Entre la vie et la mort
Prologue
La vie : maladie sexuellement transmissible conduisant inéluctablement à la mort.
Telle avait été la sombre définition de la vie, donnée par le Docteur Horatio Jethro McCoy à son unique petit-fils, Léonard.
Mais alors, fallait-il voir la vie comme un virus ? La vie n'apportait-elle que souffrance ? Si la réponse à ces deux questions était oui, devait-on la combattre ou attendre la mort comme une délivrance ?
Léonard McCoy et son grand-père avaient souvent débattu sur ce sujet. Tous deux appréciaient ces débats philosophiques interminables, malgré leurs nombreuses différences de point de vue.
Bien entendu, le débat fut relancé lorsque Léonard, suivant les pas de son père et de son grand-père, devint médecin à son tour. L'Homme devait-il chercher à atteindre l'immortalité ? Que penser du suicide assisté dans le cas où la maladie est incurable ? Et que dire de l'acharnement thérapeutique dont font preuve, parfois, certains médecins ?
Car quel est le rôle du médecin sinon soulager les souffrances, éradiquer les maladies, repousser la mort et parfois même aider à donner la vie, cette maladie conduisant inéluctablement à la mort.
Avec le temps, les mots « sexuellement » et «transmissible » avaient disparus de la définition, car comme chacun le sait, la procréation médicalement assistée avait fait d'énormes progrès en ce XXIIIème siècle. En effet, il était à présent possible de procréer sans avoir recours au sexe…une méthode devenue obsolète ?
C'est ainsi que de nombreux couples supposés stériles pouvaient concevoir un enfant, et cela même si les deux parents étaient d'espèces différentes. A cet instant, le Docteur Léonard Horatio McCoy en avait la preuve sous les yeux, en chair et en os !
« SPOCK ! Espèce de Gobelin au sang vert ! Vous n'avez pas de cœur ! »
« Bien au contraire, Docteur, j'en ai un. Mais il est vrai qu'il n'est pas placé là où vous l'attendez ! Peut-être pourrais-je espérer que vous vous intéressiez davantage à l'anatomie Vulcaine au cas où il m'arriverait quelque chose dans un futur proche, docteur ? » Répondit le demi-vulcain d'une voix monocorde mais aussi glaciale que peut l'être la planète Andor, autrefois rivale de Vulcain.
« Je ne parlais pas de l'organe anatomique, Spock ! Je parlais de l'absence abyssale d'émotion dont vous faite preuve à chaque fois qu'un membre d'équipage décède en mission ! »
« Ça suffit ! Spock, McCoy ! Dans mon bureau immédiatement ! » Se mit à hurler James T. Kirk, vaillant Capitaine de l'Entreprise ayant à cet instant une irrésistible envie de commettre deux meurtres ! Ce dernier revenait d'un entretien avec l'Amiral Tran, sur la planète Thulla.
Chapitre 1
Cinq heures plus tôt, l'Entreprise avait atteint sa destination, à savoir la planète Thulla, une planète géante mais isolée, située aux confins du quadrant Alpha. Une importante rencontre entre plusieurs membres de la Fédération devait y avoir lieu. Voilà pourquoi plusieurs vaisseaux venant de tous les recoins de la galaxie se trouvaient en orbite. Le but de cette réunion était de convaincre les habitants de Thulla de se joindre à la Fédération des Planètes unies.
Si les habitants de Thulla se montraient réticents à devenir membre à part entière de la Fédération, c'était parce qu'ils voyaient en leur isolement, tant géographique que politique, un gage de paix et de sécurité. De ce fait, ils rejetaient en bloc l'idée que le vivre ensemble était une force.
Loin d'être xénophobes, ils craignaient de perdre leur culture et leur identité une fois assimilée par la Fédération. Le but de cette réunion était donc de leur prouver le contraire.
Chaque espèce et par conséquent chaque culture est respectée dans cette grande et belle famille qu'est la Fédération des Planètes Unies…Tout le monde s'entend avec tout le monde …Enfin, telle était l'image que les différents ambassadeurs de la Fédération espéraient montrer aux Thullasiens pour les convaincre !
