Note de l'auteur : Oui, j'ai décidé de modifier le prologue de ma Fanfiction. L'ancien ne me plaisait plus du tout, et j'ai eu l'idée de celui-ci hier soir. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez.
Hey ! C'est la toute première histoire que je poste ici. Elle reprend les événements de "Dawn of the Planet of the Apes", mais avec une OC et des scènes totalement inédites. J'espère qu'elle vous plaira.
Rating : T (langage grossier, violence, blessures)
Pairing : Il n'y a aucun pairing. L'histoire se concentre sur la relation non-romantique entre un personnage canon et une OC.
Disclaimer : Je ne possède ni les personnages, ni l'univers de "La Planète des Singes". Seule ma OC m'appartient.
Prologue : Seize ans avant tout ça
Enfin, j'y suis ! se dit Ana alors qu'elle garait son scooter sur le parking deux roues du seul centre de recherche qui avait accepté de la prendre en stage. Elle avait bataillé durant de longues semaines pour trouver une place quelque part et chaque centre de recherche qu'elle avait contacté lui avait sorti la même excuse : pas assez d'expérience. Alors lorsqu'elle avait ouvert sa boîte mail et découvert cette unique réponse positive, elle avait sauté de joie et crié à tel point que ses parents avaient accouru dans sa chambre, affolés. Le mois d'attente qui avait séparé cet événement et le début de son stage lui avait paru extrêmement long, mais enfin, elle y était : Ana Damer, jeune fille de vingt ans et en deuxième année d'études en éthologie, rêvant de devenir primatologue, allait commencer un stage de six mois dans un centre de recherche sur le comportement de ses animaux préférés : les grands singes.
Ses yeux vert foncé pétillaient d'excitation alors qu'elle ôtait son casque, révélant de longs cheveux blonds un brin décoiffés. Elle fixa un instant le grand bâtiment qui se dressait face à elle, peinant encore à croire qu'elle s'apprêtait à y pénétrer et qu'elle allait enfin être en contact avec des bonobos et des chimpanzés, ses primates préférés. La façade d'un blanc éclatant était décorée d'une immense silhouette verte de singe, sous laquelle on pouvait lire l'inscription « Primate Behavior Research Center ». Finalement, elle s'avança vers l'entrée du bâtiment, ses mains crispées sur la bandoulière de son sac vert clair sur lequel se découpait une photo de chat. Elle ressentait ce que ses parents appelaient des « papillons dans le ventre » tandis que, pour elle, cela ressemblait plutôt à un nid de frelons enragés. Son père lui avait régulièrement répété qu'avec un peu de chance, le directeur du centre était potentiellement son futur employeur.
Ana poussa l'un des battants de la double porte en verre et fit ses premiers pas dans le centre de recherche. En face d'elle se trouvait l'accueil, grand comptoir en demi-cercle derrière lequel cinq personnes planchaient sur des dossiers et tapaient sur des claviers d'ordinateurs. Un peu intimidée, Ana se dirigea vers une femme âgée d'une quarantaine d'années. Ses cheveux châtains bouclés étaient tirés en arrière dans un énorme chignon et ses lunettes carrées lui donnaient un air strict. Ses yeux ne quittèrent la paperasse qui traînait devant elle seulement lorsqu'Ana osa lui adresser la parole :
« Excusez-moi, madame. Je suis Ana Damer, je commence un stage ici aujourd'hui…
-Mademoiselle Damer, vous dîtes ? répéta la femme sur un ton plus agréable que prévu. Ah, oui, la stagiaire. Je suis Barbara Cox. Veuillez patienter un instant, je vous prie, je vais prévenir monsieur Gordon de votre arrivée. »
Se saisissant du téléphone posé à côté de l'ordinateur, Barbara Cox composa un rapide numéro et, en quelques phrases, annonça à monsieur Gordon, le directeur de recherche, que la stagiaire était là. Elle raccrocha et se tourna vers Ana avec un sourire rassurant.
« Monsieur Gordon arrive, mademoiselle Damer. Ne vous inquiétez pas : c'est un homme très agréable, patient et à l'écoute des stagiaires.
-D'accord. Merci beaucoup, madame Cox. »
Quelques minutes plus tard, un homme un peu plus âgé que Barbara et vêtu d'une blouse blanche s'avança vers Ana. Il avait un teint légèrement hâlé, de courts cheveux plus poivre que sel et des yeux bleu-gris. Il dépassait pratiquement tout le monde d'une bonne tête et possédait de larges épaules. Ses lèvres étirées en un sourire charmant dévoilaient des dents bien blanches. Il tendit une main large et carrée sur laquelle les doigts frêles d'Ana se refermèrent avec peu d'assurance.
« Bienvenue, mademoiselle Damer. Je suis Blaine Gordon, le directeur de recherche. C'est moi qui vais vous guider durant les premières semaines de votre stage, puis je vous laisserais entre les mains de mes collègues. Mais je serais toujours là si vous avez la moindre question à me poser. J'espère que vous vous plairez parmi nous.
