leurs parents décidaient de lui présenter des jeunes filles en vue de peut-être arranger un mariage.
Puis était venu sa rupture avec Jonathan et Alec en avait été dévasté. Il avait passé la soirée à picoler et à se confier à son frère adoptif. Alec gardait peu de souvenirs de cette soirée, il se souvenait de sa gueule de bois mais le reste était flou. Jace avait passé la soirée avec lui, à l'écouter parler sans le juger, à l'épauler et à essuyer son vomi. Le lendemain, son frère l'avait serré dans ses bras en lui disant qu'il l'aimait avant de le frapper en lui disant qu'il était un crétin de lui avoir caché la vérité.
Alec en avait été soulagé. Sa sœur et son frère l'acceptaient, tel qu'il était, mais il n'était pas prêt à dire la vérité à ses parents. Seulement, entre temps, Alec avait grandi et mûri et à vingt-sept ans, l'ancien PDG de Lightwood Institut aspirait à une vie calme et sans mensonge. Il arrivait à un stade où il voulait vivre pleinement sa vie, sans se cacher. Il rêvait de mariage et d'enfants. Alors, au cours du traditionnel repas dominicale, il avait annoncé la grande nouvelle à ses parents. Il était homosexuel et fier de l'être.
Le reste du repas s'était déroulé entre les cris, les critiques et les pleurs, jusqu'à ce qu'il finisse par se voir renié par son propre père. Alec s'était retrouvé à la rue, à devoir squatter le canapé de Jace. Blessé et en colère, Alec avait passé des jours à ruminer avant de prendre une décision. Il n'était peut-être plus un Lightwood mais il était encore le PDG de l'Institut alors, avant que ses prérogatives lui soient totalement retirées, Alec avait présenté sa démission au conseil d'administration et nommé Isabelle comme nouvelle PDG. Son avocat s'était occupé des papiers, de telle sorte qu'aucune faille ne pourrait être trouvée par leurs parents au retour de leur escapade. Ce qui les avait conduits à se retrouver dans ce bureau.
_ C'est des conneries, Alec, et tu le sais, s'exclama Isabelle. Tu es mon grand frère et tu sais que je t'aime, peu importe tes choix. Les parents… laisse-leur le temps.
_ Izzy, quand je leur ai annoncé que j'étais gay, ils…. Pour eux, ce n'est qu'une passade, soupira Alec en secouant la tête. Ils refusent d'admettre que j'aime les hommes et que je ne changerai pas. Père pense que j'expérimente, qu'un matin, je vais me lever et décider que c'est terminé et que je vais me trouver une femme.
_ Mais de là à me laisser l'entreprise… Et approuver mes choix. Alec, on va perdre de l'argent, on en perd déjà à cause de mes décisions et…
_ Et tu as eu raison Izzy, la coupa Alec. Nous n'approuvions pas la politique des parents. Ma position m'aura au moins permis de faire une chose de bien avant d'être renié. J'ai confiance en toi. Lightwood Institut est entre de bonnes mains. Tu es la seule qui reste capable d'accomplir de grandes choses à la tête de cette entreprise. Tu es la Lightwood qui sauvera le monde.
_ Tu aurais dû me laisser dans mon labo, souffla Isabelle.
_ Non, tu es faite pour ça. Moi non, j'ai toujours détesté tout ça, et, quelque part, mon homosexualité m'aura permis au moins de m'émanciper. Tout va bien se passer Izzy, et puis je suis là en cas de problème.
_ Que comptes-tu faire maintenant ? interrogea Isabelle en prenant place sur le canapé à son tour.
_ Me trouver un appartement et un boulot, sourit Alec. Je dois dire que je suis anxieux et excité en même temps. Pour le boulot, Luke m'a proposé de travailler avec lui dans son complexe sportif et dès que j'aurai ma licence, ça sera officiel. Par contre, le logement, je ne sais pas encore. Je ne peux pas éternellement squatter le canapé de Jace et Clary.
_ Et si on se prenait un appartement tous les deux ? proposa Isabelle. Je refuse de rester au domaine toute seule à subir les parents. En rassemblant nos économies, on pourrait se trouver quelque chose de bien.
_ A une condition, approuva Alec. Je refuse de vivre dans l'Upper East Side.
_ Brooklyn ? J'ai toujours rêvé d'un appartement style loft industriel avec des briques rouges.
_ Va pour Brooklyn, sourit Alec. Jace va être fou quand il va rentrer.
_ Comment il va ? demanda Isabelle. Avec tout ce qui vient de se passer, j'ai pas eu une minute à moi pour lui répondre, ni même à Clary.
_ Il va bien. Le voyage se passe bien. Ils nous raconteront tout en rentrant de toute manière, tu les connais. Et puis Jace pourra t'épauler.
_ Pourquoi tu n'as pas confié l'Institut à Jace ? questionna avec curiosité Isabelle. Tout aurait été plus simple, les membres du conseil ont confiance en lui, les parents ont confiance en lui, tu as confiance en lui… alors je ne comprends pas ton choix.
_ Parce que ce n'est pas Jace que je voulais à la tête de l'entreprise mais toi. Izzy, arrête de te sous-estimer.