Hélas, c'était sans compter sur la présence de deux officiers aussi têtus et bornés l'un que l'autre, membres d'équipage de l'Entreprise, commandée par le célèbre Capitaine James T. Kirk, lequel avait été sommé par l'Amiral Tran de se rendre à son bureau, provisoirement installé sur Thulla, après qu'un petit incident y ait eu lieu.
« Capitaine Kirk ! Le Dr McCoy et le Commandant Spock ont réduits à néant tous nos efforts de voir les Thullasiens adhérer à la Fédération, et cela en seulement 10 minutes ! » Hurlait l'Amiral Tran, faisant les cent pas derrière son bureau en levant les deux bras au ciel. Derrière lui, le fanion de la Fédération maladroitement accroché au mur tentait de résister au microséisme ainsi créé.
« Amiral, ce n'est pas ce que vous croyez. C'est leur façon habituelle de communiquer… » Tenta d'expliquer le Capitaine.
« COMMUNIQUER ? Vous appelez cela COMMUNIQUER ? Ils n'ont pas cessé de se renvoyer des piques et des insultes à la figure, tenant des propos à la limite du racisme ! Et cela en présence des deux seuls représentants de Thulla ayant une infinitésimale envie de dire OUI à une adhésion temporaire de SIX MOIS, à titre de PERIODE D'ESSAI ! » Pleurait maintenant l'Amiral. Il est vrai que tous ses efforts pour négocier ne serait-ce que la tenue de cette réunion lui avaient pris 5 mois.
« Amiral Tran, je suis désolé. » Ajouta Kirk plein de remords. Car ce dernier, bien que présent au moment de la dispute entre ses officiers, n'avait rien fait pour l'arrêter. Mais à sa décharge, ce genre de débat arrivait si souvent qu'il n'y faisait plus attention.
« Il faut que cela cesse. Et pour cela je ne vois qu'une seule solution, il va falloir vous séparer de l'un d'eux, Capitaine Kirk ! »
Si l'Amiral sembla retrouver son calme après cette annonce, celle-ci déclencha une véritable tempête dans la tête de Kirk. Se séparer de l'un d'eux ? Impossible ! Tous les deux lui étaient indispensables. Ces deux hommes étaient plus que deux amis, ils étaient ses frères, ses frères ennemis ! Et comment choisir lequel devait partir et lequel devait rester ?
« Amiral, je vous en prie, les séparer n'est pas la solution. Cela ne ferait que conforter les Thullasiens dans l'idée que deux espèces différentes ne peuvent pas vivre ensemble ! » Jim venait de contourner le bureau pour arrêter l'Amiral et son incessant va-et-vient.
« Capitaine Kirk, je devine votre dilemme, aussi je ne vous demanderai pas de choisir entre vos deux officiers. J'ai déjà mon idée sur le devenir de votre officier scientifique. Il se trouve que le Capitaine du vaisseau d'exploration vulcain T'Sala est actuellement à la recherche d'un Second. Mr Spock a par deux fois refusé le poste, je pourrai aisément accélérer son transfert…qu'il le veuille ou non. » Menaça l'Amiral Tran. « Ainsi, votre médecin-chef restera à bord, et l'Entreprise retrouvera sérénité et harmonie ! » Ajouta l'Amiral Tran tout en fermant les yeux, se promettant de reprendre ses cours de yoga et de relaxation…
« Mais …Amiral…Cela serait tout le contraire ! » Lui assura Jim. « Je vous en prie, trouvons une autre solution ! »
La discussion entre les deux hommes se poursuivit jusqu'à la tombée de la nuit sur Thulla. Et lorsque le Capitaine revint à bord de son cher vaisseau, ce fut pour atterrir au beau milieu d'une nouvelle querelle entre ses deux officiers.
« Ça suffit ! Spock, McCoy ! Dans mon bureau immédiatement ! » Se mit à hurler James T. Kirk.
A suivre…
Ceci est le premier chapitre d'une fic qui en comptera…un certain nombre. Cinq sont déjà écrits. Je ne promets pas de publication hebdomadaire, je sais d'avance que je ne m'y tiendrai pas…Voilà de quoi lancer l'histoire…encore une fois centrée sur les relations Spock/McCoy. (Pas de romance entre les deux…juste une amitié mise à rude épreuve)