-Enchantée de vous rencontrer, monsieur Gordon. Pour tout vous dire, je commence déjà à me plaire, ici.
-Eh bien, c'est une bonne chose. Avant de vous présenter aux équipes de recherche et aux soigneurs, je vais vous faire visiter les lieux. Suivez-moi. »
Tous deux commencèrent alors la visite des locaux de cet immense bâtiment. Ana découvrit les laboratoires, la clinique vétérinaire, les salles de réunion, la salle informatique, les salles dédiées aux tests et à l'étude du comportement des primates… Ils arrivèrent ensuite devant une immense fenêtre depuis laquelle ils avaient une vue imprenable sur une grande plaine découpée en cinq parties à peu près égales. Chaque partie était délimitée par un haut mur.
« Et c'est ici que les singes passent le plus clair de leur journée, expliqua fièrement Gordon. Chaque parcelle accueille une espèce de grands singes –bonobo, chimpanzé, gorille, orang-outan ou gibbon- et est aménagée selon les besoins spécifiques au bien-être de chaque espèce. Les jeux sont régulièrement renouvelés et les soigneurs ne manquent jamais d'idée pour distraire les singes.
-C'est vraiment magnifique, affirma Ana. Mais, à ce propos, où sont les singes ?
-Ils sont encore dans leur cage de nuit. Ils ne devraient plus tarder à sortir. Je vais vous les montrer. »
Comme pour la plaine, chaque espèce de grand singe avait son couloir avec ses cages de nuit. Les premiers singes qu'Ana rencontra furent les chimpanzés. Jamais elle n'en avait vus d'aussi près. Ils étaient bruyants et agités, n'ayant qu'une hâte : sortir se dégourdir les jambes. Gordon lui proposa de leur donner un peu de nourriture, afin que leur impression sur elle soit bonne. Ana distribua donc à chaque singe un peu de céréales mélangées à de la banane. Elle fit ensuite la rencontre des adorables gibbons, des sages orangs-outans et des impressionnants gorilles.
«Et enfin, ici, ce sont les bonobos » annonça Gordon en poussant une porte.
Ana sentit son cœur s'accélérer à cause de l'excitation. Les bonobos étaient ses animaux préférés. Depuis le temps qu'elle rêvait d'en voir en vrai… Ils étaient très calmes, comparés aux chimpanzés, et parurent très curieux à la vue de cette nouvelle humaine. Certains bonobos essayèrent même de la toucher en passant leurs mains à travers les barreaux de leurs cages. Cela amusa la jeune fille et Blaine l'autorisa à caresser certains des plus jeunes, tout en lui conseillant d'être plus prudente avec les adultes. Les bonobos ont beau être connus pour leur caractère calme et pacifique, ils restaient des animaux et pouvaient se montrer agressifs.
Ils arrivèrent devant la dernière cage du couloir. Dans celle-ci se trouvait un mâle bonobo adolescent, tout seul alors que ses congénères étaient regroupés par deux ou trois par cage. Replié sur lui-même, ses longs bras entourant ses jambes, il tournait le dos aux humains et fixait le fond de sa cage en se balançant d'avant en arrière dans une attitude angoissée. Ce fut la première chose qui frappa Ana en le voyant.
« Eh bien, qu'est-ce qu'il lui arrive, à ce petit ange ? demanda-t-elle, inquiète par le comportement du bonobo.
-On ne sait pas, avoua Gordon. Il est arrivé il y a trois jours, il vient d'un laboratoire. On a essayé de le placer avec certains de ses congénères, mais il s'isole sans arrêt et repousse les autres bonobos qui tentent de l'approcher. Il n'est allé à l'extérieur qu'une fois, et même là il restait tout seul dans son coin. Il paraît tout le temps angoissé et stressé. On soupçonne de la maltraitance, mais nous n'en avons aucune preuve… À part son visage.
-Son visage ?
-Oui. Attention, ce n'est pas très beau à voir. »
Gentiment, Gordon fit claquer sa langue plusieurs fois afin d'attirer l'attention du jeune bonobo. Ana put enfin voir son visage. Ce visage. Une face inoubliable et traversée d'une large cicatrice. Mais ce qui la choqua le plus, ce fut son œil gauche, aveugle et recouvert d'une pellicule blanchâtre. Et son regard… Il n'était que peur et détresse. Ana, qui avait énormément d'empathie pour les animaux, ne put s'empêcher de se sentir très mal pour lui. Qu'était-il donc arrivé à ce pauvre singe ?
« Donnez-lui à manger, proposa Gordon. Ça l'apaisera peut-être un peu.
-Vous avez raison. »
Ana laissa tomber une généreuse poignée de nourriture dans la gamelle du singe blessé. Il n'osa même pas s'en approcher, la nourriture se trouvant bien trop près des humains. Il ne mangerait que lorsqu'ils se seraient éloignés.
Ana baissa les yeux pour lire la plaque sur laquelle était inscrit le nom du bonobo. Puis elle releva la tête et, de sa voix douce et rassurante, salua le jeune singe :
« Bonjour, Koba. Je suis Ana. »