(-)
Alec reposa sa bière avec précipitation, son téléphone à l'oreille et se retourna avant de percuter la personne qui arrivait derrière lui. Dans un réflexe des plus humain, l'homme se rattrapa à lui pour se stabiliser. Agacé, légèrement coupable, c'était de sa faute après tout, et pressé, Alec eut un mouvement de tête pour signifier qu'il n'y avait aucun mal avant de se figer. L'homme qui lui faisait face possédait des yeux à l'éclat mordoré, en forme d'amande, et c'étaient les plus beaux yeux qu'il lui avait jamais été donné de voir.
L'échange ne dura guère que quelques secondes pourtant, Alec eut le temps de remarquer la couleur de peau caramel, le léger bouc et le maquillage léger sur les yeux de l'inconnu avant qu'il ne se ressaisisse, s'excuse et quitte le bar non sans emporter avec lui le souvenir de l'agréable parfum de l'homme.
_ Tiens un revenant, le salua Maïa avec un sourire. Tout va bien ? J'ai bien cru que tu allais te retrouver au sol.
Magnus garda le silence, l'esprit encore focalisé sur la rencontre impromptue qu'il venait de vivre et plus particulièrement sur les deux yeux bleus saphirs de l'homme qui l'avait percuté. Qui était-il ?
_ La Terre à Magnus, l'appela Maïa en pouffant, amusée par la réaction de son ami. Magnus ?
Finalement, Magnus sortit de ses pensées en secouant la tête avant de prendre place sur un tabouret, de se pencher par-dessus le bar et d'embrasser la joue de la barmaid.
_ Salut Maïa.
_ Alors la France ?
_ Fatigante, souffla Magnus. Mais excitante aussi. J'adore la France.
Le Hunter's Moon était le lieu où Magnus aimait venir se changer les idées pour décompresser. Le bar n'était ni trop petit ni trop grand et l'ambiance cosy et chaleureuse.
_ Qu'est ce que je te sers ?, demanda Maïa en nettoyant le bar par habitude.
_ Un de tes fameux cocktails, sourit Magnus. Je suis totalement jetlagé et je compte bien ne rien faire de ma journée demain alors n'hésite pas à le charger.
Maïa acquiesça avant de s'atteler à la tâche, ravie de pouvoir laisser libre cours à son imagination. Magnus était un bon client et au fil du temps, il était devenu une connaissance, une personne de son entourage avec qui elle aimait bien discuter et de temps à autre sortir. Elle se sentait en confiance avec lui, principalement parce qu'elle savait qu'avec lui, elle ne risquait rien. Maïa avait trop souvent vécu des aventures destructrices, parce que les hommes qui s'étaient engagés dans une relation avec elle avaient eu pour seul objectif de coucher avec une barmaid pour ensuite se voir offrir des consommations gratuites.
Magnus était plongé dans ses pensées, le regard fixé sur la porte du bar. L'esprit encore accaparé par l'inconnu, le trentenaire n'avait pas conscience du regard scrutateur de Maïa. La jeune femme le fixait avec un petit sourire amusé. Elle connaissait bien l'homme qui avait failli envoyer Magnus au sol. Alec était un homme sarcastique, mais qui avait un grand cœur. Dévoué à sa famille et ses amis, il était aussi un ami de Luke et son employé. Magnus n'avait pas conscience qu'il serait amené à revoir Alec, dans ce bar ou ailleurs. Aux dernières nouvelles, il était un des abonnés du complexe sportif de Luke.
_ Comment vont Catarina et Madzie ?, interrogea Maïa en déposant le cocktail devant son ami.
_ Fort bien, je mange avec elles dimanche.
_ Tu les salueras de ma part, sourit la barmaid avant de se diriger vers un autre client.
(-)
Alec inspira profondément à plusieurs reprises avant de pénétrer dans le restaurant. Immédiatement, son regard se posa sur sa mère, assise à l'écart, à une table près d'une fenêtre, Maryse Lightwood jouait nerveusement avec sa serviette. L'appel de sa mère l'avait pris au dépourvu. Après le repas désastreux qui avait fait imploser leur famille, Alec ne s'était pas attendu à ce que sa mère le contacte moins de trois semaines après que son père l'eut renié. Maryse avait gardé le silence pendant le repas durant lequel son père l'avait décrié, insulté et hurlé dessus. La seule fois où elle avait tenté de prendre la parole, son père l'avait contrainte au silence d'un simple regard et Alec en avait donc déduit qu'elle partageait l'avis de son mari.
Pourtant, elle l'avait contacté alors qu'elle venait à peine de revenir à New-York.
Le regard de Maryse se tourna vers lui et Alec la vit se redresser. La voir aussi déstabilisée et fébrile le convainquit de lui laisser une chance de s'expliquer. Sa mère avait toujours été une femme forte et inébranlable. Alec l'aimait profondément et n'était pas habitué à la voir aussi fragile. Il n'y avait qu'à la mort de son frère cadet Max qu'il avait vu sa mère se briser.
_ Alec !, s'exclama Maryse, la voix étrangement rauque avant de serrer son fils contre elle. Je suis heureuse de te voir.
_ Vraiment ?, demanda Alec avec froideur en restant stoïque, ne rendant pas son étreinte à sa mère. Permet-moi d'en douter.
Maryse se détacha de son fils avant de se rasseoir, invitant Alec à s'installer également. Un silence inconfortable s'installa et perdura. Elle connaissait son fils, Alec avait peut-être répondu à son appel, mais cela ne voulait pas dire pour autant qu'il était prêt à lui pardonner, ni même à se montrer conciliant avec elle.
_ N'en doute pas Alec, je suis heureuse de te voir. Je ne pensais pas que tu accepterais de me rencontrer.
_ Et pourtant, je suis là.
_ Comment vas-tu ?, s'enquit avec tendresse Maryse.
Alec serra la mâchoire pour contenir sa colère. Il pouvait voir les efforts de sa mère pour engager la conversation pourtant cela n'était pas suffisant, pas tant qu'elle continuerait à tourner autour du pot.
_ Et si tu me disais ce que tu me veux, cingla Alec. Je ne suis plus un Lightwood alors pourquoi vouloir me voir ? Ma condition n'a pas changé, j'aime toujours les hommes. J'ai toujours aimé les hommes, je suis le même Alec que tu as toujours connu, la seule différence, c'est que maintenant je ne me cache plus.
Maryse ferma les yeux et se laissa aller contre le dossier de son siège, encaissant les mots durs de son fils. Des mots qu'elle avait mérités à cause de sa lâcheté. Maryse avait laissé Robert bannir son fils de leur famille, le renier et effacer son existence de leur maison familiale. Mais Alec était son fils, son bébé, elle avait porté cet enfant, avait essuyé ses larmes.
_ Je refuse de perdre un autre enfant, avoua avec douleur Maryse. Tu es mon fils et je t'aime. J'aurai dû me montrer plus forte, m'opposer à ton père, au lieu de ça, j'ai gardé le silence. Je sais que tu ne me dois rien mais je voulais m'excuser. Je t'ai abandonné au moment où tu avais le plus besoin de moi.
_ Et tu penses que des excuses effaceront tout ?
_ Bien sûr que non, mais ça peut être un début. Alec, crois-tu vraiment que le fait que tu aimes les hommes changent quoique ce soit pour moi ? Oui, j'ai laissé Robert parler à ma place et je n'aurais pas dû le laisser avoir une telle emprise. Mais tu es mon enfant, mon bébé et il n'avait pas le droit de te dire ces choses. Il t'aimait avant de connaître ton orientation sexuelle et je ne comprends pas comment cet amour a pu s'envoler à l'instant où tu as fait ton coming-out. Je voulais aussi m'excuser pour ne pas avoir créé un environnement où tu te serais senti libre de me parler de tes doutes et de te confier pour me révéler qui tu étais réellement quand tu étais plus jeune. Tu n'avais pas suffisamment confiance en moi pour me faire des confidences et cela est ma faute.
_ Non maman, objecta Alec. Ce n'est pas parce que je n'avais pas confiance en toi, je ne voulais pas être une déception à tes yeux, je ne voulais pas que tu aies à garder ce fardeau, à le cacher à Père.
_ Tu ne seras jamais une déception, Alexander, jamais ! s'écria Maryse. Je vais me battre pour toi, cela fait trop longtemps que Robert régit ma vie, il est temps que je prenne position. Je vais faire en sorte que tu regagnes ta place à l'Institut, que tu puisses récupérer ton capital.
_ Je ne veux pas de l'Institut, objecta Alec. Et je ne veux pas de son argent. Maman, je ne suis pas à la rue, je gagne ma vie et puis tu m'as suffisamment répété enfant qu'il ne fallait jamais prendre l'argent pour acquis. Crois-tu réellement que ma fortune reposait seulement sur celle de papa ? Tu m'aurais déjà botté d'ailleurs le cul si c'était le cas.
Maryse secoua la tête, amusée par la remarque de son fils.
_ D'accord, pas d'Institut , sourit Maryse. Mais pourquoi n'as-tu pas nommé Jace comme PDG ?
_ Tu désapprouves mon choix ?
_ Non, Isabelle sera parfaite à ce poste et je vais la soutenir dans ses choix. Robert ne pourra pas l'évincer. Je sais qu'il cherche un moyen d'annuler ta décision mais tu as bien fait les choses avant de démissionner, la nomination d'Isabelle ne comporte aucune faillesur le plan juridique. Tu as rendu ton père furieux.
_ Tant mieux, pouffa Alec. Izzy mérite plus de reconnaissance, elle est intelligente et sa vision de l'avenir est révolutionnaire.
_ Alec, je suis désolée, souffla Maryse, les yeux brillants. Pardonne-moi, mon chéri.
_ Laisse-moi du temps, d'accord ? demanda Alec en allant serrer la main de sa mère.
_ D'accord, sourit Maryse en essuyant ses larmes. Parle-moi de toi. Jace m'a dit que tu étais professeur de tir à l'arc ?
(-)(-)(-)
A suivre...
